Je ressors après avoir fait le tri dans mes pensées. Je marche comme un zombie. Mon teint est livide tout à coup. Je viens de me souvenir de quelque chose de désagréable et n'ai soudain plus envie de baiser. Saddie aussi m'avais refroidie. Je n'aimais pas lorsqu'elle me traitais comme un mec normal alors que je lui montrais beaucoup d'affections. C'était ma première vraie relation amoureuse. Ali n'était toujours pas au courant de notre liaison pour la simple bonne raison que nous n'étions qu'au début de notre relation.

Saddie s'avance vers moi et m'enlance par derrière. Elle pose colle sa tête contre mon dos, comme pour aspirer ma colère. Elle tente de me canaliser. J'ai l'impression de me liquéfier entre ses bras.

Elle les passent sous ma taille et reste un instant immobile.

— Kerrian, qu'est-ce qu'il y a ?

Je jette un regard en sa direction, par dessus mon épaule, pour vérifier qu'elle était toujours là. Heureusement Saddie se trouve dans la même position qu'il y a cinq minutes. Elle dort presque, lovée contre moi. Je l'entends respirer à voix basse, doucement.

J'ai le sentiment de l'avoir déçu, de ne pas avoir été à la hauteur. Elle ne voudra plus me revoir et passera à autre chose.

— Je ne bande plus .

— Laisse tomber, ce n'est pas grave.

Si ça l'est. Je n'y arrive plus.

J'essaie de passer à autre chose, malgré que je me sente dépité. J'ai échoué. Le savoir me donne un coup au moral. Je ne veux pas la décevoir. Il faut qu'elle atteigne l'extase.

Saddie se détache de moi, pour aller se rhabiller quand je m'y oppose tout à coup. Je la rattrape par le poignet et la retourne dans mon sens.

De stupeur, elle lâche sa robe.

Je plaque ensuite une main sur ses fesses et l'attire plus près. Tandis que de l'autre je dégrafe son soutient gorge rouge. Il glisse sur sa taille et finit sa course au sol. Je presse ses seins entre mes doigts, en la regardant gémir sous mes caresses. La voir ainsi m'excite. J'aime ça et elle aussi. Nous sommes tous les deux au sommet de l'Evrest.

Elle recule de plusieurs pas et m'entraîne dans ma chambre où elle referme la porte. Celle-ci claque dans notre dos, mais aucun d'entre nous n'y fait attention.

Je me sens incroyable, comme guidé par une voix spirituel sur le chemin de la rédemption.

Saddie m'encourage en m'embrassant sur les lèvres puis dans le cou. Je la laisse prendre ses aises tandis que je l'allonge sur le lit et grimpe sur elle. Elle pose sa tête sur mon oreiller. Son regard s'accroche au miens, illuminé par le désir.

L'atmosphère vient de se réchauffer tout à coup. La température a grimpé de plusieurs degrés et ne semble pas vouloir redescendre.

— Tu as une capote ? me demande Saddie.

J'ai un moment d'hésitation, puis hoche la tête. Je plonge une main dans la poche de mon pantalon de costume et ressort un préservatif de la doublure.

Saddie me le prend des mains, puis m'aide à l'enfiler.

Cela faisait un long moment que je n'avais pas eu de relations sexuelles. Remettre un moyen de contraception est encore tout nouveau pour moi. Je ne suis plus habitué à la sensation du plastique sur mon sexe. J'ai l'impression d'être serré à l'intérieur.

— Attends, m'interrompts "S".

Elle semble nerveuse.

D'ordinaire elle est si sûre d'elle. Cela me surprends un peu, venant de sa part. C'est quelqu'un de confiant qui n'a pas peur de prendre les devant.

Saddie remonte le drap sur sa potrine. C'est à présent à son tour d'avoir l'air angoissé.

Je n'arrive plus à savoir ce à quoi elle pense. Nous ne sommes plus en phase tout à coup, comme ci un fossé s'était créé entre nous. Celui-ci est si grand que j'ai l'impression d'être tombé dedans.

— Il faut que je te dise un truc.

— Quoi ? Tu as un disposé ?

J'ai dis cela par hasard. C'est le première chose qui me sois passé par la tête à ce moment. Cela expliquerais son humeur changeante. Il ne pouvait s'agir que de ça. Lorsque les filles sont dans leur période rouge, elles ne supportent plus grand chose.

Elle lève les yeux au ciel, vexée et me repousse plus violemment qu'elle ne l'aurait voulu. Je m'écarte, choqué et remet mon pantalon. Pendant ce temps, Saddie ramasse sa robe et ses chaussures par terre, puis quitte la chambre précipitamment. J'ai à peine le temps de me rhabiller qu'elle est déjà partie.

J'abandonne l'idée de remettre mes habits et court la rattraper, torse nu, seulement vêtu d'un boxer et de mon pantalon de costume. Par chance elle n'a pas quitté la maison. Saddie se tient près de la porte. Elle a les épaules voûtées et la tête baissée. Soudain en m'approchant plus près, je m'aperçois qu'elle pleure. Aussitôt, je m'empresse de lui demandef ce qui ne va pas.

Elle s'essuie rapidement les yeux et se tourne lentement pour me faire volte-face.

Ses joues sont maculées de larmes.

— Saddie, je suis désolée si je t'ai brusqué tout à l'heure.

Elle secoue la tête, négative.

— Non ce n'est pas toi. C'est juste que...

Je l'écoute sans comprendre où elle veut en venir.

— Je suis vierge. dit-elle enfin, mal à l'aise.

Cette fois j'ai l'air con.

Plus rien ne sort de ma bouche.

Saddie se sent humiliée.

— Je ne voulais pas te le dire car...

Je l'interrompts d'un baiser.

Ça m'est égal qu'elle n'ai jamais été dépuceler. Je suis même heureux qu'elle n'ai jamais sauté le pas avec quelqu'un. Si je peux être sa première fois, ce sera un honneur. Elle n'a pas à en avoir honte. Une fille aussi canon doit se faire désirer.

Une petite voix dans ma tête me souffle soudain de lui faire ma demande. C'est maintenant ou jamais le moment de passer à l'acte IV. J'en ai des frissons rien que d'y songer. J'ai peur qu'elle me rejette.

Je prends une grande inspiration et me lance.

— À mon tour de t'avouer un truc.

— oui ?

Je me gratte la nuque.

— Est-ce que tu accepterais de sortir avec moi ?

Saddie reste inerte. Elle ne s'attendait pas à cela. Un sourire s'élargit sur les lèvres maquillées de rouge. Elle m'embrasse alors à son tour et répond mot pour mot :

— Oui je le veux.