2. Un ange aux ailes brûlées
L'amour est incompréhensible.
A présent, je comprends les choix de mes parents dans leur relation amoureuse.
Ils aimaient tous les deux une personne opposée à leur partenaire et avais trouvé un compromis pour pouvoir vivre sereinement, chacun de leur côté.
Quand ma mère est morte je lui en ai voulu d'avoir quitté papa alors qu'en vérité c'était lui qui nous avait abandonné. Pour un homme.
Si j'avais raconté cela à mes copains, ils se seraient moqués de moi, sans aucun doute.
Ça aurait pu faire un très bon roman avec pour titre : mon père c'est homosexuel refoulé, une vie en 5 chapitres noircie.
Hier j'ai déconné avec Saddie.
Elle s'est endormi dans mon lit, à moitié nue.
Sa nudité est la première chose que j'aperçois en me réveillant ce matin, aux aurores comme toujours. Je prends mon temps avant de me lever et sort lentement encore dans le coaltar. Je n'ai pas réussi à rêver cette nuit. Ce dont je me souviens par contre c'est d'avoir dormi avec Saddie.
Je la tenais fort dans mes bras, par peur qu'elle ne s'en va au levé du jour tout comme Savanah, le soir où nous avons franchi la zone blanche. Après cela, on ne pouvait plus faire marche arrière. Les dées avaient été jetés.
Je crois aimé Saddie.
Je l'aime tellement que parfois je ne contrôle plus ma force.
Elle encaisse en silence, aspire ma douleur. Je ne la considère toutefois pas comme un punishing-Ball. Je ne veux surtout pas la briser. Au contraire. J'ai envie qu'elle se rende compte à quel point elle est magnifique.
L'unique chose que je crains est qu'elle finisse par se lasser de moi, de la routine et ne me quitte pour retrouver une vie libertine.
C'est le genre de fille à ne pas rester plus d'un soir.
Elle sait se faire désirer.
Tous les garçons doivent l'avoir dans leur viseur. Sauf qu'elle m'appartient. J'en fais ce que je veux. C'est ma poupée.
Les autres n'ont qu'aller se faire voir.
Tandis qu'elle dort, je l'observe, accroupi au près du lit.
Ses yeux sont fermés.
Elle ronfle doucement, c'est adorable.
J'adore la regarder dormir ainsi.
Tout à coup, elle ouvre un œil. D'abord lentement puis les deux en même temps.
Saddie pousse ensuite un long baillement, assise dans le lit.
Le réveil matin, affiche 7h du matin.
— Salut. me sursure-t-elle.
Sa voix est pâteuse dû à son manque de sommeil.
Je ne lui ai pas laissé de répit hier soir.
On en est resté au stade des préliminaires, mais je suis certains qu'un jour elle voudra sauter le pas. Et lorsque ce jour viendra, je serais là à l'attendre. On le fera jusqu'au bout de la nuit.
— Tu peux rester dormir si tu veux, je viendrais te réveiller plus tard.
Saddie secoue la tête.
Elle tente de se lever avec difficulté.
Quelque chose cloche.
Elle ne semble pas être dans son assiette. Son état m'inquiète. Je ne sais pas quoi faire pour lui venir en aide. Je la regarde poser le pied par terre et sens une sueur froide couler le long de mon échine. Pourvu qu'elle ne s'évanouisse pas au beau milieu de la pièce. Je la supplie du regard, tandis qu'elle s'avance vers la porte.
Tout à coup, elle glisse et s'écrase de tout son poid par terre.
Aussitôt je cours lui porter secours.
Mon premier réflexe est de vérifier si elle respire encore. Par chance Saddie a du souffle, mais celui-ci est faible. On dirait qu'elle va fermer les yeux d'une minute à l'autre.
Ses pupilles sont dilatées. Aussi sa respiration semble ralentir au fur et à mesure qu'elle cherche à insuffler de l'air par sa bouche.
Elle papillonne des yeux à la recherche de quelque chose.
Je n'attends pas une minute de plus et compose le numéro des urgences sur mon portable. Ils mettent un temps fou à me répondre comme toujours. Enfin une voix de synthèse me répond après l'avoir fait patienter en chanson. Elle me dit ensuite que je vais bientôt être mis en ligne avec mon correspondant, puis me mets de nouveau en attente.
Dans mon attente, je surveille du coin de l'œil Saddie.
Elle convulse à présent.
Son corps est agités de violents spasmes durant plusieurs minutes qui me semble interminables.
Je coince mon portable contre ma tête et mon épaule, puis déplace des meubles de la chambre afin qu'elle ne rentre pas en collision avec l'un d'entre eux durant sa crise de convulsions. Il est important d'éviter à la personnes victime de spasmes de se cogner ou blesser avec des objets de types pointus.
Doucement je place un oreiller sous sa tête.
Une fois la crise terminée je la déplace en position latéral de sécurité.
Saddie me regarde, désorientée.
Elle est très confuse.
Je reste à ses côtés et allume la clim afin de faire baisser la température de son corps qui a augmentée, dû aux convulsions.
J'ai contacté le 18, le 15 ainsi que les urgences de St Tropez.
Ils m'ont dit de ne pas quitter mon amie avant leur arrivé, alors c'est ce que je fait. Je prends soin d'elle, l'habille afin qu'elle soit présentable à l'hôpital. Je l'aide ensuite à enfiler un de mes tee-shirt et short de bain, trop grand pour elle.
Saddie est consciente mais incapable de dire quoi que ce soit.
Les urgences ont débarqué cinq minutes plus tard avec leur gros camion d'ambulance. Deux personnes sont entrées dans la maison, sans frapper avec une civière et ont soulevé le corps rigide de mon amie encore déboussolée.
On me demande si j'ai effectué les gestes de premiers secours, ce à quoi je répond par l'affirmative, puis ils se s'occupent de Saddie.
Ils ne perdent pas de temps et se dépêchent de la transporter à l'arrière du véhicule.
Je les suis dehors et regarde les portes-à-faux se refermer sur elle.
Le camion des ambulances s'éloigne à toute vitesse, klaxonnant les piétons et voitures sur sa route.
A partir de cet instant, je ressens un vide dans mon cœur. C'est comme ci je venais de perdre quelqu'un une seconde fois. Sauf que cette fois il ne s'agit pas de ma mère mais de mon âme soeur.
Je me mets à sangloter comme une fillette, tant j'ai mal.
J'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Seulement je ne sais pas ce que c'est.
Elle avait l'air si heureuse hier.
Sa crise m'avait tout l'air d'une overdose.
Tandis que je pleure, je sens mes forces me quitter, sûrement dû à mon manque de sommeil. J'ai passé la plus belle nuit de mon existence au côté de cette charmante créature qu'est Saddie. Elle m'a ensorcelé. Je n'arrive pas à décrire ce que je ressens exactement lorsque je suis avec elle, si ce n'est qu'une joie immense de la savoir à mes côtés.
Autrefois j'étais paumé et seul.
Savanah avait détruits tout ce en quoi je rêvais.
Au bord du désespoir j'ai une pensée pour ma fille. A l'heure qu'il est, elle se réveille heureuse de démarrer une nouvelle journée.
Tout à coup j'ai envie d'un câlin.
Qu'elle me saute dans les bras et me dise qu'elle m'aime plus que le ciel et ses étoiles, d'un amour infiniment plus grand que la galaxie et sa voie lactée. J'ai envie qu'elle ne me quitte plus.
Je ne veux plus être seul...
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