2. Un jardin secret
- Alizée -
Chapitre spécial
- On ne t'a jamais dit que tu étais douée pour la photo ?
Je souris nerveusement. Le temps d'un instant je veux croire en ses belles paroles. Mais n'y arrive pas à cause de mon cruel manque de confiance en moi.
Je ne suis pas à l'aise avec les compliments, même si ces derniers proviennent de mon petit-ami. Malgré sa sincérité, je ne parviens pas à trouver de l'authenticité à travers mes clichés. Je n'ai pas le talent de mon oncle Dany. Il me manque de plus en plus chaque année, lorsque j'évoque son décès c'est ton mon être qui se consume. J'étais sa préfèrée autrefois. Il me ramenait souvent des souvenirs de ces voyages et m'appelait "Galilée" de temps à autre. C'était le frère de ma mère, le plus vieux d'entre eux deux.
Lukas observe les photos de moi et mes amis épinglées sur le mur de ma chambre, au dessus de ma tête de lit. Il semble envier ses dernier. Mais je le rassure aussitôt en lui promettant de faire prochainement de lui mon modèle photo.
Il me prends au mot, et commence à déboulonner sa chemise d'un geste mal assuré.
Heureusement, je l'arrête juste à temps.
- Attends un peu, je n'ai encore jamais dessiner de silhouette masculine. Je ne voudrais pas que ta première fois soit ratée. Il me faut une lumière naturelle pour révéler tes traits. Tu mérites plus qu'un vulgaire éclairage de chambre.
Il acquiesce à contrecœur et reboutonne sa chemise.
- Au fait, dis-je : tu ne m'as jamais parlé de toi.
Ce fut à son tour d'être gêné. Il se livre peu aux autres, mais est capable de déchiffrer les moindres expressions faciales. Derrière sa carpa e de solitaire se cache un cœur en guimauve. Je peux ressentir sa sensibilité pour la gente féminine. C'est aussi quelqu'un de très altruiste qui n'hésiterait pas à héberger un ami qui s'est retrouvé à la rue du jour au lendemain.
Enfin, il s'assoit près de moi et m'attire sur ses genoux. Je m'installe en travers de ces derniers et contemple son beau visage soucieux.
- J'avais une vie assez merdique avant de rencontrer Kerrian. Mes parents m'ont mis à la porte de chez eux, lorsque j'avais 14 ans après que je leur ai dit...
L'émotion prend subitement le dessus. Submergé par les larmes, il préféra s'interrompre dans son récit afin de réprimer un sanglot. Jamais il ne m'a parut aussi sincère qu'aujourd'hui. Il n'essaie pas de jouer les cœurs insensible. Lukas baisse la tête afin que je ne puisse pas voir les larmes couler sur ses joues. Je me dis qu'il était temps de prendre au sérieux mon rôle de petite-amie et lui entoura les épaules de mes bras. Je l'attire contre ma poitrine et le réconforte comme je peux. Pendant ce temps Lukas lutte intérieurement.
- Tu n'es pas obligé de continuer. Je regrette de t'avoir mis la pression. Je suis sincèrement désolée, Lukas.
Il secoue la tête, puis rejette une lourde mèche qui lui tombait devant les yeux. Ce geste est si sexy que j'en oublie presque ma tristesse et l'embrasse sur le champ.
Lukas ne comprends pas ma réaction et se dérobe, sidéré.
- Ça te plaîs de me voir vulnérable ?
- Non bien sûr que non.
- Dans ce cas, purquoi est-ce que j'ai l'impression que ce baiser est empathique ?
Justement, c'est là qu'il se trompe.
Il semble néanmoins perplexe et comme pour enfoncer le clou, je lui souris. Cette fois il s'agace et se lève du lit. Seulement dans la précipitation, il laisse tomber son portable sur le lit. J'essaie de le rappeler, mais trop tard. Lukas a déjà claqué la porte.
Qu'ai-je fait ?
Je me prends la tête entre les mains, piteuse et jure à voix basse.
Son téléphone s'allume tout à coup, après avoir bipé. C'est alors que japercois sur son fond d'écran d'accueil la photo d'une fille brune, posant en sous-vêtement. Son derrière est galbé et l'arc de sa bouche est prononcé. Ses lèvres sont un appel à la luxure. Elles sont incroyablement pulpeuses et forment une sorte de cœur associées.
Je me questionne sur son identité. Pour qu'elle raison Lukas garderait des photos d'une inconnu sur son portable, sachant qu'il a une petite amie. C'est tout bonnement impensable. Pourtant je tiens une preuve d'infidélité entre mes mains. Cela me brise le cœur.
Il s'agit de notre dispute et de peut-être la dernière. Après être tombée sur la photo de cette fille à l'allure de déesse je suis prise d'une colère soudaine. De nouveau, je suis cocue. A croire que les hommes sont tous des ordures de première.
Je suis verte de jalousie et rouge de colère. La vengeance me pousse à faire quelque chose de regrettable. Là tout de suite, j'entre le mot de passe de son smarphone et le déverrouille en un clin d'œil.
Lukas et moi sommes un couple très à l'aise. Nous nous sommes toujours fait confiance pour ne pas épier la vie de l'autre. Toutefois sa trahison me conduit à fauter. J'enfile ma casquette d'enquêtrice et décide d'assouvir ma soif de savoir. Je m'empresse ensuite d'aller sur sa galerie photo et visionne une à une chaque image, scrupuleusement.
Le moindre détails compte lorsqu'il s'agit de tromperie.
Saddy choisi malheureusement pile ce moment pour me réfréner dans mon élan. Contrainte d'abandonner mes recherches, je range le téléphone de Lukas dans ma poche et extirpe le miens d'une autre. Puis jette un regard furtif à son message. Elle veut me voir au "Déli-Bazar" tout de suite. Je comprends aussitôt que quelque chose de grave lui est arrivé et lui renvoie un SMS pour lui proposer de rentrer directement à la maison. Nous sommes colocataire.
Quelques minutes plus tard, mon amie débarque telle un ouragan. Elle est déchaînée et ne cesse de répéter un prénom en boucle. Fazia.
C'est étrange, elle aussi à passé une journée de merde. Ce constat me réjouis. À présent je me sens moins seule. J'ai même envie d'aller prendre l'air à l'extérieur de la ville, histoire d'éloigner Lukas de ma mémoire et le souvenir que nous ayons pu un jour être un couple.
- Qui est cette Fazia ?
- Une emmerdeuse de première ! vocifère ma meilleutre amie.
Elle tourne en rond, folle de colère.
Je crois que cette Fazia en question vien de signer son arrêt de mort. Saddy n'a pas pour habitude de se fâcher après quelqu'un. Cela ne peut lors signifier qu'une chose : qu'on l'a contrarié au plus au point.
- Respire un coup.
Saddy m'écoute et s'exécute.
Un regard sur la pendule lui rappelle qu'elle a rendez-vous dans moins d'une heure à une réunion des hypersexuels anonymes.
Elle pousse un grognement de désapprobation.
- Et toi, ça va ? me demande-t-elle ensuite.
Je préfère mentir plutôt que de lui apprendre que Lukas me trompais avec une autre depuis le début. Elle avais assez de ses soucis. Je n'allais pas en remettre une couche.
- A merveille ! Lukas m'invite à dîner ce soir. Je ne serais pas rentrée avant minuit, alors tu peux dormir sur tes deux oreiles.
Saddy est inquiète, mais n'a malheureusement plus de temps à me consacrer.
Elle me donne une brève accolade, puis s'éclipse.
A présent je peux broyer du noir.
Je me laisse tomber sur le canapé et visionne un épisode de "Stranger Things" sur Netflix. Eleven vient tout juste de gifler Mike pour l'avoir insulté. Elle la largué dans aucune autre forme de procès et ai partie rejoindre Max. Amusée, je rembobine ce passage et en tire une étrange satisfaction. Dommage que l'on ne puisse pas faire marche arrière dans la vie réelle.
J'ai tout à coup une pensée pour Kerrian que j'ai giflé après qu'il m'ai avoué être en couple. Alors que cette nouvelle aurait dû me réjouir en tant qu'amie. Cependant, je l'avais mal pris. Maintenant je regrette cet acte et aimerais lui pardonner.
Lukas avait raison. Lui, mérite une seconde chance.
Je tente alors le tout pour le tout et compose son numéro sur mon clavier tactile. J'attends ensuite quelques minutes, sans succès. Ian reste muet. Le téléphone sonne dans le vide.
- " Salut, c'est moi. dis-je d'une petite voix. Je voulais m'excuser pour la gifle. C'était exagéré. Rappel moi quand tu auras ce message. Bisou.
Je raccroche et reprends le cours de ma série.
Le shérif Hopper a demandé à Eleven et Mike de ne respecter une distance de sécurité.
- Ah ce sacré, Hopper!
Je finis par m'endormir devant l'écran de fatigue.
Je me réveille dans une réalité confuse qui me propulse sur la plage où Saddy, Ian et moi sommes devenus amis. Sauf que cette fois je suis accompagnée de deux inconnus, aussi irrésistiblement attirant l'un comme l'autre.
L'un se retourne pour me faire volte-face. C'est Kerrian ! Il me sourit tendrement et me tend la main. Ce geste attire la curiosité du second qui se tourne vers moi à son tour.
Lukas ?!
Seigneur, que se passe-t-il ?
Mon petit-ami s'interpose entre mon ami et moi. Il veut que je le choisisse, mais n'a su faire preuve d'aucun arguments jusqu'à présent. Il me fixe ardemment comme pour m'obliger à le choisir. Or rien ne se passe comme prévu, une fois de plus. Stan apparaît, semant la zizanie dans mon cœur. Le simple fait de le voir, réveil en moi dès souvenirs enfouis dans les méandres de mon âme.
Je panique, acculé face à la vérité. Puis soudain, les 3 garçons s'avancent vers moi dans une marche synchronisée. Je recule, jusqu'à me retrouver au bord d'un gouffre. Celui-ci est grand et profond si profond que le fond est imperceptible. Je sens les remords pointer le bout de leur nez et me jette à corps perdu dans le trou, en écartant les bras. Je pousse un cri, dégringole, tourne.... Puis plus rien.
Me voilà de nouveau réveillée, seule cette fois-ci. Je me redresse en position assise dans le canapé du salon. Une couverture glisse sur mes genoux.
Je pense que Saddy est rentré tard de sa réunion et m'a trouvé endormie.
Un post-it a été collé sur la table basse. Il dit : "Dors bien, je suis sortie prendre l'air. Je ne serais pas longue.
Cela ne m'enchante pas de la savoir errante, à 2h du matin.
Je suis tentée d'aller la rejoindre, mais reste finalement tranquille. Saddy n'a plus 12 ans. C'est une adulte. Elle sait ce qu'elle fait. Je dois cesser de vouloir la sur-protéger ainsi. Je dois lui laisser de l'espace. Déjà que nous vivons sous le même toit.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro