Chapitre 22 : Reviens, parce que la mort, ça craint.
Je tiens à dire que mon papa est un ange, donc pour ceux qui lisent mes deux Newtmas, vous deviez sans doute vous demander pourquoi tant de haine. Le mien, c'est l'homme de ma vie, le premier, le numéro 1. Bon il a une tonne de défauts dont j'ai hérité pour la plupart (bordélique, maladroit et dispersé) mais ça reste un papa que j'aime de tout mon cœur. Seconde chose, par rapport au chapitre dernier, j'ai pas la haine des hôpitaux, j'aime juste pas y aller, qui aime ? Ca reste un endroit admirable qui sauve des vies, qui aident les gens et pour tous ceux qui y ont fait un séjour, je suis entièrement reconnaissante envers les médecins et le personnel pour avoir fait en sorte qu'ils restent en vie... Troisième chose : je voudrais vous remercier, avec des fleurs, avec des cœurs, avec de l'amour, du vrai, du grand parce que vous me soutenez à chaque minute dans mon récit et franchement, c'est l'une des plus belles choses qui me soient arrivées. Sans vous, je n'aurais jamais continué. Alors MERCI pour tou(te)s celles et ceux qui me font me sentir bien chaque jour, et à vos compliments sur ma plume. En réalité, je ne sais même pas comment vous remercier... Quatrième chose : j'ai changé mes plans pour la suite en espérant que ça vous convienne. Love, Ali.
Marius s'était lové contre Thomas, qui dormait sur le canapé de sa maison, en bas dans le salon. Cale était inquiet, il n'avait jamais vu son fils si pâle. Si une fois peut-être, à la mort de Loki. Le brun dormait, d'un sommeil profond, comme s'il n'avait pas dormi pendant des semaines. Il l'avait entendu partir au beau milieu de la nuit mais n'avait pas relevé. Sauf que là, il revenait et s'évanouissait. Il n'avait aucune trace de coups, ni de blessures. Il détaillait le jeune brun, son expression figée sur du désespoir et du chagrin, le bras posé sur les épaules de Marius qui dormait sur lui, l'oreille contre son cœur. Il voulait, le gamin, s'assurer que celui qu'il appelait 'Omas respire encore, il avait donc écouté son cœur pour finir par s'endormir sur le fils de Cale. Cale déposa un plaide en laine sur le corps de Thomas, recouvrant la totalité du petit garçon qui dormait sur lui sauf sa bouille d'ange. Il décida d'appeler Liam pour savoir. Après plusieurs sonneries, le bouclé lui répondait, lui disant qu'il n'avait aucune idée de ce que pouvait avoir Thomas, il n'avait pas eu de ses nouvelles depuis samedi soir. Mais la voix du bouclé était inquiète. Cale le remercia et s'assit dans la cuisine, se frottant le visage pour mettre ses idées au clair. Puis soudain son esprit s'éclairait. Il était arrivé quelque chose à Newt.
La montagne de muscles qu'était Cale se mit à frissonner. Si c'était grave, ce qui semblait être le cas, Thomas n'y survivrait pas. Son gamin était bien trop amoureux du blondinet qu'était Newt pour survivre une nouvelle fois à la perte d'un être cher. Et le monde savait à quel point Cale le comprenait. Il avait perdu sa femme, son âme-sœur, son amour. Et lui, ne s'en était jamais remis. Il savait qu'il mourra sans avoir fait le deuil de sa femme, toujours avec sa part de chagrin dans le cœur, ne pouvant pas s'empêcher de la chercher dans la foule. Alors perdre Newt serait pour Thomas une mise à mort. ce gamin lui avait rendu le sourire, l'avait fait rire, se sentir bien, il lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres aussi mais finalement, Cale n'avait jamais vu Thomas aussi heureux que lorsqu'il était avec Newt. Cale se leva et débarrassa la table, mit la vaisselle dans l'évier au fur et à mesure que l'eau chaude coulait. Il réfléchit un instant, l'air interdit et se résigna à attendre le réveil du brun pour agir.
***
Thomas ouvrit une paupière, puis l'autre. "Dormir apaise la peine."Mais la peine de Thomas ne pouvait pas s'apaiser, pas tant qu'il ne reverrait pas le sourire de son blond, pas tant qu'il ne sentirait pas les lèvres douces de Newt contre les siennes. Il se redressa et contemplait la tignasse brune qui dépassait de la couverture, dormant confortablement sur lui. Il esquissa un sourire en voyant que ce petit bout de Marius se servait de lui comme matelas.
- Papa ?! Appela Thomas alors qu'il se redressait, découvrant le salon de sa maison. La lumière déclinait. Cale arriva et sourit à son fils, lui proposant de boire ou de manger quelque chose mais Thomas n'avait envie de rien. Il s'assit au bord du canapé, proche de Tom sans trop l'être pour ne pas déranger son fils. Le jeune homme baissa la tête, frottant ses yeux gonflés par les pleurs. Il remontait Marius contre lui, qui, toujours endormi, s'agrippait à lui comme un bébé singe.
- Il voulait savoir si tu respirais encore... Et il s'est endormi.
Thomas sourit et caressait doucement la chevelure de Marius. Il repensait à ce qu'il avait dit plus tôt dans la journée à Tate à propos de Marius. Thomas releva un regard triste, empli de souffrance vers son père, Cale grimaçait, il aurait voulu lui arracher cette expression et lui coller de la joie à la place.
- C'est Newt... Cale ferma les yeux, un court instant, digérant la nouvelle. Il s'est engueulé avec son père hier à cause de moi, il était en colère, il a pris sa voiture et... et... Cale vit son fils fondre en larmes, se laissant tomber contre lui. Tout doucement, il referma ses bras puissants contre le corps tressautant de Thomas. Il a eu un accident... Il lui caressait les cheveux en tentant de le calmer, le berçant légèrement. On ne sait pas s'il va s'en sortir... Cale hocha la tête, plutôt content d'apprendre que Newt n'était pas mort. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, pas vrai. Il murmura à Thomas, pris de soubresauts dû à ses sanglots de se calmer. C'est de ma faute... papa...
- Et c'est de ma faute si ta mère est morte aussi, parce que je lui laissais de l'argent pour qu'elle s'achète des cigarettes ? Demanda cale en prenant Thomas à bout de bras, le secouant un peu. Le brun regarda son père, il le vit les sourcils froncés. Tu te sors cette idée de la tête ! Thomas essuya ses larmes d'un revers de main, consterné, il regardait son père, plutôt surpris que celui-ci lui remette les poings sur les I et les barres aux T dans un moment pareil.
- Papa... Souffla Thomas alors que Cale le regardait dans les yeux, les deux mains sur les épaules de son fils.
- Ecoute-moi bien gamin. Tu vas arrêter de pleurer, tu dois rester fort. Alors tu vas bouger tes fesses, parce que t'es un Rosenwood et les Rosenwood ne baissent pas les bras avant la fin de la bataille. Et tu vas aller voir ton petit Newt et lui prouver par tous les moyens du monde qu'il doit revenir parmi les vivants. Parce que la mort, ça craint !
Thomas sentait son expression se déformer, il allait encore pleurer.
- Comment tu veux que je fasse ça ?
Cale lui tapa du bout de l'index sur son front et sur son cœur.
- Sers-toi de ta tête et de ton cœur, Thomas Rosenwood.
Une ampoule s'illumina dans la tête de Thomas. Il allait lui parler par la pensée. Utiliser son don. Il fallait que le blond soit endormi ou concentré sur quelque chose pour l'entendre. Etant dans le coma, il avait ses chances.
- T'es un génie ! Déclara-t-il avant de déposer un bisou sur le front de son père. Cale affichait un sourire. Mais lorsque Thomas voulut bouger, son petit singe de compagnie s'accrochait à lui en grognant. Thomas l'attrapa et se leva, gardant son bébé singe dans les bras, voyant bien qu'il ne pourrait s'en défaire. Il montait dans sa chambre, pour prendre une douche et se changer.
***
Tate consultait sa montre, il était presque 19 heures. Il jeta un coup d'œil à sa femme qui buvait un thé sur les sièges du hall de l'hôpital. Elle parlait avec Minho et Teresa. La petite brune était en train de raconter une anecdote sur son fils. Il se souvenait de ce jour-là et se surprit à sourire. Il avait été trop dur avec Newt, beaucoup trop dur. Son fils était grand maintenant, assez pour faire ses propres choix. Mais quelque soit ton âge, ton père t'engueulera toujours n'est-ce pas. Il détaillait deux médecins qui arrivaient vers lui, leur faisant un petit signe de tête et Catelyn ainsi que les deux amis de Newt se levèrent pour les écouter aussi.
- Bien, commença le premier, c'était le médecin qui avait opéré Newt cette nuit. Votre fils est plongé dans le coma. On a réussi à récupérer sa jambe, s'il se réveille, il pourra remarcher. Dans la tête de l'armoire à glaces qu'était Tate, il ne voulait prendre que le positif, ne voulant pas penser un seul instant que son fils pourrait lui filer entre les doigts et mourir si tristement. Il allait se réveiller, Tate en était sûr. Vous ne pourrez pas le voir avant dimanche, sachant que seuls les parents sont autorisés pendant une heure par jour. Et s'il a une petite amie, elle sera autorisée à lui rendre visite en même temps que vous. Tate grimaça. Il ne pourrait pas voir son fils pendant deux jours.
- On le considère comme un miraculé, continua le second médecin, plus jeune, son activité cérébrale est toujours intense, comme s'il dormait normalement. Il est même possible qu'il rêve et qu'il vous entende. Ce qui veut dire, termina-t-il après une pause, qu'il n'aura pas d'handicap psychico-mental à priori. Mais rien est encore joué. Il peut nous quitter à chaque instant. C'est pour ça qu'on veut le garder pendant deux jours en soins intensifs pour que son organisme commence à se réadapter.
Catelyn étouffa un petit cri avant de se lover contre Tate qui la prit dans ses bras.
- S'il revient, il reviendra de loin.
Tate se pinça les lèvres. Il aurait voulu pleurer comme une fillette mais il ne pouvait pas, il devait être ce roc sur lequel Catelyn pouvait pleurer. Il remercia les médecins et se détourna, fermant un instant les yeux pour soupirer. C'était dur à encaisser.
Tate proposa aux deux amis de Newt de les raccompagner, voyant bien qu'ils étaient abattus. Il les regardait tour à tour et se dit qu'ils étaient trop jeunes pour le perdre. Eux non plus s'en remettraient pas. Il installa Catelyn sur le siège passager et laissait Minho et Teresa s'installer à l'arrière de sa berline. Catelyn pleurait, elle avait pleuré toute la nuit depuis que l'hôpital avait appelé et toute la journée. Le chagrin de sa femme était encore pire que lorsqu'elle avait perdu l'enfant qu'elle portait. Tate lui lança un regard inquiet. Il démarra et roula au pas pour sortir du parking.
- Vous allez le dire à Thomas ? Demanda Minho à l'arrière, d'un ton un peu sec. Catelyn poussa un râle en pensant à Thomas. Tate tiqua, jetant un regard noir dans le rétroviseur au jeune coréen mais celui-ci regardait par la fenêtre. Je sais que vous ne l'aimez pas. Continua Minho d'une voix monotone. Mais je sais aussi que vous sacrifieriez votre palais d'or pour le bonheur de votre fils...
Tate fronça les sourcils, se contentant de garder le silence, sentant le regard de sa femme sur lui. Était-il capable de la décevoir encore ?
- Thomas n'est peut-être pas le mec parfait, il a un milliard de défauts mais je vous jure que je l'ai vu avec Newt, Monsieur Spencer, et je suis persuadée que je n'avais jamais vu Newt sourire autant. Continua Teresa. Vous ne pourrez pas les empêcher indéfiniment de se voir, ni de s'aimer. Et vous mettre en travers de leur route ne ferait que vous éloignez de Newt...
Tate soupira et leur promit de réfléchir. Ils connaissaient Newt sous un autre angle que son père, ils le connaissaient sans doute mieux et Minho et Teresa n'étaient pas du genre à parler pour ne rien dire. Il déposa sa femme chez lui, chargeant Hélène de lui préparer un repas. Catelyn était effondré, s'il perdait son fils, elle perdait sa raison de vivre. Tate le savait. Il devait prendre sur lui. Il déposa un baiser sur son front, l'installant dans son lit, voyant à quel point elle était épuisée. Hélène arriva avec un bol de soupe et quelques trucs à grignoter. Tate en profita pour s'éclipser.
***
Thomas était couché sur le dos, sur le canapé dans le salon, il ne supportait pas la solitude, il essayait de parler à Newt par penser mais à chaque fois qu'il fermait les yeux, il ne rencontrait que le vide, l'obscurité si froide et réticente. Le petit Marius assis à califourchon sur son ventre jouait aux petites voitures, ne voulant plus le quitter. Cale passait de temps à autre la tête par l'embrasure de la porte et voyait son fils, les yeux rivés sur le plafond blanc cassé, l'air ailleurs, bercé par les histoires que lui racontait le petit bonhomme juché sur son ventre. Il soupira, voyant bien que Thomas n'était pas encore remis du choc. Il se dirigea vers la cuisine où Emily épluchait des pommes de terres. La gamine avait revu le père de son fils pendant le week-end et il avait eu la bonne idée de lui cogner dessus, elle avait le visage amoché. Cale, furieux, s'était promis de lui refaire le portrait, à cette enflure et avait ordonné à Emily de rester chez lui. La jeune femme voyant en Cale la présence paternelle qui la réconfortait et la protégeait. Elle avait accepté, trop effrayée pour rester seule chez elle. La sonnette retentit, Cale passa devant le salon, jetant un rapide coup d'œil à son fils qui expliquait la mécanique à Marius, le gamin le regardait émerveiller. Il ouvrit la porte et se glaça.
Tate Spencer se tenait sur le perron, la mine grave dans son costard noir. Il avait une sale gueule, la gueule d'un père qui n'a pas fermé l'œil de la nuit parce que son fils a eu un accident.
- Bonsoir. Lui dit Cale d'un ton sec.
- Bonsoir Cale. Je voudrais voir Thomas.
Cale fronça les sourcils, soucieux de la nouvelle que pouvait apporter Tate Spencer ici. Oiseau de mauvaise augure. Il se décala et l'invita à entrer, la mâchoire serrée, il lui indiquait le salon, d'un geste de menton. Tate le remercia d'un sourire et entra dans le salon.
Il détailla Thomas en train de jouer avec un petit gamin, installé sur lui, qui le regardait avec des grands yeux pleins d'admiration. C'était donc lui, cette troisième personne qui comptait pour lui, cette petite bouille ronde aux yeux bruns qui semblait passionné par ce que lui racontait Thomas. Tate s'avança et le petit garçon tourna la tête, fronçant les sourcils. Il avait la même expression que Thomas lorsqu'il était contrarié. Thomas se releva du canapé sur lequel il était allongé et ouvrit la bouche de surprise en voyant Tate Spencer dans son salon. Le grand blond s'avançait vers Thomas et lui intima de rester assis.
- Je suis venu pour deux choses. Lui dit-il d'une voix grave. D'abord, je voudrais te présenter mes excuses pour t'avoir traité comme un parias. Étonné, abasourdi même, Thomas hocha la tête, voyant Tate s'asseoir à côté de lui sur son canapé. Si tu peux rendre mon fils heureux, alors je t'en donne le droit. j'ai beaucoup réfléchi, Thomas. Lui dit Tate en le fixant dans les yeux, jetant un coup d'œil rapide au petit garçon sur ses genoux qui le regardait toujours les sourcils froncés. Je ne t'aime pas, c'est un fait, tu m'insupporte mais je ne peux pas te détester parce que tu fais le bonheur de mon fils. Thomas tombait des nues, il était sur le cul, littéralement, totalement surpris des dires de Tate Spencer. Il avait disjoncté ou quoi ? Si tu lui fais le moindre mal, je viendrais sans doute t'étrangler de mes propres mains...
- Et réciproquement ! Lâcha Cale appuyé contre l'embrasure de la porte, la mine renfrognée les bras croisés sur sa poitrine, cet air pas commode. Tate hocha la tête en direction de Cale et reporta son attention sur Thomas.
- Et deuxième chose, les visites sont autorisées une heure par jour à partir de dimanche, seulement pour les parents et la petite amie. Thomas grimaça, baissant les yeux. Mais vu que t'es sa petite amie, ironisa Tate, arrachant un sourire à Thomas. Tu viendras avec nous. Saches qu'il est stable mais qu'il peut ne jamais se réveiller...
Tate se releva, ébouriffant au passage les cheveux de Marius et prit congé.
Thomas frissonnait, il fixait le vide devant lui, les lèvres entrouvertes tellement il était surpris. Il se demandait sérieusement quelle mouche l'avait piqué, ou peut-être qu'il avait finalement compris.
Marius le regardait comme une bête de foire et Thomas lui tendit son bras.
- Pince-moi !
Le petit garçon s'exécuta, content de découvrir un nouveau jeu. Thomas se laissait tomber dans un râle et le petit brun se mit à le pincer partout où il pouvait. Le rire de Thomas retentit, faisant exploser celui de Marius. Celui de Thomas était nerveux. Il allait pouvoir voir Newt.
- Je vais pouvoir aller voir Newt ! Dit-il à Marius avant de lui coller un bisou sur le front.
- C'est qui Nout ?
- C'est mon amoureux...
Marius le regarda bizarrement.
Il posa son petit index sur le torse de Thomas.
- Moi, c'est toi mon amoureux !
Thomas lui souriait et lui fit un câlin avant de lui faire des bisous et des chatouilles.
Thomas se leva, portant Marius sur ses épaules et rejoignit les autres dans la cuisine. Cale lui lança un regard interrogateur et Thomas esquissa un sourire.
Thomas se laissait tomber sur son lit, Marius dormait avec sa mère. Il fixait le plafond dans l'obscurité et ferma les yeux un instant. Le visage de Newt se dessina peu à peu sous ses paupières closes et un sourire, un vrai, s'étendit sur ses lèvres...
" Reviens-moi." Murmura-t-il.
Mais quelque part entre les étoiles, une voix lui répondit, une voix qu'il ne pouvait pas entendre mais une voix qui lui répondait parce qu'elle n'attendait qu'un signe de sa part.
" Je t'attends "
***
Ophélie entrait en soins intensifs, elle était de garde cette nuit, elle vérifiait la liste de noms des patients d'un œil distrait et releva ses cheveux dans un chignon anarchique. Elle glissa un crayon dans sa poche de blouse et attrapa du savon pour se désinfecter les mains. Elle avait deux petits nouveaux dans sa liste par rapport à la dernière nuit, celle de mardi, où elle avait travaillé. Elle posa ses mains sur le chariot, coinçant la plaquette des patients sous son bras et descendit au premier étage. Elle passait de chambre en chambre, comme chaque soir, vérifiant les perfusions, les électrocardiogrammes et les sondes de chacun de ses patients. Elle relevait la couverture sur les épaules de Monsieur Bloomberg, qui dormait en marmonnant comme d'habitude. Elle souriait. Elle aimait son travail. Un travail difficile, qui nécessitait une force et un moral d'acier mais elle se disait que peut-être un jour ses enfants seraient fiers d'elle, car elle sauvait des vies, parce qu'elle apportait des soins à ces gens qui luttent pour rester en vie. Elle coinça sa plaquette entre ses dents et poussa la porte du nouveau patient : Newt Spencer. Elle s'avança vers lui, il était dans un sale état, baignant dans une pâle lumière qui lui donnait un teint blafard. Elle ferma les rideaux et lisait son dossier médical.
- Accident de voiture... Nia nia nia... Coma. Etat instable... Trouble nerveux...Nia nia nia.
Elle jeta un coup d'œil au jeune blond étendu sur le lit d'hôpital, son index bougeait nerveusement mais son état semblait stable, elle regardait sa tension ainsi que l'électrocardiogramme et constata que son rapport était plutôt positif par rapport au dernier en date.
- Bon allez, Newt, tu me la fais pas à moi, tu reviens bientôt parmi les vivants, hein. Tu sais, la mort, ça craint. Elle lâcha son poignet après avoir pris son pouls.
Elle lui sourit puis contourna son lit, vérifiant sa perfusion et le salua comme elle avait l'habitude. Pour elle, les gens dans le coma pouvaient les entendre, elle pensait que leur parler simplement en prenant leurs soins était juste une petite marche pour les ramener parmi les vivants et ça devait leur changer des pleurs de leurs proches. Elle ferma la porte en lui souhaitant une bonne nuit, un sourire triste tracé sur ses lèvres. Elle cocha le nom de Newt sur sa plaquette et continua jusqu'à la prochaine porte...
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