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Moh'Lag, Colère d'Ukko

Lorsque mes yeux s'ouvrirent, le première chose qui me frappa fut le mal de tête terrible qui me vrillait l'esprit. Ma bouche était pâteuse comme après une mauvaise cuite, et un sentiment omniprésent de nausée me donnait envie de vomir la bile qui constituait le seul contenu de mon estomac vide. Mes premières secondes de consciences furent donc centrées sur le malaise de ma situation. Puis, mon esprit se rappela des évènements qui avaient menés audit malaise. Le liquide empoisonné que j'avais été forcée à avaler. Et Nokomis. 

Elle était partie. Il me fallait la retrouver. Cette fois-ci, peu m'importait qu'elle désire ou non revenir. La trouver signifiait pouvoir l'empêcher d'agir, l'empêcher de réaliser ce projet totalement fou, l'empêcher de retourner en prison, et pour combien de temps? Il était certain qu'elle ne retournerait pas chez le vieil Ab, elle savait que je l'y retrouverais. Mais il était également certain qu'elle ne pouvait organiser la lemp'herti en si peu de temps. Il lui fallait réunir des volontaires, qui, si Da-jee-ha avait dit vrai, se trouvaient être rares au vu des résultats des précédentes expéditions. Et, surtout, nous avions l'avantage de, à défaut de savoir où elle était et quand la lemp'heri aurait lieu, connaître le lieu de leur objectif. La tombe où Hen'Ruay avait été ensevelie. En trouvant assez de volontaires, et en y attendant nuit et jours... nous pourrions empêcher cet expédition, et, ainsi, éviter un nouvel échec et de nouvelles arrestations. C'était un plan risqué, bien évidemment. Il était probable que les suomen ne se laisseraient pas arrêter sans résister, d'autant plus que nous n'étions pas les forces de l'ordre, mais j'avais espoir de pouvoir raisonner Nokomis. C'était un espoir frêle, tel un fil de soie, mais en lequel je décidai de faire confiance. 

Ces pensées s'étaient enchaînées à toutes vitesses dans mon esprit, étonnement lucide au réveil. Un frisson me parcourut lorsqu'une goutte d'eau glaciale vient frapper ma joue, et que je réalisai à quel point j'étais frigorifiée. J'entrouvris légèrement les yeux, qui ne saisirent pas la moindre lumière. J'eu le sentiment qu'une chape de plomb s'était abattue sur ma poitrine. J'écarquillai mes yeux, encore, et encore, dans l'espoir que cela n'était qu'un mauvais rêve, mais pas la moindre lumière. J'étais dans une obscurité totale, noire, et moite. Je tentais de bouger, mais mes bras étaient liés par ce que je compris être une corde, reliée au lien qui serraient mes jambes entre elles dans mon dos. La panique se fit de plus en plus présente. Ma joue était posée contre le sol du fait de mon inconfortable position, et ce dernier avait une texture terreuse. L'air humide et froid était immobile, comme si je me trouvais... profondément... sous terre. La mine... J'étais de retour à la mine. C'était les mêmes liens, la même ambiance obscure, noire, impénétrable de ténèbres qui engloutissaient tout. Ma tête me vrilla d'autant plus fort que mon corps entier cédait à la terreur viscérale. Ma gorge nouée laissa échapper de pathétiques gémissement, tandis que je me tortillait sur le sol, comme pour échapper à ce cauchemar devenu réel. Qui viendrait me sauver, cette fois-ci? Hen'Ruay n'était plus. Nokomis était loin. Thomas... Thomas était-il seulement avec moi? 

Je décidai de tenter de me calmer. C'était évidemment plus simple à dire qu'à faire, alors que des vagues de paniques successives venaient heurter le barrage de ma raison à peine retrouvée avec un renouveau de violence. 

-Thomas? Murmurai-je à voix basse, avant de retenir ma respiration pour entendre sa réponse le bruit parasite de ma respiration sifflante.

Aucune réponse. Mon cœur commença à accélérer, et ma respiration avec elle. Le noir. L'obscurité. La solitude. La douleur. L'inconfort. Tout cela, qui allait me mener au feu sacrificiel, comme une fois auparavant. La peur me dévorait les entrailles, tout comme l'incompréhension. Que faisais-je là? Comment y avais-je terminé? Ce ne pouvait être qu'un rêve, et pourtant tout était bien trop tangible et réel. La douleur des liens qui me sciaient les articulations, la courbure inversée de ma colonne vertébrale causée par la manière de laquelle j'étais attachée, l'odeur de terre humide, le froid glacial de l'air, les vibrations... les vibrations régulières indiquant la présence toute proche d'une route?

Je tendais de nouveau l'oreille, et entendis le bruit s'accordant aux vibrations que je venais de ressentir. Il y avait une route toute proche. Une route, ou peut être... une rue? M'attachant à cette faible piste d'espoir, je commençai à me tortiller sur le sol, ignorant la douleur qui me vrillait le crâne à chaque mouvement, la peur jouant le rôle d'anesthésiant. Enfin, après de longues minutes d'effort, mon visage heurta un obstacle. Un mur. Ce n'était pas la paroi humide et rêche de la grotte, mais plutôt le crépi sec et ancien d'une cave. 

Je n'étais pas de retour dans les Alpes. J'étais même probablement toujours à Paris, dans le sous-terrain d'un bâtiment. Cependant, ce n'était qu'à moitié rassurant, car l'identité de mes ravisseurs ne faisait tout de même aucun doute, et j'attendais patiemment le moment où l'on viendrait me chercher. J'espérai de tout mon cœur que le fait que nous étions en plein milieu d'une ville les empêcheraient de me faire du mal, mais le peu de fois où j'avais eu affaire aux traditionalistes avait tendance à me laisser assez peu de doutes sur le sujet. Je tentais de calmer ma respiration le plus possible. Ce dont j'avais le moins envie, c'était de leur paraître faible. Si j'avais bien compris une chose, c'est que les suomen respectaient la force, autant physique que mentale. C'était probablement un problème pour eux, d'ailleurs, comme en avait attesté Hen'Ruay, jugée de faible pour choisir une autre voie de lutte, ou Nokomis, ayant toujours tant de mal à accepter et afficher ses propres blessures. Mais la terreur que m'avait instillé mon enlèvement et mon séjour à la mine semblait ne pas vouloir voir les choses de cette manière. 

L'attente sembla durer une éternité. Que comptaient-ils faire de moi, au juste? Pourquoi maintenant? Parce que Nokomis n'était plus là pour me protéger? Avaient-ils vraiment attendu tout ce temps pour cette unique raison? Mon seul espoir était que l'arrestation de Tor'neh pouvait mettre les enquêteurs sur la piste. S'ils découvraient que j'avais, une nouvelle fois disparu, alors le lien serait probablement plus simple à faire. Mais il pourrait également être fait... au travers de Nokomis. Elle était la sœur de l'un de ceux ayant déjà été arrêtés. Et si... les soupçons se dirigeaient vers elle? 

Un bruit retentit quelques part dans l'obscurité. Et, enfin, un traits de lumières déchira l'obscurité. Ce n'était pas une puissante lampe torche balayant de longs couloirs, comme dans la mine. C'était une raie, passant par le bas d'une porte, validant mon hypothèse de la cave. Un bruit de clef retentit dans la serrure, et la lumière se déversa dans ce qui se révéla être une large pièce rectangulaire parfaitement vide, au sol de terre battue. Mais les sinistres traces sur les murs laissaient peu de doute sur le destin des précédents occupants. Tout comme la mine, cet endroit ne devait pas avoir été aménagé spécialement pour moi, mais plutôt être régulièrement utilisé. Pour ne rien arranger, l'homme qui venait d'ouvrir la porte était de toute évidence un suomen, bien que je ne l'ai jamais vu. Il ne me jeta même pas un regard, et se poussa légèrement pour laisser entrer un visage qui, lui, m'était connu, bien que peu familier.

-Ukkan'ro Moh'lag. Me contentai-je de dire, depuis mon inconfortable position, contre le mur, qui me permettait de ne pas avoir le visage dans la terre. Evidemment, qui d'autre a recours a des telles méthodes...

-Bonsoir, ma chère Ester Rosonn. Je suis heureuse de voir que nous n'avons pas à être présentées. Susurra-t-elle. 

Elle était toujours très belle, malgré son âge avancé et la terrible balafre qui défigurait son visage. Ses paroles étaient doucereuses, mais son ton était celui qu'on emploie avec un enfant, tandis que son regard ne camouflait même pas son dédain à mon égard. Cependant, contrairement à la manifestation où elle m'avait rencontrée, elle m'avait adressé la parole et connaissait même mon nom. Devoir reconnaître mon existence devait déjà être une épine dans le pied de cette femme fière et orgueilleuse, qui menait les traditionalistes d'une main de fer.

-Alors, quoi? Vous êtes venue me présenter votre plan diabolique, ou la date de mon exécution? 

Son sourire s'agrandit, mais il n'avait rien de bon.

-Je vois que tu as pris en confiance, vis à vis des récits qu'on a pu me faire de ton premier... séjour, parmi nous. Ne me ferais tu pas le plaisir d'au moins pleurer un peu? Je rêve de voir ton visage si fier s'écrouler sous le poids de la peur.

-Vous auriez dû être présente la première fois, pour cela. Pour le reste, je me passerai de commentaire sur vos désirs malsains. 

Elle éclata de rire. 

-Oh, Ester... si tu n'avais pas été une ennemie de mon peuple, je crois que j'aurai presque pu t'apprécier. 

-Une ennemie de votre peuple? Fis-je avec une moue amusée. Je travaille depuis des mois à faire reconnaitre vos rites afin de rendre illégale les condamnations desquelles vous êtes victimes, cela fait donc de moi votre ennemie? Vous devez décidément ne pas avoir beaucoup d'amis.

-Quelle arrogance... sourit Moh'lag. Mais... chère Ester... je crois que tu oublie certaines choses.

Sans crier gare, elle me saisit par les cheveux et me précipita au sol. La chute me coupa la respiration un court instant, et, le suivant, elle était en train d'écraser mon visage dans la terre battue, comme pour me forcer à l'avaler et à la respirer.

-Tes actions ont causé la mort de plusieurs de nos guerriers, ainsi que de notre Aylie sacrée. Et tu oses te prétendre une alliée? Tu oses croire que tu te bas pour nous à faire reconnaitre nos rites? Nous n'avons besoin de la reconnaissance de personne pour exister, Ester. Ni de celle de ce gouvernement qu'aucun de nous ne reconnait, ni de toi et de tes amis traîtres à leur peuple ayant participé à l'élaboration de ton torchon de reportage. 

Je voulus répondre, mais elle m'en empêchait, et je commençais à avoir les poumons en feu à force de me retenir de respirer pour ne pas inspirer de particule de terre. 

-Je ne devais rien attendre d'une disciple de Hen'Ruay comme toi. Cracha-t-elle. Une kowo, qui plus est... et tu as essayé, ooh oui, essayé si dur de détourner Nokomis du chemin de son peuple... mais cette enfant est maintenant de retour parmi les siens, parmi les vrais enfants d'Ukko, et bientôt elle se battra avec la même ferveur que son frère pour la liberté de son peuple. 

Elle me laissa enfin reprendre mon souffle quelques instants, et s'éloigna, avant de s'accroupir pour fixer mon visage enflammé. 

-Nokomis... ne vous rejoindra... jamais. Lui rétorquai-je. Elle est... bien trop intelligente... pour ça.

Le sourire de Moh'lag n'eut rien de rassurant. 

-C'est ce que tu crois, Ester... mais tu es bien naïve, tout comme ton mari après tout. A moins que ce ne soit ton ex-mari? 

Les engrenages se complétèrent dans mon esprit, et tout devint bien plus limpide.

-Eso si que c'est vous qui lui avez révélé... soupirai-je, en repensant aux paroles de Santoni, qui précisait qu'il y avait des suomen sur la trace du détective de Julian.

-En effet... le travail que tu fais est très ennuyant, Ester. Rétorqua-t-elle en me saisissant par les cheveux. Parce qu'il donne de l'espoir à notre peuple. Un espoir futile que ce pays nous acceptera. Il sème le doute parmi les rangs des combattants, qui pensent à tort que les quelques avancées autorisées par ce gouvernement signifient quelque chose vis à vis de notre peuple. Ils n'arrivent pas à voir que tout cela n'est que tromperie, et que jamais, jamais, ils ne pourront accepter notre différence. Et que nous ne voulons pas de leur acceptation. Nous voulons nos terres, nous voulons nos rites, et nous voulons que tous ceux qui ne s'y plient pas en disparaissent. 

-Ou peut être que vous êtes tellement aveuglée par votre haine que vous êtes incapables de voir les progrès que votre propre peuple aperçoit.

-Progrès? Ah! Quels progrès, Ester? L'attaque d'Ho'cho? Le massacre de Ten Mak'ol, dont les coupables n'ont jamais été retrouvés? Dois-je parler de nos enfants qui sont ceux à qui l'armée donne les pires missions? La facilité avec laquelle la justice choisit de nous condamner? Tu ne peux pas comprendre cela Ester, c'est un système que tu sers et qui t'as toujours favorisée. Tu ne pourras jamais le combattre. Mais nous, nous le faisons. Et nous obtiendrons notre liberté au prix du sang, comme nos ancêtres avant nous.

-C'est sûr que cela a bien réussi à vos ancêtres. Ironisai-je. J'ai étudié votre histoire, Moh'lag. Et vous n'avez jamais été autant accepté que lorsque vous avez cessé de représenter une menace.

-Mais tu ne comprends donc rien, imbécile. Nous ne cherchons la reconnaissance de personnes. Nous cherchons une indépendance totale et sans condition. 

-Alors vous mourrez tous en vous battant pour ce mirage, tandis que vos rangs serons toujours plus clairsemés. Rétorquai-je. Nous ne vivons plus au dix-neuvième siècle. 

-Mourir au combat? Rangs clairsemés? Toujours votre arrogance de kowo... Nos guerriers sont prêts à mourir avec joie pour leur cause. Tu crois que Tor'neh a été capturé par hasard? Non, il s'est livré sur mes ordres, spécialement pour que ton travail de faux espoir ne porte jamais ses fruits. Tu as à ce point foi en Nokomis? Mais c'est moi qui lui ai offert de fermer les yeux sur la lemp'herti qu'elle veut organiser pour sa grand mère. 

-De bien beaux mots de la part de celle qui a tout fait pour empêcher cela d'arriver. C'est à cause de vous et de votre refus de les aider que tant des votre ont été arrêtés en tentant de sauver son corps. 

-Certes... mais cela signifie que, lorsqu'elle sera arrêtée, elle n'aura personne d'autre à blâmer que vous, les kowos. Rétorqua-t-elle. Puis, elle sera également accusée d'avoir fait partie de ceux qui t'ont enlevée, selon ton propre témoignage... 

-Qu'est ce que vous racontez? 

-Ton mari est décidément particulièrement naïf, tu sais... ricana-t-elle. Il est persuadé que Nokomis fait partie de tes agresseurs, et... je lui ai gentiment laissé croire que c'est toi qui me l'a dit. Quelques messages envoyés depuis ton ordinateur, quelques instants avant même ton enlèvement, et la disparition de Nokomis au même moment... cela fera beaucoup de coïncidences, tu ne crois pas?

-Vous iriez jusque là? La faire condamner pour vos crimes? Mais qu'est ce qu'elle vous a fait, à la fin? Laissez là en paix!

-En paix? Oh, non... je la veux en guerre... en guerre contre les kowos, et surtout... contre toi. Elle t'aime beaucoup, tu sais... mais, tu es si froide avec elle... je me demande ce qu'elle pensera lorsqu'elle apprendra que tu l'as balancée. Probablement que les kowos ne peuvent pas êtres crus... mais que moi, j'ai tenté de l'aider. Je lui ai fourni des hommes pour sa lemp'herti, qui sont tombés avec elle... tu comprends, Ester?

-Je comprends que votre armée est composée de pauvres gens dont vous avez dû fabriquer la haine tant vous êtes incapable de mener ce combat avec la simple colère de votre peuple. Cela en dit beaucoup de sa longévité. Je maintiens ce que j'ai dis: vos rangs vont se clairsemer. 

Le coup que je reçu au visage me sonna un moment, mais Moh'lag sembla me considérer indigne de plus d'attention de sa part. 

-Tu as de la chance que je ne puisse pas te tuer, Ester... je réserve cet honneur à Nokomis. Tu vas donc passer quelques années avec nous, jusqu'à ce que sa future peine de prison soit achevée... afin que sa colère envers toi se cristallise. Tu seras son rite d'entrée chez les vrais fils d'Ukko. Et elle mourra pour sa liberté, comme tant d'autres avant elle, et tant d'autres après. Peut être prendra-t-elle même ma place quand, moi aussi, je succomberai à cette guerre éternelle. Après tout, nous sommes d'accord sur un point: elle est intelligente. 

La porte se referma. La lumière s'éteignit. Et je fus de nouveau plongée dans l'obscurité. Une seule pensée parvint à me réchauffer le coeur: Moh'lag semblait ignorer que les sentiments de Nokomis étaient réciproques. Et que, nous deux, le savions. Mais ce lien ténu était-il assez puissant pour survivre à la tempête? Et qu'adviendrait-il de moi? 

Je l'ignorai.

Mais, tant qu'à devoir mourir, j'espérai au moins que mon bourreau serait une Moh'lag ire de fureur face à l'échec de son plan. 

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