Chapitre 27.
LE BOURREAU DEVIENT PROTECTEUR ET LA VICTIME PROTÉGÉE
MB
Tous les pores de ma peau étouffent comme pris d'une soudaine chaleur, quant à mon ventre, il est retourné et reretouré dans un nombre incalculable de sens. Alors autant vous dire que lorsque mes pieds atteignent enfin ce qui semble être un sol, je m'affaisse dans un espèce de sable noir et me vide de mes entrailles.
Will me tend un mouchoir et je l'interrompt avant qu'il ne se mette à glousser.
— Ne ris pas !
Mon regard noir le fait sourire alors que je me relève, emmenant avec moi le peu de dignité qu'il me reste.
— Tu n'aurais pas de l'eau ?
Sa main rencontre son front au moment où je remarque un petit lac à à peine trois mètres. Mes pieds s'y précipitent d'eux même et je me rince la bouche de l'eau claire. Claire et brûlante. Ma gorge s'enflamme et je me laisse retomber sur le dos, frottant vigoureusement mes lèvres meurtries.
— Ari ! J't'ai dis de ne pas y toucher !
Will grogne et s'agenouille à mon chevet, plaçant ma tête sur ses cuisse il entaille de ses dents son poignet gauche et le porte à mes lèvres. Je secoue la tête un instant mais me ravise et récupère les perles écarlates.
— Tu peux pas t'empêcher de faire des conneries ou quoi ?!
Revigorée je me relève et rétorque.
— Ça va ! Moi je tue personne !
Et hop ! Rappelons lui ses « conneries».
— Ari on va pas remettre ça sur le plateau. Allons-y plutôt. Et reste près de moi.
Il ordonne en s'avançant, reprenant le contrôle de ma hanche.
— Toute l'eau que tu trouveras ailleurs que dans l'étage septem n'est pas potable, plus on descent plus elle est poison. Tu as eu de la chance qu'on soit encore haut.
Voilà qui donne envie de passer quelques vacances par ici.
— Que boivent les habitants ?
Il rit avec amertume.
— Ils ne boivent pas. Ils sont aussi desséchés que désespérés et leur souffrance ne connaît aucune fin.
Je dégluti avec peine et le rejoin en trottinant.
— Ça semble sympa.
L'ironie que j'affiche ne le fait pas sourire quand bien même il renchéri.
— T'imagine pas à quel point.
Nous avançons en silence pendant ce qui me semble être dix minutes avant que ma curiosité prenne le dessus.
— Où sont les habitants ?
— Partout. Regarde. Regarde bien.
Il murmure. J'ai beau regarder je ne vois que le sable ébène à des mètres à la ronde.
— Je vois rien.
Mon chuchotement se perd dans l'immensité sans fin. Tout semble noir. Sombre et lugubre. Will attrape ma taille et me ramène devant lui, son souffle se nichant dans mon cou.
— Sers toi de ton pouvoir et regarde.
Ses lèvres effleurent mon oreille me faisant frémir. Je chasse la boule qui se forme dans ma gorge et ferme les yeux pour me concentrer sur mon pouvoir. Lorsque mes paupières se lèvent de nouveau c'est un tout autre paysage qui me fait face. Des formes blanches gémissent et supplies de tout côtés. Seul un cercle d'environ deux mètres nous sépare de la masse de corps mouvants. Des corps squelettiques et translucides. Raidis et distordus pas la douleur. Leurs visages ne sont qu'un amas de peine et d'appels au secours, leurs mains, ou plutôt ce qu'il en reste, sont tendus vers nous. Certains sont à terre, d'autres s'entassent par dessus, l'humanité à quittée leurs vies.
— Tu pourrais les libérer en les laissant toucher ta peau ou en leur rendant leur liberté verbalement. Mais ce n'est pas sans conséquences, les âmes ne sont pas punies sans cause, c'est mérité et si tu leur enlève leur peine tu perds de ta force, de ton pouvoir. Ils t'aspirent et au final tu finis des leurs.
Je frissonne à cette idée et me colle un peu plus à Will. Je n'ai jamais autant aimé la présence de Satan à mes côtés. Qui l'eu cru ? Le bourreau devient protecteur et la victime protégée.
— N'y a-t-il aucun autre moyen de leur enlever un peu de souffrance ?
Il point l'immensité noir au dessus de nous de son index.
— Conseil.
Pfff. On en revient toujours là. Maudit conseil. Il va vraiment falloir faire quelque chose pour remédier à cette catastrophe ambulante.
— Tout l'étage est comme ça ?
Will hoche la tête.
— Principalement des étendues de dunes, un nombre assez restraint de lacs et quelques roches qui peuvent servir d'abris. Aller vient on descend.
Il tend sa main gauche devant nous, fait mine d'attraper quelque chose et tourne le poignet dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Malheur. Une porte maléfique. Je reconnais avec horreur la même porte qui m'a vidé l'estomac en venant. Manquait plus que ça. Mes pieds commencent à reculer d'eux même mais will rattrape mon bras et fronce les sourcils, moqueur.
— Tu renonces ?
Je fronce à mon tour la fine ligne de poil décorant mon visage et fais mine de rien.
— Certainement pas.
Il sourit et nous avançons.
— Tant mieux.
Il me sourit de son sourire diabolique que je lui connaît bien avant de violemment me pousser dans la tornade. Je vais le l'étriper. Définitivement.
Mais le cours de mes pensées est interrompu par une nouvelle contraction de mon abdomen. Parfait.
— Tu t'es perdu en chemin ou quoi ?
Rit Will dans mon dos lorsque mes pieds atteignent enfin la terre ferme.
— Fais pas le malin t'as fais exprès. Tu m'expliqueras tout ça lors de notre debrief quand on rentrera.
Je me retourne pour le voir mais le vide me fais face. Tout est gris foncé. Aveuglant. Une espèce d'opaque couche de nuages poussiéreux.
— Will ?
Le silence me répond.
— Will !
Et soudainement, l'air vibre, tout semble légèrement en mouvement et un rire gras et sadique s'élève. Je me tourne, paniquée, et me retourne encore mais peu importe la direction que je regarde le vide fait face.
— Tu croyais pouvoir t'en tirer comme ça ? Sérieusement petite peste ?
La panique me prend, des vagues de peur s'attaquent à mon corps et je tremble telle une feuille. Des frissons me glacent, parcourants avec délectation ma colonne vertébrale avant qu'une main glacée ne se referme sur mon bras.
— Tu m'as manqué petite peste.
Nda:
Heyyy ! J'espère que vous allez bien et que le chapitre vous a plu, petit retour de vous savez qui hehehe
Juste pour vous remerciez de tous vos petits commentaires et compliments trop minons, vous refaites mes journée et ça me fais vraiment très plaisir. En plus on s atteint les 20k (21 maintenant) alors, comment est ce qu'on fête ça ?!!!
Merci infiniment et cœur sur vous ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro