C'est alors qu'elle aperçut un jeune homme honorablement vêtu d'un costume noir, il était debout de l'autre coté du dais, élégant et élancé. Il avait les mains enfoncées dans les poches, posture qu'elle avait d'abord interprétée comme un signe de maladresse et de timidité. Après tout, quel adolescent ne sentirait pas mal à l'aise à un enterrement ? Sans compter qu'elle ne le connaissait pas. Ils n'étaient même pas amis. Pourtant, il avait quelque chose en lui qui lui rappelait vaguement quelqu'un.
En croisant son regard, Il sorti ses mains de ses poches et Gys a réalisé qu'il n'était pas du tout mal à l'aise. A vrai dire, en le voyant venir dans sa direction, Gys eu plutôt l'impression qu'il avait attendu son tour, patiemment. Guetter le bon moment pour l'approcher.

En tout cas, il avait bien choisit.

-Tout vas s'arranger tu verras, a-t-il murmuré en arrivant à la hauteur de Gys.

Aussitôt, il saisit Gys par le bras comme s'il avait compris qu'elle était à deux doigts de s'effondrer.

Levant les yeux vers lui, Gys a secoué la tête, muette.
Non, rien n'allait s'arranger. Il ne pouvait pas me promettre une telle chose, se dit Gys en le toisant. Personne ne pouvait me promettre une telle chose. Et certainement pas un inconnu qui ne savait rien de ce qu'elle traversait réellement. Au fait, personne ne le savait.

Gys dégagea vivement son bras de son emprise, d'un air agressive mais calme.

-Qui est tu ?

En soupirant d'un air las, il enfouit de nouveau ses mains en poches et darda sur Gys un regard plein de tendresse et de compassion que le cœur de Gys se serra. Comment un inconnu pouvait il se montrer si compatissant à son égard ?

- Je ne t'en veux pas de m'avoir oublié, dit-il enfin.

-De t'avoir oublié ?répéta t-elle, ébahie sans le quitter des yeux.

-Oui, Gys, je suis Holden Grand.

Holden Grand, il dit ca comme si ce nom pouvait lui rappeler quelque chose se dit mentalement Gys en cherchant cette adresse dans ses souvenirs. Mais en vain. Ce nom ne lui disait rien. Où voulait-elle ne pas s'en souvenir ?

-On était encore des gamins, déclara Holden d'un sourire las et triste, il fixait à présent le vide. A son air, Gys sut qu'il se souvenait d'une époque assez lointaine.

-Il y avait Brittany, Elliot ,Eleza, toi et moi. On a tous grandit ensemble enfin jusqu'au jour où tu as quitté Water point, lui rappela t-il avant de lever les yeux vers elle.  Leurs regards se sont croisés, accrochés puis soudés.

-Je suis désolé pour ta mère. Tu as du tellement souffrir.

-Je souffre encore, coupa Gys sèchement en le toisant.
Le fond de l'air était glacé, et Gys se frictionnai les bras pour se réchauffer. Elle regrettait de ne pas avoir pris une veste.

-Désolé répéta-t-il encore. Tu devrais.....

-Tu as froid ? Remarqua-t-il.

-Ca va aller, répondit Gys toujours sur la défensive. Elle n'avait pas besoin de son aide.

Elle n'avait besoin de l'aide de personne. Personne ne pouvait l'aider. Personne ne pouvait comprendre.

Sourd à son attitude méfiante, Holden s'avança vers Gys, qui le dévisageait toujours.

Avant qu'elle n'ait pu protester, il ôta sa veste qu'il portait ouverte par-dessus sa chemise blanche.

-Enfile ça.

-Non merci, répondit Gys agacée.

En dépit de son air méfiant qui creusait son visage, Gys est une très belle et jolie jeune femme. Depuid l'enfance il avait toujours admiré et aimé ses yeux de couleur marron dont les iris étaient presque dorés et aujourd'hui ses yeux semblait plus perçant ,plus fascinant encore.

Seul son caractère n'avait pas changé en 6 ans toujours aussi têtu et direct, constata Holden avec un mince sourire. Enfant, il avait pensé que son attitude était une sorte de caprice enfantin mais aujourd'hui en la revoyant, il comprit que c'était sa nature. Douce et brutal en même temps. On aurait dit un couteau à double tranchant. Il la comprenait à cet instant, ils ne s'étaient pas vu depuis 6 ans et lorsqu'il avait appris la terrible nouvelle, il n'avait pas pu s'empêché de venir la réconforter, même s'il s'était douté qu'elle ne le reconnaitrait pas toute de suite. En ce moment, elle évoquait un petit fox terrier rageur.

-Mets-la Gys, rétorqua t'il en la déployant sur ses épaules, arrête de refuser, tu en as besoin.

Elle ne répondit pas mais fit une grimace en jetant un coup d'œil autour d'elle comme si elle cherchait une échappatoire pour s'enfuir. Le fuir. Elle était visiblement gênée de porter sa veste, remarqua t'il.

-Tu sais quand on était encore des gamins, déclara t-il pour attirer son attention vers lui. J'étais toujours là pour te soutenir, te défendre.   J'étais une sorte de barrière qui te protégeait de tout et n'importe quoi.

A l'évocation de ces souvenirs, Holden ne put réprimer un petit sourire.

-Tu n'arrêtais pas te créer des ennuis. Eleza en avait marre de toi. Brittany quand à elle était toujours là à te trahir à Arys.

Arys sa grand-mere dont elle n'avait plus jamais eu l'occasion de voir depuis son départ de Water. Elle était même venue à oublier l'existence de sa grand-mère...

Etait-elle toujours vivante après tout ce temps ?

À cause de son départ, elle avait tout oublié de son enfance à Water point comme si sa mère s'était chargée qu'elle les oublie tous sans exception.

-Ces deux-là, ont souffert avec toi, continua-t-il. Moi, je rigolais et te défendais quand j'en avais l'occasion.

Elle l'écoutait parler et un vague souvenir s'insinua en elle....

-C'est encore Gys qui a oser faire ça, hurla une petite fille aux cheveux court, c'était Eleza qui venait de découvrir sa poupée sacrement amochée. Derrière elle, Brittany se moquait de l'état de la poupée d'Eleza.
frustrée que son jouet soit en sacré état , Eleza se dirigea vers Brittany pour l'arracher la peluche qu'elle tenait entre ses mains.

Surprise, Brittany hurla :

-Hé, rend moi ma peluche !!!

Trop tard, Eleza le piétina après l'avoir jeter dans la boue.

-Cela t'a prendras à te moquer de moi.

-Je vais te.....S'emporta Brittany en fonçant sur Eleza. Les deux gamines se mirent à se battre. Et c'est en ce moment que Gys arriva.

En voyant les autres s'en rouler au sol, Gys éclata de rire, en oubliant presque sa grosse glace à la crème.

-Qu'est qui vous prend ? Lança Holden en venant de sa partie de foot avec Elliot. Ils étaient tout sals.

-Qu'est ce que tu as encore fait ? Demanda Elliot à Gys d'un air agacé.

-Je ne suis pour rien, s'offusqua Gys pendant que Holden se donnait du mal pour séparer les deux filles en furie. Je n'ai rien fait.

-Pour toi c'est déjà trop te demander.

Holden avait bien du mal.

-Qu'est ce qui se passe ici ? Intervint Annabelle Grand, la mère d'Elliot qui est en même temps la tante de Holden.

-C'est encore Gys, maman, répondit Elliot.

-C'est faux, s'indigna l'accusée. C'est Elliot le responsable.

-Moi ? Demanda Elliot etonné que Gys le mêle à cette histoire.

-Oui, elles se battent a cause de toi, devoila Gys en sachant bien qu'Eleza et Brittany étaient secrètement amoureuses d'Elliot.

Elliot resta sans voix

Annabelle toisa son fils puis alla calmer Brittany et Eleza trempés de bous. Même le pauvre Holden était au sol.

-Tu vas me le payer, souffla Elliot devant le sourire moqueur de Gys.

Il savait que les filles ne pouvaient pas se battre à cause de lui mais à cause de Gys qui avait détruit la poupée d'éleza.
En réponse, Gyd lui montra sa langue rougit par la glace.

À ce souvenir, très longtemps perdue, Gys esquissa un mince sourire qui séduit Holden.

-Je savais que tu allais forcement te souvenir de tes péripéties, déclara Holden.

-Je vois que j'étais terrible, trouva-t-elle à dire.

-Tu crois que tu as changé ?

Bonne question. En réfléchissant bien, elle n'avait pas changé. Elle était toujours à l'origine des bagarres pour porter le chapeau aux autres. Mais rien n'avait été aussi parfait que ce souvenir. S'en souvenir l'avait permis de sourire, depuis la tragique nuit.

Donc, elle avait même des amies qu'elle avait oubliées ?

Eleza, Elliot et Holden Grand et Brittany.

Kyle, se prénom intervient brusquement dans ses pensées, comme pour se faire de la place.

Elle se figea.

-On ne passait peut être pas une minute sans se discuter mais nous étions beaucoup trop proche. Nous nous aimions à notre manière, déclara Holden.

-J'ai un frère, se dit-elle surprise de l'avoir oublié pendant tout ce temps,

Holden Grimaça

-Oui, il était venu s'installer chez vous après la mort de votre père. Il était discret, pas sociable et renfermé. Tu...

-Je le détestais, termina-t-elle pour se souvenir de lui.

-Ouais en quelque sorte.

C'était parce qu'il ne m'aimait pas, voulait-elle ajouter désespérément.

Elle n'avait jamais compris le problème de son demi-frère.

-Hé ! fit-il pour attirer son attention .Je suis sûr qu'il a changé...on fait tous des choses quand on est gamin qu'on regrette plus tard...

Elle sourit faiblement. Il la rassurait et elle aimait ça.

Puis son sourire s'élargit quand il ajoute...

-Tu te souviens de notre maison dans l'arbre.

-Ouais, reconnut Gys en se montrant plus aimable. Elle souriait. Et Holden remarqua son beau sourire. Elle était éblouissante.

-J'adore te voir sourire, déclara-t-il avec gravité.( Son air brusquement  sérieux la bouleversa.) Et c'est pourquoi je suis venue, te faire retrouver ta gaité d'avant pour que tu ne sombre pas. Si tu sombre, nous sombrons tous.Et je serais le premier.

Gys posa les yeux sur lui, le sourire figé. À son tour, il la fixait de son regard ténébreux, si séduisant, qu'elle en ressentit un léger tremblement intérieur.

-J'aime pas te voir souffrir, ajouta t'il en caressant intimement sa joue droite. Elle le dévisagea avec stupeur.

Ce contact était...

C'était trop intime.

Holden était là pour elle. Sa présence lui faisait du bien. Elle avait presque oublier son chagrin, ses tourments intérieurs. Elle eut envie de revivre de nouveau.

Il était là comme un ange.

Il est venu à elle, porté par ses ailes d'argent.

Et a emporté sa peine.

Elle laissa Holden la serrer contre lui. Et tandis qu'il la caressait les cheveux, il déclara d'une voix profonde et pleine tendresse.

-Je serais toujours là pour toi. Ne te sens plus jamais seule.

Ce fut les mots magiques.

Gys ferma les yeux et se laissa emporter par la magie de cet instant.