25. Serdaigle contre Serpentard
⚠️ À partir de ce chapitre, publication uniquement le dimanche ! Je suis désolée, le temps m'a rattrapée...
Illustration réalisée par -Miss_Jelly-
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Jasmin arriva au château et fut étonnée de voir Sarah en compagnie de Mary Gercilni et Andrew Smith, à qui elle avait été présentée. Son choc fut encore plus fort lorsqu'elle aperçut la sorcière aux côtés de Tom Jedusor, adossés à un vieil arbre en face du lac. Les deux élèves s'étaient retrouvés à cet endroit chaque jour, discutant de tout et de rien, parfois restant silencieux. Leurs mains s'étaient à nouveau croisées, et Sarah posait de temps en temps sa tête contre l'épaule de du garçon.
— Mais que t'est-il arrivé ? s'écria Jasmin dans le dortoir. Tu le détestais !
— N... non, je ne le détestais pas, se défendit Sarah. Il était juste abrupte avec moi. Nous avons... appris à faire connaissance.
— Fais attention à toi, Sarah. Il est terrifiant.
— Ne t'inquiète pas, je serai prudente.
— Bon... qu'est-ce que ça te fait, de jouer un vrai match ?
Jasmin faisait allusion au match de Quidditch ayant lieu le samedi de la rentrée, opposant Serdaigle à Serpentard. Sarah n'était pas du tout intimidée à l'idée d'affronter de vrais joueurs, elle avait même hâte d'être sur le terrain.
— C'est excitant, répondit-elle avec un large sourire.
Les cours ayant repris, Sarah ne put retourner chaque jour à l'arbre près du lac. Elle voyait Tom Jedusor tous les jours, mais le lien qu'ils avaient tissé semblait avoir disparu. Ils ne se parlaient plus autant, son réconfort lui manquait. Le vendredi midi, elle proposa discrètement au sorcier de se voir sous l'arbre.
En fin d'après-midi, alors que Sarah sortait du château, elle vit Tom. Il l'attendait, assis à sa place habituelle.
— Je suis contente que tu sois venu.
— Moi aussi.
Le contact n'était pas facile, et ils restèrent longuement sans dire un mot. Au bout d'un moment d'hésitation, Sarah demanda :
— Tu pratiques la légilimancie ?
— Oui, répondit Tom après un instant de silence.
— Ça veut dire que tu peux lire dans ma tête ?
— Non. Je n'arrive pas à pénétrer ton esprit, dit-il avec douceur.
— Pourquoi ?
— Je l'ignore... c'est comme si tu n'existais pas, c'est comme si ton esprit n'était pas ici.
— Tu as déjà essayé avec d'autres personnes ?
— Non.
Sarah surprit son regard fuir.
— Dis-moi la vérité.
— Tu n'es... pas la première. Mais d'habitude, j'y arrive. Il n'y a que les esprits des puissants sorciers que je n'arrive pas à pénétrer.
— À qui l'as-tu déjà fait ? demanda-t-elle en prenant le visage du sorcier entre ses mains gantées de laine rêche violette.
Elle le tourna vers elle et ils restèrent ainsi, une vapeur blanche franchissant le seuil de leurs lèvres froides. Il détourna les yeux.
— Beaucoup de gens, murmura-t-il.
— Pourquoi fais-tu ça ?
— ... ça ne te regarde pas, répondit-il brusquement en se levant. Je pense qu'on a assez discuté. On se voit à table.
Sarah se retrouva de nouveau seule au milieu du parc enneigé. Elle resta un instant à contempler la blancheur immaculée du paysage qui s'étendait devant elle, puis décida de rentrer.
Sur le chemin du château, elle croisa Rubeus Hagrid, qui portait un grand paquet de tissu.
— Bonjour, Rubeus.
— B'jour !
— Qu'est-ce que tu transportes ?
— Euh.. je... des... argh, des... des couvertures, pour les p'tites créatures d'la forêt. Voilà. J'te laisse ! lâcha-t-il avant de se remettre en marche.
Samedi matin, Sarah se rendit dans la Grande Salle pour petit-déjeuner. Depuis son réveil, elle avait étrangement mal au ventre, et ce n'était pas un mal au ventre de règles... Walter Shafiq arriva peu après elle et lui souhaita bonne chance, il la soutiendrait dans les gradins. Il fut suivi d'Eowayn Callaghan, qui encourageait habituellement les Serdaigle plutôt que les Serpentard en raison du différent qu'ils avaient avec les Gryffondor. Mary Gercilni et Andrew Smith allèrent également la voir, mais lui avouèrent qu'ils supporteraient les Serdaigle.
Dans les vestiaires, Crockett apporta à Sarah la tenue de Walter, qu'elle revêtit en silence.
— Aujourd'hui est un grand jour. Cela faisait sept années que Serpentard remportait la coupe, avant que les Serdaigle nous passent devant... nous devons leur montrer ce que nous valons. Cette année, nous allons remporter la coupe !
Il fut accueilli par des applaudissements et des cris de guerre. L'équipe entra sur le terrain, remontée à bloc. À présent Sarah tremblait, son balai à la main. Les gradins, situés en hauteur et aux couleurs des quatre maisons, étaient pleins à craquer. La sorcière vint se placer à côté de ses camarades habillés tout en vert et attendit. Les Serdaigle, présents sur le terrain quelques instants avant eux, étaient vêtus de bleu. Ils se faisaient face et chacun tenait fermement son balai.
Le professeur Skywalker, qui enseignait le vol, arriva avec son sifflet et se plaça au milieu du terrain.
— En position sur vos balais.
Alors que chacun venait d'enfourcher son goupillon, il donna un grand coup de sifflet et tous les balais s'envolèrent.
Sarah alla se positionner à plusieurs mètres au-dessus des autres, de manière à ne pas se faire toucher par le Cognard et pouvoir distinguer le Vif d'or s'il apparaissait.
— Winky Crockett, le capitaine des Serpentard, vient d'attraper le Souafle et se dirige vers les anneaux adverses ! Il évite un Cognard envoyé par Weasless et fonce, Leonard Fawley lui subtilise le Souafle ! Le capitaine des Serdaigle file vers les buts adverses à une vitesse incroyable ! Il esquive un Cognard envoyé par Lestrange et fonce vers les buts adverses ! Il dépasse les poursuiveurs de Serpentard, les buts sont devant lui... OUI, VAS-Y ! Non, Walburga Black arrête son tir ! Les Serpentard reprennent le Souafle et se dirigent vers les bus adverses... allez, magnez-vous, les Serdaigle !
— Thomas. S'il-vous-plaît, dit la voix lasse du professeur Têtenjoy.
Le commentaire du match était assuré par un élève de Gryffondor que Sarah ne connaissait pas.
— Pardon, Madame. Winky Crockett remonte vers les buts adverses ! Il se fait prendre le Souafle par Artemus Greengrass, nouveau poursuiveur de Serdaigle, qui - AÏE ! Il vient de recevoir un Cognard envoyé par Lestrange, en pleine figure ! Le Souafle est magnifiquement récupéré par Leonard Fawley, qui se dirige à toute vitesse vers les anneaux de Serpentard !
Sarah cessa d'observer ses camarades et se concentra sur ce qui l'entourait. Elle tentait de déceler la petite lueur dorée du Vif d'or, en vain.
— Il va marquer, il va marquer... il esquive un Cognard envoyé par le batteur Travers et fonce vers les buts, Black fond sur lui... ET SERDAIGLE MARQUE ! QUEL TIR MAGNIFIQUE !
De vives protestations retentirent dans les tribunes des Serpentard alors que les Serdaigle, accompagnés des deux autres maisons, applaudissaient. Sarah grimaça et fit un tour de terrain pour repérer le Vif d'or.
— Leonard Fawley subtilise le Souafle à Rosier, poursuiveur des Serpentard, et fonce vers les buts des Serpentard pour tenter un nouveau tir ! Il évite un Cognard, double Crockett et... tiens, la remplaçante de Walter Shafiq au poste d'attrapeur est descendue en piqué sous les gradins ! A-t-elle repéré le Vif d'or ?
En effet, Sarah venait d'apercevoir la petite balle et suivait à présent sa lueur dorée à travers les charpentes de bois des tribunes. Le Vif d'or était si rapide qu'elle dut baisser la tête et se coller à son balai pour ne pas tomber en arrière. Ses lunettes manquèrent tomber de son nez et ses cheveux furent plaqués en arrière par la vitesse. L'air sifflait à ses oreilles et son uniforme la frappait avec la force du vent. Elle s'avança sur son balai et tendit la main en continuant de poursuivre le Vif d'or. Dehors, le match continuait.
— Fawley continue sa course vers les anneaux ! Il évite à nouveau Crockett et fonce comme un boulet de canon... IL TIRE ! Walburga se jette sur le Souafle mais elle le manque de peu et C'EST UN DEUXIÈME BUT POUR SERDAIGLE !
La main de Sarah n'était plus qu'à quelques centimètres du Vif d'or, lorsque l'attrapeur des Serdaigle surgit de nulle part et la poussa violemment. Elle fut projetée contre les poutres de bois et traversa le tissu qui recouvrait la charpente des gradins, réalisant quelques roulades sur le mélange boueux de neige et de sable du terrain.
— LA NOUVELLE ATTRAPEUSE EST AU SOL ! Et sans le Vif d'or, apparemment... peut-être Miles Pushyou, l'attrapeur de Serdaigle, l'a-t-il devancée !
Le professeur Skywalker accourut près d'elle et lui proposa d'arrêter de jouer, mais elle insista pour continuer. La jeune fille remonta sur son balai et fila vers la charpente. Alors qu'elle essayait de repérer le Vif d'or, Pushyou surgit de derrière une poutre de bois, la main tendue derrière la petite balle. Il se cogna contre Sarah et elle tomba à nouveau vers le sol, entraînant le jeune homme dans la descente. La sorcière agrippa fermement le manche de son balai et réussit à s'arrêter à quelques mètres du sol, puis remonta pour tenter de capturer la lueur dorée qui filait déjà à toute vitesse dans le ciel. Elle monta jusqu'à ce que les anneaux aient la taille de fourmis, quand le Vif d'or changea brusquement de direction. Saisissant son courage à deux mains, elle se pencha tout au bord de son balai. Le Vif d'or ne ralentissait pas l'allure et Sarah eut du mal à arriver à son niveau, mais elle se jeta en avant et l'attrapa à une main, se maintenant à son balai de l'autre. La jeune fille fit une grande chute mais parvint à se stabiliser à plusieurs dizaines de mètres du sol et cria, ravie :
— J'AI LE VIF D'OR !
Le terrain se figea. Un long silence s'installa. Thomas s'écria soudain, comme abasourdi :
— SERPENTARD REMPORTE LE MATCH !
Le professeur Skywalker siffla la fin de la rencontre et une ovation s'éleva depuis les gradins des Serpentard. Les joueurs vinrent se poser sur le terrain et se saluèrent. Sarah remarqua la mine supérieure de Crockett lorsqu'il serra la main du capitaine des Serdaigle, un grand brun. Elle alla se changer aux vestiaires et, lorsqu'elle sortit, elle vit le capitaine des Serdaigle, seul, adossé à la charpente d'un des gradins. Elle marcha en direction du château sans faire attention à lui, mais il la rattrapa vite.
— Peut-on faire le chemin ensemble ? lui demanda-t-il aimablement.
Il avait de très beaux yeux bleus, Sarah eut du mal à cesser de les regarder.
— Euh... bien sûr, balbutia la jeune fille, surprise et intimidée.
Le garçon s'approcha d'elle et ils marchèrent ensemble sur le sentier enneigé qui conduisait au château. Il sentait la camomille, c'était agréable.
— Je t'ai entendue chanter, un jour, dit-il soudainement. Tu étais à la volière. C'était dur de t'entendre, tu chantais tout doucement. Mais je n'en ai pas raté une miette. Tu avais l'air tellement heureuse, je n'ai pas osé entrer.
Elle ne sut quoi répondre. Sentant son malaise, le jeune homme se présenta :
— Je m'appelle Leonard Fawley, en cinquième année à Serdaigle. Enchanté.
— Sarah Watson. Je suis en quatrième année à Serpentard, répondit-elle en le regardant dans les yeux. Enchantée également.
— Tu t'es bien débrouillée, aujourd'hui. C'était ton premier match ?
— Merci, tu as bien joué aussi ! Oui, je crois que j'avais un peu le trac...
— Oh, crois-moi : c'était très bien ! À un moment, tu as traversé le tissu des gradins... est-ce que Pushyou t'a embêtée ?
— Ce n'est rien. Il est arrivé très vite et il m'a bousculée.
— Non, ce n'est pas rien. L'an dernier, l'infirmière a dû soigner l'attrapeur de Poufsouffle, il avait fait une mauvaise chute. Miles a avoué que c'était lui qui l'avait percuté... volontairement. J'irai lui parler.
— Non, ce n'est pas la peine, je t'assure.
— Si si, il faut qu'il arrête. Et si tu étais tombée d'une altitude plus importante ?
— C'est vrai...
Ils montèrent les marches du château, entrèrent dans le hall et se rendirent vers la Grande Salle, silencieux. Un horrible brouhaha s'élevait des quatre tables. Tous deux se saluèrent et chacun rejoignit la table de sa maison. Sarah fut accueillie par un tonnerre d'applaudissements, mais Crockett s'approcha d'elle, les sourcils froncés.
— Tu sympathises avec l'ennemi ? lui demanda-t-il avec un air méfiant. Je t'ai vue avec Fawley.
— Il m'a juste raccompagnée, répondit-elle en haussant les épaules.
— Mouais... je t'ai à l'œil, la taquina-t-il. Bravo pour tout à l'heure.
Elle alla retrouver Jasmin, assise au bout de la table près de Walter, et tous deux la félicitèrent également.
— Que faisais-tu avec Leonard Fawley ? articula Jasmin, incrédule.
— Il s'est présenté et on a fait le chemin ensemble. Il est très sympathique !
— Bien sûr qu'il est très sympathique, c'est un vrai gentleman ! Beau garçon, bien élevé, bon élève, préfèt, capitaine de l'équipe de Quidditch de sa maison... il a tout pour plaire ! s'exclama Jasmin.
— Dis donc, tu t'y connais à son sujet, lança Walter avec un sourire en coin.
— Les filles de notre année parlent beaucoup de lui, même s'il a un an de plus que nous.
— Je vois. Et moi ? Que dites-vous à mon sujet ? dit-il en se redressant sur le banc et en bombant le torse d'un air fier.
— Oh, rien. Juste que tu es très maladroit et que c'est extraordinaire que tu sois encore en un seul morceau après tout ce qui t'arrive.
Il fit mine de s'offusquer et se tourna vers Sarah. Les trois amis mangèrent, puis se rendirent dans la salle commune.
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