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20. La ménagerie du 5, Anhalt Road

Illustration réalisée par Haiakai

*

Devant Sarah se tenait une sorte de petit vautour au plumage vert foncé, debout sur un perchoir. L'oiseau, qu'elle avait d'abord pris pour un Augurey, ces créatures magiques qui chantent lorsque vient la pluie, était beaucoup plus en chair que ses semblables. Avec l'arrivée de la lumière, deux petits oiseaux au plumage bleu tacheté s'étaient envolés et parcouraient maintenant la pièce, batifolant tous les deux ; cependant, Sarah remarqua qu'ils étaient complètement silencieux.

Sur le canapé, situé au centre du salon, deux chats étaient allongés. L'un d'eux était noir et blanc et l'autre, plus petit, avait le corps recouvert de tâches caramel et d'énormes oreilles velues. Sa queue, bouffant à l'extrémité, ressemblait fortement à celle d'un lion, et il se dressa sur ses pattes lorsqu'il vit la sorcière. Il dut remarquer qu'elle ne lui était pas hostile, car il se recoucha presque aussitôt. Au pied du canapé, Sarah réalisa qu'un chien, qu'elle avait d'abord pris pour une couverture duveteuse, somnolait tranquillement.

La jeune fille détourna son attention des animaux et s'intéressa aux murs : de nombreux cadres en bois étaient accrochés, dans lesquels étaient entreposées des fleurs et feuilles séchées, disposées de sorte à former différentes choses. Ici, on pouvait voir une danseuse avec une robe en pétales de rose, là un arbre avait de véritables feuilles... Sarah n'avait même pas remarqué que Mrs Manson s'était jetée sur les animaux, et câlinait chacun d'eux à tour de rôle.

     — Maman n'a pas été trop longue, hein ? Oh, mon bichon ! Nous sommes revenus, dit-elle d'un ton gaga en caressant le plumage vert sombre de l'Augurey.

Elle se rendit ensuite vers les deux chats, et leur baisa le front avec une grande délicatesse.

     — Félix, Wampy, mes chéris ! Ça y est, papa et maman sont revenus ! Oh, et regardez : Jasmin et une invitée sont aussi là ! sautilla-t-elle de joie en les caressant avec amour.

Les félins ronronnèrent, mais ne bougèrent pas d'un pouce. Elle ébouriffa le pelage du chien, qui remua la queue, puis se leva et salua les deux petits oiseaux. Ensuite, elle alla vers une énorme plante verte dans une jardinière, s'accroupit devant et lui parla comme à une amie.

     — Vous êtes restés longtemps cachés, je suis vraiment désolée... mais ne vous inquiétez pas : il sont partis, et la vie va reprendre son cours. Nous sommes revenus, tout va bien maintenant.

Mrs Manson fourra sa main dans l'épais feuillage et la ressortit couverte de brindilles. Elle se leva et vint vers Sarah, à qui elle présenta ses petits amis :

     — Je te présente Ruth, Judith et Lute ! Ils sont un peu timides, mais je suis sûre que vous vous entendrez bien.

     — Euh... enchantée, répondit Sarah en observant de plus près les petites brindilles, qui s'étaient mises à bouger.

Peu à peu, elles s'étaient démêlées puis redressées, et trois Botrucs se tenaient désormais devant Sarah.

     — Tu veux les prendre avec toi ? lui demanda Mrs Manson.

Sarah acquiesça, approcha sa main de celle de Mrs Manson, et les trois bestioles y montèrent, comme des touristes qui débarquent à quai après une charmante croisière.
La jeune fille, tout en observant les Botrucs se mouvoir sur la main, demanda à Mrs Manson :

     — Excusez-moi, mais... vous avez dit qu'ils étaient restés cachés longtemps... pourquoi ?

     — Oh, ce fut horrible ! s'exclama-t-elle en y repensant.

     — Jeune fille, sais-tu ce qu'il s'est passé il y a quelques mois ? demanda Mr Manson, la mine grave. Le Blitz. Les avions allemands, pendant de nombreux mois, ont bombardé sans relâche la capitale. Ils ont détruit une partie de la gare, en y larguant deux énormes bombes, mais aussi plusieurs autres bâtiments...

Il s'arrêta et cracha un juron. Ces événements avaient l'air de l'avoir beaucoup affecté. Mrs Manson entraîna Sarah à l'écart.

     — Oscar travaille à la BBC, lui confia-t-elle, et il traverse une grande partie de Londres chaque matin. Depuis le Blitz, son champ de vision est criblé de trous et de bâtiments éventrés. Un jour, il en a même vu une tomber à moins de cent mètres de lui... cette guerre lui fait vraiment mal.

     — Ne t'inquiète pas, dit Mr Manson en les rejoignant, ce n'est pas tabou. C'est sous nos yeux, on ne doit pas faire comme si rien ne se passait ! se révolta-t-il.

Il se ressaisit et continua :

     — En avril, un couple d'amis dont la maison, à Chelsea, s'était faite bombarder, nous a demandé de les héberger quelques temps. Or, tu as pu remarquer que la majorité de nos animaux sont des créatures fantastiques... nous devions faire en sorte que ces gens ne les voient pas.

     — On les a cachés dans la chambre de Jordan, grommela Jasmin en croisant les bras.

     — Jordan ?

     — C'est mon grand frère.

     — Hein ? Tu ne m'avais jamais dit que tu avais un grand frère ! s'exclama Sarah, prise de court.

     — Je ne l'ai pas vu depuis deux ans. Il a été mobilisé au début de la guerre.

     — Oh...

     — Les rares fois où il a eu une permission, confia Mr Manson, Jasmin était à Poudlard... son frère lui manque beaucoup.

Une larme roula sur la joue de Jasmin, qui renifla. Mrs Manson prit sa fille dans ses bras et la berça tendrement. Mr Manson continua son explication :

     — Jusqu'au mois d'août, ils ne sont pas sortis de la chambre de Jordan. Il y a eu une exception : nos amis étaient partis deux semaines, pour rendre visite à leurs parents, et ils ont pu prendre l'air. Enfin, ils n'en ont pas vraiment eu le temps, car notre amie avait oublié sa valise...

     — Elle a failli voir Wampy, rit Jasmin.

     — Ce n'est pas drôle, ma chérie, la reprit Mrs Manson. Tu sais que nous nous exposons à de graves sanctions si des Moldus venaient à découvrir l'existence de ces créatures !

     — Mais... vous êtes des Moldus, fit remarquer Sarah. Comment se fait-il que vous en ayez ?

     — C'est une très bonne question, observa Mr Manson. Comme Jasmin est une sorcière, nous avons appris l'existence du monde de la magie. Quand nous lui avons acheté ses fournitures scolaires, au Chemin de Traverse, nous sommes passés devant une animalerie.

     — Le coup de foudre ! s'écria Mrs Manson. Toutes ces créatures étaient tellement adorables ! Au début, nous voulions une chouette, mais le vendeur nous a assuré qu'elle se ferait remarquer. Alors nous nous sommes arrangés. Depuis, c'est un ami, sourit-elle.

     — D'accord, répondit Sarah, étonnée.

     — Tu veux que je te les présente ? demanda Jasmin, en essuyant une dernière larme.

     — Avec plaisir !

La jeune fille alla se placer au milieu du salon. Mrs Manson quitta la pièce, et Mr Manson s'assit sur le canapé.

     — Voici la ménagerie du 5, Anhalt Road ! s'écria fièrement Jasmin.

Elle entraîna Sarah vers l'oiseau vert et lui caressa les plumes. L'oiseau ferma les yeux.

     — Je re présente Gulliver, notre Augurey. Il reçoit beaucoup d'affection et se plaît bien ici, c'est pour ça qu'il n'est pas aussi maigre que les Augureys sauvages. Sais-tu pourquoi nous l'avons appelé comme ça ?

     — En hommage à Gulliver Pokeby, un auteur du dix-neuvième siècle, répondit Sarah.

     — Exact ! Il a enfin fait savoir que le chant de l'Augurey n'était pas un présage de mort, mais que cet oiseau chantait à l'approche de la pluie.

Gulliver la mordilla affectueusement.

     — Mais oui, tu ne ferais de mal à personne ! lui répondit Jasmin en retirant délicatement son doigt.

Elle s'éloigna de Gulliver, et alla s'agenouiller auprès des deux chats, allongés à côté de Mr Manson sur le canapé.

     — Voici Félix, dit-elle en désignant le chat noir et blanc. C'est un chat de gouttière qu'on a trouvé alors qu'il était tout petit, il y a deux ans. Il était seul dans un carton, alors nous l'avons recueilli.

Jasmin tendit tendit la main, et Félix vint s'y frotter en ronronnant.

     — À côté, c'est Wampy. C'est un croisement entre un Abyssinien et un Fléreur. Il a cinq ans et toutes ses dents !

Sarah observa longuement l'animal. De petite taille, il avait une belle robe fauve, parsemée de tâches couleur caramel. Le chat possédait d'énormes oreilles, et remuait lentement une queue mince qui finissait en pompon. Il ressemblait légèrement à un lionceau, et fixait la jeune fille de ses beaux yeux verts en amande. Son regard était empli de curiosité, mais il jeta un coup d'œil à la main de Sarah et sembla renoncer à se lever. Elle se rendit compte qu'elle portait toujours les trois Botrucs !

     — Euh, Jasmin... je peux les reposer ?

     — Qui ça... ? Ah, bien sûr ! Vous avez déjà fait connaissance, après tout ! Donne-les-moi, je vais les ramener à la jardinière.

Sarah demanda aux trois petites brindilles de monter sur la main de Jasmin, ce qu'elles firent sans dire un mot. Lorsque Lute fut assis sur l'index de Jasmin, il lui adressa même un signe avec ce qui lui servait de main.

Pendant que Jasmin était partie, Sarah s'agenouilla près du chien et caressa doucement son pelage doré. Elle eut droit à une léchouille amicale, lorsque Jasmin revint et lui déclara :

     — Elle, c'est Ruby ! Elle a sept ans.

     — Elle est toute douce.

     — C'est une Golden Retriever. Je la connaissais avant d'aller à Poudlard, ça m'a fait beaucoup de peine de la quitter... nous avons aussi deux poules, elles sont dans le jardin.

     — Grâce à elles, nous avons de beaux œufs au déjeuner ! s'exclama Mr. Manson.

     — Dehors, en hiver ? s'étonna Sarah.

     — Oh, oui. Elles n'aiment pas rester enfermées.

     — Et les petits oiseaux qui volent dans la pièce depuis tout à l'heure, fit remarquer la jeune fille, distraite, qui sont-ils ?

     — Oh, ce sont des Jobarbilles, répondit Jasmin en les suivant du regard. Ils sont totalement silencieux. Enfin... jusqu'au moment de leur mort, où ils reproduisent tous les sons qu'ils ont entendu dans leur vie, en sens inverse.

     — C'est impressionnant ! Mais s'ils vivent vieux, ça peut durer longtemps alors, non ?

     — Je ne suis pas pressée de le savoir, frissonna Jasmin.

     — Oui, pardon... comment s'appellent-ils ?

     — Celle au plumage bleu clair s'appelle Juliette. L'autre, plus foncé et avec plus de tâches, s'appelle...

     — Roméo, la coupa Sarah.

     — Exact ! Ma mère aime beaucoup Shakespeare... dit-elle, songeuse.

     — Tu lisais Hamlet, à la rentrée.

     — Oui, comment l'as-tu su ?

Sarah repensa à la couverture du livre : dessus, on avait sûrement collé une reproduction de peinture. Au clair de lune, une femme était allongée dans l'eau, entourée de fleurs, sa longue robe et ses cheveux étalés autour d'elle.

     — Grâce à Ophélie. Elle était sur la couverture du livre, répondit-elle.

À ce moment, Mrs Manson sortit de la cuisine et demanda à Jasmin de mettre le couvert.

     — Le repas est bientôt prêt, vous devez être affamées ! Je vous ai entendu parler du prince de Danemark, nous en discuterons à table. Sarah, nous allons bien nous entendre ! dit-elle avec malice.

     — Ça y est, tu es perdue, glissa Jasmin en souriant jusqu'aux oreilles. Quand elle est lancée, on ne peut pas l'arrêter.


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