<< Je l'avais regardé dans le blanc des yeux, choqué de ses paroles. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Elle avait perdu la tete?
Je bredouillais quelques débuts de phrases sans queue ni tête qui n'aurais jamais de fin. J'étais juste choqué de ses propos que je trouvais déplacer après tout ce que je venais de lui dire. Je connaissais tellement bien Kayla avant... Je le rappelle de ce jour, cette fameuse première rencontre à l'école primaire où j'étais encore une fois mis à l'écart et raquetté car j'avais une tête de victime et que je faisais pitié, disais mes ravisseurs. Certes à l'époque je portais ses lunettes de binoclard donc les verres étaient plus épais que des tranches de pain complet, que mes cheveux étaient plaqués sur mon crâne par du gel et que je portais des vêtements de premier de la classe. Mais je n'étais pas quelqu'un de méchant, je ne l'avais jamais été je pense, et que je voulais juste des amis avec qui jouer et partager. Mais non, les enfants ne regardaient pas plus loin que les apparences. Et cela durait, chaque jours était un redoutement jusqu'à ce qu'elle arrive pour me sauver comme les super-héros dans les films, à un détail près qu'on avait pas du tout le même âge. Et depuis Nous avions été meilleurs amis et je ne l'avais jamais vu autrement que comme cela.
"- Ni vois rien de sentimental ! C'est juste pour faire réagir ton gars.">>

Je me tapais la tête de mes deux mains froides par la fraîcheur extérieur et soupirait en laissant échapper une buée formée par la chaleur de ma bouche au contact des degrés inférieurs ambiants. Elle avait eut l'air si sérieuse et j'étais tellement souffrant que j'aurais pu accepté mais je me mettais à la place de Jacob. S'il était sur moi et que je sortais avec quelqu'un, comment réagirait-il ? Si cela avait été mon cas, ne pensant pas à son actuel date, j'aurais été encore plus mal que de base. Pourtant il savait la teneur de ce que je ressentais et s'en fichais royalement, il ne calculait pas le fait que le voir était... un sentiment étrange et indescriptible. Qu'aurait dit Changmin en me voyant me triturer la tête avec tous ça ? Et Eric ? Et Hwall ? Il ne disait trop rien mais je savais qu'il était aussi préoccupé par ça que mes deux meilleurs amis. J'aurais du tomber amoureux de quelqu'un d'autre, ça m'aurait évité tout ce qui arrivait ! Quelle poisse.
En tournant la tête en direction de ma maison, la voiture de mes parents n'était pas sur le terrain. Ils étaient sortis. Et j'espérais tellement qu'ils aient emmené Jacob avec eux... Mais non, je savais qu'il serait là. Je serrais la mâchoire pour ne pas faire demi-tour et me défiler. Je cherchais lentement mes clés dans mes poches puis ouvrit la porte avec tout autant d'entrain jusqu'à relever la tête sur lui qui faisait des tours dans l'entrée, se rongeant les ongles et semblant perdu dans ses pensées.

"- Arrête toi, tu vas avoir le tournis, dis-je avec détachement pour ne pas laisser un sourire se poser sur mes lèvres."

Je savais pourquoi il agissait comme ça. Enfin je crois... Il se stoppa effectivement pour me regarder, les mains croisées nerveusement jusqu'au moment qu'il attendait : que je le regarde après avoir enlevé mes chaussures et déposer ma veste dans le placard. "Tu étais où ? Tu étais avec elle ? Pourquoi tu es parti si longtemps ?".
Je fermais les yeux, ses mouvements rapides et affolés me donnait mal à la tête, puis les rouvrit pour répondre :

"- Ça te regarde ?"

Méchant. Gratuit. Je regrettais. Mais soutiens son regard. "Tu es sérieux là ?". Je haussais les épaules puis me dirigeai vers la cuisine pour aller me prendre un verre d'eau et tenter de calmer mon petit côté insolent qui pouvait sortir à tout moment. Je pris mon temps pour prendre le petit récipient transparent, le remplir du liquide coulant du robinet et me retourner vers lui en buvant une gorgée. "Ça me regarde Kevin !"

"- Ah oui ? Et en quoi ? Tu es ma mère ?"
"- Je suis sous ton toit ! Je suis ton invité et tout ce que tu trouves à faire c'est partir sans me prévenir ?"
"- J'ai prévenu mes parents."
"- Ça me fait une belle jambe !"

Je roulais des yeux. Il me tapait sur le système sérieusement, j'avais une vie avant lui et j'en aurais une après, de toute manière il s'en fichait. Il ne voulais juste pas rester seul.

"- Tu n'avais qu'à appeler ton Hyunjae si tu t'ennuyais, il t'aurais occupé !"
"- On est plus ensemble."

Ouow.

C'était... inattendu. Et un sentiment puissamment contradictoire me prit aux tripes. J'étais heureux d'une certaine manière mais triste pour lui, je savais ce que c'était de vivre une rupture. Je baissais les yeux, coupable.

"- Je suis désolé pour toi, je l'ignorais..."

Il attira mon attention d'un coup de pied au sol.

"- Évidemment que tu l'ignorais. Tu ne m'as même pas demandé !"
"- Comment j'aurais pu deviner ?"

Il détourna le regard et un petit éclair illuminait mon esprit :

"- C'est pour ça que tu t'étais saoulé l'autre soir ?, il ne répondit pas, c'est mon père qui t'a donné l'alcool ?"

Je savais que mon paternel avait des bouteilles cachées pour des occasions spéciales ou des mauvaises nouvelles qui nécessitait un peu d'aide. Et vu son habitude, j'avais visé juste. Donc il était venu dans ma chambre pour essayer de "l'oublier" avec moi ? Il s'était servi de moi ? Encore ?
Mon cœur se brisa mais je ne dis rien, ne cessant de l'observer. Puis nos yeux s'accrochèrent.

"- Donc, tu étais avec elle ?, j'avais hoché la tête, il s'est passé quoi ?"
"- Elle m'a demandé de sortir avec elle."

Il arrêta de respirer, de bouger, mais me fixait toujours. J'avais du avoir la même tête que lui quand elle m'avait posé la question. J'aurais voulu rire devant sa mine surprise mais gardait mon calme. Je voulais voir comment il réagirait.

"- Et qu'as-tu répondu ?"

Je bu d'une traite la fin de mon verre avant de le poser sur le plan de travail derrière moi, où était précédemment posé mes fesses avant que je me lève et me rapproche de lui, les mains dans les poches et voulant que mon attitude soit nonchalante. Alors qu'au fond, mon cœur allait exploser, mon cerveau était en ébullition et mon ventre avait commencé une énièmes fêtes dont lui seul en savait les secrets.

"- Je te l'ai déjà dit, ce ne sont pas tes affaires."

      Un sourire insolent prit possession de mes lèvres avant que je ne reprenne ce masque froid que j'avais abordé ses jours-ci et que je ne parte en direction des escaliers avant de m'enfermer dans ma chambre de regarder l'extérieur à travers ma fenêtre.
     J'avais mal. Il s'était servi de moi, comme d'une vulgaire chaussette qu'on jetterait à chaque fois que la paire préférée était de retour dans l'armoire, et j'étais là à croupir sur le sol en attendant qu'on me prête enfin l'attention que je désirais. S'il n'était plus avec son mec, ça le regardait. Mais ma vie sentimentale ne le regardait pas plus que je m'étais infiltré dans la sienne. Je n'avais pas accepté la proposition de mon amie, je n'aimerais pas ce que j'aurais fait et me sentirait plus coupable qu'avant. Je soupirais en me frottant lentement le visage jusqu'au moment où j'entendis ma porte claqué contre mon mur. Je ne me stressais pas pour autant, il ne méritait pas que je perdre mon énergie pour ça.

"- Mes affaires Jacob, tu es prié d'en prendre soin."

      Je relevais la tête vers lui et remarquais ses yeux légèrement rougis. Il avait pleurer ?

"- Tu n'es qu'un pauvre type Kevin !, il était énervé en effet, comment tu peux dire une chose pareille ? Je suis ton ami !"
"- Tu es seulement mon ami."

     J'avais bien insisté sur le seulement, voulant qu'il ait plus d'impact, qu'il ressente ce que j'avais ressenti depuis tout ce temps.

"- Quitte la, elle ne te mérite pas !"
"- Parce que tu me mérites peut-être ? Toi qui t'es tapé un autre mec alors que tu savais ce que je ressentais. Toi qui m'a de nombreuses fois utilisé pour ton plaisir de ne pas être seul. Toi qui est venu dans ma chambre en venant flirter et jouer avec mes sentiments parce que tu t'es séparé de ton mec. C'est moi le pauvre type qui n'avait d'yeux que pour toi et qui avait été patient."
"- Pourquoi tu parles au passé ?"
"- Parce que ce n'est plus le cas. Parce que ton égoïsme et ton égocentrisme m'ont fait comprendre que souffrir pour toi ne valait rien. Ça n'en vaut pas la peine. Tu ne me mérites pas Jacob."