Palier 14
J'avais remis Jacob dans sa chambre puis avais chopé mon téléphone pour envoyer un message à Kayla lui disant que j'avais besoin de parler, d'une épaule. Et j'avais passé le reste de la nuit seul à pleurer. A sept heures quarante et quelques du matin j'étais sorti comme un zombie du lit, ne prenant pas la peine de vérifier si j'avais bien enfilé mes pantoufles ou non, puis descendit dans la cuisine prendre un petit déjeuner très matinale pour des vacances. Prenant la bouilloire, y versant de l'eau, la mettant à chauffer, faisant griller du pain de mie, sortant le beurre, tout avait été machinale. J'avais aussi sorti deux couteaux, un pour le beurre et l'autre pour la confiture de framboise maison préparer par ma maman à ses heures perdues, un verre large et une tasse verte aux décorations de rênes aux chapeaux rouges de Noël. J'avais aussi déposé les tranches chaudes sur une assiette propre avant de la disposer devant les deux mugs et entre les ustensiles de fers pré-disposer sur la table puis m'assit sur la chaise après avoir prit un sachet de thé dans le tiroir derrière moi. Les fesses posées, l'eau infusant les herbes et tout devant moi, je poussais un soupire. Je n'avais même pas faim. Distraitement, je chopais un coteaux avant d'appliquer le beurre encore froid sur la tartine pour le faire fondre, attrapant deux sucres au passage pour les mettre dans la tasse contenant le thé, puis prit une gorgée de mon lait frais. Après avoir étalé la confiture, je croquais généreusement dans la tranche. Mais j'eus l'impression que c'était fade. Je mâchais avec difficulté en fixant de façon assassin mon repas, et inconsciemment je relevais la tête vers la gauche. Comme si Changmin était à mes côtés et me regardait, espérant que je finisse mon assiette. Non, il n'était pas là. Et il me manquait.
J'avais malheureusement oublié mon téléphone à l'étage, et décidait que je lui enverrai un message dans la journée. Mais comme s'il était présent, je m'obligeât à encore prendre des bouchées. Et chacune avait un goût répugnant. Après avoir finit la première tartine, j'entendis un bonjour masculin venir de l'entrée de la pièce puis suivi d'un :
"- Tu devrais pas manger cette confiture, elle est dépassée depuis 1 an."
C'était parti pour une future indigestion ! J'abandonnais donc la partie sucrée et peu goûteuse de mon petit-déjeuner, préférant savourer la tartine de beurre. J'avalais une gorgée de thé mais elle me brûla la gorge et toussotait légèrement.
"- Tu es pressé pour te précipiter à boire ton thé ? Tu sors ?
- Je vais voir Kayla aujourd'hui, répondis-je sans lever les yeux."
Je n'avais pas lever les yeux, jouant seulement distraitement avec mon assiette et le couteaux usagés à ses côtés.
"- Tu emmènes Jacob ?, voulut savoir mon père.
- Non pourquoi ?"
Je levais vers les yeux vers lui de manière interrogative. Pourquoi je l'emmènerai ? Il pouvait très bien rester avec eux, je leurs faisais confiance. Mon père haussa seulement les épaules avant de faire du café dans la cafetière près du frigo, et la senteur forte embauma toute la pièce. Sans même se détourner de ce qu'il faisait, il me demanda :
"- Il s'est passé quelque chose avec Jacob ?"
Je me figeais. Mon père était aussi ouvert d'esprit que ma maman l'était, et je l'en remercierai jamais assez mais sa question m'avait fait l'effet d'un gun sur la tête. Je ne savais pas d'où lui venait cette question et encore moins ce qu'il attendait comme réponse, ayant trop peur que si je ne lui réponde pas ce qu'il faut il allait me tomber dessus et sûrement me passer un savon sur je ne sais quelle raison.
"- Non pas spécialement, il semblait juste bourré hier.
- Je vois."
J'avais tenté de répondre de façon distante et naturelle mais sa réflexion me fit douter de ce que j'avais fait, de ce qu'il s'était passé et de ce que mon papa savait. J'étais stressé.
A la fin de mon repas, vers les huit heures trente, je débarrassai et montait l'escalier en direction de la salle de bain où je m'y déshabillais après avoir activé l'eau pour qu'elle puisse chauffer. Attendant patiemment, je prit le temps de m'observer dans le miroir au dessus du lavabo. J'avais connu des jours meilleurs au niveau de bonne mine. Mes cernes étaient prononcés, mes joues légèrement plus creusés qu'un an plus tôt, et mes lèvres étaient plus colorées qu'en temps normal. J'étais un mélange de fatigue contrastée. Autant dire que j'étais crevé. Soupirant, je m'introduisais dans la douche, laissant l'eau couler sur ma peau fraîche et sur mes muscles quelques peu tendus. Je fis plusieurs étirements pour tenter de me détendre mais rien n'y fit, j'étais trop fatigué et sur mes réserves pour ne serait-ce que profiter pleinement de mon temps calme et relaxant. Les images de cette nuit me revinrent à l'esprit, aussi nette que Jacob pouvait l'être les jours précédents. Sa chaleur, sa proximité, son oreiller coincé entre ses bras comme un enfant avec son ours en peluche venant chercher du réconfort auprès de ses parents lors d'éclairs éclatant à l'extérieur. J'aurais pu tout foutre en l'air ce soir là, pas au niveau du physique mais aux autres niveaux. Il n'avait pas l'air de se rendre compte à quel point c'était douloureusement bon hier, avant de découvrir qu'il n'était que sous l'emprise de l'alcool. Hyunjae devait terriblement lui manquer et l'alcool avait dû sacrément lui monter à la tête pour qu'il puisse venir dans ma chambre en pensant à lui. Il devait m'avoir confondu. Et c'était douloureux comme sensation. J'arrêtais brusquement l'eau, sortant de la cabine en attrapant une serviette, me séchant manuellement les cheveux avant d'enrouler ma serviette autour de la taille, j'avais oublié de prendre des habits pour m'habiller directement. Vu l'heure, il ne devait pas être réveillé, donc je ne me fis pas de soucis quant au fait de parcourir l'étage jusqu'à accéder à ma chambre, puis mes parents avaient l'habitude, j'étais leurs fils après tout. Je sortis donc de la pièce en même temps qu'une vague de chaleur quand j'eus ouvert la porte. En relevant la tête quelques pas après avoir refermé la salle de bain, je me figeais, la main accrochée sur les extrémités de ma serviette pour la tenir et éviter qu'elle ne tombe. Il était là, réveillé, devant moi, la main lui grattant l'arrière de la tête et en s'étirant ses yeux s'arrêtaient sur moi. Il rougit. Moi aussi. Gêné de la situation, je le saluais précipitamment avant de me ruer dans ma chambre.
Mais quelle poisse !
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