Mirabelle avait six ans lorsque tout à commencé.
Son frère jumeau ronflait sur son épaule et la radio entraînait une ambiance détendue avec de la musique classique. Sa mère balançait doucement sa tête de droite à gauche.
Soudain, Mirabelle entendit sa mère crier et un bruit sourd se fit entendre. Elle sentit la voiture rouler dans un fossé. Il lui sembla qu'elle ne cesserait jamais de tomber. Ses yeux lui faisaient atrocement mal et ses joues étaient trempées. Quand la voiture s'arrêta enfin, elle détacha sa ceinture et se précipita vers sa mère et son frère qui ne bougeaient plus. Elle entendit le petit ronflement qu'émettait son frère et elle soupira de soulagement. Elle se mit à secouer sa mère par les épaules. Comme elle ne bougeait plus, Mirabelle prit le téléphone fissuré dans sa main tremblante et appela son père. Il lui ordonna de rester immobile et de l'attendre.
Quelques minutes, qui lui parurent durer des heures, s'écoulèrent et son père ouvrit une portière. Mirabelle sauta dans ses bras en pleurs. Son père appela le Samu et ils attendirent devant la voiture qui ne fonctionnerait sûrement plus jamais. Le Samu arriva finalement et embarqua la mère et le frère de Mirabelle.

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous aux urgences et ils écoutaient Mirabelle raconter l'accident tandis que son frère se reposait. Sa mère, quand à elle, était morte sur le coup. L'airbag ne s'était pas déclenché et la tête de la pauvre femme avait tapé violemment le volant. Mirabelle raconta le cri et le bruit sourd, la peur qu'elle avait ressenti et le soulagement de savoir son frère sauf. Elle raconta aussi sa panique face à sa mère qui ne bougeait plus et son réflexe d'appeler son père. Elle expliqua avoir vu un camion se rapprocher dangereusement et avoir vu tourner autour d'elle toutes les plaines des alentours durant le tonneau.

Les médecins lui expliquèrent que son jumeau avait de nombreuses plaies et le bras cassé mais rien de vraiment grave. Mirabelle sourit au vu de cette bonne nouvelle. Elle n'osa pas demander l'état de sa mère. On l'autorisa à voir son jumeau et à lui parler. On lui demanda juste d'y aller doucement car il était encore fatigué.

Lorsqu'elle entra dans la chambre, tout était blanc, des murs jusqu'aux draps. Elle ne pût s'empêcher de se faire la remarque que son frère était assorti à tout ce blanc avec sa pâleur. Il paraissait sans vie, il respirait faiblement. Elle s'approcha doucement et salua son frère qui lui rendit doucement avec un léger sourire sur ses lèvres en sang. Il avait un bras dans le plâtre et l'autre en sang également. Mirabelle eut de la peine pour son frère qui paraissait, pour la première fois, faible.