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Chapitre 1

78 963.

Cette fois, j'en étais certaine, c'était le bon. Cela allait marcher. La dix-septième fois était la bonne, comme on disait. J'entrai les cinq chiffres dans mon cadenas de haute sécurité, et poussai un soupire de déception. Quelle idée aussi de mettre un code avec autant de numéros ! Tout cela pour un fichu casier ! Ce n'était pas comme si quelqu'un était intéressé par mes affaires de sport ou mes livres. Malheureusement, ma mère semblait persuadée du contraire... Bon sang, qui voudrait d'un jogging dégoulinant de sueur ou d'un roman soporifique obligatoire à lire ? Déjà que je n'avais pas une mémoire exceptionnelle, on pourrait d'ailleurs la qualifier de déplorable, il fallait en plus que je me coltine ce code dont je n'arrivais pas à me rappeler. Ce n'était pourtant pas faute d'essayer, surtout que j'en avais besoin une fois par semaine. Mais, non, rien à faire, ces cinq chiffres restaient toujours un mystère. Je poussai un énième soupir, et chuchotai rageusement des insultes contre le bout de métal.

J'entendis quelques rires à peine étouffés, un peu plus loin dans le couloir de notre cher lycée Albert Fayne. Je me tus instantanément et tournai légèrement la tête pour voir à qui j'avais à faire. Tom Makins, Elvis Jelfe, et Orsuder Antame. Je ne pus m'empêcher de fulminer : j'allais devoir garder le silence et faire comme si je ne les avais pas entendu se moquer ouvertement de moi. Sinon Katryn allait encore me passer un savon, et je n'étais pas vraiment d'humeur. Je fis le vide en essayant d'oublier leur regard tout sauf bienveillant et leurs remarques habituelles.

« Alors Seven, on ne sait pas ouvrir son casier ? Il doit avoir besoin d'un bon coup d'huile, comme ta face ! »

Respire. Inspiration... Expiration. Si j'haussais le ton, ou que je montrais un tout petit signe de rébellion, j'étais foutue. Ces trois imbéciles iraient se plaindre à Katryn et elle deviendrait insupportable. J'aurais le droit à des jours entiers de remontrances et des leçons de comportement en société. Elle était déjà sur les nerfs à cause de la semaine des Choisis, je ne voulais pas en rajouter, elle aurait été invivable. Comme tous les ans, elle se plaignait de ne pas l'être, Choisie. Je ne cessai de lui répéter de ne pas s'inquiéter, qu'il lui restait encore deux ans, nous n'avions que seize ans après tout, pas de quoi s'affoler. Mais bon, c'était Katryn, elle était persuadée de mériter cette vie, d'être faite pour ça. Elle avait certainement raison, avec sa beauté à couper le souffle, sa taille de guêpe, et ses manières royales, elle ferait une superbe Immortelle. Même si je ne savais pas trop quels étaient les critères de recrutement, peut-être n'avaient-ils rien à voir avec le physique...

Comme pour approuver mes dires, ma meilleure amie débarqua au bout du couloir en secouant avec grâce sa chevelure de jais. Elle ne privait pas pour mettre son physique en avant, elle portait donc souvent des robes échancrées ou des hauts décolletés, sans pour autant tomber dans la vulgarité. Autant en profiter quand on possédait un physique avantageux. Aujourd'hui elle avait choisi un jean moulant et taille haute qu'elle avait agrémenté d'un chemiser en dentelle. Je ne m'étonnai donc pas de voir les trois crétins déplacer toute leur attention sur elle et non plus sur moi et mon maudit code. Elle arriva à mon niveau, le sourire aux lèvres, apparemment satisfaite de l'effet qu'elle avait produit. Je ne pus m'empêcher de pouffer devant la tête des trois garçons, ils étaient bouche bée.

« Les garçons ? demanda-t-elle d'une voix douce mais convaincante, voudriez-vous bien laisser Angie tranquille ? »

Elle nous avait observé, j'avais bien fait de ne pas répliquer, comme ça, c'était eux qui étaient en tort, d'après la philosophie de Katryn. Ils se consultèrent du regard, apparemment pas très décidés à se séparer de leur nouveau jouet, c'est à dire moi. Mais mon amie avait plus d'un tour dans son sac.

« Vous ne souhaitez quand même pas me décevoir ? continua-t-elle les yeux larmoyants avec un air de chien battu. »

Orsuder, le plus grand, avec des cheveux plus blonds que les blés répliqua d'une voix rauque, sûrement gêné de faire du tort à la grande Katryn Lavander et de devoir s'expliquer devant Jim, son petit ami, si cela dégénérait.

« Non, bien entendu... Ce n'était pas méchant... Désolé Katryn... »

Cela recommençait, j'étais devenue invisible. Ils s'étaient moqués de moi, pas d'elle, mais ils s'excusaient auprès d'elle. Je décidais de laisser tomber, j'étais habituée.

« Pas de soucis les garçons, je suis heureuse que vous reconnaissiez vos torts. Je ne vous en veux pas. Tout comme Angie, n'est-ce pas Angie ?

-Bien sûr, répondis-je en priant pour être convaincante. »

Ce dût être le cas puisqu'elle afficha un sourire éclatant et que les trois abrutis battirent en retraite à l'autre bout du couloir.

« Merci, dis-je sincèrement. Mais Kate est ce que tu ne te rappellerais pas mon...

-79 456, me coupa-t-elle en riant. Décidément, achète un cadenas à clé ! Non, en fait, tu risquerais de la perdre...

Je ris aussi, oubliant ainsi l'épisode précédent, qui n'avait rien de passionnant ou d'original. Je rentrais le code et ouvrit enfin la porte de mon casier où j'y prit mon sac de sport ainsi que mon manuel d'histoire.

***

Le cours de sport avait été profondément long, et s'était passé sous un ciel teinté de gris, avec une humidité et une chaleur lourde, tout ceci promettait un bel orage, ce qui n'était pas vraiment motivant pour courir autour d'un terrain. De plus, le professeur avait été très exigeant, comme à son habitude, surtout en début d'année, il estimait que tout le monde devait se remettre en forme après deux mois passés à ne rien faire. Il n'avait pas totalement tort... Je n'aimais pas forcément courir, mais j'appréciais la sensation de dépassement. L'adrénaline qui semblait inonder mes veines tel une drogue me faisant avancer toujours plus vite, lors d'un sprint à la dernière minute. A ce moment-là, je ne pensais plus à rien d'autre qu'à ma vitesse, je me sentais invincible. C'était d'ailleurs un peu illogique comme raisonnement, puisque je n'étais pas la fille la plus rapide de ma classe. Encore moins la plus douée en sport. Simplement, ces sensations me mettaient de bonne humeur.

L'Histoire avait été fidèle à elle-même : passionnante. Du moins pour moi. Les autres avaient failli s'endormir, comme à leur habitude. Il était vrai que l'année commençait toujours de la même façon dans cette manière : un mois de révision sur les Choix et sur le peut que l'on sût des Immortels comme comment reconnaître un Arabesquin, ou ce qu'il fallait faire une fois que l'on en avait vu un... Seuls les enfants de moins de quatorze ans étaient épargnés par ces douze heures de rappels annuels. On en était débarrassé une fois pour toute en sortant du lycée, après nos dix huit ans. Moi, j'aimais bien ce sujet, car c'était le seul que je retenais sans aucun souci. Chaque information rentrait à l'intérieur de ma tête et n'en sortait plus. Ce mois signifiait donc ma tranquillité et une charge de travail beaucoup moins conséquente : plus besoin de revenir sur le cours tous les soirs pour éviter les catastrophes en évaluation. Ma journée de cours s'était donc terminée dans la banalité la plus totale. Et c'était très bien comme cela.

J'étais assise dans les gradins de la piscine du lycée, dos tourné à Katryn qui s'occupait de mes cheveux blond, histoire de transformer cette longue masse blonde, emmêlée et fourchue en quelque chose de regardable. Il était près de dix-huit heure trente et l'entrainement était commencé depuis une bonne heure : Harry et Jim faisait partie de l'équipe de natation de Albert Fayne, alors, en gentilles et généreuses petites amies que nous étions, nous assistions à leur cours aquatique. C'était notre rituel, tous les vendredis soir on se retrouvait dans la grande salle chauffée pour encourager et motiver nos garçons. Ce n'était pas particulièrement passionnant, pour moi c'était même un calvaire, mais cela faisait plaisir à Harry. Comme à notre habitude, Kate et moi avions trouvé les gradins les plus éloignés, raison à mon ablutophobie, autrement dit peur de la noyade. Je ne m'en plaignais que rarement, parce que cette peur, je l'avais récoltée en grande partie à cause de moi-même.

J'étais jeune, non loin des cinq ans, et mes grands-parents m'avaient emmené à la plage, malheureusement il y avait beaucoup de vague et la mer était agitée. Ce n'était pas prudent mais j'avais insisté pour me baigner, mon grand-père n'avais pas eu le temps de m'attraper par la main et j'avais été coincé au fond par plusieurs rouleau pendant deux longues minutes. C'était un jeune surfer qui avais réussi à me remonter à la surface. Depuis ce jour, j'évitais les bassins, les bains et l'Océan comme la peste. Je ne pensais pas que Harry était au courant même si ce n'était pas compliqué à deviner vu la crise que j'avais faite quand il m'avait jeté dans l'eau l'an dernier, pour rire. Kate lui avait passé un savon, et Jim lui-même l'avait regardé comme s'il était le plus grand des abrutis. Mais l'observation n'avait jamais été le point fort d'Harry.

J'entendis Katryn râler derrière moi. Nous étions en semaine paire, c'était donc à moi de me faire chouchouter les cheveux. Cela lui apprendra à voler mes biscuits du matin ! Avec ses mouvements, j'en déduisis qu'elle était partie pour une tresse. Je fermai les yeux, et me laissais bercer par ses mains dans mon cuir chevelu. Il faudrait vraiment qu'elle envisage de devenir coiffeuse.

Elle me secoua quelques minutes plus tard car l'entraînement était terminé. J'aperçus les deux garçons s'approcher de nous, encore dégoulinant de chlore, quand je fus frappée d'un mauvais pressentiment. Je ne me sentais pas bien. J'avais l'impression d'avoir oublié quelque chose. Je poussais mes interrogations dans un coin de ma tête et me tentais de me concentrer sur les trois personnes maintenant à mes côtés.

« Salut les filles ! lancèrent-ils en cœur. »

« Salut, répliquai-je en examinant ma tresse. Tu t'es bien débrouillée, lançai-je à Kate avec un sourire. »

Jim s'approcha de Katryn et la taquina en la mouillant un peu, elle rit mais le repoussa bien vite. Harry me parlait de sa journée, enfin, je n'en étais pas certaine... Je n'arrivais pas à me concentrer sur ses paroles, ma sensation d'oubli m'obnubilant. Sa main sur mon épaule me secouant un peu me ramena à la réalité.

« Angie ? Angie tu m'écoutes ? demanda-t-il un brin agacé.

-Ah... Euh désolée... J'étais perdue dans mes pensées...

Il soupira, apparemment de mauvaise humeur. Kat' le fixa alors.

-Comme tout le temps ! Bon, écoute Angie, je commence à en avoir assez. On ne se voit plus, on ne se parle plus...

Comme si on s'était déjà vraiment parlé, pensais-je avec amertume, comme si tu ne sortais pas avec moi simplement parce que Katryn te l'avait demandé. Simplement parce qu'être amie avec Kate signifiait être parfaite, et être parfaite, c'était avoir un copain, pas n'importe lequel d'ailleurs, le capitaine de l'équipe de natation, le gars qui avait le plus de fille à ses pieds. Mais qui m'avait « choisi » moi, parce qu'on l'avait contraint, dieu sait comment. Cela devait certainement commencer à nuire à sa réputation de tombeur une si longue relation, un an de comédie en public, c'est pesant devait-il penser. Comme si pour moi, ça ne l'était pas. J'avais envie de lui cracher tout ça au visage, de lui dire que je savais depuis bien longtemps qu'il ne m'avait jamais aimé, mais je ne le fis pas. Je ne le faisais jamais. Mais cette fois ci, j'avais une raison : moi, je l'aimais. J'étais tombée amoureuse de lui, de l'illusion qu'il donnait de nous quand on était devant les autres. Il était si attentionné, si protecteur, si beau. Tout en sachant que tout cela n'était pas la vérité, je ne voulais pas le perdre. Je voulais continuer de vivre en faisant semblant de ne pas savoir, peut-être arriverais-je à m'en persuader. Alors je ne répondis rien.

Il y a quelques années, je n'aurais pas hésité une seule seconde à lui renvoyer puissance mille tout ce que je pensais. Mais je n'étais plus cette fille. Ce lycée m'avait rendu docile, ces gens m'avaient rendu docile.

« Mais tais toi Angie, tu veux vraiment qu'on perde notre place ?»

« Tu ne peux pas dire ça, que vont penser les gens ?»

Katryn m'avait rabâché ces phrases depuis que je la connaissais, c'est-à-dire depuis notre entrée en sixième. A cette époque, je m'en fichais des « gens », et je ne me privais pas de le dire. Mais il y a trois ans, tout a changé, et j'ai fini par répondre « Oui, tu as raison ». Je le pensais, elle avait sûrement raison. On s'attirait moins de problème en se taisant et en approuvant les idées de ceux qui avait l'influence nécessaire pour prendre des décisions, ce n'était pas mon cas. Harry dû prendre mon silence comme un aveu ou quelque chose du genre car il dit d'une voix qui semblait préparée :

« Je savais que tu n'avais plus de sentiments pour moi... Je crois qu'on devrait prendre nos distances et réfléchir avant de se faire du mal... A lundi. »

Il nous tourna le dos et parti en direction des vestiaires. Jim était stoïque, apparemment perdu, et Kate n'avait aucune réaction notable. Je rêvais ou il se faisait passer pour la victime ? C'était la meilleure de l'année ! Je serrais les poings et pinçais les lèvres, je fulminais. Il se fichait ouvertement de moi là, ce n'était pas moi la méchante de l'histoire ! J'explosai au moment où je le vis se détendre quelques pas plus loin, comme s'il s'était débarrassé d'un poids encombrant. Pour la première fois depuis trois ans je ne pus retenir mes paroles :

« Tu es vraiment le pire des connards Harry Celvons ! criai-je.

Il se retourna, abasourdi que j'ai répliqué. Quelques membres de l'équipe nous observaient tel un spectacle de fin d'année. Je sentis Katryn me mettre un petit coup de coude discret, signe qu'il était temps de la fermer selon elle. Mais je décidais de l'ignorer, une première, j'étais trop en colère. Jim, quant à lui, me surprit en me lançant un tout petit sourire d'encouragement que je ne compris pas vraiment. Je laissai ma frustration parler à ma place, comme si elle s'était retenue pendant toutes ces années.

« J'étais si encombrante pour toi pour que tu ais l'air si joyeux de te débarrasser de moi ? Et quelle récompense as-tu touchée pour m'avoir supporté un an, avec qui avais tu parié ? Arrête de faire cette tête de victime, et dis-moi plutôt pourquoi tu me quittes maintenant. Dis-le que tu ne m'as jamais aimé, dis le bordel ! Assume ! Tu n'es qu'un lâche... Comment ai-je fait pour tomber amoureuse de toi ? Je suis naïve. Tu voulais qu'on prenne nos distances ? Moi je pense qu'on n'a plus rien à faire ensemble ! Alors va-t'en. »

J'avais débité mon monologue en une seule fois, de peur de m'arrêter si je faisais une pause. Je poussais un soupir et sentis quelque chose rouler sur ma joue. Une larme. Cela faisait une éternité que je n'avais pas pleuré. Après quelques microsecondes à consulter Kate du regard, je ne sais pourquoi, Harry s'enfuit sous quelques rires de ses camarades de bassin. Ils riaient, mais je ne savais pas de qui, que ce soit moi ou lui. A la limite, je ne voulais pas le savoir.

Katryn se tortilla les mains, gênée, et finit par prendre la décision que nous devions partir avant que tout le monde se rende compte que je pleurais.

« A demain, mon chéri, s'exclama-t-elle en tapant une très légère bise sur la joue de Jim avant de me prendre par le bras et de m'entrainer loin du bassin, après avoir ramassé nos sacs au passage. »

Au bout de quelques minutes, nous débouchâmes sur le parking où je pus discerner la toute nouvelle voiture du père de Kate, il y avait de la lumière à l'intérieur, son père devait sûrement la ramener après l'entrainement.

« Angie ? me demanda-t-elle d'une voix douce.

Je baissais la tête et ne répondait pas, sachant déjà ce qui m'attendait : j'étais bonne pour une morale. Son ton mielleux n'était qu'une façade.

« Mon père peut te ramener, si tu veux, il ne serait pas prudent que tu rentres seule après cela, tu n'es pas attentive... »

Je relevais la tête, surprise. Sérieusement ? Pas de leçon, de mentorat, de reproche ? C'était mon jour de chance ! Enfin, façon de parler... En tout cas il fallait que j'en profite.

« Hum... Non, merci, prendre l'air me fera le plus grand bien.... Et puis je...

Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase que je fus assaillie par un flash : le livre ! C'était le livre de français que nous devions lire que j'avais oublié dans mon casier, il fallait que j'aille le récupérer !

- Le livre ! Kat' j'ai oublié mon livre ! criai-je.

- Quel livre ? questionna-t-elle en levant les sourcils de manière inquisitrice.

Je soupirai. Katryn n'était pas vraiment studieuse.

-Laisse tomber... Ne m'attends pas, je dois passer à mon casier, on se voit demain. »

Je ne la laissais pas répliquer et m'enfuit littéralement vers le lycée, en priant quand même pour ne croiser aucun garçon de l'équipe de natation qui sortirai du vestiaire au moment où je passerais devant.

En arrivant, je vis quelqu'un debout en plein milieu du couloir, en train de me fixer. C'était une grande femme, bien habillée mais d'une manière singulière, avec une magnifique chevelure dorée. Elle baignait d'une lumière blanche, comme si elle disposait d'une aura, ou d'une auréole. Ses pupilles d'un violet tranchant tombèrent sur moi, c'est comme cela que je sus qui elle était. Et c'était bien pire que n'importe quel crétin du club de natation.

C'était une Arabesquine.

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