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Chapitre 6 - Les deux "B"

Alisée se rendait-elle à l'anniversaire d'une cheffe de clan ou d'un membre de la famille royale ? Il y avait de quoi se poser la question. Les couloirs ne désemplissaient pas d'invités, tous convergeant vers une même salle de réception située au rez-de-chaussée du palais. Encore plus de bougies que d'ordinaire éclairaient les couloirs, ce qui laissait à se demander combien le roi payait en facture de chandelles... Cette question devint d'autant plus légitime lorsque la vampire parvint jusqu'au lieu des festivités.

Deux valets se tenaient aux abords d'une immense porte à double battant en bois blanc, évidemment ornée de moulures dorées. Tout le monde s'arrêtait quelques secondes avant d'entrer dans la salle, prenant le temps d'admirer la beauté de cette dernière en poussant des exclamations enchantées.

Il fallait avouer que le roi — ou l'organisateur de cet événement — avait donné son maximum. La pièce en elle-même était déjà splendide, avec ses hauts plafonds peints de fresques célestes et ses murs clairs très lumineux, mais chaque élément qui la décorait la sublimait. Celui qui fascina particulièrement Alisée fut l'immense lustre en cristal qui illuminait la salle de ses mille chandelles, et dont l'étrange forme ronde évoquait le soleil. Si Kristal voyait tout cela, songea-t-elle avec amusement, en se rappelant l'adoration que vouait la petite rousse à toutes les belles choses.

Sur des balcons situés aux deux extrémités de la pièce jouaient des petits groupes d'orchestres, en parfaite harmonie. L'envoûtant son de leurs violons encourageait de multiples danseurs à valser sur une piste aménagée au milieu des convives, tous émerveillés de voir tourbillonner les tenues des uns et des autres.

Nessa n'avait pas menti quant à la mode en vigueur : presque toutes les femmes portaient des robes aux jupes si immenses que leurs cavaliers peinaient à les approcher. Les couleurs étaient extrêmement variées, allant du noir le plus sombre au rouge ou au jaune le plus éclatant. Apparemment, certaines ne craignaient absolument pas de voler la vedette à Beatricia...

Alisée ne repéra pas tout de suite la reine de la soirée. Elle erra dans la salle sans trop savoir quoi faire pour se donner une contenance, jusqu'à passer près d'un serveur tenant un plateau de boissons. Du sang remplissait les élégantes flûtes, et comme elle ne s'était pas encore nourrie, la vampire en prit une entre ses mains. Elle trempa ses lèvres rouges dans le liquide écarlate, tout en observant les joyeux invités qui l'entouraient. Il lui vint à l'idée qu'on ne lui avait même pas demandé son identité, ni la moindre invitation à l'entrée de la salle. Elle s'imagina donc que n'importe qui vivant au palais pouvait accéder aux lieux.

C'était l'occasion ou jamais de trouver son frère.

Son regard se porta d'abord en hauteur, vers les musiciens composant l'orchestre. Damien ne vivait que pour deux choses : sa famille et son violon. Il n'aurait pas été étonnant qu'après avoir été accepté par le roi en tant que réserviste, il se soit fait remarquer et vu proposer de rejoindre l'orchestre royal. Mais si tel était le cas, alors il ne faisait pas partie des violonistes mobilisés cette nuit-là.

Avec dépit, Alisée se mit donc à circuler parmi la foule. Elle s'efforçait d'observer les convives avec discrétion, et dès lors qu'elle croisait le regard de l'un d'entre eux, elle faisait mine de contempler ce qui se trouvait juste derrière lui. Ce petit jeu dura un bon moment, si bien que tous ces visages finirent par l'étourdir.

Elle se rendait à peine compte qu'elle vidait verre de sang sur verre de sang. L'idée qu'elle ne trouverait pas son frère parmi tous ces insignifiants individus commençait à s'insinuer sournoisement dans son esprit. Elle se refusait à perdre espoir, mais aller ainsi de déception en déception mettait ses nerfs à cran. Il lui en fallait pourtant beaucoup pour qu'elle perde son calme et le contrôle de sa faim. Cependant, il lui semblait qu'à travers leurs grands éclats de rire et leurs mines enjouées, les gens lui criaient qu'elle ne retrouverait jamais celui qu'elle cherchait...

Une autre personne semblait prendre bien peu de plaisir à la fête : la princesse des vampires.

Retirée à l'écart de la foule, elle observait ses sujets avec un mépris non dissimulé. De toutes les personnes présentes, elle devait sans doute être celle qui était habillée le plus sobrement. Elle portait une robe blanche ressemblant davantage à une chemise de nuit qu'à une tenue décente pour sortir. Aucune couronne, aucun diadème, pas la moindre petite barrette ne décorait ses longs cheveux d'un noir de jais. Avec sa maigreur et sa pâleur préoccupantes, personne n'aurait pu être blâmé de la prendre pour une pauvre jeune fille des rues.

Pourtant, il s'agissait bien de Son Altesse Royale Isabella, la très chère fille du roi. Adoptive, évidemment, puisque les immortels ne pouvaient pas enfanter.

Si Alisée savait qui elle était, c'était parce qu'elle avait déjà eu l'occasion de la rencontrer lors d'une prestigieuse soirée sur la Terre des Loups. Rien d'autre n'aurait pu lui permettre d'affirmer que, cachée dans ce coin, se trouvait la femme la plus respectée du royaume.

Ses frêles bras croisés sur sa poitrine, elle discutait avec un homme brun entièrement vêtu de noir. L'un de ses gardes du corps, sans aucun doute. Tous deux semblaient émettre des commentaires sur les convives qui passaient devant eux. Même en tendant l'oreille, la nouvelle réserviste n'aurait pu distinguer ce qu'ils se disaient, la musique et la foule rendant la moindre tentative d'espionnage impossible. De toute façon, elle décida bientôt de s'éloigner de Son Altesse.

Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua Beatricia... qui justement s'approchait d'elle. Un immense sourire aux lèvres, elle se pendait au bras d'un homme dont la belle vampire eut d'abord du mal à se souvenir. Il lui semblait reconnaître ces cheveux bruns, cette élégance presque princière et ce regard sombre... À force de concentration, elle finit par le remettre comme étant le chef de clan ayant procédé à l'attribution de Dame Miranda et Kristal. Son nom, en revanche, échappait à sa mémoire.

— Je suis ravie que vous soyez venue, déclara Beatricia lorsqu'elle arriva près d'Alisée. Votre collier vous fait briller de mille feux !

Ses yeux bleus la détaillèrent de la tête aux pieds, comme si elle cherchait quelle remarque désobligeante elle pouvait lui infliger. La concernée fit de même, et constata que contrairement aux autres, la cheffe de clan avait opté pour une robe étonnamment droite et moulante. Son noir d'encre mettait en valeur ses courbes impeccables, ainsi que son décolleté plongeant sans toutefois être indécent.

Séduisante, mais élégante, semblait avoir été le mot d'ordre de son habilleuse.

— Je vous remercie, répondit Alisée avec une politesse teintée de froideur. Je vous souhaite un joyeux anniversaire et vous présente toutes mes félicitations pour cette fête. Elle est très réussie.

Des paroles vides de sens et prononcées sans conviction, mais là était bien tout ce que pouvait escompter mademoiselle Blackfire. D'ailleurs, cela parut étrangement la contenter.

— C'est plutôt Branwell qu'il faut remercier, fit-elle en posant un regard de biche sur l'homme à ses côtés. C'est à lui que je dois tout cela.

Ah oui. Branwell McFlorence, ou quelque chose comme ça. Il minauda un sourire à Beatricia, cependant toute son attention restait concentrée sur Alisée. Cette dernière devint rapidement mal à l'aise sous le regard persistant qu'il posait sur elle, et résista à l'envie de lui envoyer une gifle dans son si beau visage.

— Oh, mais suis-je bête ! s'exclama la cheffe de clan. Je ne vous ai pas présentée à mon frère ! Branwell, voici mademoiselle...

— Alisée, compléta l'intéressée.

— A-li-sée, répéta Beatricia d'un ton légèrement dédaigneux. Et mademoiselle, voici mon frère, Branwell.

— Son demi-frère, rectifia-t-il. Ravi de faire votre connaissance, même s'il me semble que nous nous sommes déjà croisés, lors de votre arrivée.

Alors ils étaient frères et soeurs ? À la manière dont ils se suspendaient chacun l'un à l'autre, absolument rien ne le laissait penser, bien au contraire...

— En effet, acquiesça Alisée, sans savoir quoi ajouter d'autre.

Elle se demandait bien pourquoi ces deux chefs de clans prenaient la peine de s'intéresser à elle, et soupçonnait que cela ne valait rien de bon. Derrière ses sourires et ses prétendues présentations enchantées, Beatricia devait certainement avoir un plan pour se venger de son affront. Et malgré ses manières de gentilhomme, ce Branwell dégageait quelque chose d'inexplicablement dérangeant.

— J'espère que votre début de séjour à la Cour se déroule bien, déclara-t-il avec une sollicitude exagérée. Ma soeur m'a grandement parlé de vous !

Tous deux partirent d'un petit gloussement qui sonnait affreusement faux. À vrai dire, tout en eux sonnait faux. La jeune vampire sentait qu'ils se moquaient d'elle, mais elle se força à entrer dans leur jeu. Elle s'était déjà faite remarquer une fois, cela suffisait. Si elle tirait ses cartes comme il le fallait, peut-être même que ces arrogants pourraient l'aider à retrouver Damien.

Car qui d'autre que des chefs de clans âgés de plusieurs siècles était mieux placé pour connaître d'anciens réservistes ou d'actuels membres de la Cour ?

— Tout se passe très bien, assura-t-elle d'une voix calme et sérieuse. Je tenais à vous présenter mes excuses pour mon impertinence, mademoiselle Blackfire. Notre altercation est mon unique regret depuis mon arrivée.

Une hypocrisie sans aucun effort pour être dissimulée. Cela semblait de toute façon être la tasse de thé des deux immortels.

— J'entends vos excuses et les accepte, fit Beatricia avec une théâtralité exaspérante, en renvoyant ses mèches châtaines teintées de blond derrière son épaule. Vous et moi sommes parties sur de mauvaises bases, mais à bien y regarder, vous me semblez digne d'être fréquentée.

Elle asséna ce jugement comme si Alisée devait se mettre à genoux afin de la remercier d'un tel éloge. Elle eut simplement droit à un respectueux petit hochement de tête, dont elle se contenta sans davantage faire de commentaires. On aurait dit qu'elle semblait prête à délaisser sa nouvelle distraction, mais son frère continuait de fixer cette dernière avec un intérêt de plus en plus embarrassant.

— Avez-vous déjà des habitudes, au palais ? s'enquit-il avec un étrange sourire qui devait se vouloir charmeur. Aimez-vous les jardins, les boudoirs, les salons de jeux ?

Traduction : où puis-je espérer vous retrouver pour une entrevue un peu plus intime ? La réserviste dut prendre sur elle pour ne pas lever les yeux au ciel devant une telle approche si peu subtile.

— À vrai dire, je n'ai pas encore véritablement pris mes marques. J'en découvre chaque nuit sur le château et ses splendeurs.

Cela aurait été une bonne occasion d'évoquer ses recherches d'une "ancienne connaissance", mais il aurait fallu être sacrément stupide ou inconscient pour ne pas redoubler de méfiance face à ces deux serpents.

— Je dois avouer que lorsqu'on arrive au palais, on ne sait où donner de la tête, confirma Branwell. Il est impossible de s'y ennuyer !

La tête de sa soeur témoignait du parfait contraire. En même temps, qui n'aurait pas été affligé par une conversation si dénuée de sens ? Par chance, les musiciens démarrèrent un nouveau morceau, qui par le plus grand des hasards, se révéla être l'un des préférés de Beatricia. Elle enjoignit son frère à la faire danser, et devant une telle insistance, il ne put qu'accepter.

— Une dernière chose, ajouta-t-il à l'intention d'Alisée. Que diriez-vous de vous joindre à nous pour une partie de cartes ? Disons, la nuit prochaine, si vous êtes disponible.

S'il s'agissait d'un plan afin de venger sa soeur, celle-ci n'en était pas au courant, car elle leva vers lui un regard noir. Son agacement se porta ensuite sur la jeune vampire, qui ne savait que répondre.

Faire plus ample connaissance avec ces chefs de clans pourrait aussi bien se révéler une bénédiction pour ses recherches, qu'une malédiction. Nessa l'avait explicitement mise en garde contre ces êtres autant assoiffés de sang que de pouvoir. Cependant, si elle ne voulait pas passer quatre-vingt-deux ans de plus loin de Damien, prendre des risques se révélerait indispensable. Ne s'était-elle pas résolue à ne plus se comporter en lâche ?

— Eh bien, je n'ai pas joué aux cartes depuis très longtemps, mais je serais ravie de m'y remettre en votre compagnie, déclara-t-elle avec une niaiserie qui l'exaspéra elle-même. Où vous retrouverai-je ?

— Demandez à un domestique de vous mener au salon de jeux où Branwell McLawrence a l'habitude de jouer. Il saura vous y conduire.

Puis sous les insistances de sa soeur, il finit par se détourner pour gagner la piste de danse. Tandis qu'ils s'éloignaient, Alisée poussa un soupir et attrapa un nouveau verre de sang. Ces pitreries insensées l'avaient mise à rude épreuve, et elle se demanda pourquoi elle avait accepté cette invitation. Sûrement que jamais une partie de cartes ne lui paraîtrait aussi longue...

Elle était si soulagée d'avoir échappé à cette deuxième rencontre qu'elle ne remarqua pas l'ombre qui approchait derrière elle.

— Branwell McLawrence et Beatricia Blackfire, rien que ça ! s'exclama une voix qui la fit aussitôt se figer. Les deux "B" à vos pieds en une seule soirée, toutes mes félicitations !

Si elle n'osa d'abord bouger d'un pouce, Alisée se retourna enfin avec lenteur vers le nouveau venu.

Les yeux bleus du roi capturèrent les siens, tandis qu'il ajoutait d'un air impressionné :

— Avec ceux-là, vous avez tiré le gros lot.

Et visiblement, la partie venait tout juste de commencer.

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