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Chapitre 58 - Les loups

La suite se déroula à une vitesse qui aurait étourdi même le plus rapide des êtres surnaturels.

Des cris de terreur éclatèrent de tous les côtés, se répercutant contre les murs en des échos assourdissants. Les hurlements se mélangèrent aux grondements des loups, ainsi qu'aux raclements de leurs griffes sur le parquet.

Alisée bondit sur ses pieds en une demi-seconde, sans lâcher la main de Danila. La foule se ruait déjà autour d'elles, menaçant de leur faire perdre l'équilibre. La réserviste vit l'ancienne louve articuler quelque chose, mais le vacarme général couvrit ses mots.

Leur seul objectif était de sortir d'ici... or les portes s'étaient déjà refermées.

Les premières gouttelettes d'hémoglobine giclèrent sur les murs bleu ciel, puis une forte odeur de sang se répandit rapidement dans l'air. Le mouvement de panique ne fit que s'amplifier, courtisans comme domestiques se bousculant avec une violence redoublée.

Kristal fut la première des trois immortelles à réagir. Du coin de l'oeil, Alisée vit sa chevelure de feu disparaître vers la gauche, ce qui l'encouragea à bouger à son tour. Elle renforça sa prise sur les doigts de Danila, puis s'élança à la suite de la petite rousse. Cette dernière employa des coups de coudes d'une force insoupçonnée pour se frayer un chemin parmi la cohue, libérant ainsi le passage à celles qui la suivaient.

Elles réussirent à parcourir au moins cinq mètres, avant qu'un loup-garou ne surgisse de nulle part pour sauter à la gorge d'un courtisan qui courait près d'elles. L'ancienne alpha poussa un cri d'horreur, alors que les deux autres écarquillaient les yeux, tout aussi épouvantées. Elles virent l'animal tordre le cou de sa proie, dans un craquement glaçant que les beuglements environnants ne parvinrent à masquer.

Encore une fois, Kristal se ressaisit presque aussitôt et fila à vitesse vampirique. Les deux autres s'efforcèrent de la talonner, fuyant au plus vite le loup qui se désintéressait déjà de sa victime.

La serveuse s'arrêta près d'un mur, puis laissa ses doigts glisser le long de la paroi, comme si elle inspectait quelque chose.

— Kristal, qu'est-ce que tu fais ? s'écria Alisée.

Elles ne pouvaient prendre le risque de rester trop longtemps statiques au même endroit... mais à vrai dire, est-ce que courir dans tous les sens était d'une meilleure utilité ?

Les affreux relents de sang se faisaient de plus en plus persistants, des dizaines de cadavres commençant à joncher le sol. Ce n'était qu'une question de minutes avant que les lycanthropes ne viennent à bout des pauvres piégés, qui succomberaient les uns après les...

— C'est bon ! s'exclama soudain Kristal, alors qu'un presque imperceptible déclic se faisait entendre.

Une porte dérobée se détacha de la surface du mur. La petite rousse s'empressa de se faufiler derrière. Alisée et Danila, hébétées, mirent une seconde supplémentaire avant de s'y engouffrer. Elles claquèrent immédiatement le battant et se retrouvèrent plongées dans le noir. La réserviste sentit des tissus lui chatouiller le bout du nez. Il ne s'agissait pas des tenues des deux autres immortelles, qu'elle entendait bruyamment respirer sur sa droite et sa gauche.

— Ne faites plus un bruit, murmura la voix haletante de la petite rousse. Je doute que la porte de ce placard tienne très longtemps si des loups se mettent à l'attaquer.

Alisée n'osait même pas bouger, adossée au battant en bois léger. De toute façon, l'espace était si restreint qu'elle n'aurait pu esquisser de grands mouvements. C'était déjà un miracle que les trois vampires aient pu rentrer.

— Co... Comment as-tu repéré cette porte ? souffla-t-elle.

— J'ai vu une dame y attraper un manteau, pendant que nous patientions.

— Et si jamais elle venait ici ?

Elle aurait bien sûr voulu accueillir d'autres personnes, mais si un loup ou un "faux garde" repérait leur cachette...

— Elle a été l'une des premières à se faire égorger, chuchota Kristal.

Alisée frissonna, alors que des cris déchirants leur parvenaient depuis l'extérieur. Les lycanthropes ne cessaient de rugir, complètement possédés par leur entité animale. Noyée par l'obscurité qui l'entourait, la belle vampires ne pouvait s'empêcher de se figurer des images atroces, allant de pair avec les bruits terrifiants. D'innombrables nuques brisées, des chairs aux veines noircies par des morsures vénéneuses, de pauvres Neutres aux yeux exorbités de frayeur... Un carnage. Cela allait être un carnage.

Les partisans du Feu Nouveau avaient très bien su ce qu'ils faisaient en organisant l'attaque une nuit de pleine lune. Ils avaient réussi à rallier un bon nombre de loups-garous et à les infiltrer sur le territoire du royaume. Avec de telles bêtes déchaînées, ils rééquilibraient la balance face au roi et sa fille, se donnant toutes les chances de remporter cette bataille.

Mais rien ne peut vaincre Adrian, ne cessait de se répéter Alisée. Ce n'étaient pas quelques loups-garous, quelques traîtres parmi les gardes, ni quelques fous furieux qui allaient ébranler la monarchie. Tout va s'arranger, tout va...

À côté d'elle, elle sentit Danila étouffer un sanglot. Elle tâtonna pour trouver la main de l'ancienne louve, qui tressaillit à son contact.

— Il... Il faut qu'on aille chercher Drew, bredouilla-t-elle. Tous... Tous ces gens, on ne peut pas...

— Taisez-vous ! siffla Kristal d'un ton qui finit de terroriser la Song. Si vous voulez sortir jouer les héroïnes, allez-y, sinon arrêtez de pleurnicher !

Malgré son aplomb, sa voix trahissait de légers tremblements. Alisée s'étonna cependant de lui découvrir un tel sang-froid, bien qu'il soit sûrement dicté par son ego. L'idée de mourir maintenant devait lui être impensable, quitte à y sacrifier les autres Neutres et vampires. La réserviste, dont l'instinct de survie était moins marqué que le sien, devait bien reconnaître qu'elle avait raison. Et puis, elle t'a quand même autorisée à te cacher dans le placard avec Danila.

Néanmoins, plus les hurlements résonnaient, plus une petite voix lui murmurait qu'elle était une lâche de se cacher ainsi. De pauvres innocents étaient en train de se faire déchiqueter, pendant qu'elle... Stop. Ce n'est pas toi qui pourrais les aider. Elle n'avait aucune arme et quand bien même en aurait-elle détenu une, elle doutait d'être capable d'affronter des loups-garous.

Entre deux cris, elle croyait reconnaître des tintements d'épées, ainsi que des suintements dont elle préférait ignorer l'origine. Heureusement, elle n'avait jusque-là perçu aucun coup de feu... du moins, le croyait-elle, étant donné qu'elle n'avait jamais entendu de réelle détonation de sa vie.

Les minutes, plus interminables les unes que les autres, s'écoulèrent, sans que les vampires n'échangent le moindre mot. L'odeur d'hémoglobine — aussi bien de Neutre que d'immortel — se faisait sentir à travers la porte, accentuant les frémissements de Danila. Son amie avait beau serrer sa main du plus fort qu'elle le pouvait, elle savait que l'ancienne alpha flancherait tôt ou tard. L'atmosphère dans le petit vestiaire était insupportable, les ténèbres se faisant de plus en plus oppressantes. Aucun rai de lumière ne filtrait sous le battant, les dénuant du moindre éclairage.

Les bruits se faisaient de moins en moins forts, ce qui n'était pas forcément très bon signe. Soit les captifs avaient réussi à ouvrir la porte pour s'échapper, soit les loups-garous avaient achevé leur travail. Même si elle espérait de tout son coeur se tromper, Alisée penchait davantage pour la seconde option...

— Surtout, commença Kristal d'une voix presque inaudible, il ne faut pas sortir tant que...

Une force s'abattit brusquement contre le battant et sa phrase finit dans un petit cri.

Alisée et Danila se reculèrent aussitôt, se retrouvant plaquées contre la petite rousse, au fond du placard. Cette dernière les repoussa sans ménagement, tandis qu'un second coup faisait trembler la porte.

Un grognement de rage ne tarda pas à vibrer dangereusement.

Un loup venait de trouver leur cachette. Et à ses martèlements acharnés contre la paroi de bois, il était clair qu'il n'allait pas lâcher l'affaire...

— Cet abruti va bien finir par s'assommer, non ? glapit Kristal.

Son semblant de courage paraissait l'avoir abandonnée. Elle devait sans doute avoir misé tous ses espoirs sur le fait que personne ne les découvrirait, or voilà que son plan tombait légèrement à l'eau...

— Il... Il en faut plus afin de venir à bout d'un loup, balbutia Danila.

Et pour preuve, celui qui les attaquait asséna des coups d'une violence redoublée.

Sentant que la porte n'allait pas tenir trente secondes de plus, Alisée se démena pour attraper le cintre où reposait la tenue qui l'avait frôlée. Elle rencontra au passage un obstacle, qui couina de douleur.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama Kristal. Tu as failli m'éborgner !

De la lumière transparut bientôt au-delà du battant, signe que la porte commençait à sortir de ses gonds. Par chance, le cintre dont elle avait réussi à s'emparer n'était pas en bois. Elle sentait son métal froid sur ses doigts. Ce n'est sûrement pas de l'argent, mais c'est toujours mieux que rien... Restait à espérer que le battant ne s'écraserait pas contre elles et qu'elles ne se retrouveraient pas transpercées par un morceau de bois...

— Quand... Quand la porte va céder, je vais essayer de le retenir, affirma-t-elle en s'efforçant de mettre toute la conviction qu'elle pouvait. Vous filerez le plus vite possible où vous pourrez.

— Non, murmura Danila, il n'est...

— D'accord, trancha Kristal.

Alisée parvint à croiser le regard de Danila, dont les iris émeraude, assombris par la pénombre, étaient constellés de larmes. Elle n'eut pas le temps de lui chuchoter quoi que ce soit pour la convaincre d'obtempérer, car un grand craquement leur cingla les tympans.

L'instant d'après, la porte leur tombait dessus, en une dizaine de fragments qui ne manquèrent pas de leur érafler la peau.

Elles n'eurent même pas le temps de crier, la réserviste repoussant déjà les débris pour s'extirper du placard. Elle se retrouva nez à museau avec une masse grise, dont les crocs luisants de sang se dévoilaient sous ses babines retroussées.

Elle ne se laissa pas une seconde de plus pour détailler ses dents et brandit son cintre en direction de l'un de ses gros yeux bleu foncé. Elle ne fut néanmoins pas assez rapide : l'animal l'évita habilement en bondissant de côté.

Cela permit malgré tout à Kristal et Danila de s'enfuir péniblement. Alisée n'essaya pas de les suivre, sachant très bien qu'elle était désormais la cible du loup. Celui-ci gronda de plus belle, son poil argenté hérissé sur son dos. Il bondit sur elle en une demi-seconde et elle eut tout juste la réactivité pour l'esquiver.

Une morsure, lui rappela sa sournoise conscience. Une simple morsure et elle succomberait au venin de lycanthrope. Or elle avait tout, sauf envie de mourir maintenant.

Elle prit le risque de se détourner un instant de son assaillant afin d'évaluer l'état de la salle. Le rouge dominait désormais sur le bleu ciel, des combats se poursuivaient, mais surtout... une épée avait été abandonnée par le cadavre d'un garde à quelques mètres d'elle.

Mille frissons parcourent son échine, toutefois ils firent également redoubler l'adrénaline qui s'était emparée d'elle. Guidée par son instinct et les restes de ses cours avec Duncan, elle fléchit ses genoux, prête à échapper au loup dès qu'il lui sauterait dessus. Celui-ci ne se fit pas attendre, puisqu'il se dressa et s'élança sur elle, toutes griffes dehors. Alisée se déroba à vitesse surnaturelle vers sa droite, près de l'arme qui miroitait sous la lumière des chandelles, mais l'animal parvint à planter sa patte dans sa jupe.

Même s'il n'atteignit pas sa peau, sa prise sur le tissu fut suffisamment forte pour qu'il l'attire violemment à lui.

Elle chuta contre le sol, ses genoux heurtant douloureusement le parquet. Dans une tentative désespérée, elle tendit les bras afin d'attraper l'épée, mais la poignée se trouvait encore trop loin. Elle fit volte-face du mieux qu'elle put et constata avec horreur que le loup la surplombait, les dents plus découvertes que jamais.

Dos à terre et ayant perdu son pauvre cintre dans la bataille, il ne lui restait que ses bras et ses jambes pour se défendre, alors elle plaqua ses paumes contre le poitrail de la bête. L'animal ne bougea pas d'un millimètre et en profita pour lui envoyer un coup sur le bras. Ses griffes tranchantes vinrent lacérer sa chair. Elle serra les dents pour ne pas hurler, mais des larmes affluèrent à ses yeux.

Le loup l'immobilisa définitivement en venant plaquer ses pattes contre ses épaules. Un drôle d'éclat brilla dans ses yeux sombres, dépourvus de toute humanité, et elle comprit qu'il allait l'achever. Elle tenta une dernière fois de se débattre, ignorant la douleur à son bras, or rien n'y fit.

Celui qui allait certainement devenir son meurtrier se pencha vers elle, bien décidé à l'égorger... puis poussa un atroce râle de douleur.

Il s'effondra comme une masse à côté d'Alisée, en émettant d'affreux gémissements. Une lame métallique vint ensuite se planter dans son cou et lui entailler la jugulaire, mettant un brusque terme à ses plaintes.

La vampire se détourna du sang qui gerbait sur son pelage gris et poussa un hoquet de stupeur en découvrant son sauveur, ou plutôt, sa sauveuse.

Danila se tenait toute tremblante au-dessus d'elle, son épée ensanglantée toujours entre les mains.

La mine horrifiée, elle fixait le cadavre du loup-garou, comme si elle-même n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait de faire. Elle laissa brutalement tomber l'arme quand son amie se redressa et un sanglot muet agita sa poitrine.

— J'ai... Je...

Elle secoua frénétiquement la tête, refusant de terminer sa phrase et d'entendre la vérité. Bien que tout aussi bouleversée, Alisée reprit ses esprits et sonda la salle d'un regard circulaire. Les portes étaient dorénavant ouvertes, mais les derniers combats entre loups et soldats avaient lieu devant cette unique sortie. Des corps de domestiques et de vampires jonchaient le sol, mais des dépouilles de loups étaient également visibles.

La réserviste s'empara de l'épée abandonnée par Danila, puis attrapa cette dernière par le bras.

— Merci, lui souffla-t-elle avant de l'entraîner vers les portes-fenêtres désormais brisées.

L'ancienne louve venait littéralement de lui sauver la vie, qui plus est en tuant l'un de ceux qui faisaient autrefois partie de ses semblables, or la bataille n'était pas terminée. Elles devaient encore tout faire pour survivre, au moins le temps que l'on puisse leur dégager les portes et...

Elles avaient presque atteint l'un des balcons, lorsqu'un garde fusa dans leur direction. À son regard habité par la rage et la folie pures et simples, Alisée comprit qu'il n'était clairement pas de leur côté.

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