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Chapitre 57 - En sécurité...

— Combien sont-ils ?

La voix du roi était incroyablement posée. Si Alisée ne le connaissait pas, elle n'aurait pas perçu la dangereuse tension qu'il dissimulait.

Marchant en tête aux côtés du soldat qui venait de les prévenir, il lui posait un maximum de questions, auxquelles le pauvre garde peinait à répondre. La vampire s'efforçait de les suivre, gagnée par une panique insupportable. Kristal avait dit une semaine, cela fait à peine trois jours...

— Des centaines, couina l'homme. Ils ont passé les grilles et sont actuellement bloqués dans la petite cour... mais plus pour très longtemps.

En ayant assez entendu et n'ayant plus une demi-seconde à perdre, Adrian attrapa la main de la réserviste et l'entraîna à vitesse vampirique à travers les couloirs vides. N'étant déjà plus très loin de la salle d'armes et de combat, ils atteignirent cette dernière en un instant. Il ouvrit la porte à la volée et ils découvrirent Isabella, en train d'examiner les lames de différentes épées de bois.

— Prends celle-ci, fit-elle en lançant une arme à son père.

Il l'attrapa au vol avec agilité.

— Duncan est déjà sur le terrain, lui signifia la princesse sans qu'il n'ait à demander quoi que ce soit. Ces sales traîtres nous ont pris par surprise, donc nos abrutis de soldats ont mal géré l'affront. La bataille fait rage dans la cour et je doute que les portes tiennent encore longtemps...

Tout en parlant, elle n'avait cessé de garnir ses poches de différentes armes, ayant troqué sa robe blanche contre une tunique et une jupe tout aussi immaculées. Une ceinture en cuir noir entourait sa taille, où elle vint accrocher un affreux pistolet marron.

— J'en ai tout autant horreur que vous, lança-t-elle comme Alisée avait tressailli. Ce sont des armes de lâche, mais face à des hyènes, il faut se comporter en hyène...

Elle ne s'appesantit pas plus longtemps et les rejoignit près de la porte.

— Amène-la en lieu sûr, puis vient nous rejoindre immédiatement, ordonna-t-elle au roi.

— Hors de question que je me cache, intervint la concernée. Je peux vous aider et...

— Croyez-moi, vous ne pouvez pas nous aider, trancha Son Altesse avec un regard qui aurait réussi à glacer le soleil. Vous allez gentiment rejoindre l'endroit où sont rassemblés les domestiques et nous laisser tranquilles.

Il ne faisait nul doute que si besoin, elle la traînerait de force jusqu'à cette salle. Toutefois, la réserviste ne laissa pas tomber :

— À quoi bon avoir voulu que j'apprenne à me battre si c'est pour me traiter comme une incapable ?

— Précisément parce que vous êtes une incapable, répliqua aussitôt Isabella. Votre entraînement n'est pas terminé et...

— Cela ne risque rien, je resterai avec elle, l'interrompit son père. Je...

— Non ! le coupa violemment la princesse. Elle ne s'en mêle pas, sinon je vous attache tous les deux ici et vous attendez que tout soit terminé !

Face à sa terrifiante détermination, aucun des deux vampires n'osa rétorquer quoi que ce soit. Comprenant qu'il ne servirait à rien d'insister — et qu'au fond, peut-être que Son Altesse avait raison — Alisée soupira et se laissa guider vers l'aile est, où se situait apparemment la pièce sécurisée.

La fille du roi les abandonna en chemin, prête à venir en aide aux soldats qui bataillaient dans la cour.

— Je peux aller jusqu'à la salle toute seule, déclara la réserviste comme Adrian tenait à l'accompagner. Je ne veux pas te faire perdre de temps ou...

— Ne t'en fais pas, il faut de toute façon que je passe chercher une ou deux flasques de sang.

— Tu n'as qu'à prendre le mien, lui proposa-t-elle en lui tendant son poignet, sans cesser de marcher.

Il écarquilla les yeux d'indignation, pareil à si elle lui avait demandé de la poignarder.

— Plutôt me laisser dessécher que de faire ça ! s'exclama-t-il en grimaçant. Je ne vais tout de même pas boire ton sang !

Elle fronça les sourcils, perdue.

— Tu t'en nourris bien tous les jours, non ?

Elle s'était dorénavant accoutumée à la légère douleur de ses prélèvements quotidiens, mais pas de là à complètement les oublier...

— Pas forcément, fit-il en haussant les épaules. Il doit rester au moins une dizaine de réservistes au palais. Je prends au hasard deux ou trois flasques par jour, sans savoir à qui il appartient. Je voulais juste dire que je ne veux pas directement le prendre sur toi.

Maintenant qu'elle y pensait, elle trouvait cela étrange que ses prises d'hémoglobine soient toujours nécessaires... Certes, elle vivait au palais en tant que réserviste, mais désormais qu'Adrian et elle étaient proches, il aurait été plutôt normal qu'il arrête de boire son sang, non ? Cela ne l'embêtait pas outre mesure, cependant, à bien y réfléchir, cette situation n'était pas des plus communes... En même temps, qu'est-ce qui est commun lorsque l'on... fréquente Sa Majesté ?

Il ne la laissa pas s'étendre sur le sujet, car ils montèrent le prochain étage à vitesse surnaturelle. La rumeur de la foule leur parvint bientôt, puis ils tournèrent à une intersection les menant à un corridor envahi de valets en livrées noires et de femmes de chambre en robes bleu ciel. Des gardes les invitaient à se diriger vers le fond du couloir, où se situait sûrement le point de rassemblement.

— Il vaut mieux que je te laisse ici, lui indiqua-t-il. Ils vont tous me harceler de questions s'ils me voient, alors que je n'en sais pas tellement plus qu'eux...

— Fais attention à toi surtout et...

Elle ne put terminer sa phrase, car il vint poser ses lèvres sur les siennes. Alisée songea aux domestiques non loin d'eux qui risquaient de les voir, mais finit par s'abandonner à ce doux baiser, qui l'étourdit autant que s'il s'agissait du premier.

Comme Adrian ne paraissait pas décidé à la quitter, elle se résolut à s'écarter. Elle jeta un coup d'oeil furtif à l'extrémité du couloir, néanmoins personne ne regardait dans leur direction.

— File avant que les choses n'empirent, lui intima-t-elle à regret.

— Tu crois vraiment que c'est moi qui vais pouvoir faire la différence ? fit-il d'un air faussement abattu.

À vrai dire, elle ne l'avait jamais vu se battre avec une arme, mais elle ne doutait pas qu'il soit encore plus fort que la princesse... Surtout après avoir combattu quatre loups-garous sous leur forme animale.

— Essaye de ne pas casser ton épée, lui conseilla-t-elle simplement en désignant celle qu'il tenait en main.

Il la leva et elle remarqua alors que, sur sa longueur, la lame comportait une moitié en bois et une autre en un métal scintillant.

— Une partie pour atteindre les vampires, et une partie en argent au cas où il y aurait des loups-garous, lui expliqua-t-il comme elle considérait l'objet d'un oeil perplexe.

Bien qu'elle n'ait jamais vu une telle arme de sa vie, elle ne lui quémanda pas davantage de détails et l'encouragea à partir. Non pas qu'elle soit pressée de le quitter, cependant sa condition "d'immortel le plus éternel" faisait de lui le combattant le mieux placé afin de défendre le château.

Et elle comptait bien sur lui pour ne commettre aucun "acte de bravoure" entièrement désintéressé.

Elle s'approcha de la file qui s'était formée pour entrer dans la salle et se laissa guider par les gardes répétant en boucle les mêmes instructions :

— Le palais est en train de subir une attaque, ce rassemblement n'est qu'une simple mesure de précaution. Dès que les assaillants auront quitté la cour, nous vous laisserons vaquer à vos occupations.

Enfin, encore faut-il que les assaillants quittent la cour, songea-t-elle mornement. Elle tâcha de se ressaisir, ne voulant ni se laisser gagner par la panique, ni le pessimisme. Avec la princesse et le roi de leur côté, que risquaient-ils ? Certes, ils n'allaient pas vaincre toute une armée de rebelles à eux deux, mais le château ne manquait pas de vaillants défenseurs.

Une fois à l'intérieur de la pièce soi-disant sécurisée, elle découvrit qu'il s'agissait d'un immense salon, garni de petits meubles élégants. Les hauts murs bleu ciel étaient recouverts de tableaux et miroirs, octroyant à la salle une impression de grandeur démesurée. Avec les magnifiques lustres dorés et les immenses portes-fenêtres donnant sur d'agréables terrasses, on se serait cru au milieu d'une salle de bal.

Or l'humeur des occupants était tout sauf à la fête. Les domestiques n'osaient s'assoir sur les petits fauteuils et autres sofas de velours azur. Alisée repéra quelques courtisans vêtus de belles tenues. La plupart ne se mêlaient pas au personnel, se contentant de jeter des regards apeurés à droite et à gauche. Ils devaient désormais regretter de ne pas avoir suivi leurs amis ayant quitté la Cour dès l'annonce d'une potentielle attaque... Des murmures inquiets couraient de tous les côtés, dans un bruissement anxiogène qui donna le tournis à la réserviste.

Elle faillit ne pas remarquer les courts cheveux roux qui venaient à sa rencontre, fendant la foule telle une flamme au milieu de la nuit.

— Ah, Drew ! s'exclama-t-elle lorsqu'il arriva à son niveau, heureuse de trouver un visage connu. Vous allez bien ?

Il hocha machinalement la tête, l'air hagard. Son teint cireux et ses yeux cernés de violet avaient beau lui être devenus habituels, Alisée ressentait toujours un même pincement au coeur en les voyant.

— Je devrais être en bas, fit-il en tournant la tête nerveusement. Je serais plus utile à combattre qu'à attendre ici et...

— Eh, l'interrompit-elle doucement en posant une main sur son bras. Ceux qui nous attaquent sont des vampires, ce serait bien trop dangereux pour vous. Ne vous inquiétez pas, les soldats vont réussir à...

— Ces gens ont tué... ont tué Nessa, bredouilla-t-il sans cesser de s'agiter. Il faut que je fasse quelque chose pour elle, il faut...

Même s'il avait été très mal après le décès de sa fiancée, l'immortelle ne l'avait jamais vu dans cet état, presque second. Elle comprenait son envie de combattre ceux qui avaient assassiné celle qu'il aimait, or un Neutre tel que lui ne survivrait pas cinq secondes au milieu des combats.

— Drew, tenta-t-elle de le raisonner en s'efforçant de croiser son regard. La meilleure chose que vous ayez à faire est de rester ici. Ces monstres vont payer pour ce qu'ils ont fait à Nessa, mais vous en mêler ne servirait à rien.

Toujours aussi sonné, il la laissa le guider vers un petit canapé où elle l'assit à côté d'elle.

— Est-ce que vous avez vu Danila ? s'enquit-elle d'une voix qui se voulait calme.

Avec cette salle bondée, impossible de repérer son amie, d'autant plus maintenant qu'elle était assise. Toutefois, elle refusait de quitter le valet, de peur que sur un coup de tête, il décide de se jeter dans la bataille.  

— Euh... Non, lui répondit-il après un moment de réflexion. Je n'ai pas croisé mademoiselle Song.

Dans les minutes qui suivirent, Alisée ne cessa de tordre son cou, espérant distinguer une silhouette familière au milieu de cette masse de vagues inconnus. Certains visages de domestiques et courtisans lui disaient quelque chose, sans qu'elle ne puisse mettre des noms dessus.

Et si, pour une raison ou pour une autre, Danila n'avait pas été prévenue de l'attaque ? Et si des ennemis parvenaient à entrer et qu'elle déambulait encore dans les couloirs ? Son inquiétude pour l'ancienne louve était telle qu'elle faillit se lever, estimant Drew plus ou moins apaisé. Heureusement, elle n'eut pas à le faire, car celle qu'elle cherchait passa enfin devant elle.

— Danila ! cria-t-elle par-dessus le bruit des conversations qui se faisait de plus en plus important.

L'interpellée tourna vivement la tête et accourut vers eux.

— Ah, tu es là ! souffla-t-elle, tout aussi rassurée que la réserviste. Est-ce que le roi t'a donné plus d'informations sur ce qui se passe ? ajouta-t-elle à voix basse.

Elle devait être en train de dormir lorsque les soldats étaient venus la prévenir, car ses cheveux bruns s'éparpillaient en mèches mal domptées. Derrière elle se tenait Kristal, soigneusement apprêtée dans une belle robe rose. En remerciement de son "aide", Sa Majesté avait tenu à lui offrir toutes les tenues qu'elle souhaitait, ce que la serveuse ne s'était pas fait répéter deux fois.

— Non, il n'en sait pas plus que nous. Tu es vraiment certaine que l'attaque n'était pas prévue si tôt ? fit Alisée avec suspicion en se tournant vers la petite rousse.

Car depuis les quelques décennies qu'elle la fréquentait, elle savait que Kristal pouvait parfois se montrer aussi maligne qu'un renard, sans faire preuve du moindre scrupule.

— Évidemment ! se défendit-elle aussitôt, outrée que sa parole soit ainsi remise en cause. Pour qui me prends-tu ? Franchement, je pensais que tu m'accordais plus de crédit que cela, je te viens en aide et toi tu...

Elle se perdit en d'interminables jérémiades, que personne ne prit la peine d'écouter. Malgré ses manières insupportables, la réserviste avait compris grâce à son regard qu'elle ne mentait pas.

— Les partisans du Feu Nouveau ont peut-être décidé d'avancer la date de l'assaut, justement au cas où celle-ci aurait fuité, supposa Danila.

— Ou ils ont fait exprès de répandre de fausses informations, maugréa Alisée.

Quoi qu'il en était, ils devaient affronter la situation telle qu'elle venait. Se perdre en spéculations ne servirait à rien, surtout à côté d'un Drew toujours fébrile. Par chance, il ne paraissait pas avoir suivi leurs propos, ou mieux, sa simple audition de Neutre ne lui avait pas permis de les entendre.

— J'espère qu'il ne va rien arriver à Jae-Sun, murmura l'ancienne alpha en se laissant à son tour tomber sur le canapé. Il est tellement en colère après cette Valérie que...

Elle s'interrompit, se rappelant certainement que cette femme était aussi la tante de son amie. Cette dernière lui avait, du mieux qu'elle l'avait pu, raconté l'histoire de son frère, avec l'accord du chef des Song. Le fait que Damien ait été tué par leur mère biologique l'avait profondément choquée, et elle s'était étonnée que Jae-Sun ait pu garder un tel secret.

— Maintenant, je comprends mieux pourquoi il a parfois l'air si triste, s'était-elle émue.

L'idée que des personnes puissent se montrer si cruelles envers leur propre famille l'avait également chamboulée, mais elle avait fait preuve d'un indéfectible soutien envers Alisée.

Désormais, la réserviste bouillait d'un étrange sentiment, lui donnant envie d'aller voir si Valérie se trouvait quelques mètres plus bas, dans la petite cour du palais. Même si elle espérait qu'Adrian, la princesse, ou n'importe qui lui règle son compte, une part d'elle aurait voulu avoir la possibilité de la confronter. Après tout, elle était la femme pour laquelle leur mère avait abandonné ses enfants, fomenté un complot contre la Couronne, tué son fils... Certes, Hortense avait agi pour sa soeur et afin d'abolir le système des clans, néanmoins rien de cela ne pouvait excuser ce qu'elle avait commis.

— Je suis sûre que cela sera vite réglé, mentit Alisée. Nous avons les meilleurs soldats de la Terre des Vampires, et il est impossible que ces partisans du Feu Nouveau soient aussi bien entrainés qu'eux...

— Si j'étais toi, je me méfierais un peu plus, la coupa Kristal, réduisant à néant ses tentatives de rassurer les deux autres. Ces abrutis ne plaisantent pas et la plupart sont de vieux immortels féroces sachant se battre. Il n'y a qu'à voir Dame Miranda...

Cette dernière remarque fit courir un frisson le long de l'échine de la belle vampire. Elle doutait que son ancienne propriétaire ait fait le déplacement jusqu'ici, mais rien ne lui prouvait qu'elle supposait juste... Entre elle et sa tante, elle allait définitivement perdre l'esprit.

— Si elle est là, je me ferais une joie de lui planter une flèche entre les deux yeux ! s'emporta Danila, toute inquiétude l'ayant soudain désertée. Avec tout ce que tu m'as dit sur elle, je peux t'assurer que je ne manquerai pas ma cible ! Enfin, encore faudrait-il que j'aie un arc...

La petite rousse marmonna quelque chose d'incompréhensible, tandis qu'Alisée esquissait un sourire.

Environ une quinzaine de minutes plus tard, les portes de la salle furent solidement fermées, toutes les personnes à protéger devant être arrivées. S'ensuivirent alors de longues heures d'attente, pendant lesquelles les occupants de la pièce se firent de plus en plus silencieux. Les vampires présents déployaient leur audition surnaturelle à son maximum, or aucune agitation ne leur parvenait.

Accompagnée de Kristal, la réserviste se décida à se rendre sur l'une des terrasses, afin de tenter d'entendre le tumulte des combats qui devaient sûrement faire rage. Les larges balcons donnaient sur le vide de la falaise, soit de l'autre côté de la petite cour et des jardins. Cependant, la brise automnale leur apporta de lointains tintements d'épées, ainsi que des cris presque bestiaux qui firent frissonner Alisée.

— Quand je te dis que ce ne sont pas des plaisantins, commenta la petite rousse en fixant le vide abyssal.

Seuls deux ou trois autres courtisans osaient s'aventurer sur la terrasse, l'air de la nuit étant trop froid pour les Neutres. D'ailleurs, un garde leur demanda bientôt de rentrer à l'intérieur, afin de fermer les portes-fenêtres. La belle vampire le soupçonna de souhaiter éviter une panique générale, au cas où d'autres auraient l'idée d'écouter les bruits de combat.

Les deux immortelles rejoignirent donc Danila et Drew, toujours assis là où elles les avaient laissés. La jeune vampire se triturait nerveusement une mèche de cheveux, tandis que l'autre tirait frénétiquement sa manche de chemise. Il finit par rejoindre un groupe de collègues, attroupé dans un coin de la pièce.

— Est-ce que des bals ont déjà été organisés ici ? s'enquit Kristal, le nez levé vers l'un des lustres majestueux. J'espère que le...

Alisée n'entendit pas la fin de sa phrase, car la grande horloge calée contre l'un des murs choisit ce moment pour sonner les douze coups de minuit.

À peine le dernier son de cloche eut-il retenti qu'un hurlement, comme venu du fond d'un gouffre, effleura leurs oreilles.

Il avait été si bref et lointain que seuls les buveurs de sang avaient pu l'entendre, toutefois cela suffit à instiller une tension redoublée à travers le groupe.

Pitié, qu'ils ne soient pas entrés dans le palais, qu'ils ne soient pas entrés dans le palais...

— Ne vous inquiétez pas, intervint un garde d'une voix forte. Quoi qu'il arrive, ces portes ont été conçues pour supporter tous les assauts possibles, vous ne risquez rien.

Des domestiques finirent malgré tout par éclater en sanglots, ne supportant plus cette abominable atmosphère de tension. Des tremblements agitèrent bientôt les mains de Danila, que son amie s'empressa de prendre dans les siennes. En dépit de ses bras fermement croisés sur sa poitrine, Kristal ne semblait pas davantage sereine, son pied ne cessant de tapoter le sol. 

Un nouveau cri ne tarda pas à résonner, cette fois assez audible pour les Neutres.

Il fut suivi par de violents fracas, comme si... Comme si des portes se faisaient enfoncer.

Alisée tâcha de respirer calmement, tout en se répétant que personne ne pouvait entrer dans cette pièce et que quoi qu'il se passait à l'extérieur, Adrian ne risquait rien. Quant à Jae-Sun, Duncan et la princesse, ils étaient bien assez forts pour s'en sortir.

Ses tentatives acharnées de se rassurer échouèrent, puisque les bruits suspects se rapprochèrent de plus en plus, finissant de terrifier l'assemblée. Les soldats firent discrètement signe à tout le monde de se taire, les invitant à observer le plus parfait des silences.

Un calme peut-être encore plus effrayant que les murmures étouffés s'éleva, jusqu'à ce que d'étranges bruissements se fassent entendre derrière les grandes portes.

La réserviste retint son souffle. Elle n'identifia pas tout de suite ces sons, bien qu'ils se fassent de plus en plus virulents. Un animal, finit-elle par comprendre. Les grattements d'un animal.

Une pauvre vampire poussa un petit glapissement, qui fit cesser net les inquiétants bruits... avant qu'ils ne repartent de plus belle.

La chose — ou plutôt, les choses — griffaient les deux battants de bois, dans des crissements stridents qui obligèrent immortels comme Neutres à se couvrir les oreilles. Les larges portes se retrouvèrent agitées de tremblements fort peu rassurants, remettant en question leur prétendue solidité.

— La... La pleine lune, murmura Danila, à peine audible.

Kristal écarquilla les yeux d'effroi, bientôt imitée par Alisée. Les partisans du Feu Nouveau n'avaient pas choisi cette nuit d'attaque au hasard.

Ils voulaient pouvoir compter sur les lycanthropes qui étaient de leur côté.

Si des loups-garous parvenaient à entrer dans la salle, alors... N'y pense pas, n'y pense pas, se répéta-t-elle pour ne pas céder à la plus absolue des paniques.

Heureusement, malgré les assauts assourdissants et persistants de ce qui devait être une dizaine de bêtes, les portes tinrent bon. Le bois ne céda pas, renforcé par de solides armatures métalliques. Certains occupants de la pièce commencèrent tout de même à se réfugier dans des coins, en sanglotant et marmonnant des prières désespérées. D'autres, comme les trois immortelles, demeuraient figés, incapables de se détourner des battants qui tressautaient tel un coeur à l'agonie.

Alisée faillit ne pas voir le soldat, qui un imperceptible sourire aux lèvres, quitta son poste près d'un mur pour s'approcher du loquet salvateur. Ses collègues l'observèrent d'un oeil presque indifférent, croyant sûrement qu'il vérifiait l'état du système de fermeture face aux chocs répétés.

Or le garde approcha sa main de la manivelle permettant d'actionner le verrou... et la tourna d'un coup sec.

Sans que quiconque n'ait le temps de réagir, les battants s'ouvrirent et claquèrent contre les parois bleu ciel. Le fracas résonna dans chacun des os de la belle vampire.

Un concert de hurlements assaillit ses tympans, alors qu'une horde de loups-garous bondissait à travers la salle.

Note de l'auteure :

Coucou ! J'espère que vous allez bien ! ^^

Petit avertissement pour vous prévenir que les quatre prochains chapitres à venir risquent d'être assez violents... C'est pas non plus [insérez le film le plus violent que vous connaissez] hein, mais je préfère quand même vous préparer mentalement, disons juste que ça va un peu saigner... 😅

Sinon il ne reste que 5 chapitres avant la fin + l'épilogue (qui fait la taille d'un chapitre normal) 💖

Merci d'être toujours là et à bientôt ! ❤️

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