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Chapitre 39 - Les coulisses

Une fois la stupeur passée, des chuchotis ne tardèrent pas à s'élever parmi les spectateurs, avant de se transformer en une véritable cacophonie. Isabella échangea quelques mots avec son garde du corps, puis sortit de la loge au pas de course. Alisée hésita à la suivre, mais finit par considérer que dans l'immédiat, le roi avait peut-être davantage besoin de sa fille que d'elle.

Des valets munis de chandeliers commencèrent à circuler dans la salle, encourageant les convives à quitter les lieux. Néanmoins, tout le monde s'attardait pour échanger quelques exclamations à la fois choquées, curieuses et peinées.

— Au moins, lorsque j'occupais votre place auprès de Sa Majesté, il ne m'a pas laissée tomber de la sorte, persifla Beatricia en s'approchant de la réserviste.

Suspendue au bras de son frère, toute trace de larmes avait déserté son visage. Seul un sourire moqueur et suffisant déformait ses lèvres teintées de rouge foncé.

Encore sonnée par ce qui venait de se produire, Alisée ne saisit pas tout de suite le sens de sa remarque.

— La vue est sublime, depuis là, poursuivit la cheffe de clan en se détachant de Branwell pour s'approcher du balcon. Presque aussi sublime que celle que l'on voit depuis la chambre d'Adrian...

À l'entente de sa voix sifflante et venimeuse, la belle vampire dut résister à l'envie de la faire basculer de l'autre côté de la balustrade.

— J'imagine que vous voyez de quoi je parle, ajouta Beatricia en se tournant vers elle, l'air faussement innocent.

— Mieux que vous ne le pensez.

Ce semblant de calme ne trompa guère la Blackfire, allumant même un nouvel éclat dans ses yeux bleus. Son demi-frère, adossé à l'arcade séparant les deux loges, observait attentivement son petit jeu. Contre toute attente, il gardait une expression sévère et fermée.

— Et dites-moi, reprit distraitement la dirigeante, le roi a-t-il eu l'occasion de vous faire faire un petit tour de sa balançoire ? À moins qu'il n'ait pas estimé utile de vous la montrer ?

À quoi diable joue-t-elle ?

— Si cela peut satisfaire votre sale petite curiosité, je me suis abstenue de m'aventurer sur cette balançoire, déclara Alisée en se levant lentement, de manière à lui faire face. Puis-je connaître la raison de telles questions, mademoiselle Blackfire ?

Elle croisa les bras sur sa poitrine, bien décidée à ce que Beatricia comprenne qu'elle ne l'impressionnait pas. La relation entre la cheffe de clan et le souverain était de notoriété publique, et elle ne comptait pas se torturer avec cela.

— Oh, mais pour rien, très chère. Comme vous l'avez dit, je suis juste un peu trop curieuse. Cependant, je me disais aussi que votre histoire avec le roi avait comme un air de... déjà vu.

Elle susurra sournoisement ces deux derniers mots.

— Je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire, mentit la réserviste, alors qu'elle commençait à comprendre où les mènerait ce manège.

— Vraiment ? répliqua la vipère en penchant la tête.

Son mouvement fit s'écouler une cascade de boucles à moitié blondes sur son épaule.

— Si je vous parle de discussions à la bibliothèque, de rendez-vous dans les cuisines, de conversations amusantes lors des bals... De confessions sur le rebord d'une fenêtre, ajouta-t-elle en détachant chaque syllabe. Cela vous est familier, n'est-ce pas ?

Alisée cilla et s'en maudit aussitôt. Désireuse d'achever sa proie, Beatricia se pencha vers elle et un parfum fleuri vint chatouiller ses narines.

— Que cela rentre bien dans votre tête, petit moucheron, murmura-t-elle, lui rappelant ainsi leur première altercation. Tout ce que vous faites avec le roi, il l'a déja fait avec moi. L'attention qu'il accorde à ses petites distractions est toujours éphémère. Aujourd'hui vous occupez la loge royale, dans quatre cents ans vous ne serez même plus dans cette salle.

Ses mots touchèrent son adversaire, mais celle-ci n'en laissa rien paraître. Au contraire, elle releva le menton, sans quitter une seule seconde le regard fier qui la fixait.

— Vous avez raison, affirma-t-elle très sereinement. Tout ce qu'Adrian et moi faisons, il l'a déjà fait avec vous.

Elle laissa un sourire on ne peut plus angélique se peindre sur ses lèvres.

— Sauf qu'avec moi, ce sera mieux.

Le petit clin d'oeil qui ponctua ses paroles finit de transformer le visage de Beatricia en un masque de fureur.

Un court ricanement rauque retentit. Derrière elles, Duncan, le garde d'Isabella d'ordinaire si grave, ne ratait pas une miette du spectacle. La réserviste espéra qu'il ne répéterait pas à la princesse ce qu'il avait entendu... Elle arrangea sa robe rouge autour d'elle, puis s'en alla la tête haute, ignorant sciemment les éclairs que lui jetait la cheffe de clan.

En venir à de telles bassesses n'était pas son but, mais elle ne supportait pas l'idée que la Blackfire puisse l'atteindre en utilisant le roi. Même si elle tâchait de ne pas repenser aux mots de la soeur de Branwell, elle savait qu'ils reviendraient immanquablement la tourmenter.

Pour l'heure, elle suivit le flux d'invités qui circulaient au milieu des minces couloirs sombres. Tous convergeaient vers le grand hall et lorsqu'elle l'atteignit, Alisée décida de se mettre en quête de Danila. Elle monta quelques marches de l'un des grands escaliers dorés, afin de profiter d'une meilleure vue d'ensemble.

— Tu sais pourquoi le roi a réagi comme ça ? s'exclama l'ancienne louve en accourant vers elle, l'ayant repérée en premier.

Quelques regards curieux se tournèrent dans leur direction et elle grimaça, se rendant compte qu'elle avait parlé un peu trop fort.

La réserviste prit son bras sous le sien et elles empruntèrent le chemin de l'aile est, où se trouvait la chambre de Danila. Comme les chefs de clans et autres courtisans qui occupaient cette partie du château traînassaient aux étages inférieurs, les corridors étaient quasiment déserts. Alisée prit malgré tout la peine de parler à voix basse.

— Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé, avoua-t-elle. Je ne pense pas qu'il s'agissait de la pièce, car on aurait dit qu'il était absent... Presque parti ailleurs, je ne sais pas, répéta-t-elle, confuse.

Impossible qu'il soit uniquement question de cette pauvre fille qui ne pouvait vivre avec celui qu'elle aimait, si ? Certes, il n'affectionnait pas les tragédies, mais elles restaient de pures fictions...

— Il est arrivé que des représentations bien plus tristes se tiennent et il applaudissait quand même... Peut-être que cette histoire lui a évoqué quelque chose qu'il a lui-même vécu ?

La belle vampire haussa les épaules face à la suggestion de son amie.

— Quoi qu'il en soit, reprit cette dernière, la troupe devra donc entièrement retravailler son spectacle. Jae-Sun connaît certains des musiciens et est parti les voir. J'imagine qu'il essayera de plaider leur cause auprès du roi, mais j'ignore si cela aura un effet...

— Tu ne trouves pas cette règle "d'approbation royale" un peu stupide ? se navra Alisée alors qu'elles montaient un nouvel escalier. Ils consacrent des mois entiers à préparer un tel projet, tout ça pour que Sa Majesté ne l'applaudisse pas et qu'il soit interdit !

Elle n'en voulait pas à Adrian, loin de là — sûrement sa réaction avait-elle ses raisons — néanmoins la cruauté de ce système l'excédait. Et encore, il ne s'agit pas du pire, lui rappela une voix aussi sournoise que celle de Beatricia.

— C'est vrai que sur la Terre des Loups, il suffit que la pièce ne critique pas ouvertement un alpha afin qu'elle soit acceptée. Vu que celle-ci n'évoque et n'encourage à aucun affront politique, il se peut que le roi revienne sur sa décision.

Ce sujet occupa les immortelles jusqu'à ce qu'elles atteignent la chambre de la plus jeune. Le calme qui planait dans ce petit espace à la décoration céleste offrait un repos bienvenu. L'occupante des lieux invita la réserviste à y rester un moment et elles discutèrent de l'histoire racontée par la pièce. Danila soutenait avoir préféré le premier acte au second, jugeant trop brutale la rupture entre les deux.

— On passe d'une ambiance mignonne et romantique à une espèce de dépression générale ! Je pense que les livres, les spectacles, les musiques, énuméra-t-elle, sont faits pour nous apporter de l'espoir, pas pour nous renvoyer la réalité en pleine figure !

Alisée gloussa et la regarda se laisser aller en arrière sur son lit.

— Mais en fin de compte, continua-t-elle d'un air lointain en contemplant le plafond, peut-être qu'il vaut parfois mieux affronter la réalité que de se bercer d'illusions...

Ses jolis doigts fins trituraient négligemment une mèche de ses cheveux bruns, sans qu'elle ne s'en aperçoive.

— La pleine lune est ce soir ? feignit de s'inquiéter son amie, surprise par cette soudaine mélancolie.

Revenant à elle, l'ancienne louve s'esclaffa et balaya l'air de sa main.

— J'avoue que je me déprime moi-même, sourit-elle. Toutefois, il m'arrive de réaliser que... Ces romances parfaites sur lesquelles je fantasme un peu trop, jamais je ne les vivrai, n'est-ce pas ?

Aucune tristesse particulière ne l'habitait, ce qui n'empêcha pas Alisée, assise à côté d'elle, de froncer les sourcils.

— Bien sûr que si, pourquoi est-ce que tu dis ça ?

Les émeraudes de Danila lui échappèrent et se reperdirent sur le plafond.

— Eh bien... Je sais que physiquement je n'ai que vingt ans, mais... Cela fait vingt-quatre années que je vis et... En fait, laisse tomber, tu vas me trouver pathétique...

Elle s'empressa de cacher son visage entre ses mains. Attendrie, la réserviste lui caressa doucement le bras.

— Plus pathétique qu'une fille qui se fait planter à l'opéra par le roi ? plaisanta-t-elle.

Un léger éclat de rire fit écho au sien.

— Je reconnais que ce soir, tu es imbattable. Cependant, admets que n'être jamais tombée amoureuse en vingt-quatre ans n'est pas mal non plus...

Elle tordit ses doigts en prononçant cet aveu et s'enfonça un peu plus dans son lit.

— Qu'y a-t-il de pathétique là-dedans ?

Danila leva prudemment ses iris verts vers les siens.

— Tu ne trouves pas cela... étrange ? l'interrogea-t-elle. Je rêve de vivre une belle histoire niaise, mais jusqu'à présent, aucun vampire, aucun loup-garou, ni aucun Neutre ne m'a vraiment intéressée... Et pas le moindre ne s'est intéressé à moi, du reste.

— Pas le moindre ? pouffa Alisée. Tu ne te souviens pas de Drew aux Jeux de Mendoza ? Si tu n'as pas vu que tu lui as plu, je peux t'assurer que c'était le cas.

Les yeux de la concernée s'écarquillèrent, ce qui fit redoubler d'hilarité son amie.

— Attends... Quoi ? se stupéfia-t-elle, prise au dépourvu. Tu crois vraiment que... Et puis, peu importe, se ressaisit-elle en secouant la tête. Je ne te parle pas de simplement trouver une personne charmante car là, je peux te dire que j'ai une fâcheuse tendance à être attirée par tous les jolis garçons qui croisent mon chemin, mais... Pour ce qui est de ressentir des sentiments plus forts et véritables, c'est autre chose...

À l'entendre, on aurait presque dit qu'elle lui confessait une maladie incurable.

— Je crois qu'il y a une explication plutôt simple à tout cela, la conforta la belle immortelle d'une voix légère. Tu n'as juste pas rencontré la bonne personne.

Un grognement lui répondit.

— Dans ce cas, cette personne ferait bien de se montrer avec une pancarte collée sur son front, grommela Danila. Certes, je suis immortelle, mais cela ne lui donne pas le droit d'attendre quatre siècles... Oh, par la Lune ! s'écria-t-elle brusquement en se redressant sur ses coudes. Imagine qu'il ne soit même pas né !

La réserviste rit sans pouvoir s'arrêter, bientôt rejointe par l'ancienne louve. Elles discutèrent pendant au moins une heure, puis la plus âgée décréta qu'il était temps pour elle de regagner sa chambre.

Ainsi s'engagea-t-elle dans les couloirs de l'aile est, persuadée que l'approche du soleil levant aurait chassé les autres flâneurs. Or lorsqu'elle arriva aux abords d'une intersection mal éclairée, des éclats de voix bien familières lui parvinrent.

— Et ton petit numéro de tout à l'heure, tu peux me dire ce que c'était ?

— Oh par pitié, Branwell, boucle-la !

La fureur de Beatricia figea Alisée sur place. Elle se colla contre un mur et comme elle n'entendait aucun bruit de pas, elle risqua un coup d'oeil à l'angle de la paroi. Accroché pile au niveau de sa tête, un chandelier mural éteint la dissimulait, tout en lui permettant d'entrevoir les chefs de clan à travers ses branches. Tous deux s'étaient arrêtés au niveau d'une porte blanche.

— Tu voulais uniquement profiter du plaisir de cracher ton venin ou...

— Je t'ai dit de te taire ! siffla la Blackfire. Tu ne crois pas que j'ai déjà assez de problèmes comme ça ?

Des bribes de clair de lune, transparaissant à travers une fenêtre au fond du corridor, éclairaient ses joues pâles où des traces de maquillage avaient coulé. Quant à ses cheveux, ils rebiquaient en mèches folles, comme sensibles à son énervement.

— Justement, je ne comprends pas pourquoi tu t'en crées d'autres, insista son frère sur le même ton qu'elle. Surtout si c'est par pure jalousie envers cette prétendue sainte-nit...

— De la jalousie ? le coupa-t-elle en laissant échapper un rire atrocement faux. Parce que c'est une crise de quoi que tu es en train de me faire, là ? Ça t'embête que j'ai rappelé à cette garce qu'avant c'était moi qui occupais sa place ?

La violence avec laquelle ils échangeaient ces mots ahurissait la réserviste. Elle savait ô combien les disputes fraternelles pouvaient se montrer véhémentes, néanmoins... Celle-ci dépassait ce registre.

— Cela ne te lasse donc pas, de t'accrocher au roi comme une vieille sangsue ? la confronta-t-il en se rapprochant d'elle.

Elle ne recula pas, déjà acculée contre la porte. Au contraire, ses yeux emplis de foudre soutinrent ceux de son frère.

— Près de quatre cents ans que tu t'enorgueillis d'avoir couché avec lui, ricana-t-il. Ta vie est-elle pauvre à ce point pour que tu te vantes autant de cet "exploit" ?

Le bras de sa demi-soeur fendit l'air, mais il la retint par le poignet juste avant que sa main ne gifle sa joue.

Tout réflexe de respirer abandonna Alisée. L'idée de faire demi-tour et trouver un autre chemin l'effleura, cependant cette dangereuse tension ancrait ses pieds dans le sol.

— Et si on parlait du coup que tu m'as fait, au bal ? souffla Beatricia sans chercher à se dégager de sa prise. Te pavaner au bras de Valentine Bel-Iris est tout ce que tu as trouvé ?

Les dents de Branwell scintillèrent dans l'obscurité lorsqu'un petit sourire les révéla.

— Alors nous y voilà, constata-t-il très lentement. Encore et toujours la même jalousie, qu'est-ce que je disais...

Cette fois, la Blackfire ne répliqua pas. La belle vampire ne put distinguer clairement leurs traits, tandis qu'un silence s'étirait.

— Tu sais pourtant qu'il n'y en a qu'une que je veuille vraiment.

Ces mots et leur intensité crépitèrent dans l'air déjà chargé d'électricité... puis Beatricia plaqua ses lèvres sur celles de l'immortel.

Il libéra son poignet pour emprisonner son visage entre ses mains, répondant à son baiser avec une ardeur qui la fit soupirer d'aise. Ses jambes vinrent s'enrouler autour de lui, tandis que la porte derrière elle tremblait. Elle tâtonna un moment afin de l'ouvrir, refusant de se détacher de Branwell une seule seconde.

Ils s'engouffrèrent dans ce qui devait être l'une de leurs chambres, et claquèrent violemment le battant.

Ce bruit sourd ne suffit pas à extirper Alisée de sa torpeur.

Le silence revenu, elle se sentait sur le point de faire une attaque de... d'elle ne savait trop quoi, au juste. Ses jambes ne lui répondaient plus, au même titre que son esprit, qui tentait de trouver une explication rationnelle à tout cela. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, se répétait-elle inlassablement.

Elle resta tétanisée de longues minutes, les mains tremblantes, puis obligea ses pieds à fouler le sol en direction de sa chambre.

L'attitude étrange de Nessa en présence de Branwell, ainsi que les sous-entendus d'Adrian s'expliquaient enfin. Voilà ce qu'ils savaient à leur propos.

Et désormais, la réserviste était aussi dans la confidence.

Sauf qu'à la sensation de malaise qui refusait de se défaire d'elle, elle comprit qu'elle aurait préféré ne rien savoir.

Note de l'auteure :

Bon, j'espère ne pas avoir trop heurté vos petites âmes sensibles... 😅

Je sais que tout ça paraît hyper glauque (et ça l'est hein) mais promis je ne suis pas en train de vous entraîner dans des délires bizarres 😅 Vous comprendrez plus tard et aurez une petite explication ^^

Merci d'être toujours là et à bientôt ! 😘❤️

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