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Chapitre 31 - L'ouverture de bal

Le bal masqué avait au moins un mérite : celui de faire passer l'anniversaire de Beatricia pour une vulgaire fête de village. Plus Alisée et Danila évoluaient dans les couloirs, plus la masse d'invités se faisait impressionnante, transformant les corridors en artères menant au coeur des festivités. Chaque courtisan s'était paré de son plus beau loup, évidemment assorti avec soin à sa tenue. Plumes, diamants, paillettes, dorures... Rien n'avait été lésiné afin d'attirer tous les regards.

Ce défilé mystique étourdissait presque la réserviste, d'autant que le masque noir et argent fixé devant ses yeux l'insupportait déjà. Il amenuisait son champ visuel et le cordon accroché à l'arrière de sa tête la gênait. Non seulement elle devait prendre garde à ne pas s'empêtrer les pieds dans sa propre robe, mais en plus il lui fallait faire attention à celles des autres dames. Celles-ci paraissaient s'être lancées dans un énième concours de largeur de jupe et pour en rajouter, tourbillonnaient bêtement sur elles-mêmes au lieu d'avancer. Cela leur valait des remarques désagréables d'autres badauds, qui pressés de se rendre au bal, les accusaient de les retarder.

— Tous ces gens viennent uniquement du palais ? s'étonna Alisée par-dessus les éclats de rires insupportables, dignes de jacassements de volailles.

Peut-être était-ce uniquement l'effet produit par ces masques clinquants, or il lui semblait que la foule était encore plus dense que d'ordinaire.

— Beaucoup de vampires importants font le déplacement depuis leur territoire à l'occasion du bal d'été, lui expliqua Danila. Certains viennent de très loin et passent quelques jours dans de chics hôtels de Mendoza. Les plus privilégiés logent ici.

Pas étonnant que les Sans-Clan finissent à la rue... Renflouer le budget "divertissements" de la Cour importait apparemment davantage que trouver un toit correct à des malchanceux. Elle tempéra ses élans de révolte envers la manière de gouverner du roi et se concentra sur la salle de bal qu'elle atteignait enfin.

À sa grande surprise, il ne s'agissait pas de celle où s'était tenue la soirée en l'honneur de sa cheffe de clan préférée. Des tentures tapissaient certains pans des murs clairs et tant de lustres se suspendaient au plafond que l'on se croyait sous un ciel de cristaux. Ces derniers éclairaient des groupes de musiciens juchés sur une dizaine de petits balcons différents. Leur douce musique voletait dans les airs, cependant aucun danseur ne valsait au centre de la pièce. Les invités se contentaient de papillonner sans réel but, si ce n'était celui de se faire voir par le plus de convives possible.

Alisée tenta de reconnaître au moins un visage derrière les loups mystérieux, mais cela se révéla vite être une mission impossible. Se douter qu'Adrian porterait certainement son habituel costume noir et sa chemise blanche ne lui servait à rien, puisque presque tous les hommes de l'assemblée étaient vêtus ainsi.

— Jae-Sun est censé nous attendre près du buffet où est servi le punch sanglant, indiqua Danila. Sinon ce serait presque impossible de se retrouver...

Elles approchèrent alors des petits meubles alignés sur leur gauche, surmontés de nappes en satin immaculé. L'odeur des pâtisseries entreposées sur des plateaux fit froncer le nez des deux vampires, de même que celle de l'alcool se dégageant des diverses boissons. Tant de gourmands s'agglutinaient autour des buffets qu'il leur fallut maintes fois s'excuser afin de se frayer un passage. Quand Alisée entraperçut une boisson rougeâtre servie dans un grand bol en argent, elle retint un soupir de soulagement.

— Il y a encore plus de monde que l'année dernière, non ? s'exclama Danila en abordant un grand homme brun qui se tenait de dos.

Sa carrure ressemblait à celle de Jae-Sun, sauf que lorsqu'il se retourna, les yeux qu'elles distinguèrent derrière son loup n'étaient pas en amande.

— Oh... Euh... Excusez-moi, balbutia la jeune immortelle. Je... Je vous ai confondu avec un ami.

— Ne vous inquiétez pas, vous êtes tout excusée, lui assura-t-il. Et je confirme, je crois que le roi a été généreux en invitations... pour mon plus grand plaisir.

Le haut de son visage avait beau être dissimulé par un masque noir plutôt sobre, on devinait aisément ses traits séduisants. À la découverte de celle qui l'avait interpellé, ses lèvres s'étaient étirées en un sourire révélant toutes ses dents et une flamme avait pris vie dans ses iris. Ce regard de braise parut décontenancer l'ancienne louve, qui n'osait émettre un seul son.

— Lorsque le bal sera ouvert, m'accorderez-vous votre première danse ? lui susurra-t-il avec un accent sensuel qu'Alisée reconnut comme étant celui de la Terre du Rubis.

Presque aussi rapide en besogne que Branwell, songea-t-elle en haussant les sourcils.

Sa question finit de déconcerter Danila, qui mit un moment avant de rouvrir la bouche. Aucun mot n'eut cependant le temps d'en sortir, car une voix masculine intervint :

— Toi et moi savons qu'elle n'est pas ton genre, Khylon.

Le ton glacial employé par Jae-Sun, qui venait de se glisser à côté d'eux, surprit la réserviste. Derrière son loup couleur bronze, ses yeux marron foudroyaient le dénommé Khylon, dont l'assurance s'était subitement évanouie à l'approche du chef de clan.

— Ah tiens, ça faisait longtemps, Jae-Sun, articula-t-il, tout crispé. Comment vas-tu ?

— Merveilleusement bien, du moment que tu te tiens hors de ma vue.

Le concerné ne se fit pas prier et s'éloigna à grands pas après avoir attrapé un verre traînant sur le buffet. Il ne jeta même pas un dernier coup d'oeil à Danila, qui dévisageait son grand frère d'adoption avec incompréhension.

— Tu peux juste me dire... Pourquoi ? l'interrogea-t-elle dès que son bref soupirant eut disparu.

Le dirigeant des Song restait obstinément tourné vers la direction qu'il avait prise.

— Promis, ce n'était pas de la surprotection toxique, déclara-t-il, une tension inhabituelle toujours tangible dans la voix. Sans vouloir te vexer, sa demande ne comportait pas une seule once de sincérité.

— Et puis-je savoir pourquoi tu dis ça ? fit-elle en se dégageant du masque qu'elle tenait au bout de sa tige dorée. D'où le connais-tu, d'ailleurs ? Il ne me semble pas l'avoir déjà vu.

Jae-Sun lui adressa finalement un regard insistant qui échappa à Alisée, mais qui eut visiblement l'effet escompté sur son amie.

— Oh, lâcha-t-elle en perdant aussitôt son vague agacement, remplacé par de la surprise. Vraiment ?

— Malheureusement, maugréa-t-il.

Il n'ajouta rien de plus et un début de malaise plana, pendant lequel Danila parut retenir un gloussement. Se sentant obligée de rompre cette gêne, bien qu'elle n'en saisisse pas son origine, la réserviste leur demanda s'ils souhaitaient boire une boisson particulière.

— Je prendrai uniquement du sang frais, répondit la jeune fille en recouvrant quelque peu son sérieux, je n'aime pas tellement les boissons alcoolisées. Depuis que je suis morte en buvant du cidre...

Elle grimaça en attrapant justement l'une des coupes d'hémoglobine qu'un serveur faisait circuler sur un plateau. Elle finit par réaliser que ses dernières paroles laissaient Alisée bouche bée, car elle ajouta avec un petit geste de la main :

— C'est aussi une histoire étrange, je te la raconterai un jour, si tu veux.

Et la belle vampire comptait bien l'entendre, car tout de même... Morte en buvant du cidre ? Voilà qui n'entrait pas dans le classement des morts les plus courantes.

Tâchant de ne pas se poser trop de questions, elle prit à son tour un verre, puis entreprit d'observer un peu plus attentivement ceux qui l'entouraient. Pas le moindre "demi-visage" ne lui était familier. Tout un lot d'inconnus s'esclaffaient bruyamment et entrechoquaient leurs flûtes de cristal dans des tintements agrémentant le son des violons. Elle ne repéra pas l'ombre de Branwell, ni celle de sa soeur, ni la robe blanche fantomatique de la princesse... Ni Adrian.

— Le roi exagère, il aurait pu te donner un point de rendez-vous, lui murmura malicieusement Danila.

— Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.

L'ancienne louve éclata de rire et même Jae-Sun secoua doucement la tête.

— La dernière fois que j'ai vu Sa Majesté, il se trouvait tout au fond de la salle, indiqua-t-il, désinvolte à l'excès.

Alisée croisa les bras et moins d'une minute plus tard, prétexta se mettre en quête du champagne sanglant. Ses deux amis pouffèrent et elle les quitta, prenant le risque de les perdre pour le reste de la soirée. Tu finiras bien par les recroiser, se convainquit-elle. Quoi qu'il en était, il lui fallait trouver le monarque, ne serait-ce que pour lui parler de la lettre de Kristal. Voilà qui représentait une sage et juste raison de le chercher, non ?

Alors qu'elle fendait la foule afin d'approcher l'extrémité de la pièce, elle remarqua enfin quelques têtes connues. Impossible de passer à côté de l'exubérance de la cheffe des Blackfire, qui riait à gorge déployée avec d'autres femmes. Le corset de sa voluptueuse robe rose pâle était si serré qu'elle avait forcément dû se craquer des côtes. Une tiare sertie de perles nacrées retenait sa cascade de boucles châtaines méchées de blond, lui donnant des allures royales. Nul ignare n'aurait pu être blâmé de la prendre pour la princesse, voire la reine.

La réserviste la dépassa en vitesse et fut à peine surprise d'apercevoir Branwell, en pleine discussion avec une jeune fille un ou deux mètres plus loin. Elle l'évita soigneusement et se félicita d'avoir opté pour une couleur sombre.

Elle n'avait pas fait trois pas qu'un scintillement, accentué par la lumière des hauts lustres, attira son regard.

Un cercle d'or ceignait la tête d'Adrian, se confondant presque avec ses cheveux courts de l'exacte même teinte. Les mains enfoncées dans les poches de son pantalon noir, il se tenait adossé à un mur, l'air ennuyé. Si tous les convives aux alentours lui jetaient des oeillades en se maintenant néanmoins à distance, lui n'observait personne en particulier et paraissait attendre quelqu'un.

S'emparant de son courage, Alisée l'approcha d'un pas décidé, sans se laisser le temps de tergiverser. Elle ignorait seulement si le protocole l'autorisait à ainsi aborder Sa Majesté de sa propre initiative, surtout en présence d'un pareil public, mais elle ne se déroba pas. Juste pour lui parler de Kristal, tenta-t-elle de se persuader.

Cependant, lorsqu'il remarqua sa présence et que ses yeux océan étincelèrent au-delà de son masque, elle ressentit un drôle de sentiment qui la troubla plus que de raison...

— Oh, nous sommes assortis ! s'exclama-t-il quand elle se retrouva près de lui. Vous êtes en noir et argent, et moi en noir et or !

Effectivement, son loup sombre se parait d'arabesques dorées et sa veste se piquait de bordures de la même couleur. Face à cette remarque digne d'un enfant, la vampire ne sut trop quelle réaction adopter.

— Si vous voulez, commenta-t-elle platement.

Loin de se formaliser de son manque d'enthousiasme, le roi se détacha du mur et désigna le sommet de sa tête avec un petit sourire.

— Comment trouvez-vous ma couronne ? Je l'ai mise spécialement pour vous...

Bien qu'accordant peu de crédit à ses dires, elle considéra toutefois de plus près le mince cercle d'or. Il était d'une simplicité étonnante, sans la moindre pierre précieuse pour renforcer sa valeur. Il formait quelques petites piques par endroits, mais rien de bien ostentatoire. Si n'importe quel autre homme aurait été ridicule avec un tel accessoire, il conférait à Adrian de faux airs angéliques qui lui seyaient à merveille.

— Il ne fallait pas vous donner cette peine pour moi, Votre Majesté, répondit-elle avec une pointe de malice.

— J'avais trop peur que vous ne me retrouviez pas, avoua-t-il du même ton qu'elle.

Avait-il exceptionnellement dépoussiéré cette couronne dans ce but ? Elle se força à ne pas davantage se pencher sur la question.

— Ainsi, vous avez finalement décidé de venir, constata-t-il en se détournant vers la foule.

Alisée l'imita et sans surprise, nota que des curieux les scrutaient fort peu discrètement.

— Il aurait été dommage que vous sortiez votre couronne pour rien, fit-elle avant de prendre une gorgée de son verre.

Il éclata de rire, ce qui leur attira de nouveaux regards, mais le roi n'y prêta pas une once d'attention.

— Cependant, je suis un peu déçue, reprit-elle. Cette soirée n'est-elle pas censée être un bal ?

Elle se demandait même si ce motif n'avait pas été pris comme prétexte simplement afin que tout le monde sorte ses plus beaux habits et s'affuble de ces masques ridicules. Certes, aucune envie de danser ne l'animait, mais elle trouvait plutôt étrange que les invités ne se pressent pas dans des valses qui mettraient encore plus en valeur leurs riches tenues.

— C'est parce qu'il n'a toujours pas été ouvert, l'informa-t-il calmement.

La réserviste regretta aussitôt sa question et se passionna pour sa coupe de sang. Évidemment, ce devait être le roi qui lançait pleinement les festivités en débutant la toute première danse. Et s'il voulait commencer avec toi ? N'aurait-elle franchement pas pu tenir sa langue ou lui parler directement de la lettre de Kristal ?

Elle n'osa plus prononcer un mot, guettant le moment où il lui poserait la question fatidique. Néanmoins, il se contenta de lui faire des petits commentaires discrets sur chaque invité, sans paraître sentir son trouble.

— Vous voyez, l'espèce de drôle qui incendie du regard toutes les demoiselles qui croisent son chemin ? fit-il en lui désignant le même Khylon qui avait abordé Danila quelques minutes plus tôt. Eh bien, figurez-vous que son joli minois cache un infâme goujat ! Et ce n'est pas le louveteau qui se moque du chiot, je vous le promets !

Il s'élança dans un monologue à propos du coquin en question, sous l'écoute sceptique d'Alisée. Comment pouvait-il décemment vouer une telle passion pour les commérages ? Il ne s'interrompit que lorsque la musique de fond s'arrêta, imitant le reste des bavards dont les conversations se réduisirent peu à peu à des murmures.

Un semblant de silence plana soudain, alors que des bruits de pas claquaient depuis l'entrée de la salle. Comme elle se trouvait tout au fond, l'immortelle ne vit pas tout de suite à qui ils appartenaient.

La foule se recula lentement contre les murs, laissant un cercle de parquet libre au centre de la pièce. Aidée par sa relative grande taille, Alisée aperçut bientôt, au-delà de quelques chignons chargés de perles et de rubans, un voile blanc se mouvoir avec légèreté.

— Ayez des enfants, vous verrez, maugréa Adrian pour lui-même en sortant sa flasque métallique.

Il en prit une goulée, et la buveuse de sang espéra que sa petite bouteille contenait quelque chose de plus fort que de l'essence vitale de réserviste...

Parce que sa fille semblait s'être donné comme objectif de lui faire perdre la tête.

Pour une fois, elle ressemblait à une véritable princesse. Sa longue chevelure de jais, d'habitude laissée libre de tout ornement, se décorait d'un diadème étonnant. On aurait dit que des lames de poignards avaient été détachées de leur manche afin de remplacer les diamants et autres pierreries ordinaires. Leurs pointes argentées luisaient dangereusement, transformant l'accessoire en une arme redoutable. Toutefois, ce ne fut pas ce détail, ni le masque blanc en dentelle qui firent s'élever une vague de chuchotis scandalisés parmi les convives.

La moyenne d'âge de ces derniers devait au moins atteindre les trois ou quatre siècles d'existence, pourtant Alisée doutait que l'un d'eux ait déjà vu une robe semblable à celle d'Isabella.

Le couturier n'a pas dû avoir le temps de la terminer, songea-t-elle en examinant le peu de tissu immaculé qui recouvrait le corps de Son Altesse. Aucune autre explication raisonnable n'était possible. Car si les jupes d'absolument toutes les invitées nettoyaient le sol à leur passage, celle de la princesse frôlait à peine ses genoux.

Malgré les quelques personnes présentes devant elle, la réserviste pouvait distinguer nettement les jambes nues de la fille du roi, aussi maigres que des pieds de flûtes à champagne. Un voile transparent fixé au niveau de la taille se rajoutait par-dessus la jupe trop courte et retombait jusqu'à ses chevilles, cependant il possédait autant d'utilité qu'une ombrelle en pleine nuit.

Bien consciente de l'émoi qu'elle suscitait, la nouvelle venue ne fit pas le moindre effort pour dissimuler son petit sourire espiègle. Elle paraissait même vouloir éclater de rire. À l'inverse, le garde du corps qui la suivait conservait un visage on ne pouvait plus fermé. La sobriété de son loup et de son uniforme noirs tranchait avec l'extravagance de celle dont il était responsable. Alisée ne pouvait distinguer nettement ses traits, mais elle constata qu'il ne s'agissait pas de Duncan, le grand brun auquel elle avait eu affaire plusieurs fois.

Lorsque les musiciens démarrèrent un nouvel air, Son Altesse attrapa la main du soldat et débuta une danse pour le moins... déconcertante.

Heureusement que les coeurs du public ne battaient plus depuis longtemps, autrement certains se seraient probablement arrêtés. Aussi à l'aise ici que sur un terrain de combat, Isabella faisait sensuellement onduler ses hanches au rythme de la lente musique. Apparemment danseur aguerri, son garde suivait ses mouvements, les mains posées sur sa taille. La princesse se penchait de temps à autre en arrière, avant de tourner sur elle-même et se laisser aller contre le torse de son cavalier. Sous le voile transparent de sa robe, ses jambes se mouvaient avec la grâce inquiétante d'un serpent.

Si l'on se trouvait loin des gentillettes valses coutumières, cette petite démonstration n'égalait toutefois pas les danses lascives traditionnelles de la Terre du Rubis, dont Alisée avait déjà été témoin. Malgré tout, ce spectacle suffisait à laisser les trois quarts des invités bouche bée, à la fois choqués et envoûtés.

Un peu gênée, la réserviste risqua un coup d'oeil vers Adrian, qui ne pipait mot. À sa grande stupeur, il affichait un petit sourire, comme si lui aussi réprimait un fou rire. Son regard demeurait rivé vers la partie de la foule située à leur droite. Elle n'y décela aucun visage connu.

Il marmonna des paroles incompréhensibles à propos d'un certain Daniel, et Alisée l'identifia comme étant le garde dansant avec Isabella. De toute évidence, quelque chose dans cette déroutante mise en scène — car il ne pouvait s'agir de rien d'autre — lui échappait, mais elle ne se tourmenta pas avec cela. Elle se sentait uniquement rassurée que la princesse ait effectué l'ouverture du bal, et non son père. D'ailleurs, qui te dit qu'il t'aurait demandé de l'accompagner ?

Elle tenta d'éloigner cette interrogation et les autres pensées troublantes qu'elle entraînait en se concentrant sur Son Altesse, mais les musiciens arrivèrent au terme de leur morceau. Isabella acheva sa danse les lèvres à maximum trois centimètres de celle de son cavalier, instillant une tension silencieuse à travers toute la salle.

Ils finirent cependant par se détacher l'un de l'autre, sans que la princesse ne se départisse de son petit air malicieux. Quelques secondes plus tard, de la musique s'éleva à nouveau, beaucoup plus appropriée pour une valse ordinaire. Il fallut un instant aux invités afin qu'ils se remettent de leurs émotions, puis peu à peu, les premières invitations se firent entendre et la piste se retrouva envahie de danseurs.

La réserviste s'adonna à leur contemplation, jusqu'à ce que le roi se racle la gorge et se tourne vers elle. Tout réflexe de respirer la déserta subitement.

— Mademoiselle Alisée...

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