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Chapitre 25 - Secrets menaçants

— Nessa, vous n'allez tout de même pas passer votre journée de repos à farfouiller dans de vieux livres !

Perchée au sommet d'un escabeau, Alisée observait la domestique inspecter les étagères situées au ras du sol, quelques mètres plus bas. Pour une fois que la Neutre ne travaillait pas, voilà qu'elle s'était mise en tête de l'aider à retrouver le fameux livre du roi ! Ne voulait-elle pas plutôt profiter de la douce chaleur nocturne qui devait régner au-dehors par ces journées de début d'été ?

— Je vous assure que je suis aussi bien ici qu'à l'extérieur. J'ai horreur des fortes températures, l'air devient irrespirable, même la nuit ! Drew est parti faire des courses à la capitale, je suis sûre qu'il va fondre dans le carrosse avant d'être arrivé !

La réserviste gloussa, mais ne répondit rien. Elle qui autrefois, adorait sentir les rayons de l'astre du jour incendier sa peau, ne pouvait que difficilement partager son avis. Cependant, elle reconnaissait que les voyages par ce temps-là étaient insupportables... surtout dans des cages. Arrête de te torturer avec ça, s'énerva-t-elle en se reconcentrant sur les ouvrages qui s'alignaient devant elle.

Cela faisait quelques jours qu'elle avait débuté ses recherches de Cordes cassées, souhaitant d'abord se concentrer sur la bibliothèque. Après tout, la pièce renfermait tellement de livres que le roi pouvait très bien ne pas l'avoir vu ou lui être passé devant sans le remarquer. Le monarque s'était efforcé de lui décrire l'apparence de l'ouvrage, qui se composait d'un dos bleu nuit et d'une couverture de la même couleur, agrémentée de motifs dorés. Si jusque-là, elle et Danila n'avaient rien trouvé, elle ne perdait pas espoir. Une telle occupation lui permettait en plus de découvrir plein de nouveaux livres.

— Mademoiselle Song ne se joint pas à vous, aujourd'hui ? l'interrogea Nessa depuis le sol.

Par mesure de précaution, la vampire préférait s'aventurer en hauteur plutôt que de laisser la Neutre le faire. Autant profiter de son immortalité afin d'éviter tout risque.

— Elle et Jae-Sun ont décidé d'aller demander à certains courtisans s'ils n'ont pas emprunté ce livre sans jamais le rendre. Je doute qu'ils obtiennent une quelconque réponse si c'est le cas, mais il faut toujours essayer...

Avec du recul, Alisée reconnaissait que ces recherches causaient bien de remue-ménage pour un pauvre livre, sauf que cela en valait la peine. Quelques semaines auparavant, elle pensait qu'Amy Melton n'avait écrit que cinq chefs d'oeuvres, or après en avoir découvert des dizaines d'autres, elle était peut-être sur le point de dénicher une édition exclusive.

Demandant à Nessa de bouger son escabeau à roulettes de temps à autre, elle examinait chaque titre et lorsqu'il ne figurait pas sur le dos, elle tirait de l'étagère tous les livres bleu nuit susceptibles de correspondre. Hélas, aucun ne portait le nom de Cordes cassées.

Bonsoir, mademoiselle Alisée ! s'exclama une voix masculine que la vampire avait presque oubliée. J'étais sûr de vous trouver ici !

Après avoir discrètement poussé un soupir, elle baissa les yeux vers l'étroite allée en dessous d'elle, où Branwell avançait de sa démarche assurée. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? s'étonna-t-elle, le pensant plus du genre à traîner dans les salles de jeux qu'à la bibliothèque.

— Bonsoir, monsieur McLawrence, répondit-elle avec le minimum de politesse dont elle se sentait capable.

Préférant rester sur ses gardes — plus par crainte de ses regards mal placés que de peur qu'il la fasse tomber de son perchoir — elle descendit prestement et rejoignit Nessa sur la terre ferme. La domestique paraissait aussi peu à l'aise qu'elle en présence du chef de clan et recula légèrement quand il se retrouva à quelques mètres d'elles.

— Vous... cherchez quelque chose ? s'enquit la réserviste avec scepticisme, comme il se contentait de rester adossé à une étagère.

— Oh pas vraiment, badina-t-il en regardant brièvement ce qui l'entourait. Je me disais juste que cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vu et souhaitais prendre de vos nouvelles.

Au moins ne mentait-il pas sur un point : leurs chemins s'étaient croisés pour la dernière fois lors du conseil auquel Alisée avait assisté. Bien que plus d'un mois se soit écoulé, la même suffisance transparaissait dans les manières du chef de clan, de son petit sourire encore plus insupportable que celui du roi, à sa façon de fixer la vampire tel un charognard face à une carcasse.

— Eh bien... Vous pouvez constater que je me porte à merveille, déclara-t-elle d'un ton détaché, ne sachant trop quoi dire.

Il hocha lentement la tête, puis porta son attention derrière elle, où Nessa faisait mine d'examiner des livres.

— Il ne me semble pas vous connaître, l'interpella-t-il, une drôle d'étincelle brûlant soudain au fond de son regard sombre.

N'étant pas en service, la domestique avait revêtu sa jolie robe rose en mousseline qu'elle portait pour les Jeux de Mendoza. Celle-ci lui allait à merveille, mettant en valeur son teint rosé et sa délicate cascade de boucles blondes.

Faire face à Branwell parut lui réclamer un effort colossal et elle ne parvint même pas à le regarder une seconde dans les yeux.

— Je... Je travaille en tant que femme de chambre au palais, monsieur, bégaya-t-elle en contemplant le parquet.

Les petites créatures effarouchées ne devant être que moyennement son genre, le chef de clan se détourna d'elle aussitôt. Intriguée par le comportement de Nessa, Alisée chercha à lui demander silencieusement si tout allait bien, or elle se repassionnait déjà pour son étagère. Avait-elle cette réaction seulement à cause de la présence dérangeante de Branwell ? La vampire voulait bien croire qu'il pouvait se révéler assez impressionnant, surtout pour une petite Neutre, mais à ce point-là...

— À vrai dire, reprit-il, toute son attention désormais concentrée sur la belle immortelle, je voulais savoir si vous vous étiez remise de votre attaque dans la forêt. Mille rumeurs ont circulé à ce sujet, dont celle que vous aviez assommé l'un des loups-garous avec une branche. Sachant à quel point ces sales bêtes sont coriaces, je ne peux que vous témoigner mon admiration !

Non, mais quel hypocrite ! se désola-t-elle intérieurement. Entre la fausse lettre éplorée de Kristal à laquelle elle avait finalement répondu, et les prétendues inquiétudes et louanges du chef de clan, elle ignorait où se situait le plus navrant.

— Je m'en suis parfaitement rétablie et pour rectifier le récit que vous avez entendu, j'ai uniquement envoyé une pierre dans le museau d'un loup. De plus, bien qu'elles doivent parfois affronter leurs instincts primaires, il ne faut pas oublier que des personnes se cachent derrière ces "sales bêtes", ajouta-t-elle.

— Tout à fait, approuva-t-il faussement, désireux d'aller dans son sens. Cependant, nous autres vampires sommes aussi hantés par notre nature, pourtant nous n'attaquons pas tous les Neutres qui croisent notre chemin...

Alisée jeta un bref coup d'oeil à Nessa, afin de voir si quelque chose de ce genre avait pu se produire avec le frère de Beatricia, mais elle ne trahit pas la moindre émotion.

— Vous avez raison, répondit-elle ensuite, sans penser une seconde ce qu'elle disait.

Répliquer que tuer un Neutre innocent et un buveur de sang théoriquement déjà mort engageaient des morales différentes la tenta, néanmoins elle ne souhaitait guère s'engager dans un débat avec lui.

Elle estima la conversation close et incapable de gagner en intérêt, puis se retourna vers ses livres. Tout autre homme sensé aurait saisi ne pas pouvoir espérer davantage.

Toutefois, qui avait attesté de la sagesse de Branwell ?

— Je reconnais que cette pièce est fort plaisante, poursuivit-il les bras croisés sur son torse, adossé à une étagère. Quelle prouesse technique que ce dôme de verre ! Dommage que le roi n'ait pas préféré en ériger un dans le hall, un salon de jeux ou...

Comprenant que ce n'était probablement pas en tenant de tels propos qu'il allait s'attirer les faveurs de la réserviste, il s'empressa d'enchaîner :

— Mais j'avoue qu'il est très bien ici. Lire sous les étoiles, que demander de mieux ?

Sa conviction rivalisait presque avec celle d'un vampire résolu à boire du sang d'écureuil...

Alisée se rappela soudain une petite anecdote que lui avait racontée Adrian : monsieur McLawrence était un jour tombé de l'un des escabeaux de la bibliothèque. Et sur le derrière, pour couronner le tout. Elle dut faire un pénible effort afin de réprimer son sourire.

— Je ne vous le fais pas dire, déclara-t-elle platement.

Ne voyant définitivement plus quel prétexte il pouvait invoquer pour relancer la discussion, elle s'attendit à ce qu'il parte, or il revint à la charge :

— Viendrez-vous au bal masqué qui se tiendra dans quelques semaines ?

Elle manqua d'en faire tomber un livre par terre. Qu'est-ce que c'est que ça, encore ? Nessa se tourna une demi-seconde dans sa direction, puis se reperdit dans la fouille de l'étagère.

— Un bal masqué ? répéta-t-elle à l'intention du chef de clan. Je ne pense pas y participer, je vous avoue être un peu lasse de toutes ces mondanités...

Avoir assisté à l'anniversaire de Beatricia et aux Jeux de Mendoza lui suffisait amplement. Aucune de ces deux festivités ne l'avait convaincue de participer à une nouvelle.

— Oh, mais vous ne pouvez pas rater le bal d'été ! s'alarma-t-il. Honnêtement, c'est l'événement que je préfère dans l'année.

Raison supplémentaire pour ne pas y mettre les pieds.

— Je... tâcherai d'y réfléchir, concéda-t-elle alors que sa décision était déjà prise.

Sa visite avait-elle été uniquement animée par le désir de lui poser cette question ? Il fallait le croire, car après avoir encore débité de futiles banalités, il s'éloigna, l'air satisfait. Quand le ridicule de ce château et de ses habitants atteindra-t-il son apogée ?

— Que... Quelle est cette histoire de bal masqué ? s'enquit Alisée après quelques minutes, comme Nessa gardait le silence.

Bien que l'envie la démangeait, elle craignait d'être trop brusque en l'interrogeant directement au sujet de Branwell.

— Il s'en tient un tous les ans au milieu de l'été, l'informa-t-elle calmement. Comme l'a souligné monsieur McLawrence, c'est l'une des festivités les plus appréciées par les courtisans. Tout le monde y sort ses plus belles tenues, ainsi que ses loups les plus mystérieux.

La réserviste mit un instant à comprendre qu'elle parlait des élégants masques qui recouvraient le haut du visage, et non pas des animaux...

— Je n'ai pas très envie de m'affubler d'une chose pareille, grimaça-t-elle.

En temps normal, la domestique se serait fait une joie de lui débusquer la plus élégante des robes et aurait essayé de la convaincre de se rendre au bal en compagnie de Danila. Or elle ne s'étendit pas davantage sur le sujet, prenant visiblement ses recherches de Cordes cassées très au sérieux. Son obstination à éviter le regard de la vampire convainquit celle-ci qu'elle lui cachait bel et bien quelque chose.

Tant pis pour la brusquerie.

— Nessa, l'approche de Branwell a paru vous... troubler, hésita-t-elle doucement. J'espère qu'il ne s'est rien produit de fâcheux ou...

— Non, non, ne vous inquiétez pas, l'interrompit aussitôt la femme de chambre en lui faisant enfin face. Je suis désolée que vous vous soyez imaginé des choses, je vous assure que ce n'est pas du tout ce que vous croyez. Monsieur McLawrence ne m'a causé aucun tort, je vous le jure.

Même si elle avait parlé à toute vitesse, ses yeux marron exprimaient une profonde sincérité. Cela ne dissuada cependant pas Alisée de lâcher l'affaire.

— Je sais qu'il n'est pas doté des meilleures manières et...

— J'ai juste... J'ai juste surpris une conversation qui m'a... troublée, comme vous le dites.

Surprise, l'immortelle la fixa sans comprendre, brûlant d'en savoir plus.

— S'agissait-il d'une conversation entre lui et Beatricia ?

Nessa poussa un long soupir, puis s'éloigna afin de vérifier si personne ne se cachait dans les allées environnantes.

— Vous me jurez de ne rien répéter à personne ? chuchota-t-elle lorsqu'elle revint vers la réserviste. Ni à mademoiselle Song, ni encore moins à Sa Majesté ? Je pourrais perdre mon travail ou que sais-je de pire...

L'intéressée hocha vigoureusement la tête, de plus en plus intriguée.

— Toutes les nuits, j'apporte à Sa Majesté son chariot rempli de flasques de sang, commença-t-elle d'une voix à peine audible, même pour une audition surnaturelle. Je le dépose devant la porte de l'un de ses bureaux et je pars sans avoir à lui parler ou ne serait-ce que le croiser.

Elle marqua une pause, s'agitant de nouveau pour s'assurer qu'aucune oreille curieuse ne les épiait.

— L'autre nuit, la porte était légèrement entrouverte et des voix me sont parvenues. Celles de Sa Majesté et de monsieur McLawrence.

Alisée en resta interdite.

— C'est souvent que des chefs de clan viennent le solliciter pour affaires, précisa la domestique face à sa mine perplexe. Je m'apprêtais donc à repartir tranquillement, mais... Il m'a semblé qu'ils étaient en train de se disputer. Enfin... Monsieur McLawrence paraissait en colère après le roi et...

Elle hésita une énième fois, ce qui obligea la vampire à réitérer ses encouragements.

— Je vous jure que je ne voulais pas les espionner ou quoi que ce soit. J'allais justement repartir dans le couloir sans plus y penser quand... Sachez simplement que Sa Majesté menace son chef de clan avec quelque chose, reprit-elle après s'être passé une main sur le visage.

Désarçonnée par ce dernier aveu, Alisée la dévisagea.

— Je crois que c'est grâce à cela que le monarque laisse monsieur McLawrence à son poste, ajouta Nessa, plus bas que jamais. Il peut faire pression sur lui et l'obliger à obéir à chacun de ses ordres.

La réserviste fronça les sourcils, peu certaine de tout comprendre. Un homme aussi fourbe que Branwell pouvait-il vraiment se laisser manipuler ? Le roi peut manipuler n'importe qui, lui souffla sa conscience.

— Et... Savez-vous de quoi le menace-t-il ?

Le teint soudain blême de la Neutre lui conféra sa réponse.

— Je suis désolée, mais je vous en ai déjà trop dit, mademoiselle. Je ne veux pas davantage vous mêler à ces histoires, ni risquer de divulguer de telles choses. Vous avez toute ma confiance, cependant certains secrets ont une bonne raison de rester gardés.

S'amuser avec les mystères n'était pas dans les habitudes de la femme de chambre, alors Alisée devina qu'elle n'en usait pas pour rien.

— Mais... Les menaces de Sa Majesté impliquent-elles quelque chose de grave ? eut-elle irrésistiblement besoin de savoir.

Elle n'avait pas la moindre idée précise quant à ce que pouvait être ce moyen de pression. Une ressource dont Branwell avait désespérément besoin que seul Adrian pouvait lui fournir ? Un secret ou des agissements que le chef de clan préférait ne pas voir s'ébruiter ?

— Je peux uniquement vous dire que cela ne met en danger la vie de personne. Enfin, je crois...

Voyant que cette conversation mettait Nessa mal à l'aise, la belle vampire ne posa plus aucune question. En la faisant parler, elle compromettait sûrement la loyauté de la domestique envers son maître. Sans compter qu'à vouloir trop en apprendre, elle s'aventurait dans de potentielles sombres affaires qui ne la concernaient pas.

Elle recommença donc les recherches de Cordes cassées en silence et ne chercha plus à aborder le sujet.

Toutefois, elle se promit de conserver cette énigme dans un coin de son esprit.

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