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Chapitre 1 - Où mènent les promesses

Alisée trouvait qu'en un siècle, le confort des carrosses s'était fort peu amélioré. Elle se souvenait encore de son premier long voyage, près de quatre-vingt-dix ans auparavant. À l'époque, elle n'était qu'une petite fille curieuse rêvant de découvrir le monde. Pourtant, le trajet lui avait paru atroce. Lorsque l'attelage était enfin arrivé à destination, elle avait bondi à terre en s'écriant :

— Plus jamais je ne monterai dans une de ces carrioles ! Existe-t-il pire torture que de passer des heures enfermée ainsi ? On ne peut même pas lire sans attraper la nausée !

C'était sans compter les cris de ses cinq frères et soeurs qui n'avaient cessé de brailler et de s'extasier à propos de tout et n'importe quoi. Tous étaient bien trop excités à l'idée de s'installer dans un nouveau village, qui leur réservait sans doute mille surprises. Damien espérait pouvoir y jouer de son violon devant des centaines de loups-garous, tandis que les jumelles, Malaïka et Nehanda, souhaitaient trouver un nouveau professeur de danse. Quant aux deux petits derniers, voir leurs aînés si enthousiastes suffisait à leur faire pousser des exclamations impatientes.

Hélas, aucun d'eux ne savait quelle destinée les attendait.

De longues années s'étaient écoulées depuis cette arrivée pleine de promesses. À présent, Alisée aurait donné n'importe quoi pour revivre ce bruyant voyage. Entre-temps, elle avait découvert qu'il existait bien pire que des carrosses sombres et étroits.

Cependant, elle devait reconnaître que les longs trajets ne faisaient toujours pas partie de ce qu'elle préférait. Sentir son dos taper contre le siège au moindre à-coup, être enfermée dans un espace réduit, devoir attendre que le temps passe sans pouvoir trouver une quelconque occupation... Tout cela lui était difficilement supportable, d'autant plus depuis qu'elle était devenue une vampire.

À cause de son audition surnaturelle, elle entendait les sabots des chevaux marteler le sol dans un abominable fracas. Si elle parvenait parfois à oublier ce désagréable bruit de fond, il rendait impossible toute tentative de lecture. Pour preuve, même si le livre qu'elle lisait était l'un de ses préférés, cela devait au moins faire une heure que ses magnifiques yeux marron parcouraient la même phrase.

Elle referma doucement l'ouvrage, puis regarda à travers l'une des minuscules fenêtres du carrosse. Au-dehors, tout était plongé dans l'obscurité. Elle devinait de temps à autre la forme de quelques arbres, mais là était bien tout ce qu'elle pouvait voir. Malheureusement, il lui était impossible de voyager autrement que de nuit. Comme tous les autres vampires, si elle s'exposait à la lumière du jour, les rayons du soleil auraient tôt fait de brûler sa peau métisse. Cet aspect-là des buveurs de sang était sans doute celui qu'elle supportait le moins... Si seulement il n'y avait que ça, pensa-t-elle tristement.

Ne souhaitant pas se perdre dans des lamentations inutiles, elle porta son attention sur la petite fille qui lui faisait face. La lanterne accrochée dans le carrosse éclairait le regard vert de Kristal, perdu au-delà de la fenêtre. Depuis qu'elles avaient quitté la Terre des Loups, elle affichait un calme surprenant. Avec ses longs cheveux roux éclatants, sa posture altière et son beau visage de poupée, il était facile de se méprendre sur sa nature. N'importe qui l'aurait prise pour une innocente jeune fille de douze ans, amenée à devenir une femme à la beauté remarquable, fiancée idéale pour tout homme recherchant une douce épouse.

Mais dans un monde où régnaient des vampires à l'apparence éternelle, mieux valait ne pas jeter son dévolu sur la première venue... Malgré son aspect enfantin, Kristal était en réalité une immortelle de soixante ans, enfermée dans un corps de gamine jusqu'à la fin de ses jours.

Dans son malheur, Alisée avait au moins eu la chance d'être transformée à l'âge de vingt-cinq ans.

Kristal avait pour habitude de se plaindre constamment, ainsi que de réclamer tout ce qu'elle n'avait pas. Offriez-lui une boîte à bijoux, et elle vous réclamait un nécessaire de jardinage. Apportiez-lui des fleurs, elle quémandait un nouveau collier. Alisée était bien placée pour la connaître, puisque cela faisait plus de quarante-huit ans qu'elle la supportait.

Alors qu'elles étaient sur le point d'arriver à Mendoza, capitale de la Terre des Vampires, il n'aurait pas été étonnant que Kristal s'agite dans tous les sens, réclamant à grands cris que le carrosse fasse demi-tour. Or toutes les passagères savaient que cette arrivée était inévitable, y compris Dame Miranda.

Alisée jeta un bref coup d'oeil à la femme aux cheveux roux foncé qui se trouvait à sa droite, perdue dans ses pensées. Les caprices de Kristal passaient pour de doux miaulements de chaton face à la cruauté de cette femme. Elle-même vampire, c'était elle qui avait transformé Kristal et Alisée en immortelles, après s'être abreuvée de leur sang pendant des années. Elle les avait toutes deux achetées alors qu'elles n'étaient que des Neutres, c'est-à-dire ni des vampires, ni des loups-garous. Dès qu'un buveur de sang possédait un Neutre, il pouvait en faire absolument tout ce qu'il désirait.

Et cela, Dame Miranda l'avait bien compris.

Elle n'avait que trop abusé de son pouvoir, mais désormais, elle allait en payer les conséquences. Même si elle était une vampire, elle avait passé le plus clair de sa vie sur la Terre des Loups. Cela était parfaitement possible, moyennant une demande d'asile auprès du Grand Alpha, dirigeant de tous les loups-garous. Sauf que Dame Miranda n'était dorénavant plus la bienvenue chez les lycanthropes. Le territoire de son espèce demeurait le seul où elle pouvait encore se rendre.

— Mendoza est en vue, nous ne sommes plus très loin ! s'écria l'un des cochers en ouvrant le petit battant qui lui permettait de communiquer avec l'intérieur de l'habitacle.

Son intervention fit sursauter Dame Miranda. Un léger tremblement parcourait ses mains gantées de noir. Kristal regarda plus attentivement par la fenêtre, bientôt imitée par Alisée. Pendant quelques instants, elles continuèrent à ne voir que l'obscurité.

Puis soudain, les lumières de la capitale emplirent leurs yeux, telles des lucioles scintillant dans la nuit.

Le carrosse devait évoluer sur le flanc d'une colline, car la ville leur apparut en contrebas. Le clair de lune éclairait de charmantes petites habitations aux toits pointus, ressemblant quelque peu à celles que l'on trouvait sur la Terre des Loups. Néanmoins, à mesure que le véhicule se rapprochait de la cité, Alisée remarquait que les bâtiments étaient bien plus lugubres que ce qu'elle avait cru...

Les lanternes accrochées à chaque porte éclairaient des façades sombres et sales, qui auraient mérité un bon nettoyage. Des morceaux d'ardoises recouvraient les toitures, sans aucune harmonie dans leur assemblage. Tout semblait manquer de goût, comme si les édifices avaient été bâtis en toute hâte, dans le seul but d'abriter des gens.

Certaines rues n'étaient même pas pavées, laissées à la merci d'une espèce de terre à l'aspect répugnant. Alisée avait beau ne pas s'attendre à grand-chose, elle ne put s'empêcher d'être déçue. Certaines histoires qu'elle lisait se passaient à Mendoza, et elle s'était imaginé la ville moins laide qu'elle ne l'était. En même temps, parmi ses livres favoris, quelques-uns dataient de plusieurs siècles... Les lieux devaient sûrement avoir changé au fil des années.

— Même une truie ne voudrait pas élever ses porcelets ici, se mortifia Kristal en grimaçant.

Elle qui appréciait les belles choses, voilà qu'elle était servie.

— Allons, tu sais bien qu'il ne faut jamais rien juger trop vite, la taquina Alisée avec une douce insolence. L'amour de ta vie que tu convoites tant pourrait se cacher au détour d'une de ces ruelles...

Un regard furibond fut tout ce qu'elle récolta.

Plus elles avançaient dans la ville, plus elles découvraient sa pauvreté. Des gens vêtus de guenilles déambulaient dans les rues, s'écartant à peine quand le carrosse passait près d'eux. Aucun ne se regardait dans les yeux, car ici, une seule chose importait : les poignets. Afin de différencier les trois espèces, chaque individu était tenu de porter un bracelet d'identification. Grâce à un mécanisme qu'Alisée avait étudié dans un de ses livres, il détectait les battements de coeur de son porteur, en fonction desquels il se teintait d'une certaine couleur. Ainsi, les vampires, dont le coeur ne battait plus, portaient des bracelets noirs, les loups-garous des rouges, et les Neutres des blancs.

S'il était obligatoire d'en porter un sur la Terre des Loups, Alisée croyait savoir que ce n'était pas le cas sur celle des vampires. Aucun Neutre n'aurait de toute façon été assez fou pour se balader en pleine nuit dans des rues infestées de buveurs de sang, mais ces derniers semblaient tout de même à l'affut. Tous n'avaient sans doute pas les moyens de s'acheter un Neutre pour leur usage personnel...

Après quelques minutes à arpenter les rues, le carrosse sortit finalement de la ville, à l'étonnement général des trois passagères. Cela poussa l'infâme Dame Miranda à sortir de son silence, ouvrant brusquement le petit battant pour hurler au cocher :

— Puis-je savoir ce que vous faites ? Nous sommes arrivées, dépêchez-vous de nous trouver une auberge ! Je suis sûre qu'il ne reste que peu d'heures avant le lever du jour !

— J'ai pour ordre de vous amener directement au château de Sa Majesté.

L'homme, en bon loup-garou fidèle à son alpha, semblait bien prêt à accomplir sa mission. Lui et son collègue devaient sans doute être habitués à ce genre de transport, puisque lors des haltes, ils n'avaient eu aucun mal à maîtriser Dame Miranda chaque fois qu'elle avait tenté de s'enfuir. La vieille vampire claqua le battant avec rage, maugréant mille insultes envers la terre entière.

Alisée ressentait une immense satisfaction à la voir fulminer de la sorte. Elle repensait à tout le mal qu'elle lui avait infligé, à elle et ses autres Neutres. Tout ce sang versé, tous ces coups assénés, toutes ces insultes proférées...

Contrairement aux deux plus jeunes vampires, ce n'était pas la première fois que Dame Miranda mettait les pieds sur la terre de son espèce. Alisée savait simplement que la vieille femme y avait vécu dans sa très lointaine jeunesse, mais ne connaissait aucun détail, hormis celui qu'elle y avait rencontré le roi des vampires. Il n'avait pas dû lui faire la meilleure des impressions, puisqu'il s'agissait de l'homme qu'elle craignait le plus au monde.

Et justement, c'était à lui que ce carrosse les menait.

Les lumières de Mendoza se faisaient de plus en plus lointaines, laissant de nouveau place à l'obscurité. Alisée ignorait à quelle distance se trouvait le château du monarque, mais elle commençait sérieusement à être lasse de ce voyage. Après des jours à sillonner les routes, elle n'avait qu'une hâte : enfin pouvoir se poser tranquillement pour lire un de ses livres.

D'autant plus qu'autre chose l'attendait peut-être à son arrivée... Après quatre-vingt-deux ans à attendre, est-ce seulement possible ?

Tempérant ses espoirs, elle garda son attention fixée sur la fenêtre. Pendant longtemps, elle ne vit que son propre reflet sur la vitre, lui montrant que ses cheveux frisés noirs partaient dans tous les sens. Elle tenta de les discipliner d'un geste distrait, avant de se résigner. Toute sa vie, on n'avait cessé de lui répéter qu'elle était magnifique. Il s'agissait sans doute de la vérité, mais jusque-là, cette beauté ne lui avait apporté que des malheurs.

D'ailleurs, elle s'apprêtait justement à la conduire à sa perte.

Même Kristal, dont l'âme était pourtant tout sauf charitable, lui jetait des petits coups d'oeil discrets alors qu'elles se rapprochaient du château. Alisée s'efforçait de ne pas en tenir compte, continuant de se concentrer sur l'extérieur. Elle refusait d'avoir peur. Elle ne connaissait que trop bien la lâcheté et ne comptait pas s'esquiver une nouvelle fois.

Malgré toute sa bonne volonté, elle ne put s'empêcher de frissonner lorsqu'au détour d'un virage, le château du roi des vampires surgit des ténèbres.

Construit à flanc d'une falaise, il semblait avoir été agrandi au fil des siècles, résultant d'un étrange mélange de plusieurs styles. Certaines tours, surmontées d'une flèche étincelante pointant l'astre argenté au-dessus d'elles, paraissaient interminables. De multiples fenêtres aux bords richement sculptés perçaient les murs de pierre claire, sans compter les élégants motifs qui y étaient gravés.

Le luxe de ce palais contrastait si fort avec la misère de la ville qu'un gouffre avait l'air de les séparer. Pourtant, l'édifice portait sobrement le nom de "château de Mendoza".

Les mains de Dame Miranda tremblaient de plus en plus. Alisée et Kristal se réjouissaient de la voir ainsi, mais elles ne pouvaient pas non plus se voiler la face : si quelqu'un d'aussi dur et horrible qu'elle avait peur de s'y rendre, ce n'était sans doute pas pour rien. Même les chevaux semblèrent ralentir l'allure aux abords du palais, comme si eux aussi percevaient son atmosphère inquiétante.

Finalement, le carrosse passa un immense portail en fer forgé, puis s'engagea sur une très longue allée bordée de hauts réverbères. L'éclat des flammes éclairait des jardins à perte de vue. Alisée crut discerner les ombres de certains promeneurs, flânant bras dessus, bras dessous à travers les bosquets. Sûrement certains membres de la Cour, songea-t-elle en se rappelant tout le petit monde qui gravitait autour du roi.

Les frémissements de Dame Miranda étaient à leur comble lorsque le véhicule s'arrêta au bout de l'allée, devant deux nouvelles grilles de fer. Les barreaux de celles-ci formaient des motifs élégants, si finement forgés qu'une simple lime aurait suffi à les rompre. En attardant son regard dessus, Alisée remarqua qu'ils représentaient des tiges de rosiers.

Les cochers ne lui laissèrent pas le temps d'en admirer les détails, ouvrant brusquement la portière du carrosse.

— Vous, fit l'un d'entre eux en désignant Dame Miranda, descendez en premier.

La plus vieille des vampires sembla sur le point de répliquer, mais se contenta de serrer les poings. Elle s'exécuta sans un mot, bientôt suivie par Kristal. Cette dernière s'agaça que personne ne lui propose sa main pour l'aider à descendre, d'autant plus qu'il n'y avait pas de marchepied. Ces manières dissimulaient en réalité sa terreur à l'idée de ce qui les attendait derrière ces grilles.

Pour sa part, Alisée ne ressentait aucune crainte. À l'inverse, l'impatience commençait à s'embraser dans son coeur mort. Pourtant, personne n'aurait pu la blâmer d'avoir davantage peur que les deux autres.

Après tout, c'était elle qui allait être offerte au roi, l'unique vampire s'abreuvant du sang de sa propre espèce.

Tandis qu'elle posait le pied à terre, se retrouvant face aux portes de ce qui allait certainement devenir son nouvel enfer, une seule question la préoccupait.

Vais-je enfin te retrouver ?

Note de l'auteure :

Et voilà pour ce premier chapitre, je suis vraiment très contente d'enfin vous retrouver avec une nouvelle histoire ! ❤️

N'hésitez pas à me donner vos premières impressions sur le prologue, ce chapitre, la cover, le résumé... Je suis ouverte à toute remarque, donc allez-y ! J'espère que pour ceux ayant déjà lu Cendres de Lune, les explications sur les différentes espèces et les petits détails de l'univers ne seront pas trop répétitives... Et pour les autres, j'espère qu'elles seront assez claires ! Si vous êtes perdus à n'importe quel moment, dites-le moi ! 😅❤️

Un immense merci à vous d'être arrivés jusqu'ici ! Je souhaite de tout coeur ne pas vous décevoir avec cette histoire !

À très vite ! ^^

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