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Chapitre 9

Ma famille entre en file indienne dans ma chambre. Nic a un écouteur dans la main, l'autre dans l'oreille, et ma mère le dispute. Mon père a le regard rivé au sol, il ne dit rien. Ils s'installent, je me redresse en position assise pour leur faire de la place.

« Hello, Sam. Ça va ? »

Je hoche la tête. Je suis fatiguée, je n'ai pas réussi à m'endormir cette nuit, j'avais trop de pensées dans la tête. Ma bouche s'étire dans un bâillement.

« Papa m'a raconté... tout ce qui se passe. »

Elle fait un geste de la main dans ma direction. Je fronce les sourcils.

« On a commencé à réfléchir, mais on n'a pas vraiment réussi à prendre de décision. C'est vraiment quelque chose de difficile pour nous... »

« Ce qui est difficile pour vous, c'est de prendre des responsabilités par rapport à ma maladie, c'est ça ? Tu sais, tu n'es pas obligée de me baratiner en faisant semblant que tout va pour le mieux. »

Je ne me connaissais pas aussi cynique.

« Tout ce que je vous demande, c'est d'écouter ce que mon corps me hurle depuis des semaines. Je veux cesser ce traitement, et tant pis si j'y passe. Je préfère mourir plutôt que continuer à vivre comme ça. »

Leurs trois regards sont posés sur moi, même celui de Nic. Je ne sais même pas pourquoi je suis aussi agressive. Mes parents échangent un long regard.

« Écoute, Sam, peut-être que ton jugement est affecté par la maladie, tu n'es pas en état de réfléchir à ça toute seule. »

J'ouvre de grands yeux : « Mais si, justement, je suis bien mieux placée que vous pour savoir ce que je ressens ! Vous n'allez quand même pas prétendre savoir ce qui est bon pour moi alors que vous ne savez même pas ce que je vis !? »

Ma mère baisse les yeux, ses mains tremblent. Je lui fais peur ? Je courbe le dos et laisse retomber mon menton sur ma poitrine. Ils sont têtus, mes parents. Jamais ils ne m'écouteront. Je veux mourir, mais ils m'aiment trop pour se rendre compte que je serai plus paisible morte que vivante. Et encore, après qu'on ait arrêté la chimio, il y a la greffe de moelle... Pourquoi tout est si compliqué ? Et pourquoi suis-je aussi épuisée, aussi bien mentalement que physiquement ?

« On va y réfléchir, avec ton père. »

Elle a les lèvres pincées, et je vois dans ses yeux qu'elle veut s'en aller. Elle veut m'abandonner à ma solitude encore une fois. Je lui fais peur. Je fais peur à ma propre mère ! Quelle genre de monstre fait peur à sa propre mère ?

Je jette un œil à mon reflet dans la fenêtre. Je n'ai pas changé depuis hier, depuis avant-hier non plus. Et pourtant, elle semble terrifiée.

« On va essayer de faire au mieux, Sam, mais je t'en prie, ne rends pas les choses plus difficiles... »

« Elles ne sont pas difficiles pour vous, les choses ! »

Je lui ai presque craché ces mots à la figure. Je ne peux pas m'empêcher de répliquer, elle m'énerve, elle ne veut pas comprendre.

« Tout ce qu'on vous demande de faire, c'est de prendre la meilleure décision possible pour votre fille ! Et votre fille vous dit qu'elle souffre, et qu'elle veut arrêter de vivre dans cet enfer, même si le prix est la mort. Elle vous dit qu'elle sera mieux six pieds sous terre qu'ici, à vivre dans un film d'horreur ! Vous avez vu ce qu'ils me font, bon sang ? Ils m'ont rendue chauve, ils m'ont rendue pâle comme la mort, ils ont rendu chaque cellule de mon corps et de mon cœur plus douloureuse que les autres. Vous pensez que je veux continuer de vivre comme ça ? »

Ils ne disent rien. Ils me regardent avec des yeux agrandis par la peur, ou la surprise, je ne sais pas. Je passe une main sur mon crâne chauve. Mes doigts auraient dû rencontrer des cheveux, à cet endroit. Mais il n'y a plus rien. Il n'y a plus rien en moi non plus, à part de la douleur.

« La chimio altère ton jugement ! » assène mon père en se levant. « Je suis désolé, Sam, mais on ne peut pas suivre une de tes décisions alors que tu es dans cet état. »

« C'est eux qui m'ont rendue comme ça ! Et tout ce que je vous demande, c'est de... »

Ma voix se brise. Je ramène mes genoux contre moi dans un sanglot, et je les serre fort dans mes bras. Mes parents restent plantés là, debout, sur le point de partir mais retenus par mes larmes.

« Eh bien partez puisque vous ne voulez même plus tenir compagnie au monstre qui a été votre fille. »

« Tu n'es pas un monstre et tu es et resteras toujours notre fille » murmure ma mère en revenant vers moi.

Elle me prend dans ses bras, je sens qu'elle aussi est au bord des larmes, mais qu'elle se retient. Mon père retourne s'assoir au bout de mon lit, visiblement mal à l'aise.

« Je suis désolée, Sam. » Elle se met à pleurer. « C'est dur pour tout le monde de vivre comme ça. On en souffre aussi, sans doute pas autant que toi, mais on en souffre. »

« Vous ne savez pas ce que ça fait d'avoir mal. »

« Je sais. Je suis désolée. »

Elle s'écarte doucement de moi, ses yeux sont rouges et gonflés. Elle me fait un petit sourire.

« On va réfléchir, d'accord ? On en discutera une autre fois. On a le temps. Il faut éviter de prendre des décisions précipitées... même si tu es convaincue que c'est ce qui est le mieux pour toi. »

J'acquiesce. Ils prendront la mauvaise décision, je le sais au plus profond de moi. Mais je ne peux rien faire.

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