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Chapitre 7

« Sam... »

J'ouvre un œil. J'ai eu ma chimio la semaine dernière, ça va faire quinze jours qu'Aurélie est passée me voir, et j'ai refusé d'avoir une autre entrevue avec elle, je n'avais aucune envie de réclamer quelque chose à des gens que je ne connais pas, et qui ne me connaissent pas.

Hélène est là, elle s'appuie maladroitement à l'encadrement de la porte. Je sais ce qu'elle va m'annoncer. J'attends – et j'appréhende – cette nouvelle depuis des jours, Jules était tellement frustré d'avoir du retard...

« Je suis désolée... ton ami Jules s'est éteint dans la nuit... Il a eu un départ paisible, ne t'en fais pas, la mort l'a emporté dans son sommeil, il n'a pas souff... »

« Tu n'as pas à me dire tout ça, Hélène. Tu n'as pas besoin de me rassurer comme ça. Ne t'inquiète pas pour moi, ça va aller. »

Elle hoche la tête, mais elle ne s'en va pas. Elle n'a pas compris que je voulais être seule ? ... Ça ne fait rien, peu importe, je n'ai pas besoin d'être seule, je le suis déjà assez souvent.

Je l'entends s'assoir à côté de moi quand je me mets à pleurer. Elle me prend doucement la main. J'ai mal. Comme s'il fallait rajouter un deuil douloureux à ma souffrance physique. Comment je vais faire, sans lui, hein ? Comment je vais supporter la solitude, la chimio, l'horreur, sans lui ? Comment je vais survivre sans un ami à qui parler ? Comment ?

J'espère pour lui qu'il est heureux maintenant qu'il sait ce qu'il y a après la mort. Mais j'ai si mal... Pourquoi je ne peux pas me séparer de mon corps, de mon cœur ? Pourquoi me font-ils souffrir comme ça et pourquoi je n'ai rien pour les apaiser ? Lui, il aurait pu m'aider, mais maintenant, il est la cause d'une part de mes souffrances. Est-ce que je lui en veux ? Je ne pense pas, il m'aura fait plus de bien que de mal au final. Sa présence m'a beaucoup aidée jusqu'ici...

Je me gratte l'avant-bras gauche. Mon flot de larmes finit par se tarir, je ne ressens plus rien. Mon cœur s'est refermé et a enfoui ses sensations au plus profond de lui pour que je n'aie pas à en souffrir.

« Je pense que je vais t'organiser un rendez-vous avec un psy, Samy, tu en auras besoin pour faire ton deuil en plus de ta maladie. »

Quand comprendront-ils que ce n'est pas mon cancer qui me fait du mal, mais leur chimio ? Jamais, je suppose. Ils préfèrent continuer à se dire qu'ils sauvent la vie de pauvres enfants qui seraient condamnés à mort sans eux...

Je hausse les épaules. Qu'elle me fasse voir un psy si ça l'amuse, personne ne pourra me forcer à lui parler. Ça me permettra juste d'avoir un peu de contacts humains de temps en temps.

Je sens qu'elle m'observe.

« Tu n'es plus triste ? »

Je soupire intérieurement. Elle ne peut pas voir qu'elle m'ennuie, à bavarder à tort et à travers ?

« Si, bien sûr. Je ne suis pas insensible à ce point. »

Ce n'est pas le premier mensonge que je dis dans cet hôpital de malheur, et sûrement pas le dernier. Qu'est-ce qu'ils ont fait de moi ?

•••

« Tu ne veux vraiment pas me parler ? »

« Pour la quatrième fois, monsieur : non. Je ne lâcherai pas un mot devant un inconnu. »

« Je resterai un inconnu tant que tu refuseras de me parler. Si tu veux, on discute, mais pas de ce pour quoi tu es là. Et quand tu jugeras que tu me connaîtras assez bien, on en parlera. »

Je plante un regard ferme dans le sien. Ça fait une demi-heure qu'il s'accroche en vain.

« Je ne vous ferai jamais assez confiance pour vous parler de ce qui se passe dans les tréfonds de mon cœur, monsieur. Ne me faites pas l'affront de le penser. Conclusion : est inutile que nous parlions. »

Il m'observe la tête un peu penchée. Je devrais lui dire qu'il a l'air d'un imbécile comme ça, mais je ne le fais pas. Je suis déjà assez désagréable comme ça avec lui.

« Pourquoi es-tu autant sur la défensive, Sam ? J'ai fait quelque chose qui t'a froissée ? »

Vous êtes en bonne santé, voilà ce qui me freine, grognai-je dans ma tête. Jamais vous ne comprendrez ce que je vous dirai. Je veux qu'il me foute la paix. Je veux m'enterrer en attendant que tout aille mieux, que je n'aie plus mal.

Il insiste encore un quart d'heure avant de me laisser partir. Ma mère patiente dans la salle d'attente pour me ramener à l'hôpital. Je n'en sors pas souvent, je prends l'air dans la cour, parce qu'en général, je n'ai pas le courage de' aller au l'extérieur, de laisser les gens voir que je suis chauve, et de les rendre tristes pour moi.

« On peut faire un tour dans le quartier avant de rentrer ? »

« Bien sûr, mon ange. Je suis contente que tu veuilles t'aérer un peu en dehors de l'enceinte de l'hôpital... »

Je vois dans ses yeux qu'elle est triste. Je la rends triste. Je voudrais effacer cette lueur terne dans ses yeux, c'est de ma faute si elle se fait autant de souci pour moi. Pareil pour mon père. Je me demande s'ils regrettent de m'avoir eue. Ça leur aurait épargné sans doute plein d'insomnies, parce que, même s'ils ne disent rien par rapport à leur sommeil perturbé, je le vois, ils ne peuvent pas me cacher leurs cernes de trois kilomètres.

Je prends la main de ma mère quand on sort. Elle me sourit, mon geste semble lui faire plaisir. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas baladées comme ça ensemble. Peut-être que ça lui manque.

En arrivant, il est quinze heures dix. Je m'attends presque à voir Jules assis sur mon lit, avec sa mine renfrognée, une cigarette se consumant entre ses lèvres... J'entends presque sa voix qui râle en disant que j'aurais quand même pu être à l'heure pour le seul rendez-vous que j'ai de ma journée.

Mais il est mort.

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