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Chapitre 5

« Je ne veux pas. »

Hélène soupire, s'assied.

« Tu sais que c'est pour que tu guérisses. Le professeur Mauriac a dit qu'il fallait augmenter la fréquence, alors on obéit. Ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi, Samy. »

Je n'aime pas quand elle m'appelle Samy, c'est elle qui m'inflige tout ça, elle n'a pas le droit de me donner un surnom affectueux.

« Je sais, mais je ne veux pas. Laissez-moi mourir. Je ne veux pas souffrir comme ça. »

« Tu sais bien qu'on ne peut pas. »

Tout en parlant, elle s'est relevée, et elle me redresse.

« Ça ferait tache sur notre CV. »

Elle dit ça en plaisantant, mais je vois dans son regard que ce n'est pas totalement faux. C'est sûr que si les gens savent qu'ils ont laissé mourir un enfant... Mais en quoi c'est mieux de torturer de pauvres gosses innocents jusqu'à ce qu'ils en crèvent ? C'est peut-être parce que la mort, on ne peut pas décider de ne pas la voir, elle prend trop de place pour qu'on puisse l'ignorer ; alors que la souffrance, on la porte en nous, les autres n'en voient rien et n'en ont pas la plus petite idée. Personne ne se doute de ce que je ressens, alors que si je mourais, tout le monde pourrait le voir.

« Ça me fait mal. »

« C'est bientôt fini. »

Je serre les poings sous les draps, et détourne le regard. Je regarde par la fenêtre, n'importe où qui ne soit pas de ce blanc immaculé qui me donne la nausée. Je n'en peux plus de cette chambre, de ces quatre murs entre lesquels je suis enfermée. Je veux sortir, je veux reprendre ma vie d'avant. Je veux aller bien. Je ne veux plus de chimio, je ne veux plus de ce traitement qui me bouffe la vie.

"C'est bientôt fini." Elle se fiche de moi. Bien sûr que non, ce n'est pas bientôt fini. Ça sera fini quand ils cesseront de me torturer comme ça. Ça sera fini soit quand ils abandonneront, soit quand je n'aurai plus aucune cellule cancéreuse en moi. Quand ils auront tout détruit en moi. Et ça, ce n'est pas bientôt.

« Voilà. Tu peux te rhabiller. »

J'enfile mon tee-shirt sans un mot, m'allonge et fixe le plafond, encore une fois.

« Demain, il y a une dame de l'association Petit Prince qui va venir te voir. » Hélène se rassied. « Elle va tout t'expliquer. En gros, ils accordent des vœux aux enfants comme toi, tu peux leur demander tout ce que tu veux, et ils feront leur possible pour exaucer ton vœu. C'est une bonne nouvelle, non ? »

Je hausse les épaules. Disons que, pour l'instant, je ne suis pas vraiment d'humeur à me réjouir pour un truc comme ça.

« Et si je ne veux pas la voir ? »

Mon infirmière me jette un regard attristé. Elle ne peut donc pas comprendre que je n'ai aucune envie de faire quoi que ce soit d'autre que rester ici, dans ce lit, et broyer du noir ?

« Sam, c'est une super occasion de faire quelque chose que tu aimes. C'est une chance que tu n'auras pas deux fois dans ta vie. »

« Et ils demandent quoi en échange ? »

Elle fronce les sourcils.

« Rien. » Elle sourit brièvement. « Donne ton bras, prise de tension. »

J'obéis. Un vœu, hein ? Ils me donneront tout ce que je veux, elle l'a dit. Qu'est-ce que je peux bien vouloir, à part guérir ? Un jet privé ? Je me mets à rire. Jamais ils ne me donneront un jet privé. Même si ça me ferait beaucoup rire. Je voudrais... Je ne sais pas. Rien. Je voudrais que Jules reste en vie, parce que maintenant, chaque fois qu'il vient me voir, il m'annonce le nombre de jours qu'il lui reste à vivre. Hier, c'était sept. Sept petits jours. Il semble être de plus en plus excité à mesure que son "départ" approche. Il dit qu'il a hâte de voir ce qu'il y a après la mort. Il est taré.

Je sais que c'est impossible d'annuler la mort de quelqu'un alors que plein de médecins se sont mis d'accord pour dire qu'elle est inévitable. Ils ne garderont pas Jules en vie s'il est condamné à mourir. Alors je dois trouver autre chose, un autre vœu, plus réaliste.

Hélène me sourit, enlève le machin de mon bras, et range son matériel. Elle s'assure d'un coup d'œil que je suis bien reliée au monitoring à côté du lit – je n'ai pas encore parlé de cet insupportable bipbip ? –, et s'en va.

Je lève une main pour me ronger un ongle, mais je me souviens alors de l'état dans lequel ils sont, et je laisse retomber mon bras. Eux aussi me donnent envie de vomir, encore plus que ma chambre. On dirait des Knackis avec de la peau mal cicatrisée au bout, et un ridicule petit bout d'ongle qui peine à essayer de repousser. Je pourrais jouer dans un film d'horreur, avec mon crâne chauve, ma peau qui se fond avec le blanc de l'hôpital, et mes ongles horribles. Au lieu de The Grudge, ça serait The Cancer. Pff, j'ai des idées vraiment pourries.

« Salut, Sam ! »

Jules allume une cigarette, ouvre la fenêtre, et saute sur mon lit. Je ne lui demande même pas de la refermer, même si je sais que je vais grelotter dans cinq minutes. Je préfère avoir froid plutôt qu'un cancer des poumons en plus de ma leucémie.

« Six jours avant que je réponde à la plus grande interrogation de l'humanité ! Enfin, ils ne connaissent pas le jour exact où je vais mourir. » Il sourit. « Si ça se trouve, je vais crever demain. Ça serait tellement cool ! »

Il me manquera cruellement quand il ne sera plus là.

« Toi, ils comptent te garder en vie encore longtemps ? »

« J'en sais rien. Je leur ai déjà dit que je n'ai qu'une envie, c'est de clamser, pour échapper à cet enfer. Mais ils s'en foutent, ils ne pensent qu'à eux. J'en suis arrivée à un point où je ne mange plus que de la soupe et des yaourts, et encore, ça me fait mal comme pas possible. »

Il m'observe en silence, de la fumée s'échappe de ses lèvres entrouvertes.

« On a tous un moment où on a envie de crever. Ils disent tous qu'il faut s'accrocher pour survivre, mais ils ne savent rien de ce qu'on vit. »

« Jules... pourquoi tu vas mourir ? »

« Cancer du poumon par tabagisme passif. Et ils m'ont tué avec leur chimiothérapie de merde. »

Je fronce les sourcils en louchant sur sa cigarette.

« J'allais quand même pas mourir sans connaître ce qui m'a tué ? »

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