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Chapitre 13

« On a un donneur. »

Clic clic. Il pose son regard sur moi, il attend une quelconque réaction, mais je ne bouge pas d'un poil. Comment suis-je censée ressentir autre chose qu'une souffrance inimaginable, dans mon état ? Il voudrait quoi, que je sois surprise ? Heureuse ? Que je saute de joie ? Que je me mette à pleurer de soulagement ? Les seuls moments où je pleure, il n'y a même pas de raison particulière, alors comment pourrait-il vouloir que je pleure pour quelque chose d'aussi insignifiant que ça ?

« Il s'appelle Olivier Dubois, et il paraît très heureux de pouvoir aider à guérir Sam. » Il s'adresse à mon père à présent.

« S'il vous plaît... » Ma voix est plus faible que prévu. « J'ai juste une question : après la greffe, j'irai bien à nouveau ? »

Ses yeux errent sur mon visage un instant avant de se braquer à nouveau sur les miens.

« Oui. Ton corps guérira de lui-même, très vite, et tu reprendras une vie normale. »

Je soutiens son regard, peu convaincue. Ça fait des mois qu'il essaie de réveiller l'espoir diffus qui sommeille en moi, mais je sais que je suis maintenant incapable d'espérer encore. Je sais que je ne guérirai plus, maintenant, c'est trop tard. Clic clic. Il a dit que la chimio ne marchait pas, la greffe est notre dernier espoir – mon dernier espoir – et je n'y crois même pas.

« L'espoir est cinquante pour cent de la guérison » m'a-t-il dit un jour. J'avais juste ricané et rétorqué que si c'était vrai, alors l'effet placebo avait une ampleur insoupçonnée. Il m'avait regardée une seconde avant d'embrayer sur un autre sujet, et je n'avais jamais pu lui parler de cet effet placebo géant plus en détails. Pourtant, ça m'aurait beaucoup intéressée... même si je suppose que nos rendez-vous – clic clic – ne sont pas faits pour parler philosophie.

« Alors, quand fait-on la greffe ? »

Son regard se baisse sur les feuilles de notes étalée sur son bureau ; comme à son habitude, il les rassemblera en une pile bien nette quand on en arrivera aux trois quarts de la séance. Clic clic.

« D'ici une semaine ou deux, je ne suis pas encore sûr. »

Je lève un sourcil dubitatif. Il n'est même pas encore sûr de la date, tu parles d'un professionnalisme... Il sourit. Il pense vraiment qu'à ce stade, un sourire est rassurant pour moi ? Il pense vraiment qu'il m'apaisera en étirant les coins de sa bouche ? C'est pathétique. Ici, à l'hôpital, chaque fois qu'on me sourit c'est parce qu'on sait que j'ai mal et que c'est dur pour moi. Chaque fois qu'on me sourit c'est pour ensuite me faire souffrir, que ce soit par de la chimio, une opération douloureuse, une mauvaise nouvelle... Il y a tellement de choses pour me faire tirer la gueule, ici, c'est fou, chaque chose sur laquelle mes yeux se posent est une raison supplémentaire de râler. Et quand je dis râler, ce n'est pas me plaindre pour une raison stupide... Quand je dis râler, c'est grogner toute seule au milieu de ma chambre blanche, parce que mes veines me brûlent un peu plus que d'habitude. C'est être envahie par une vague de tristesse en voyant ce que je suis devenue et ce qu'ils me font vivre. C'est ouvrir un peu plus les yeux sur le côté obscur de la guérison.

Clic clic.

« Tu es toujours là, Sam ? »

Je hoche la tête. Je déteste qu'on me tire de mes pensées, parce que ça fait partie des rares moments pendant lesquels je ne pense pas à... ça..., et ils me font du bien, ces instants précieux, alors j'y tiens.

« Je te tiens au courant par le biais d'Hélène, d'accord ? »

Nouvel hochement de tête. Il sourit à nouveau, brièvement, et se lève, clic, en me tendant une main pour que je la serre. Je secoue sa main machinalement, j'ai pris l'habitude à force de le voir souvent.

Il va jusqu'à la porte pour me l'ouvrir, et me rattrape par l'épaule avant que je m'en aille :

« Tu devrais te réjouir de cette nouvelle, Sam, tu vas enfin guérir... Et être libérée de ce traitement qui est beaucoup trop lourd pour ton petit corps. »

"Petit corps" ? Il y a des limites à la familiarité, quand même, il devrait l'apprendre. J'aimerais qu'il reste à sa place de médecin gentil mais qui me fait vivre un enfer. Il n'a pas à me parler sur un ton aussi... aussi horriblement compatissant que ça. Il est tellement gentil que c'en est écœurant.

Je dégage mon épaule en marmonnant un « oui » qu'il n'a sans doute pas entendu vu comme j'ai articulé, mais tant pis. Je retourne dans ma chambre d'un pas traînant, jetant un œil par les portes de chambres ouvertes dans les couloirs. La plupart sont fermées, dommage ; dans les autres, des gens, surtout des enfants, sont allongés ou assis, parfois debout, et ils s'occupent comme ils peuvent. Certains ont la chance d'avoir de la visite, ils discutent avec leur visiteurs d'un ton plein d'entrain ; les autres lisent, écoutent de la musique, ou ne font rien. Je songe à mes vœux, enfin, mon vœu. À la fois celui que j'ai fait sans réfléchir, et celui qui me tient à cœur mais que je garde pour moi. Je ne crois pas me tromper en disant qu'Aurélie m'avait promis deux vœux, mais elle ne m'a pas re-contactée et ce n'est sûrement pas moi qui le ferai.

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