Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

STRANGERS AGAIN


my hero academia

lovers to strangers, romance, souvenirs

trigger warnings : aucun



Dehors le Soleil se couche lentement et les nuages inondent le ciel de leurs sublimes couleurs pastel. Ils apportent cette atmosphère calme qui contraste avec l'ambiance animée de la salle des fêtes bondée. Les discussions et les rires se mélangent pour former ce brouhaha de bonheur auquel je ne peux pas me soustraire. Cette euphorie se propage à travers chaque cellule de mon corps et mon visage se tord d'un sourire alors que j'écoute les chamailleries amicales de Mina et Tsuyu. Elles m'amusent à se lancer dans des débats sans queue ni tête entre deux conversations et je me rends compte que ce genre d'interaction m'avait manqué. Je ne parviens pas à me souvenir de la dernière fois que nous nous étions retrouvées. Un an ou deux ? Je ne sais plus et cela n'a pas la moindre importance. Le temps passé sans croiser ces personnes que j'apprécie se rattrape et chacun cherche à connaître ce que les autres deviennent en glissant quelques anecdotes sur des malaises enfantins. Je finis par me laisser entraîner dans ces querelles qui se termineront dans un énième fou rire et je sirote ma bière sans me défaire une seule seconde de mon sourire. La mousse forme une moustache au-dessus de mes lèvres. Je sens la froideur du liquide ambré se figer sur ma peau et les œillades amusées de mes amies.


« Tu ne sais pas boire proprement Ochako, souffle Tsuyu en extirpant un mouchoir de la poche arrière de son jean.

- Tu trouves, ironisé-je. Je le fais peut-être pour que tu t'occupes de moi. »


Une moue malicieuse se dessine sur mes traits et arrache un soupir exaspéré à mon amie qui ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Je crois l'entendre marmonner quelques mots à propos de l'alcool qui me monte à la tête. Ce n'est pourtant que ma deuxième bière et je sais que ce ne sera pas ma dernière. Je me sens juste bien. Mina se plaint de favoritisme en désignant sa propre moustache de mousse. Ses intonations partent dans les aigus alors qu'elle crie au malheur que le comportement de notre amie provoque chez elle. Les autres invités nous observent et esquissent des sourires. Ce genre de scène se produisait si souvent lorsque nous partagions les salles communes de l'internat. Les souvenirs défilent dans les prunelles et une forme de nostalgie se peint sur les visages. Les années lycées remontent à si longtemps qu'elles paraissent désormais presque irréelles. Elles ne sont plus que des souvenirs perdus dans l'immensité des informations conservées par le cerveau humain.


Un bras s'enroule autour de mes épaules et me tire de mes pensées. Le sourire rayonnant et les yeux rieurs de Denki m'accueillent lorsque je tourne la tête. Lui non plus n'a pas changé d'un iota. Il arbore toujours cette expression qui ne quittait jamais ses traits lorsque nous étions encore sur les bancs de l'école. Ses cheveux blonds sont un peu plus longs que dans mes souvenirs, mais il conserve cette mèche noire qui faisait tout son charme. Alors que je parcours son visage à la recherche du moindre signe témoignant des années passées, je ne remarque pas que ma bière s'échappe de ma main droite pour rejoindre la sienne. Ce n'est que lorsqu'il porte la bouteille à ses lèvres pour en vider le contenu que je me rends compte de son absence.


« Eh ! me plains-je. Ma bière !

- Tiens, me sourit-il en la replaçant à son emplacement initial.

- Je sais qu'elle est vide, grogné-je.

- Comment vont mes personnes préférées de la soirée ? m'ignora-t-il. »


Il ne faut pas plus d'une seconde pour que sa réflexion provoque des réactions : mes yeux roulent dans leurs orbites, les sourcils de Tsuyu se soulèvent dans une moue incrédule et Mina croise les bras sur sa poitrine tout en parvenant à garder son verre droit. La capacité de briser la glace du garçon me surprendra toujours. Il prononce ce genre de phrase d'approche avec une facilité déconcertante et il parvient à provoquer des réactions annonciatrices de conversations. Ça m'avait manqué. Il m'avait manqué.


« Je parie que tu as sorti ça à toutes les filles de la soirée, l'accuse Mina dont un doigt se détache de son verre pour se diriger vers le blond.

- Moi ? ses mains se portent à son cœur et il prend une expression mortifiée. Comment pouvez-vous douter de ma sincérité ? Dis-moi que tu ne doutes pas de moi Ochako !

- Mais tu as vraiment fait cette réflexion à toutes les filles de la soirée, constate une voix dans mon dos avant même que je ne puisse articuler la moindre réponse. Salut les filles ! la silhouette de Kyoka se dessine dans mon champ de vision et elle nous fait un signe de la main. J'espère qu'il ne vous embête pas trop. »


Je décale légèrement la tête pour que les plaintes du garçon aux cheveux blonds ne résonnent pas dans mes canaux auditifs. Je ne sais pas comment une personne aussi calme que Kyoka fait pour supporter dans la vie de tous les jours. Elle le canalise. Le couple se dispute gentiment sans que le bras de Denki ne quitte une seule seconde mon épaule. Je me sens comme sur les bancs du lycée. J'écoute leurs bagarres d'amoureux d'une oreille distraite alors que mon regard sonde la salle à la recherche du roi de la soirée. Je ne sais pas où Izuku a bien pu disparaître. Je me souviens avoir aperçu sa silhouette aux cheveux verts au début de la soirée. Il s'est certainement fait kidnapper par son copain. Shoto l'a certainement embarqué dans un coin plus calme pour regagner de l'énergie. Aucune mèche verte ou bicolore n'apparaît dans mon champ de vision et je me perds sur les visages des personnes présentes. Ils n'ont pas changé. Ils parlent tous avec cette simplicité d'autrefois et je me sens bien.


Puis mon cœur rate un battement lorsque mes yeux se posent sur la porte. Je découvre cette silhouette que je n'avais pas vue depuis plusieurs années. Il se tient fièrement dans l'embrasure et sonde la pièce du regard de ses yeux carmin. Son sourire en coin provoque le rosissement de mes joues et l'affolement de mon cœur. Pourquoi est-il venu ? Je ne parviens pas à penser à autre chose alors que ses yeux finissent par se poser sur ma silhouette avant de s'écarquiller sous le coup de la surprise. Un sourire amer étire mes traits alors que j'essaie de paraître la plus confiante possible. Mais c'est Katsuki. Je sais que toute la fausse confiance du monde ne peut pas le berner. Il sait que je me liquéfie intérieurement. Avant même qu'il ne puisse me rendre ma grimace, il se fait alpaguer par Eijiro. Ce dernier l'entraîne hors de mon champ de vision et je me rends compte que j'avais retenu ma respiration.


« J'ai besoin d'une autre bière, croassé-je. »


Mes amis ont remarqué mon soudain changement d'humeur. Je le sais. Mais je suis heureuse que personne ne fasse la moindre réflexion. Je ne me sens pas capable d'affronter le moindre regard pour le moment. J'ai juste besoin d'une bière ou deux. Il faut que j'oublie sa présence et sa présence parasite mon esprit.



***



Des mots incompréhensibles accompagnaient les nombres sans sens sur les nombreuses pages étalées à travers la table basse des pièces communes. Mes yeux sondèrent chacune des lignes à la recherche de la signification cachée de mon cours et un grognement de frustration pure s'échappa de mes lèvres. Je griffonnai rageusement quelques mots sur une page blanche et j'agrémentai les phrases par des points d'interrogation. Les examens approchaient et le stress remplaçait ma raison. J'étais une bonne élève. Personne ne serait assez idiot pour prédire mon échec, mais je doutais. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Et si je n'avais été qu'un escroc tout ce temps ? Et si la studieuse Ochako Uraraka ne savait pas utiliser ses capacités mentales sous le coup du stress ?


Mes doigts se resserrèrent autour de mon crayon et je pris sur moi pour ne pas le jeter à travers la pièce. Un énième grondement s'étouffa contre mes lèvres pincées et une main ferme s'enroula autour de mon poignet alors que j'amorçai un geste pour détruire les efforts de ces heures de révision que j'avais passées assise en tailleur sur le canapé. Mon regard se porta sur la silhouette qui restreignait mes mouvements et ma mâchoire se décrocha lorsque je remarquais les traits de l'invité non désiré. Ce garçon aux cheveux clairs et aux yeux colériques se laissa tomber à mes côtés sur les coussins moelleux du canapé. Il rajusta son t-shirt Punisher, passa une main dans ses mèches blondes désordonnées et s'empara d'une feuille où mon écriture en pattes de mouches cherchait un sens dans les mots du Professeur Aizawa.


« Euh... hésitai-je. Salut ?

- Hum... »


Un simple mouvement de la tête répondit à mes salutations et mes sourcils se froncèrent. La rudesse du comportement de Katsuki Bakugo n'aurait pas dû me surprendre. Je connaissais sa réputation. Il restait ce garçon assis dans un coin de la classe dont les traits passaient de l'ennui à l'énervement en moins d'une seconde. Il m'arrivait de l'observer du coin de l'œil depuis ma chaise. Nous nous étions échangé deux ou trois mots sur un cours, mais nous n'avions jamais cherché à nous connaître plus que ça. J'observais souvent ses yeux se charger d'agacement lorsque les autres élèves lui posaient des questions pour lesquelles la réponse lui paraissait évidente. Bakugo était le meilleur ami d'enfance de mon meilleur ami. Ça n'allait pas plus loin. Nous n'avions que Deku en commun.


« Tu t'es trompée, Cheeks. »


Sa voix bourrue m'arracha à mes pensées et je posai mes yeux noisette sur la ligne quasi-illisible que le bout de son doigt désignait. Je cherchais à déchiffrer ma propre écriture durant quelques secondes. Je ne trouvai pas l'erreur qu'il m'indiquait alors je me penchai vers lui pour analyser mes propres notes. Son parfum se mêla à celui de la lessive de l'internat et mes joues rosirent lorsque je pris conscience de notre proximité. Jamais nous n'avions été aussi proches et je n'aurais jamais pu imaginer qu'il puisse sentir si bon. Je chassai mes rougeurs en secouant ma tête de droite à gauche et me concentrai sur les lignes qu'il me désignait de la pointe de son index. Mais rien à faire. Je ne trouvai pas mon erreur.


« Je ne vois pas où je me suis trompée, me plaignis-je.

- C'est parce que tu as mal compris le concept. »


L'ennui des plus grands génies et sa volonté de m'aider se mélangeaient dans les intonations de sa voix et je ne pus m'empêcher de l'observer durant plusieurs secondes. Il expliqua les notions de cours qui m'avaient échappé avec une rare pédagogie, mais je ne parvins pas à me soustraire à ses lèvres fines qui articulaient ses indications et conseils. Ses yeux carmin parcoururent mes notes et ses mains s'agitèrent pour accompagner ses mots. Mais je ne perçus que des bribes de ses phrases. Mon esprit se focalisa sur son agréable parfum et sur sa gentillesse si étrange qu'elle me laissait incapable de formuler la moindre pensée cohérente. Je n'avais jamais remarqué qu'il était si beau derrière son expression renfrognée et ses mots colériques.


« Tu te sens capable de le faire, Cheeks ? je me sentis rougir alors que ses yeux se plongeaient dans les miens à la recherche d'une réponse.

- Hein ? »


Mes joues prirent feu sous le coup de l'embarras et je tournai si brusquement la tête pour échapper au sourire en coin qui naquit sur ses lèvres que mes os craquèrent. Il m'avait surprise en train de l'observer ! Je devais ressembler à une cruche pour lui. Il allait certainement se lever et s'éloigner en affirmant que je n'étais qu'un boulet de plus de cette classe déjà pleine à craquer de boulets. Je ne doutais pas une seule seconde qu'il appréciât les personnes de notre classe, mais il détestait expliquer des notions de cours aux autres. J'attendis que le tissu de ses vêtements se froisse, annonçant qu'il se redressait et se préparait à disparaître de la salle commune, mais rien ne vint. Il resta silencieux et je me retrouvai à écouter les battements bruyants de mon cœur. Je portai mes mains à mes joues et leur chaleur se propagea dans mes paumes. Je devais ressembler à une tomate trop mûre.


« Cheeks ? m'interpella-t-il d'une voix étonnement douce.

- Hum ? hésitais-je sans pour autant tourner la tête.

- Regarde-moi. »


Je refusai d'un simple hochement de tête. Mon embarras se propagea dans toutes les parties de mon corps et j'essuyai la soudaine moiteur de mes mains sur le tissu de mon pantalon. Son regard, rivé sur le sommet de mon crâne, m'arracha des dizaines de frissons désagréables. J'eus envie de m'enterrer six pieds sous terre pour ne plus jamais connaître une gêne comme celle que je ressentais. Il répéta son injonction d'une voix si tendre qu'elle aurait pu appartenir à un autre, mais je m'obstinai à garder mon regard sur mes mains moites. L'état désastreux de mes ongles rongés ne m'avait jamais paru aussi fascinant. Un sursaut agita mes épaules lorsqu'il emprisonna avec délicatesse mon menton entre ses doigts. Une légère pression de la pulpe de son pouce m'informa qu'il souhaitait que je tourne la tête dans sa direction et je ne lui opposai aucune résistance. Mes yeux rencontrèrent une nouvelle fois les perles rougeoyantes. Elles m'envoûtèrent et me firent perdre ma capacité à articuler des phrases cohérentes. Il n'existait plus que lui, son sourire en coin, ses prunelles rieuses et son visage qui s'approchait dangereusement du mien pour savoir ce qui pouvait bien me décontenancer.


« Ochako ? interpella une voix que je reconnus comme celle de Denki de l'autre côté de la porte. Tu n'aurais pas vu Katsuki ? Je le cherche depuis dix minutes et... »


La phrase mourut sur ses lèvres alors qu'il pénétrait dans la pièce et découvrait l'étrange scène qui se présentait sous ses yeux. Je me redressai dans un mouvement vif et me précipitai à l'autre bout du canapé, à un endroit où l'homme qui provoquait les battements irréguliers de mon cœur ne pouvait pas m'atteindre. Mon visage passa par toutes les nuances de rouge possibles et mes yeux fuirent l'expression amusée de Katsuki Bakugo.


« Je dérange quelque chose ? les intonations de Denki recherchaient le moindre ragot à raconter aux autres et son expression mutine me confirma ses envies malicieuses. Je peux revenir plus tard si vous voulez. »


Les deux réponses opposées accentuèrent le sourire de notre camarade de classe. Ses sourcils s'agitèrent, sous-entendant les pensées graveleuses qu'il nous imaginait avoir et qu'il se ferait un plaisir de dévoiler aux autres. J'eus envie de disparaître. Pourquoi ce genre de situation m'arrivait-il ? Je camouflai mon visage derrière mes mains et écoutai la conversation entre les deux garçons d'une oreille distraite. Mes prunelles marron profitèrent de l'espace entre mes doigts pour observer la silhouette de Katsuki dont les intonations ronchonnes avaient repris le dessus. Il semblait presque ennuyé d'avoir interrompu dans ses explications et je ne pus m'empêcher de ressentir un léger pincement au cœur. J'aurais aussi aimé rester plus longtemps perdu dans ses yeux rouges.



***



L'alcool rend toutes les situations moins tendues.

Simple réflexion traversant mon esprit embrumé par les souvenirs lointains de cette époque où nous formions encore un couple heureux, je me laisse aller à l'amertume d'une bière ambrée qui réchauffe mon œsophage. Les discrets tremblements de mes mains se dissipent alors qu'elles se resserrent autour du col de la bouteille dont la couleur verte me renvoie une version floue de mon visage. Mes yeux fuient la silhouette éblouissante de mon ancien amant. Je l'entends ronchonner aux attentions amicales d'Eijiro et attribuer des surnoms ridicules à toutes les personnes qui l'entourent. Je me souviens avoir été la cible de ces étranges signes de sympathie. Katsuki n'attribue jamais de sobriquet aux personnes dont il ne tolère pas la présence. Je l'avais vite compris lorsque ses Cheeks affectueux s'étaient transformés en de colériques Ochako. Je chasse la morosité qui m'envahit par un brusque mouvement de la tête et je me perds dans les vaguelettes du nectar de l'oubli.


« Je suis désolé. »


Un violent sursaut agite mes épaules et la fragile bouteille manque d'échapper à ma poigne tremblante. Mes yeux écarquillés se posent sur la personne qui s'est glissée en toute discrétion à mes côtés. Des cheveux en bataille bouclent autour d'un visage sur lequel deux grands yeux verts m'adressent des milliers de mots d'excuses dont je me passerais bien. Un sourire navré étire ses lèvres et ses mains viennent frotter avec nervosité l'arrière de sa nuque. La gêne et la culpabilité de Deku me frappent comme une gifle glaçante et elles se propagent dans mon corps entier. Il sait que la présence de Katsuki me chamboule, il sait comment notre relation s'est terminée et il se doute de mon envie de fuir le plus loin possible de cette salle des fêtes où tous mes amis s'amusent alors que je deviens la cible mouvante de son regard envoûtant. Mais je ne peux pas lui reprocher la présence de son meilleur ami. C'est sa fête d'anniversaire et la présence du blond aurait dû me paraître évidente.


« Pourquoi tu t'excuses ?

- Pour Kacchan, avoua-t-il dans un souffle. C'est pas super sympa de ma part de t'infliger sa présence. »


La commissure de mes lèvres se soulève pour former un sourire mélancolique. Personne sur cette planète ne mérite un ami comme Izuku Midoriya. Sa bonté me frappe de plein fouet et je sens mes yeux brûler sous le coup de l'émotion. Les larmes me montent aux yeux et je camoufle le raz-de-marée de sentiments contradictoires derrière la manche de mon cardigan. Je me sens ridicule. Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres et la silhouette de mon ami s'agite dans mon champ de vision brouillé par les premières larmes. Ses bras rassurants finissent par se refermer autour de mes épaules et je me laisse aller à cette étreinte rassurante. Il me murmure des paroles rassurantes aux creux de l'oreille, lisse mes cheveux à la naissance de ma nuque et assèche mes larmes par ses attentions amicales.


« Je pense que j'ai trop bu, avoué-je en me redressant. Je pleure pour tout et n'importe quoi. »


Les rougeurs caractéristiques de la gêne se propagent sur mon visage ; elles s'étendent de mes pommettes rondes vers ma nuque lorsque la main rassurante de mon meilleur ami ébouriffe mes cheveux châtains. Je secoue la tête pour chasser l'intruse du sommet de mon crâne, mais celle-ci persiste. Un rire, aussi chaleureux que les rayons du soleil caressant la peau lors d'une journée d'hiver, quitte les lèvres de Deku et provoque mon hilarité. Un sourire se tatoue sur mon visage et je laisse le roi de la soirée m'entraîner vers le bar. Sa démarche sautillante nous fait slalomer entre plusieurs personnes avec lesquelles il discute gaiement. Il paraît heureux et je ne peux m'empêcher de partager son bonheur.


« Tu veux boire quelque chose ? me demande celui dont on fête l'anniversaire en se glissant derrière un comptoir de fortune. Je peux te faire tout ce que tu veux. »


Un sourcil arqué dans une expression incertaine, je cherche à découvrir la véracité des propos de mon meilleur ami. Les talents de Deku s'illustrant dans tant de domaines qu'il m'est impossible de tous les compter ; ce que soit dans les heures de révisions qu'il peut passer sans sourciller une seule seconde, ses aptitudes impressionnantes dans tout ce qui entoure le sport ou ses connaissances sur les célébrités qui peuplent les imaginaires par leur vie de rêve et encore tant de domaine ; mais lui cuisine n'en fait pas partie. J'ai le souvenir de casseroles foutues alors qu'il cherchait à se cuisiner un plat copieux de pâtes. Katsuki avait frôlé l'infarctus ce jour-là. Il s'était précipité vers la cuisine alors qu'une odeur persistante de fumée emplissait nos dortoirs et il avait interdit à notre meilleur ami de remettre un pied dans la pièce sans être accompagné d'une personne qui ne ferait pas sauter tout le bâtiment.


« T'es sûr de toi ? prononcé-je d'une voix inquiète.

- Oui, affirma-t-il sans la moindre hésitation alors que ses doigts s'enroulaient autour d'un shaker. Je me sens capable de tout faire ce soir. »


Son assurance m'arrache un rire franc et sincère. Si je ne le connaissais pas aussi bien, il aurait pu me convaincre de ses talents de barista. Alors qu'il s'apprête à jongler avec les verres alignés devant lui, une silhouette aux cheveux bicolores se glisse dans son dos et elle lui confisque ses instruments. La plainte qui échappe au roi de la soirée se bloque dans sa gorge lorsque le souffle de Shoto chatouille sa peau sensible. Les joues gonflées de frustration, Izuku se retourne vers son copain et essaie d'afficher une moue courroucée dont personne n'aurait pu croire en la véracité plus de deux secondes.


« On a dit quoi à propos des cocktails ? le réprimande gentiment Shoto dont les lèvres s'étirent dans un sourire malicieux.

- Pas sans supervision, récite-t-il, mais Ochako est là pour superviser !

- Ne me mêlez pas à ça ! fis-je en soulevant les deux mains dans un signe d'innocence.

- Traîtresse. »


Un grommellement presque imperceptible dans le brouhaha ambiant quitte les lèvres de mon meilleur ami dans les traits se meuvent sous mes yeux pour devenir une expression boudeuse si exagérée qu'elle ne peut pas paraître crédible. Ses yeux rieurs nous le prouvent bien. Il laisse les mains agiles de Shoto le destituer de ce shaker qui se change en arme entre les mains maladroites de celui qu'on célèbre ce soir et il repose le récipient sur le bar improvisé. Je l'observe silencieusement se pencher vers un minuscule réfrigérateur dans lequel des bouteilles où des mers de liquide de différentes couleurs se balancent pour en extirper quatre bières aromatisées.


« Pourquoi quatre ? demandé-je alors qu'il les décapsule d'un geste adroit.

- Vous en êtes à combien de bières ? »


Cette voix. Je serais capable de la reconnaître en mille autres et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire si large que de légers tiraillements se propagent dans les muscles de mes joues. Lorsque je me retrouve vers son propriétaire, la silhouette de Tenya se dresse sous mes prunelles et je me jette aussitôt dans ses bras. Il n'a pas changé d'un iota ! Ses cheveux si sombres qu'ils paraissent presque bleus tombent sur ses lunettes et son visage carré s'anime de cette malice paternelle que personne ne peut imiter sans paraître ridicule. Ses bras forts se resserrent autour de mes épaules alors qu'il m'accueille dans un rire joyeux. J'étais persuadée qu'il ne se montrerait pas à la soirée d'anniversaire de Deku. Nous l'étions tous. Son emploi du temps de ministre lui permet peu de sorties et il se plaignait de ne pas pouvoir nous rejoindre à peine quelques heures avant le début de la fête.


« Bon anniversaire Izuku, souhaite-t-il à notre ami lorsque je le libère de mon étreinte. Ça fait longtemps. »


Izuku a l'air tout autant surpris que moi. Sa mâchoire décrochée et ses yeux écarquillés offrent une expression stoïque à son visage que je m'empresse d'immortaliser dans une rapide photo. Il porte une main à son avant-bras pour chasser l'idée du rêve éveillé en pinçant sa peau. La grimace qui déforme ses traits lui prouve qu'il ne dort pas et un large sourire fend aussitôt son visage.


« Je pensais que tu étais à l'étranger et que tu ne rentrais pas avant plusieurs semaines ? »


Un sourire malicieux dévoile ses incisives et un haussement d'épaules nonchalant meut ses épaules. Je devine que son vol en direction du Japon a été avancé de quelques jours. Je suppose aussi que Shoto n'est pas étranger à cette agréable surprise. Plusieurs mois se sont écoulés depuis le départ de notre ancien délégué de classe dans un pays où le décalage horaire rendait les discussions impossibles et Deku avait pris l'habitude de se plaindre de l'absence de notre ami pour son anniversaire. J'avais reçu des centaines de messages au cours des dernières semaines et je me doutais que la situation était bien plus insoutenable dans l'intimité de l'appartement qu'il partageait avec son copain. Shoto ne prononce pas le moindre mot pour insinuer qu'il est responsable de la présence de notre ami à lunettes. Seul le discret sourire qui étire ses lèvres prouve ses connaissances sur la venue insoupçonnée de Tenya. Il se contente de décapsuler les bières - leur pschitt ravit mes oreilles - et nous les désigne d'un geste de la main.


« Aux amis, aux souvenirs et à la réussite ! »


Ce genre de phrase ringarde n'est acceptable que dans la bouche de Iida Tenya. Toute autre personne la prononçant se risque à des œillades incertaines et plaines de jugement. Mon ami nous narre son dernier voyage et je l'écoute avec une concentration que les verres bus au cours de la soirée rendent complexes. Il nous explique ses visites et ses rendez-vous dans les plus grandes villes européennes, partagent des anecdotes sur les différences culturelles et racontent quelques-unes de ses interactions saugrenues dans les rues. Le niveau de ma bière aux fruits rouges diminue sans que je ne m'en rende vraiment compte et un bras de Tenya s'enroule autour de mes épaules dans un geste fraternel. Ce n'est que lorsque je sens un regard brûler mon échine que je me détache de la conversation pour en trouver la source. Eijiro et Hanta cherchent à le ramener à leur discussion dont je ne sais rien, mais il ne daigne pas leur répondre. Il me fixe de ses yeux rouges et pénétrants. J'ai l'impression de me transformer en une biche immobilisée par les phares aveuglants d'une voiture. Je sens mon cœur fondre dans ma poitrine et mes joues s'empourprer alors que je me souviens avoir été la cible favorite de ses regards envoûtants.



***



La chaleur de ses étreintes amoureuses m'enveloppa et provoqua la naissance de multiples rougeurs sur l'intégralité de mon corps. Mes cordes vocales vibrèrent alors qu'il m'arrachait un râle de plaisir et mes ongles se plantèrent dans la peau de son dos marqué par nos précédents échanges langoureux. Mon cœur s'amusa plusieurs fois à ralentir et à accélérer, comme s'il cherchait à suivre les mouvements tendres de mon amant. Ses yeux rougeâtres sondèrent mon âme, cherchèrent les signes de mon ravissement, s'éclairèrent de malice lorsqu'un couinement appréciateur m'échappa. Puis ce fut l'extase. Le septième ciel ne parvenait pas à décrire tout ce que je ressentais. Je m'effondrai sur son corps et mes oreilles se posèrent sur son torse nu. Les battements frénétiques de son palpitant sonnèrent comme la plus douce de mes berceuses. Elle me plongea dans un état de somnolence que je ne pus me permettre. J'avais encore mille choses à faire : prendre une douche, réviser ces centaines de lignes de cours pour avoir mon semestre, répondre aux messages insistants de mes parents inquiets qui cherchaient à savoir si leur fille unique se portait bien.


« Katsuki, soufflai-je.

- Hum ?

- Laisse-moi partir. »


Un grommellement quitta ses lèvres. Il hésita entre sa fatigue grandissante et son envie de vaquer à ses obligations. Je sus que la petite voix raisonnable au fond de son esprit finit par gagner la bataille, car ses bras desserrèrent leur étreinte amoureuse autour de mes épaules et je pus plonger mes yeux dans les siens. Un sourire éblouissant étira mes lèvres et je plaquai un rapide baiser au coin de sa bouche avant de me redresser. Mes muscles tendus rendirent complexe la courte distance qui me séparait de la salle de bain. J'imaginai déjà les courbatures du lendemain. Alors que je claudiquais en direction de la douche, je sentis les prunelles rouges de Katsuki suivre chacun de mes mouvements. Il souriait. Je le savais sans même avoir à l'observer.


L'eau chaude du pommeau de douche caressa ma peau sensible et m'arrache un soupir de soulagement. Chaque goutte délia mes muscles tendus et transforma la petite pièce en un véritable hammam. Le savon frais glissa sur mon épiderme, embauma la cabine de son odeur de propre. Si mes obligations ne me forçaient pas à quitter la chaleur confortable du bac de douche, j'aurais pu profiter de la pluie bouillante pendant de longues heures. Je décidai cependant de fermer le robinet et enfilai le peignoir de Katsuki pour couvrir mon corps. Je nageai dans le tissu absorbant, mais je m'en fichai. Rares étaient mes affaires dans l'appartement de mon amant. Elles s'accumulaient à chacune de mes venues, mais je ressentais encore le besoin de me sentir comme chez moi. Nous vivions le parfait amour depuis que nous avions quitté les bancs du lycée. Notre relation nous était apparue comme une évidence. Elle avait même été acclamée par la plupart de nos amis. Je me souvenais encore de la joie de Deku lorsque ses deux meilleurs amis lui avaient annoncé qu'ils étaient en couple.


« Tu es sûre que porter mes vêtements est une bonne idée, Cheeks ? »


Je levai les yeux au ciel à l'entente de la réflexion de mon petit-ami et remontai la manche qui avait glissé sur mon épaule gauche. Il n'était pas croyable. Son corps et ses traits hurlèrent sa fatigue et son envie de se plonger dans les bras de Morphée pour les prochaines heures. Mais il parvenait toujours à articuler ce genre de phrase qui ne laissait planer aucun doute quant à ses envies.


« Je compte sur toi pour bien te tenir, répliquais-je en esquissant un sourire. »


Appuyée contre le battant de la porte de la salle de bain, j'observai sa sublime silhouette. Ses yeux à demi-clos coulèrent sur mes courbes et ses lèvres se courbèrent dans un sourire appréciateur. Son expression, véritable écho à la mienne, me rappela pourquoi j'aimais autant cet homme. Derrière cette arrogance inégalable se camouflait une personne aussi attentionnée que brillante. Katsuki Bakugo était ce garçon difficile à approcher par son allure intimidante qui s'attendrissait lorsqu'on apprenait à le connaître. Il fallait apprendre à lire derrière ses mots parfois durs et derrière ses différents grondements. Mes yeux redécouvrirent ses cheveux blonds dont des mèches en désordre tombaient sur ses yeux, sa nuque marquée par le passage de mes lèvres avides, son torse dessiné par les nombreuses heures de sport... Son corps se fondit dans les draps anthracite et ses mouvements discrets dévoilèrent les formes de deux jambes élancées.


« Tu apprécies le spectacle ? m'interpella-t-il.

- Autant que toi. »


Un ricanement quitta ses lèvres à l'entente de ma réflexion et cela m'arracha un sourire. J'aimais cet homme et je l'aimerais toute ma vie. Jamais je n'avais autant été amoureuse d'une personne. Mes coups de cœur adolescent faisaient pâle figure à côté du tsunami d'émotions que je ressentais en la présence de Katsuki. Ses imperfections et ses manies se transformaient en des traits attachants et elles me rendaient dingue. Je me voyais passer ma vie avec lui. Je me voyais rire aux éclats à des blagues qui n'amusaient que nous. Je me voyais pleurer à en avoir mal à la tête devant une énième comédie romantique qu'il n'accepterait de regarder que pour me faire plaisir. Je me voyais me perdre dans ses étreintes jusqu'à l'épuisement.


La sonnerie de mon téléphone me tira de mes pensées et je me précipitai vers le matelas. Mon petit-ami posa ses lèvres sur mon épaule dès que je m'assis sur le matelas pour récupérer mon smartphone sous mon oreiller et ses bras s'enroulèrent autour de ma taille alors que mon pouce glissait sur l'écran pour décrocher. La voix inquiète de ma mère retentit aussitôt et j'éloignai le combiné de mon oreille durant quelques secondes.


« Bonjour à toi aussi, prononçai-je lorsqu'elle se tut pour reprendre son souffle. J'allais t'appeler. »


Quelques reproches, teintés d'inquiétude, quittèrent les lèvres de ma mère et une pointe de culpabilité grandit dans mon cœur. Je lui avais promis de l'appeler dès que je rentrerais des cours, mais j'avais été retenu par le propriétaire des bras enroulés autour de ma taille. Il m'attira vers lui et je ne lui opposai aucune résistance. Cela ne servait à rien. J'écoutai avec attention la myriade de questions qui traversa l'esprit de ma mère. Elle était de nature anxieuse et je pouvais comprendre son inquiétude.


« Mon examen s'est très bien passé, la rassurai-je. »


Un soupir soulagé quitta ses lèvres et un sourire attendri naquit sur les miennes. On m'avait souvent dit que je lui ressemblais. Je me retrouvais souvent dans l'incapacité de nier. Chacune de ses réactions me renvoyait des tics de langage dont je ne parvenais pas à me défaire. Je n'essayais pas non plus. Ma mère me raconta sa journée, se plaignit de sa fatigue, donna des nouvelles du chat roux des voisins de palier et salua mon père de ma part. Ma concentration s'amenuisa à mesure que les minutes s'écoulaient et que les lèvres de Katsuki se perdaient pour déposer des baisers papillons sur mes épaules.


Je lui adressai un regard noir auquel il me répondit par un sourire faussement innocent. Mais le mal était fait et il en avait conscience. Mon cerveau ne fonctionnait plus convenablement et je me retrouvai à articuler des monosyllabes peu convaincantes aux inquiétudes de ma mère. Jamais je ne sus si elle avait eu vent des raisons pour lesquelles je perdais mon côté loquace. Elle ne m'en avait jamais dit un seul mot.


« Passe une bonne soirée, finit-elle par prononcer et je perçus son sourire dans sa voix. N'oublie pas de me prévenir après ton examen de la fin de semaine.

- Promis, prononçai-je. »


Les tonalités du téléphone me répondirent et je le reposai au milieu de la table de chevet. Mes joues écarlates amusèrent mon petit-ami et un long soupir s'échappa de mes lèvres. Il s'amusait avec les fils du peignoir que je lui avais emprunté. Son innocence feinte m'arracha un ricanement, puis je me déplaçai sur le matelas. J'enjambai sa taille et plongeai mes prunelles dans les siennes. Je fis taire son sourire arrogant par un baiser tendre auquel il répondit sans attendre une seule seconde. Nos souffles chauds se mêlèrent, mes mains se perdirent dans ses cheveux blonds et son cœur battit à l'unisson avec le mien contre ma poitrine. A bout de souffle, je collai mon front au sien et il esquissa un sourire discret.


« J'espère que tu es fier de toi, boudai-je faussement. Je n'ai pas écouté un seul mot de ma mère.

- C'est de ta faute si tu es aussi belle, argumenta-t-il. Je ne peux pas te résister, Cheeks, et tu le sais. »



***



Des constellations complexes se dessinent dans le ciel nocturne et une brise fraîche pour la saison souffle sur les rares personnes encore éveillées malgré l'heure tardive. Mes cheveux marron s'agitent au gré du vent et mes prunelles se perdent dans l'étendue nébuleuse. Tout semble plus calme dehors. Le monde arrête de tourner et mes pensées s'éloignent de mes tracas. Mes phalanges s'enroulent et se déroulent autour du verre d'eau qui chassera les quantités d'alcool divers qui me rendent mélancolique. Je n'ai pas beaucoup d'espérance. La présence de Katsuki me rend nostalgique de cette époque où nous vivions cet amour parfait et mon esprit chasse les mauvais moments. Les disputes disparaissent et il ne me reste plus que les rires. Un soupir m'échappe et je porte le gobelet en carton à mes lèvres. Une goutte solitaire leur échappe et elle roule le long de ma mâchoire pour s'écraser sur le tissu de mon jean.


La porte de la salle des fêtes finit par s'ouvrir dans mon dos. La musique brise la quiétude de la nuit et des pas écrasent les graviers qui tapissent le seuil. Je tourne la tête à l'instant où la silhouette d'Eijiro referme le battant derrière lui. Ses cheveux rouges ont poussé depuis la dernière fois où nous nous étions croisés. Il a aussi pris en muscle et je n'ai aucune difficulté à l'imaginer fouler les salles et clubs de sport de son quartier. Un sourire chaleureux étire ses lèvres lorsque nos regards se croisent et je laisse la commissure de mes lèvres se courber pour lui répondre. Il s'approche de moi, me rejoint au sol et imite ma position en croisant ses jambes. Je l'observe extraire une cigarette de son paquet et la flamme de son briquet fait rougir le bâton de nicotine.


« Tu en veux une ? me propose-t-il en sortant une nouvelle cigarette du paquet.

- Ça ira, refusé-je. Je ne fume toujours pas.

- T'as bien raison. »


Le bâton de nicotine glisse dans son carton alors qu'un silence agréable s'installe entre nous. Sa cigarette se consume lentement et mes prunelles se retrouvent happées par les mouvements aléatoires de la fumée qui disparaît dans la nuit. Des cendres s'échouent au sol à mesure que l'incandescence consume la cigarette. L'alcool s'est frayé un chemin dans mon esprit et toutes ces petites choses, qui n'auraient jamais attiré mon attention sobre, accaparent chaque parcelle de mon cerveau. J'essaie de deviner des formes dans la fumée grisâtre. Plus rien n'existe. Il n'y a que moi, cette brume toxique et la silhouette amicale d'Eijiro. Un rire s'échappe de mes lèvres alors que je me rends compte de l'absurdité de mes pensées.


« Comment tu vas ? finit par me demander Eijiro.

- En ce moment ou ces derniers jours ? renchéris-je sans attendre.

- Les deux ? »


Une forme d'amusement s'étend dans sa voix et je cache mon rictus en portant mon verre à mes lèvres. Je réprime une quinte de toux lorsque j'avale quelques gouttes de travers et je peste contre moi-même. Je dois avoir l'air si ridicule. Mes yeux honteux se posent sur mon ami et sa bienveillance calme l'angoisse que je sens monter.


« On ne peut pas dire que j'aille particulièrement bien, avoué-je dans un soupir. Ça me fait bizarre de revoir Katsuki après tout ce temps. J'ai l'impression de faire un bond dans le temps et de retourner à cette époque où j'avais un énorme crush sur lui. Tu trouves ça bizarre ? »


Le silence me répond et une expression pensive anime les traits de son visage. La cigarette entièrement consumée a fini par s'éteindre entre ses doigts et il les porte à son menton pour le pincer. Il ressemble presque à un personnage de cartoon et ce constat agite mes épaules d'un rire discret. Il remarque ma réaction et son visage s'éclaire d'un sourire complice. Puis il articule ces mots qui provoquent l'arrêt des battements de mon cœur pendant deux secondes.


« Pas vraiment. Katsuki est un peu dans la même situation. »


Je ne comprends pas les émotions que cet aveu soudain provoque chez moi. Mes joues s'empourprent. J'ignore si cette réaction est causée par la gêne ou la colère. Je sais juste que mon visage est bouillant. J'ouvre la bouche pour prononcer une phrase véhémente, l'accusant de tous les mensonges, avant de la refermant sans avoir articulé le moindre mot. Je ne sais plus ce que je voulais dire et cela me frustre au plus haut point. C'est cette émotion que je ressens au final. De la frustration. Les premières larmes roulent sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Mes épaules s'agitent sous le coup de mes incontrôlables sanglots et un rire nerveux déforme les traits déconfits de mon visage. Je dois avoir l'air si ridicule !


Alors que j'essaie de disparaître en ramenant ma tête entre les épaules et mes genoux contre mon torse, je sens la chaleur des bras d'Eijiro irradié de sa peau lorsqu'il enroule un bras autour de mes épaules. Il reprend les mots rassurants de Deku et il me berce jusqu'à ce que mes sanglots se tarissent sur mes lèvres. Je me sens si nulle de pleurer une relation terminée depuis plus de deux ans. Je me sens nulle de relation dont l'échec cuisant me rappelle tous mes défauts. Mes pensées s'assombrissent, je me dis que j'aimerais bien me perdre dans les vagues de la vodka enfermée dans une bouteille en verre ou m'emmitoufler dans ma couette pour ne plus jamais en sortir.


« Tout va bien, tente de me rassurer mon ami. Tout va bien.

- Je suis désolée, sangloté-je. Je gâche la soirée. »


J'entends sa voix me répondre. Je ne comprends cependant pas le moindre de ses mots. Mes sanglots me donnent un mal de tête terrible et ils ne se tarissent pas. J'aimerais disparaître un court instant. J'aimerais ne pas gâcher la soirée d'anniversaire de mon meilleur ami par ma morosité. Mais ça ne me parait plus possible. Même les bras rassurants d'Eijiro ne parviennent pas à calmer mon angoisse. Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais plus rien et ça m'énerve plus que tout au monde. Nous restons dans la même position plusieurs minutes. Il ne s'éloigne pas de moi tant que mes larmes ne se tarissent pas. Il m'offre un sourire rayonnant lorsque j'efface la dernière perle salée du revers de ma manche.


« Je dois avoir l'air ridicule, me plains-je.

- Les yeux rouges te vont très bien Chako, me taquine-t-il. »


Un ricanement m'échappe. La présence de mon ami aux cheveux rouges me fait un bien fou. Je laisse ses bras raffermirent leur prise autour de mes épaules alors que mes yeux se reportent vers les constellations. J'essaie de les reconnaître et je me laisse bercer par la respiration régulière d'Eijiro. Ce dernier suit mon regard vers le ciel et je lui désigne quelques formes que je crois reconnaître. Ça me rappelle les soirées que nous passions sur le pallier du lycée à observer les étoiles ensembles. Nous nous retrouvions tous sous le porche pour nous raconter des histoires. Puis ses mots finissent par me revenir.


« Pourquoi tu dis que Katsuki se trouve dans la même situation que moi ? »


Ma question lui arrache un sourire malicieux auquel je ne peux que répondre. Katsuki se trouve dans la même situation que moi. Je cherche ce qu'il peut sous-entre par cette phrase énigmatique, mais les explications que formule mon esprit me paraissent incohérentes. Katsuki Bakugo ne peut plus ressentir le moindre sentiment pour moi, pas après toutes ces choses affreuses que je lui ai craché au visage.


« Je pense que la fin de votre relation n'a été agréable pour aucun de vous.

- C'est peu dire, commenté-je dans un rire mauvais.

- Mais tu ne t'es jamais dit que c'était peut-être la bonne personne mais pas le bon moment ? »



***



Comment les choses avaient-elles pu dégénérer aussi rapidement ?

Cette question traversait mon esprit chaque soir. Elle me revenait à chaque fois que je franchissais le seuil de l'appartement que je partageais avec Katsuki et que nos regards pleins de rancunes se croisaient. Notre couple se disloquait un peu plus à chaque minute s'écoulant. Nous oscillions entre les hurlements colériques, les sourires aux sous-entendus rancuniers et les réconciliations sur l'oreiller. Nous ne nous supportions presque plus. C'était un bien triste constat que je refusais d'accepter. Ça ne pouvait pas se terminer ainsi. Je ne le voulais pas. Mais je dus bien l'accepter en poussant le battant de la porte cette nuit-là. Le bruit étouffé de la télévision me parvint alors que je retirais mes chaussures usées par les années. La grimace qui déforma mes traits me fit l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Pourquoi réagissais-je ainsi ? Ne devrais-je pas être heureuse de retrouver les bras de mon amant ? Ne devrais-je pas sourire à l'idée de retrouver cette expression arrogante qui m'avait fait chavirer ?


Je pris une grande inspiration pour me donner du courage. Chacun de mes pas provoqua les accélérations paniquées de mon palpitant sous ma cage thoracique. La moiteur de mes mains me parut insupportable. J'appréhendais de me retrouver nez à nez avec Katsuki. Sa silhouette se dessina dans mon champ de vision et j'esquissai un sourire maladroit. Ses yeux suivirent mes mouvements et ses lèvres s'incurvèrent dans une moue amère. Il était toujours en colère et je le comprenais un peu. Mes mots n'avaient pas été tendres la nuit précédente et je m'étais retrouvée à découcher pour ne plus avoir à supporter ses traits meurtris par ma rage.


« J'espère que tu t'es amusée avec Deku. »


Son ton accusateur me frappe comme un tsunami dévastateur et je ne pus réprimer ma grimace. Ma présence chez notre ami commun ne le regardait pas. J'avais ressenti le besoin de m'éloigner de l'atmosphère pesante qui régnait entre les murs de l'appartement. Katsuki aurait dû me comprendre mieux que quiconque sur cette planète. Ça avait été le cas pendant si longtemps que ça me semblait aussi normal que respirer. Nos cœurs ne battaient plus à l'unisson et je devais me faire une raison. Je retins le regard mauvais que j'eus envie de lui jeter et je me contentai de traverser la pièce pour rejoindre la salle de bain.


Mon énergie s'amenuisa à chacun de mes pas. Je sentis mes nerfs bouillonner sous le coup de la rage et de la frustration. La porte de la pièce claqua dans mon dos et je laissai le tissu de mes vêtements glisser sur ma peau. Le miroir me renvoya le reflet d'une illustre inconnue. Son visage rond et ses grands yeux m'étaient familiers, mais je ne reconnaissais pas ce corps livide et amaigri. Il appartenait à une autre ; une autre fille qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Mais Ochako Uraraka n'était pas cette femme malheureuse au point d'en négliger sa santé. Je ne pouvais pas être cette personne.


Les larmes me montèrent aux yeux sans que je ne puisse les retenir. Il ne fallut que quelques courtes minutes pour que mon visage se baigne dans mes pleurs. Je camouflai le son de mes sanglots par la pluie d'eau bouillante qui s'échappa du pommeau de douche. La brûlure de l'eau sur ma peau ne provoqua pas le moindre sursaut. La douleur que les silences et la haine de Katsuki me faisaient bien plus mal. A chaque fois que son ressentiment se dirigeait vers moi, j'avais l'impression qu'il m'arrachait le cœur à mains nues. Ressentait-il les mêmes émotions ? Partageait-il ma peine ? Je l'ignorai.


Alors que l'eau ruisselait sur ma peau, mon esprit partit dans les limbes du passé, à la recherche de la première dispute. L'origine de notre relation actuelle existait quelque part et j'avais besoin de la comprendre. Ce même schéma se répétait depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et je n'avais pas trouvé une seule fois la réponse à toutes mes questions. Mais je continuai. La solution me viendrait peut-être cette nuit-là ou la nuit suivante. Dans mes rêves les plus fous, Katsuki retrouverait ses regards amoureux et ses intentions tendres. Il redeviendrait cette personne dont j'étais tombée follement amoureuse au lycée. Il redeviendrait cet homme arrogant dont les faiblesses ne se dévoilaient que sous mes mots rassurants. Rien de tout ça n'arriverait. J'en avais parfaitement conscience, mais la constatation me fit un mal de chien. Elle me fit aussi mal que la gifle glacée de l'eau sur ma peau. Je ne m'étais pas rendu compte que le ballon d'eau chaude ne fonctionnait plus et je n'avais pas cessé une seule seconde de pleurer.


Je m'extirpai de la cabine de douche en puisant dans mes dernières forces et mes yeux recroisèrent ceux de ma triste jumelle dans le miroir. Mon sang se mit à bouillir dans mes veines et mes poings se serrèrent sans que je n'en comprenne la raison. Je me sentais en colère et trahie par cette fille stupide dans le miroir. Ma relation s'effritait à cause d'elle. Mon bras bougea avant que mon cerveau ne puisse concevoir la moindre pensée cohérente. Mes phalanges percutèrent la vitre réfléchissante avec une violence qui m'était totalement étrangère et les traits se scindèrent avec les éclats du miroir. Sa peine, mouchetée du rouge de mon sang, me parut plus supportable. La douleur cuisante me rappela que j'étais la personne réelle et que la fille que la vitre réfléchissante me renvoyait n'existait pas.


Un juron imagé résonna dans la pièce de vie et je perçus des pas rapides rejoindre la porte de la pièce dans laquelle je m'étais enfermée pour ne pas avoir à ressentir les échos de sa colère. Le battant s'ouvrit avec une lenteur insupportable et mon visage s'empourpra lorsque les yeux rouges de mon amant se posèrent sur mon corps nu. Ils glissèrent sur ma peau pour terminer leur course sur mes doigts ensanglantés. Je vis la rage quitter ses pupilles pour se transformer en inquiétude. Il amorça un pas dans ma direction, s'arrêta quelques secondes pour jauger la situation dans laquelle nous nous trouvions, puis fit valser ses hésitations et idées colériques d'un mouvement de la main. Son inquiétude était plus grande que sa rancune. Ça avait quelque chose d'aussi rassurant que terrifiant. Je réprimai un frisson lorsque ses mains se refermèrent avec douceur autour de mes avant-bras et je le laissai me manipuler comme une poupée de chiffon. Il me fit m'asseoir sur la cuvette des toilettes, déposa une serviette chaude sur mes épaules et extirpa un nécessaire de premiers secours d'un placard.


« Je suis désolée, murmurai-je. »


Ses yeux sombres me dévisagèrent et leur douceur me parut si étrange que des larmes silencieuses se remirent à rouler sur les rondeurs de mes joues. La pulpe de son pouce en fit disparaître une et il s'affaira à soigner mes mains ensanglantées. Ses gestes se firent doux, comme s'il avait peur que je me brise s'il se montrait trop bourru. Ses doigts chatouillèrent ma peau et provoquèrent ces agréables frissons qui m'étaient devenue totalement étrangers. Cela faisait plusieurs mois que nous ne nous étions pas montrés si proches.


« C'est à moi de m'excuser Cheeks, souffla-t-il. Je me comporte comme un con. »


Il fut un temps où j'aurais cherché à nier de tels mots avec virulence. Cette époque n'existait plus. Il se comportait comme une personne abominable depuis plusieurs mois, mais je me comportais de la même façon que lui. Nos vices réveillaient constamment ceux de l'autre et nous tombions dans cette spirale infernale. Nous nous détruisions. Il fallait bien que je me fasse une raison : notre couple n'était plus.


« C'est fini, n'est-ce pas ? »


Ses mouvements cessèrent et ses yeux rencontrèrent les miens. Il n'eut pas à prononcer le moindre mot pour que je comprenne la réponse à cette question qui ne quittait plus mon esprit depuis plusieurs semaines. Dans ses prunelles dansaient tous nos souvenirs heureux et une peine que je ne connaissais que trop bien. Un sourire nostalgique étira ses lèvres et sa main épousa les rondeurs de ma joue avant qu'il ne dépose un tendre baiser sur mes lippes tremblantes. Il me transmit toutes ces émotions dans notre échange et il confirma mes doutes. Je sentis mon corps s'alourdir et je me perdis dans cette étreinte douloureuse. Mes sanglots reprirent de plus belle et ses bras chaleureux s'enroulèrent autour de ma taille alors que nous partagions cette ultime nuit charnelle. C'était fini.



***



La bonne personne mais pas le bon moment.

Les paroles de mon ami me reviennent alors que je me laisse entraîner au centre d'une piste de danse improvisée par ces gens que j'apprécie plus que tout au monde. Mes mouvements maladroits suivent le rythme d'une chanson populaire. Les gens autour de moi en hurlent les paroles et je les rejoins dans leur euphorie. Je sens les bras de Mina s'enrouler autour des miens alors qu'elle bondit de joie à travers la piste. Elle ébouriffe les cheveux de toutes les personnes qui ont le malheur de croiser sa route. Sa joie communicative m'arrache un sourire rayonnant et je me retrouve à sautiller à la suite de mon amie. Je me sens bien. Les acclamations de Deku arrivent à mes oreilles et je lui adresse un clin d'œil complice lorsque la boule d'énergie croise sa route.


Puis il arrive le moment fatidique où la route de Mina croise celle de mon ancien copain. Mon sourire se fane aussitôt sur mes lèvres lorsque nos pas ralentissent au niveau du blond. Elle m'adresse un regard désolé et son bras cherche à m'entraîner loin de lui. Mais mon corps s'arrête de lui-même et mes yeux se plongent dans les siens. Il est toujours aussi beau et mes joues s'empourprent à ce constat.


« Ochako ? s'inquiète mon amie. »


Je sais que Mina redoute mes interactions avec Katsuki. Elle m'a vu pleurer notre rupture de trop nombreuses fois pour qu'elle ne s'inquiète pas. Je la rassure par un sourire maladroit et lui ordonne de continuer sa ronde d'un regard. Tout va bien. Et je sais que tout ira bien. Mes yeux se reposent sur la silhouette de mon ancien amant. Il se tient toujours là. Ses yeux sondent mon âme et je sens mes jambes fléchir sous mon poids. Je ne tombe pas pour autant.


« Salut, prononce-t-il maladroitement.

- Salut, répété-je sur le même ton. »


Une bulle intime se forme autour de nous. La présence de Katsuki dissipe les sons et les images de la soirée. Les rires, les musiques et les personnes qui dansent maladroitement disparaissent. Il n'existe plus rien d'autre que nous. Toute ma concentration se dirige sur mon ancien petit-ami. Ses yeux fuyants, sa main qui se perd dans ses cheveux et son sourire maladroit me fascinent. Il ne ressemble plus vraiment au garçon que j'ai connu. Ses traits témoignent toujours de son arrogance et de son mauvais caractère, mais ils paraissent moins vindicatifs et enclins à la bagarre. C'est la même personne, mais une tout autre personne à la fois. L'étrangeté de la situation et la gêne qui se propage dans mon corps font naître un sourire sur mes lèvres. J'ai envie de fuir le plus loin possible et de me plonger dans ses bras rassurants.


« Tu es vraiment sublime, Cheeks. »


Son compliment est si soudain qu'il m'arrache un sursaut. Des années me séparent de la dernière fois que ces mots ont échappé à ses lèvres et j'ai l'impression de découvrir une nouvelle personne. Mes paupières papillonnent de surprise, comme si elles cherchaient à déceler la moindre moquerie dans ses intonations. Mais il n'y a rien. Son honnêteté me surprend. Il pense vraiment chacune de ses paroles et je ne peux retenir le rosissement de mes joues.


« Merci, bafouillé-je. Je te retourne aussi le compliment. »


Le silence revient comme un vieil ami et mes pensées contradictoires avec lui. Mon cerveau me hurle de fuir loin de cette personne qui m'a brisé le cœur tout en ressassant les paroles d'Eijiro. La bonne personne mais pas le bon moment. Je ne parviens cependant pas à me résoudre à tourner les talons alors je reste debout devant lui, les bras ballants. Je donnerais tout pour camoufler les expressions de mon visage derrière une boisson forte. Je n'ai pas la chance d'en avoir une sous la main et je me retrouve à devoir confronter celui qui m'apparaît désormais comme un étranger. Je ne connais pas vraiment ce Katsuki Bakugo. Deux années ont suffi à le changer et je ne sais pas comment réagir.


« Tu vas bien ? »


J'ai envie de m'enfoncer six pieds sous terre tant cette question me paraît stupide. Mon besoin de briser le malaise en prononçant la première chose qui traverse mon esprit risque de provoquer l'effet inverse. Je m'attends à une expression de douloureuse neutralité sur les traits de mon ancien petit-ami. Mais je suis accueillie par un sourire chaleureux et il me répond avec une sincérité qui me fait chavirer le cœur. Il n'avait jamais été du genre expansif et je me sens faiblir alors qu'il me narre les derniers mois de sa vie. Je découvre une nouvelle personne et je ne peux pas m'empêcher de penser que ce Katsuki me plaît encore plus que l'adolescent brillant qui avait partagé mon existence durant plusieurs mois. Les mots d'Eijiro me reviennent une dernière fois.


La bonne personne mais pas le bon moment.


Et pour la première fois depuis que j'ai entendu cette phrase, cette idée quitte la case du fantasme de mon esprit. J'ai envie de découvrir ce nouvel homme. J'ai envie de partager du temps avec lui et j'ai envie d'apprendre à l'aimer. Cette réflexion traverse mon esprit et je me mets à rougir comme une adolescente alors que les mots se fanent sur les lèvres de mon ancien amant.


« Est-ce que tu veux aller boire un verre un jour ? je regrette aussitôt ma question alors que je suis persuadée qu'il va me répondre sèchement.

- Quand tu veux, me sourit-il. Mais avant toute chose... »


Son expression se transforme sous mes yeux et sa malice me fait chavirer un court instant. Je meurs d'envie de me jeter dans ses bras pour lui avouer qu'il m'a manqué. Mon cœur bat si vite dans ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va imploser dans les prochaines secondes. Puis il finit par tendre une main dans ma direction et il m'offre le plus chaleureux des sourires qu'il m'ait été donné de voir sur son visage.


« Je suis Katsuki Bakugo, se présente-t-il de cette voix teintée de cette arrogance que j'aime tant.

- Ochako Uraraka, répondis-je en tendant ma main vers la sienne et un frisson traverse mon corps alors que ses doigts s'enroulent autour de ma paume.

- Enchanté Cheeks. »


Je n'ai pas le temps de lui répondre. Une personne vient briser la bulle intime dans laquelle nous nous trouvions. Je reconnais les cheveux verts de Deku et ses bras s'enroulent autour de nos épaules. Il nous hurle des promesses d'amitié et je ne parviens pas à réprimer mon sourire. Il nous entraîne à sa suite et mes prunelles rencontrent celles amusées de Katsuki. Je me laisse aller à l'euphorie du moment et profite des dernières heures de la nuit en compagnie de ceux que j'aime le plus au monde. Mais je n'ai qu'une seule hâte : redécouvrir cet homme qui m'est à la fois familier et étranger.



ce fut laborieux à écrire.

ça faisait très longtemps que je n'avais pas écrire à la première personne et c'est la première fois que j'écris vraiment au présent. pour tout vous avouer, c'était un peu compliqué. mais j'aime beaucoup le rendu et je me suis amusée à écrire. c'est aussi la première fois que j'écris sur my hero academia.

et je dédie cet os qui m'a le plus motivée à l'écrire. parce que j'aurais certainement abandonnée si elle n'avait pas été là. 

j'espère vraiment que cet os vous aura plu. on se retrouve bientôt pour une nouvelle histoire.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro