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|8. I know|

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CHAPITRE 8

I KNOW

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Severus resta bouche bée face à la réaction du moldu et n’aurait jamais pu imaginer qu’un inconnu prendrait sa défense après l’histoire qu’il avait eu à raconter. Tobias n’avait eu cesse de lui rabâcher, enfant, qu’il était un monstre et que les êtres anormaux comme lui méritaient le bûcher. Qu’il aurait dû s’estimer heureux qu’il n’ait pas été noyé par ce dernier à sa naissance. Puis, à Poudlard, les maraudeurs avaient réussi à lui faire croire qu’il n’était qu’un moins que rien et qu’il méritait leur mépris ainsi que leur harcèlement. Dumbledore, par ses actions et inactions, avait validé le comportement des Gryffondor et dans sa propre maison, il avait tout de suite compris qu’il n’était qu’un parasite, un sang-mêlé qui équivalait, au mieux, à un elfe de maison. Sa meilleure amie n’avait plus souhaiter être associé à lui vers la fin de leur cinquième année et pour payer son apprentissage en potions, il avait dû entrer dans les rangs des Mangemorts. Toute son existence avait été chaotique et il n’avait eu aucun moment de répit, que ce soit à l’Impasse du Tisseur ou à Poudlard.

Il s’affala sur le canapé et se recroquevilla dans un coin du meuble en cuir. Il commençait à ressentir les effets de l’épuisement moral et était en train de se demander s’il ne devrait pas retourner dans sa chambre pour faire une sieste lorsque le majordome du manoir vint le rejoindre.

— Je vous prie d’excuser mon dérangement, monsieur, mais vous avez de la visite, l’informa Jarvis.

— De la visite ? fit-il, surpris. Qui ?

— Miss Deborah Ryan et monsieur Ernesto Perez, répondit le majordome. Comme l’a demandé monsieur Stark, j’ai contacté vos amis pour les informer de votre rétablissement. Ils désirent vous voir.

Severus devint aussi pâle qu’un linge. Il savait qu’il devrait aller rassurer la blonde ainsi que le fiancé de cette dernière mais il ne souhaitait guère revoir les deux moldus. Il lui était désormais presque impossible de cacher son état au couple. De plus, il ne voulait pas faire courir de risques aux deux seules personnes qui avaient été extrêmement gentilles envers lui après son arrivée en Californie. Debby avait été plus qu’une connaissance pour lui. Elle avait été ce qu’il pouvait certainement qualifier d’amie car elle s’était inquiétée pour lui et l’avait aidé sans jamais rien demander en retour lorsqu’il avait été dans le besoin. Elle était plus en sécurité loin de lui et des sorciers qui étaient à sa poursuite. Il était certain qu’un jour ou l’autre, son passé de mangemort le rattraperait et en attendant ce jour, il préférait ne pas s’attacher à qui que ce soit au risque de mettre leurs vies en danger. Pour ce qui était de Stark et du professeur Xavier, ils ne doutaient pas de l’ingéniosité des deux hommes pour se sortir de mauvaises situations. Du moins, il espérait qu’ils soient capables de se défendre eux-mêmes, même face à des sorciers puissants.

— Je me chargerais d’eux, monsieur, dit Jarvis qui avait compris son dilemme intérieur.

Severus rencontra le regard du majordome et put lire la compréhension de ce dernier dans ses prunelles.

— Je vous remercie, Jarvis.

— C’est un plaisir pour moi de vous servir, monsieur.

Et le majordome quitta la pièce en laissant le maître des potions, perdu dans ses réflexions. Il avait du mal à se faire à l’idée qu’il n’était plus seul et que de parfaits inconnus étaient prêts à tout pour lui venir en aide. Il se leva et alla se mettre près de la fenêtre, observant la blonde et son fiancé d’origine hispanique se faire escorter jusqu’à leur voiture par Jarvis. Il vit le majordome glisser quelques mots au couple puis Ernesto contourna sa Chevrolet et monta dans le véhicule, claquant brutalement la portière. Debby ouvrit la portière du côté passager puis leva la tête vers lui et pendant un bref instant, leurs regards se croisèrent. La blonde sourit tristement et monta finalement dans la voiture qui quitta le manoir Stark. Severus s’en voulut pour la peine qu’il avait pu lire sur le visage de la serveuse et aurait souhaité la rattraper mais il ne pouvait pas. Debby était en sécurité loin de lui et surtout loin du monde sorcier. Elle était une moldue et n’aurait pas été en mesure de comprendre son état malgré sa grande compassion et empathie. Il ne voulait pas perdre une amie de plus par sa faute, aussi, il était mieux pour elle qu’ils ne soient plus amis.

Ce furent les rayons de soleil qui perçaient l’obscurité de la chambre qui sortirent le sorcier de son léger sommeil. Il plissa ses yeux pour s’habituer à luminosité de la pièce puis parut décontenancé en remarquant l’endroit dans lequel il se trouvait. Tout était flou dans son esprit et il avait du mal à émerger des brumes du sommeil. Peu importait le raffinement et la somptuosité de la chambre, il se sentait en sécurité dans cette pièce. Il avait comme l’impression d’être dans un rêve car il y avait bien longtemps qu’il s’était en sécurité où que ce soit. Son estomac était sans arrêt noué par la crainte d’être retrouvé par les Aurors anglais et de se retrouver derrière les barreaux d’une cellule à Azkaban. Puis, il se souvint de la semaine qui s’était écoulée depuis sa sortie du coma. Il avait été recueilli par Stark et ce dernier avait été un parfait gentleman envers lui. Il n’aurait jamais pu imaginer que le milliardaire soit le genre de personne à être aussi attentionné et compréhensif. Il avait plutôt eu l’impression, dès leur première rencontre, qu’Anthony Stark était un homme arrogant et imbuvable mais ce fut tout le contraire à sa grande surprise. Stark était, certes, à quelques occasions arrogant mais il était aussi une personne amusante, serviable et surtout très protecteur. Il s’était sans arrêt inquiété de son état et s’il avait écouté le moldu, il resterait certainement au lit pendant toute sa grossesse.

Ensuite, il avait eu à faire la connaissance de Virginia Potts surnommée Pepper. Leur rencontre avait été plutôt troublante pour lui car l’assistante personnelle de Stark ressemblait étrangement beaucoup à Lily, bien qu’elles aient toutes deux des caractères bien distincts.

Le maître des potions était exaspéré de devoir chercher le milliardaire dans une si grande demeure depuis près d’une demi-heure. Il souhaitait poursuivre sa conversation avec le moldu au sujet d’Harry et mettre certains points au clair. Il ne voulait en aucun cas que l’homme puisse penser qu’il avait gagné si facilement la bataille et qu’il accorderait une quelconque paternité à l’américain. Harry était son fils et uniquement le sien. Il n’était certainement pas un Stark comme l’avait déclaré le milliardaire la veille.

Il redescendit les marches d’escaliers une fois encore et poussa un soupir d’irritation.

— Où peut-il bien être ? se demanda-t-il, agacé.

— Si c’est Tony que vous cherchez, il se trouve dans son laboratoire qui a été aménagé au sous-sol du manoir, dit une voix féminine.

Il leva la tête et une jeune femme à la longue chevelure rousse s’avança vers lui, un sourire chaleureux aux lèvres. Elle était habillée d’un tailleur haute couture de couleur bleu marine, portant une pile de documents dans les bras. Elle était si proche de l’ancien mangemort que ce dernier put admirer les tâches de rousseurs qui parsemaient son visage ainsi que ses yeux verts émeraude qui semblaient étinceler de joie.

— Vous devez être Severus, n’est-ce pas ? déduisit-elle. Je suis Virginia Potts, assistante personnelle de monsieur Stark mais vous pouvez m’appeler Pepper.

Severus hocha simplement la tête. Il lui était quasiment impossible d’aligner une phrase à cet instant. Il savait que la rouquine qui lui faisait face n’était pas Lily mais il lui était impossible de regarder cette femme sans remarquer des points de ressemblance avec sa défunte amie. La couleur de cheveux, les yeux, les tâches de rousseurs, la silhouette, le sourire. Elles se ressemblaient tellement que c’était comme si Lily revivait subitement sous ses yeux.

— Vous allez bien ? l’interrogea Pepper.

— Oui, répondit-il, la voix rauque.

Il était certain de commencer à faire son deuil de sa meilleure amie mais cela ne changerait rien au fait qu’il se sentirait toujours coupable de la mort de cette dernière et que malgré la façon dont s’était terminée leur amitié, elle avait énormément compté pour lui. Cet amour qu’il avait éprouvé pour la lionne lui avait permis de ne pas sombrer complètement dans les ténèbres et de s’accrocher désespérément à la vie.

— Vous êtes sûr ? Je vous le demande parce que vous m’avez l’air bien pâle.

— Je vous remercie pour votre inquiétude mais je vais bien. Juste un…

— Severus ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? s’écria Tony.

Le maître des potions détourna son regard de Pepper pour poser ses yeux sombres sur le milliardaire qui était recouvert de cambouis. Tony se frottait les mains sur un torchon qu’il remit à la rousse.

— Est-ce que ça va ? T’es tout pâle, s’inquiéta le play-boy.

— Je vais bien. Juste un léger malaise qui est en train de passer.

— Un malaise ? Le docteur Harper t’a recommandé du repos et tu ferais mieux d’écouter ses conseils. Tu devrais aller te recoucher.

— Je vais parfaitement bien ! grogna le maître des potions.

— Mais tu viens de dire que tu avais eu un malaise.

— Léger malaise, rappela Severus, irrité.

— Un malaise tout de même, répliqua Tony. Allez ! Viens t’asseoir.

Tony prit son bras et Severus frissonna au contact de la main du moldu sur sa peau. Ce n’était pas un frisson désagréable, bien au contraire. Il se laissa guider jusqu’au salon sans grandes protestations, encore tout troublé par le toucher du milliardaire. Tony le fit asseoir dans un fauteuil et lui ordonna de rester là tandis qu’il allait lui chercher de quoi boire.

Pepper posa le torchon sale sur la table basse du salon et observa silencieusement le britannique. Elle ne put empêcher son regard de glisser sur le ventre bien arrondi du maître des potions. Elle s’y était faite à cette grossesse masculine avec le fil du temps et commençait lentement à considérer l’homme comme faisant partie de la famille Stark puisque ce dernier portait en lui l’héritier de son patron. Elle finit par se décider à s’asseoir et s’installa confortablement dans l’un des fauteuils.

— Puis-je vous poser une question ?

— Vous venez de la poser.

Pepper sourit, amusée par la répartie du maître des potions.

— Une seconde dans ce cas, marchanda-t-elle.

— Je vous écoute.

— Qu’est-ce que cela fait d’être enceinte ? questionna la rousse.

Severus ne put masquer sa surprise à la question de la rousse car il ne s’était jamais vraiment appesanti sur ce qu’il ressentait au sujet de cette grossesse. Tout avait été précipité en une seule nuit et il était tellement occupé à surveiller ses arrières, prêt à fuir à n’importe quel moment, qu’il n’avait pas eu le temps de songer à ce qu’il ressentait à ce sujet.

— On ressent une immense joie ainsi qu’un profond sentiment de fierté à sentir la vie grandir en nous, finit-il par répondre d’une voix presque rêveuse.

Il caressa tendrement son ventre. Un geste qui devenait un automatisme chez lui lorsqu’il parlait d’Harry ou pensait à l’enfant. Il s’était irrémédiablement attaché au petit garçon et le considérait depuis bien longtemps comme étant le sien. L’enfant qui allait naître de nouveau n’aurait rien à voir avec les Potter puisque les gènes de Lily et de son époux avaient été supprimés au profit des gènes du maître des potions et du génie milliardaire. Il était satisfait par la tournure qu’avait pris les évènements et commençait à croire que peut-être, la vie lui souriait enfin.

Il quitta lentement son lit, encore perdu dans les brumes du sommeil. Il enfila ses chaussons et se dirigea vers la salle de bain pour soulager sa vessie. Il passait désormais la majeure partie de son temps dans les toilettes et remerciait Merlin que les nausées matinales se soient stoppées. D’autres symptômes étaient apparus comme des fringales nocturnes, des envies alimentaires différentes de ses habitues ainsi que les pieds qui commençaient à enfler et un mal fréquent du dos mais ce n’était rien de très insurmontable. Il n’était plus seul et trouvait un certain soutien auprès de Jarvis ainsi que de Pepper, du réconfort aux côtés de Charles et de l’attention avec Anthony.

Il tira la chasse d’eau et se lava les mains avant de se débarbouiller. Il retourna dans sa chambre et balaya la pièce d’un simple regard. Il ne s’habituerait certainement jamais au luxe de cette demeure. Il pensait toujours que tout ceci n’était qu’un rêve et qu’il finirait par se réveiller dans une cellule humide et crasseuse d’Azkaban. Il quitta sa chambre en direction de la salle à manger où il trouva le maître des lieux, tenant un téléphone collé à son oreille.

Jarvis, qui était en train de servir un verre de jus de pamplemousse au jeune milliardaire, leva les yeux vers lui et le salua respectueusement d’un signe de tête.

— Bonjour monsieur.

— Bonjour, Jarvis.

Le majordome finit rapidement son service auprès de son patron et tira une chaise au maître des potions. Severus le remercia silencieusement et s’assit en face de Tony qui semblait être dans une discussion très animée avec son interlocuteur. Jarvis lui servit un jus pressé d’oranges et de clémentines tandis qu’il beurrait lui-même ses toasts de confiture à la fraise des bois.

— Il n’en est pas question, Obie, grogna furieusement Tony.

Tony tourna son regard vers Severus et lui sourit simplement en guise de bonjour avant de reprendre sa concentration sur sa conversation téléphonique.

— Je suis l’inventeur et les autres ne sont que des assistants ! Il n’est pas question de laisser une telle invention entre les mains d’incompétents. Je t’ai dit que je le ferais moi-même.

Tony prit le toast que Severus venait de tartiner et le mangea sous le regard indigné du maître des potions qui n’eut pas le temps de réagir face au vol de l’inventeur. Il lança un regard noir au milliardaire et jeta un coup d’œil à Jarvis qui semblait contenir un rire dans sa gorge.

— Vous allez bien, Jarvis ? demanda-t-il d’un ton sardonique.

Le majordome se racla légèrement la gorge avant de répondre à la question posée.

— Très bien, monsieur.

Severus le regarda d’un air sceptique puis reprit un toast qu’il tartina copieusement de confiture.

— Il est inutile de passer, Obie, je respecterais les délais. Nous livrerons les armes à temps.

Tony s’empara du pain grillé du sorcier et le mangea sous le regard exaspéré de l’homme enceinte. Un ricanement amusé emplit la salle avant d’être remplacé par une quinte de toux. Severus jeta une œillade noire au majordome qui semblait s’amuser à ses dépens avec son patron. Il décida alors d’avaler une gorgée de son jus pressé et entreprit de manger des pancakes, satisfait de se rappeler que le milliardaire détestait cela donc il n’y avait aucune chance que le moldu puisse lui piquer une fois de plus son petit-déjeuner.

— Fais-moi confiance, Obie, nous les livrerons en temps et en heures. Pepper se chargera de te rassurer quant à mon avancée. J’ai été très inspiré ces derniers jours donc il se pourrait que je te prépare une petite surprise.

Les épaules de Tony se relâchèrent tout doucement.

— Entendu, Obie, dit-il. Je te fais confiance pour gonfler la note. À plus !

Il raccrocha presque aussitôt et lança le téléphone à Jarvis qui le rattrapa sans problèmes.

— Obie commence à se douter de quelque chose, Jarv’, et je n’ai pas envie qu’il puisse venir fouiner dans nos affaires.

— Que puis-je faire, monsieur ?

— Nous quitterons Malibu, décida soudain Tony. Fais préparer la maison de New-York.

— Celle de Brooklyn ?

— Oui, répondit le milliardaire. Obie ne sait pas que j’en possède une à Brooklyn donc nous ne courrons aucun risque qu’il puisse débarquer à l’improviste.

— Souhaitez-vous annuler la visite d’aujourd’hui ? l’interrogea Jarvis.

— Certainement pas. Je pense que cette visite fera du bien à notre petit sorcier. Papa doit sûrement lui manquer et j’ai toujours eu envie de découvrir l’institut du professeur ainsi que ses fameux étudiants aux pouvoirs spéciaux.

— Quelle visite ? De quoi parlez-vous et pourquoi quittons-nous la ville ? questionna Severus, dérouté.

— Mange, l’enchanteur, lui dit Tony. Tes réponses viendront après.

— Je n’ai plus faim.

— Donc je ne répondrais pas à tes questions.

Severus lâcha un soupir agacé et planta sa fourchette dans un bout de pancake avant de l’avaler et de lancer un regard furibond au génie qui se contenta de sourire d’un air satisfait.

— Tu vois, l’appétit vient en mangeant, le taquina le moldu.

Severus savait qu’il était inutile de s’attarder sur les plaisanteries du moldu et que cela ne contribuerait qu’à accentuer son exaspération.

— Pourquoi devons-nous quitter Malibu ? demanda-t-il sèchement.

— Obie commence à se douter de quelque chose et insiste pour venir me rendre une petite visite à la maison. J’ai confiance en lui et le considère comme un père mais je ne veux pas qu’il sache que tu portes mon enfant.

— Vous dîtes le considérer comme un père et lui faire confiance mais vos actions démontrent tout le contraire, fit remarquer le maître des potions. Vous avez pourtant mis au courant vos amis de ma situation et certains de vos employés connaissent mon état mais vous êtes réticent à partager une telle information à un homme qui devrait avoir toute votre considération.

— Je sais, je sais, fit Tony, exaspéré. C’est plutôt compliqué.

— Je dirais plutôt que vous souhaitez considérer cet homme comme un père mais vous ne le faites pas pour diverses raisons que vous ne voulez pas voir.

— Et si tu allais te préparer hein ? suggéra Tony, tout détournant la conversation. Nous allons rendre visite au professeur et il me tarde de tester la technologie de son institut.

— Nous allons rendre visite à Charles ? s’étonna le maître des potions.

— Ouais, confirma Tony. Je m’étais dit que cela serait super d’organiser une journée père-fils. Je suis sûr que tu commences à te lasser de discuter avec lui par téléphone.

— Ce n’est pas mon père, Anthony, grommela le maître des potions.

— Mais qu’est-ce que t’attends pour aller te préparer ? Ne me dis pas que tu commences à peser dix tonnes !

— Seriez-vous en train de vous essayer à l’humour, monsieur Stark ? demanda Severus, sarcastique.

— Ha… ha… ha… ironisa Tony.

— Je me disais bien aussi.

Severus se retira de la salle à manger et alla se préparer tandis que Tony ruminait sa colère.

— Et dire que je vais devoir supporter cet homme pendant des années, se lamenta le milliardaire.

— Puis-je faire une correction, monsieur ?

— Laquelle, Jarvis ?

— Vous le supporterez toute votre vie, monsieur, corrigea le majordome.

— Misère ! gémit le moldu. C’est encore plus terrible que je ne le pensais.

Jarvis cacha habilement son sourire derrière une attitude neutre. Il connaissait assez bien son jeune patron pour savoir qu’il était ravi d’un tel futur et que la solitude qui semblait s’étendre sur le génie scientifique avait diminué considérablement depuis l’arrivée du sorcier au manoir Stark. Il avait remarqué un changement déroutant mais plus que bienvenu au sein de l’homme. Il commençait lentement à voir renaître le petit garçon innocent et plein de bonté qu’il avait connu lors de son arrivée au manoir. Jarvis avait pensé qu’après l’accident de monsieur et madame Stark, son jeune patron sombrerait définitivement dans l’obscurité et ne rejoindrait plus jamais la lumière mais il s’était heureusement trompé. Tout doucement, Anthony Edward Stark renaissait de ses cendres et faisait place à un homme nettement plus sûr de lui et plus ouvert. Il espérait que le bonheur qui semblait s’épanouir dans la vie de la famille Stark ne ternirait jamais et il comptait tout faire pour préserver ce bonheur.

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Severus contenait difficilement son excitation ainsi que sa joie à l’idée de revoir le professeur Xavier qu’il appelait Charles comme le lui avait autorisé le mutant. Après le départ du vieil homme, ils avaient entretenu des liens par téléphone. Le mutant l’appelait quasiment tous les jours et ils pouvaient passer des heures entières à discuter sur n’importe quel sujet, qu’il soit passionnant ou non. Il s’était surpris à apprécier de plus en plus la présence du mutant et à la rechercher constamment. Il aimait ces conversations qu’il entretenait avec le vieil homme car même s’il ne l’admettrait jamais à haute voix, il se sentait désiré et aimé. Jamais Charles ne lui avait paru agacé ou irrité par leurs conversations. Il avait parfois l’impression que le mutant trépignait d’impatience de discuter avec lui. Un entretien amical entre Charles et lui qui était devenu une source d’amusement pour Tony qui nommait le lien qui le liait à Charles comme étant une relation père-fils. Un amusement qui s’était répercuté auprès de Pepper qui lui demandait, à chaque fois qu’ils se voyaient, comment allait son père. Il avait pesté de rage contre la rouquine qui était partie dans un fou rire avec Anthony.

Il observa le paysage et ferma les yeux tout en prenant une profonde inspiration. Il pouvait désormais s’appuyer quelqu’un. Il n’était plus seul. Il rouvrit doucement ses paupières lorsqu’il sentit une main calleuse se poser sur la sienne et il n’eut pas besoin de tourner la tête sur le côté pour savoir à qui elle appartenait puisque c’était cette main qui le soutenait depuis quelques jours.

— Pas de pensées déprimantes, l’enchanteur.

— Qui vous a dit qu’elles étaient déprimantes ? grogna-t-il.

Il fusilla le moldu du regard mais ne pensa jamais à retirer la main de ce dernier. Anthony était exaspérant sur plusieurs points mais il ne pouvait empêcher son cœur de battre la chamade à chaque fois que son regard rencontrait celui azur du moldu. Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait aussi bien aux côtés de l’homme, se sentant en sécurité tandis qu’avec Jarvis et le sergent Rhodes, il y avait toujours une petite pointe d’insécurité en lui. Une peur qu’il réprimait avec soin et se faisait violence pour ne jamais frémir d’angoisse lorsque l’un des deux hommes osait s’approcher trop près de lui. Il n’aimait pas ce sentiment de faiblesse qui grandissait en lui, sachant qu’il avait très peu de moyens de défense car sa magie était toujours limitée et qu’il ne pouvait lancer que des sorts très mineurs, presque inutiles. Il en serait ainsi jusqu’au jour de l’accouchement.

— L’expression de ton visage lorsque tu te perds dans tes pensées, répondit calmement Tony. Tu essaies toujours de masquer au mieux tes émotions mais j’ai fini par détecter les failles sur ton masque. Tu n’as pas besoin de tout réprimer ainsi et de garder toute cette rancœur et cette tristesse en toi. Tu n’as pas besoin d’affronter tout ceci seul. Tu n’es plus seul, Severus, et bien que je ne sois pas la meilleure personne qualifiée pour cela, je souhaiterais alléger ton fardeau.

Severus se perdit dans l’intensité du regard de l’ingénieur et fut surpris mais aussi choqué d’y voir toute la sincérité des mots de l’homme.

— Je…

— Nous sommes arrivés, messieurs, annonça Jarvis.

Tony retira sa main et le maître des potions ressentit de nouveau ce profond vide qui s’installait en lui à chaque fois qu’il était coupé du contact du moldu. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et se demandait s’il n’aurait pas contracté une quelconque maladie ces dernières semaines. Il masqua du mieux qu’il put la déception qui l’avait envahi et regarda à travers la vitre de la voiture un imposant manoir. Il était soulagé de voir qu’ils étaient enfin arrivés à destination, sentant toujours un profond malaise après le vol qu’ils avaient dû prendre pour rejoindre l’état de New-York.

Jarvis lui ouvrit la portière et Severus descendit de la voiture, portant presque aussitôt son regard sur le manoir Xavier, solide édifice de pierre, qui semblait appartenir à une autre époque que celle dans laquelle ils vivaient. La demeure où résidait le mutant était nettement plus imposante que celle de Stark à cause de son architecture ancienne.

Ses yeux se levèrent automatiquement lorsqu’il sentit une présence qui lui était désormais familière. Il ne put cacher son sourire à la vue du mutant qui attendait au seuil de l’entrée du manoir. Son corps se mit tout seul en mouvement et il marcha vers le professeur Xavier qui l’accueillit avec un sourire chaleureux.

— Bienvenue à l’Institut Xavier, Severus.

— Merci, Charles.

— Avez-vous fait bon voyage ? s’enquit le mutant alors qu’il guidait le sorcier à l’intérieur du manoir.

Severus jeta un coup d’œil derrière lui pour s’assurer que le milliardaire et le majordome de ce dernier suivaient leurs pas. Il secoua la tête lorsqu’il vit l’ingénieur inspecter chaque recoin du hall d’entrée comme s’il cherchait à percer tous les secrets de la bâtisse.

— Pourquoi ai-je le sentiment que cette demeure est bien plus qu’une simple école ? s’interrogea Tony à haute voix.

— Et que pourrait-elle d’autre, monsieur Stark ? le questionna une voix féminine.

Ils rivèrent tous leur attention vers la jeune femme qui venait à leur rencontre. Elle avait de longs cheveux roux et arborait un magnifique sourire. Severus la détesta aussitôt lorsqu’il remarqua le regard que l’inconnue échangea avec l’inventeur.

— Un repaire pour super-héros ? tenta de deviner le milliardaire.

— Super-héros, dîtes-vous.

— En tout cas, vous ressemblez à une super-héroïne, la complimenta Tony.

— Ne me manque-t-il pas un costume pour cela ? demanda la rousse, entrant visiblement dans le jeu de Tony.

— Je suis un inventeur de génie. Peut-être pourrais-je vous en confectionner un.

— Un costume inventé par Tony Stark. Pourquoi pas ?

Severus grinça des dents, irrité par la femme mais surtout par le moldu qui avait un penchant pour les jolies femmes. Il parlait bien évidemment avec Pepper et cette dernière n’avait pas été avare en informations au sujet du jeune milliardaire.

— Et vous êtes ? cracha-t-il presque avec colère.

La rousse détourna son regard du milliardaire et le posa sur le maître des potions. Elle tendit sa main au sorcier et la laissa tomber lorsqu’il était évident que le maître des potions ne la prendrait pas.

— C’est Jean Grey, répondit Charles. Elle est professeur et se charge aussi de l’administration de l’institut. Jean, je te présente Severus Sna…

— Severus Xavier, le coupa Tony. En fait, Sev est le fils caché du professeur.

— Vraiment ? fit une voix étonnée dans le dos de la rousse.

Un homme assez musclé, aux cheveux noirs, et à la barbe négligée se tint aux côtés de Jean.

— Vous ne nous aviez pas dit que vous aviez un fils, professeur, dit le nouvel arrivant.

— Logan, il y a…

— D’où le terme fils caché, interrompit de nouveau l’inventeur.

— Le professeur a un fils ? s’étonna une autre voix dans le dos des deux mutants.

Bientôt, tout un groupe de mutants se rassembla dans le hall, intrigué par la nouvelle d’un fils caché de leur directeur. Ils étaient curieux et souhaitaient tous rencontrés ce fameux fils. Ils souhaitaient en savoir un peu plus sur lui. Était-il un mutant tout comme son père ? Si oui, quel genre de pouvoir avait-il ? Était-il lui-aussi un télépathe ?

Tant de questions qui ne furent guère posées car avant que quiconque ne puisse prendre la parole, on frappa à la porte de l’institut.

Charles et Jean échangèrent un rapide regard puis le professeur fit un simple signe de tête à la rousse qui se précipita à l’étage tandis que Logan fronça subitement les sourcils, alerté par le comportement de ses semblables. L’un des étudiants alla ouvrir la porte et écarquilla les yeux face à ce qu’il vit. Une trentaine de personnes semblaient avoir entourés tout le manoir. Ils étaient tous armés d’un bout de bois qu’ils avaient braqués sur le mutant. Un homme dans un accoutrement étrange, l’air austère se présenta à lui.

— Nous recherchons le sorcier Severus Snape, dit l’homme.

— Qui ?

Severus se dirigea vers l’entrée et fit face à l’homme, le regardant avec méfiance.

— C’est moi.

— Severus Snape, pour violation du Code International du Secret Magique ainsi que pour entrée non déclarée sur le territoire américain aux services du MACUSA ainsi que pour non permis de port de baguette magique, vous êtes en état d’arrestation, déclara l’auror américain.

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