|26. La ligue des rouquins|
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CHAPITRE 26
La ligue des rouquins
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Quand sa mère vint le réveiller en le secouant avec douceur, Harry eût l'impression qu'il venait tout juste de se coucher. Il était épuisé et dormait très mal depuis quelques jours, ses nuits étant peuplées de cauchemars.
- Il est temps de se lever, Harry, murmura doucement sa mère avant d'aller réveiller Pietro qui ronchonna comme à son habitude.
Harry chercha ses lunettes à tâtons sans ouvrir les yeux, les mit sur son nez et se redressa dans son lit. Il jeta un coup d'œil à la fenêtre de la chambre et lâcha un soupir affligé lorsqu'il constata qu'il faisait encore nuit.
- Dépêchez-vous de vous préparer et venez prendre votre petit-déjeuner. Nous n'avons guère beaucoup de temps, dit Severus avant de quitter la pièce, refermant la porte derrière lui.
- Je veux dormir, bougonna Pietro dans son oreiller.
Et Harry pouvait comprendre son cadet car il paierait et vendrait même père et mère pour obtenir deux heures de plus de sommeil.
Il passa furtivement sous la douche après son cadet et ils s'habillèrent en silence, trop endormis pour parler puis, bâillant et s'étirant, ils se rejoignirent les membres de leur famille au salon. Harry haussa un sourcil lorsqu'il vit Drago dormir pratiquement sur sa chaise, une cuillère de lait à moitié levée vers son visage. Le blond n'était pas mieux que son aîné qui avait la tête sur la table, ronflant doucement tandis que Jude essayait de soutenir tant bien que mal sa tête qui se balançait de droite à gauche.
Wanda était la seule qui mangeait ses œufs brouillés au bacon mais l'expression vide sur son visage était plus parlante que le reste. Elle était tout autant fatiguée que les autres, si ce n'était plus car elle avait utilisé ses pouvoirs de mutante pour lui et il sentit une pointe de culpabilité faire son apparition au niveau de sa poitrine. Il avait conscience qu'il devrait tôt ou tard parler de ses cauchemars à sa mère mais il ne le voulait pas. Il était stupide de vouloir cacher une telle chose qui avait des conséquences sur son état de santé ainsi que sur celle de sa sœur mais il n'avait aucune envie de paraître faible et d'être surprotégé par sa famille.
- Pourquoi se lève-t-on si tôt ? se plaignit Pietro qui s'assit aux côtés de sa jumelle.
- Puisque vous n'êtes pas encore en âge de transplaner, il va falloir que nous marchions pour prendre un portoloin, répondit sa mère.
- Marcher ? couina Drago qui sembla s'être soudain réveillé. Pourquoi avons-nous laissé les anglais organiser la Coupe du Monde déjà ?
- Vous savez tous que c'était une décision prise par le Président du MACUSA et les autres Premiers Ministres de la Magie du monde entier. Une manière de renouer des liens avec l'Angleterre. Nos deux pays ont été en froids depuis plusieurs années et il était temps que cette situation change alors quoi de mieux qu'une compétition sportive internationale pour tisser de nouveaux liens ? répondit l'ancien serpentard.
- Nous étions en froids pour une raison, répliqua sèchement Wanda. Le gouvernement britannique magique était incompétent et usait de ses pouvoirs pour te menacer et te retirer tous tes biens.
- En partie, acquiesça le maître des potions, mais pas l'unique raison. Mangez maintenant.
- Quelle était l'autre raison ? demanda Jude, curieuse.
- Rien qui ne vous concerne, les marmots, et à moins que vous ne souhaitiez devenir des politiciens, métier que je ne vous conseillerai pas car ils sont pires que des arnaqueurs, vous devriez poser ces questions à celle qui occupait le poste à cette époque, intervint Tony.
Jude haussa les épaules et prit en silence son petit-déjeuner, ayant compris qu'ils n'obtiendraient pas plus de réponses auprès des adultes. Elle avait déjà essayé de questionner ses propres parents au sujet des tensions qui régnaient entre le gouvernement britannique et le leur mais aucun d'eux n'avait souhaité répondre à ses questions. Son père élucidait toujours la question en disant qu'il n'était qu'un simple Non-maj amoureux d'un sorcier qui se transformait en loup chaque soir de pleine lune tandis que sa mère répondait : « - Rien qui ne devrait t'intéresser ».
Elle pensait avoir plus de chance avec ses oncles mais visiblement, eux aussi ne souhaitaient pas répondre à leurs questions. Elle se retint de rouler des yeux, tellement elle était blasée devant le comportement protecteur de leurs parents.
Severus dévisagea son benjamin et remarqua les cernes sous ses yeux.
- Harry ?
- Maman.
- Tu me le dirais si tu avais du mal à te reposer, n'est-ce pas ?
Harry parut surpris à la question de sa mère et avala bruyamment tandis qu'il essayait de garder une attitude nonchalante.
- Bien sûr, répondit-il. Pourquoi me demandes-tu cela ?
- Tu as l'air fatigué, fit remarquer le potionniste, suspicieux.
- Comme tout le monde, maman, répliqua le garçon. Tu nous as réveillé trop tôt.
- Tu sembles plus fatigué que les autres.
- Maman, bien sûr, que je suis bien plus fatigué qu'eux. Je dois maintenir mes pouvoirs en sommeil et être sur ma garde même en portant ces lunettes donc oui je suis un peu plus mort sur mes pieds que les autres !
Severus se sentit immédiatement coupable, sachant tout ce que son fils devait traverser chaque jour.
- Je te demande pardon, Harry, je suis juste... je m'inquiète pour toi et je suis... balbutia l'homme, penaud.
Harry soupira de lassitude et exaspération. Il savait que sa mère n'était pas très doué avec les émotions et devait souvent recourir à son époux pour qu'il puisse traduire le message qu'il voulait faire passer mais avec le temps, il avait appris à lire entre les lignes de sa mère. Il était inquiet pour lui et se minait le moral de ne pouvoir protéger son fils.
- C'est moi qui demande pardon, maman. Je n'aurai pas dû te parler ainsi, je suis désolé, s'excusa-t-il. Je vais bien, ne t'en fais pas.
- Tu me parlerais si quelque chose n'allait pas, n'est-ce pas ? redemanda le potionniste.
- Oui, maman, souffla Harry.
- Bien.
Severus détourna son attention de lui pour réveiller à nouveau Peter qui dormait sur la table. Harry sentit un regard fixé sur lui et il leva la tête pour croiser le regard bleu saphir de son père. S'il était difficile pour eux de lire leur mère, il était par contre plus facile de comprendre leur père qui semblait plus ouvert, plus accessible et à cet instant, Harry sut que son père se doutait de quelque chose et qu'il avait conscience que son fils venait de mentir.
Lorsqu'ils quittèrent leur hôtel pour se mettre en route, Harry eût l'impression que son père ne cessait de l'observer de manière à ce que son époux ne s'en aperçoive pas. Il pria tous les dieux qui puissent exister pour que son père ne trouve rien car il préférait mille fois faire face à l'inquiétude de sa mère plutôt qu'à la déception de son père car Tony Stark était un homme qui détestait le mensonge et qui le punissait par une indifférence totale qui brisait toujours le cœur de ses enfants car c'était le résultat d'un échec de leur part, comme s'ils avaient échoué au plus grand test de la vie.
Il faisait frais et la lune était toujours visible. Ils se rendirent dans le Devon à Loutry Ste Chaspoule avec deux voitures que leurs parents avaient loué pour l'occasion. Ils arrivèrent vers cinq heures du matin à destination et seule une lueur verdâtre le long de l'horizon qui s'étendait à leur droite indiquait l'imminence de l'aube.
- Je veux dormir, pleurnicha Pietro.
- Je n'assisterai plus jamais à une coupe du monde de Quidditch en Grande-Bretagne, dit Drago d'une voix ensommeillée.
- Idem pour moi, lâcha Jude tout en bâillant.
Severus roula des yeux face aux pleurnicheries des ados et continua d'avancer, tenant la main de Wanda qui semblait avoir besoin de soutien pour marcher.
- C'est encore loin ? demanda Peter.
- Encore quelques mètres, répondit le potionniste.
- Pourquoi n'avons-nous pas loué des chambres dans le coin ? Cela aurait été plus simple de se déplacer non ? questionna Harry.
- Nous y sommes presque, dit simplement le maître des potions.
Ils suivirent le chemin sombre et humide qui menait au village. Seul le bruit de leurs pas rompait le silence. Lorsqu'ils traversèrent le village endormi, le ciel commença lentement à s'éclaircir, passant d'un noir d'encre à un bleu foncé. Les pieds et les mains de Harry étaient glacés.
Ils avancèrent en silence, économisant leur souffle pour escalader la colline de Têtafouine. De temps à autre, un terrier de lapin les faisait trébucher ou ils glissaient sur d'épaisses touffes d'herbe noire. A chaque respiration, Harry sentait comme un élancement dans sa poitrine et ses jambes commençaient à s'engourdir lorsque, enfin, ils atteignirent un terrain plat.
- Nous y voilà, dit Severus.
- Ce n'est pas trop tôt, soupira Tony, le souffle haletant.
- Nous devons trouver le portoloin, dit Severus avant de scruter le sol autour de lui. Allez, aidez-moi à le chercher !
- Bon sang ! grogna Wanda, agacée.
- Pffouuu ! lâcha une voix.
Ils se retournèrent tous comme un seul homme et virent un groupe de rouquins se diriger vers eux, des sacs au dos. Au milieu, ils remarquèrent deux jeunes adolescents à la chevelure brune pour la fille et la chevelure blonde pour le garçon.
Harry fronça les sourcils lorsqu'il vit que son père s'était rapproché de sa mère et que ce dernier s'était soudainement tendu à l'apparition de nouveaux arrivants. Son aîné se rapprocha de leurs parents tout comme Pietro et Wanda qui avaient dû sentir la tension dans le corps de leur mère.
Il se plaça devant sa mère et dévisagea les rouquins ainsi que la brune et le blond d'un air méfiant. Il n'avait aucune idée de ce qui se passait mais il n'aimait guère sentir sa mère sur ses gardes.
- Severus ? Severus Snape ? fit l'homme le plus âgé de la ligue des rouquins, dardant sur le potionniste un regard surpris.
- Severus Xavier-Stark, corrigea l'ancien serpentard.
- Pardon, j'avais oublié que tu t'étais marié et que tu avais été reconnu par ton père biologique, s'excusa l'homme.
- Ce n'est rien, Arthur, dit le potionniste.
Arthur posa son regard sur Tony avant de regarder les enfants qui entouraient le couple.
- Je vois que tu as agrandi la famille, fit-il en souriant avec gentillesse.
- Anthony, les enfants, je vous présente Arthur Weasley. Arthur, voici mon époux, Anthony Stark, et nos enfants Peter, Harry, Wanda et Pietro. Drago, le fils de Narcissa et Lucius. Jude, la fille d'un ami et de Remus.
Arthur dévisagea plus longtemps Harry et le garçon n'apprécia guère le regard que posa le patriarche Weasley sur lui. Il était pratiquement prêt à retirer ses lunettes de son nez lorsque l'adulte se détourna finalement pour observer Jude avec surprise.
- Au nom de Merlin ! s'exclama Arthur. Remus est devenu papa.
- Maman, reprit Jude. Il est ma mère.
- Oh, fit-il. Eh bien, je suis ravi de l'apprendre. Il méritait de fonder une famille lui aussi.
- Il l'a fait et il est marié maintenant, dit Severus.
- Comme le temps passe vite, commenta Arthur.
- Puisque notre père ne semble guère décider à nous présenter, intervint brusquement Fred.
- George, se présenta le jumeau. Et mon frère, Fred.
- Merlin ! Où sont donc passées mes bonnes manières ? se demanda Arthur dans un rire embarrassé. Je suis désolé. Eh bien, Fred et George se sont déjà présentés donc voici Ronald que l'on surnomme Ron, ma fille Ginevra sur...
- Ginny, le coupa la rouquine en posant ses yeux Harry. Tu peux m'appeler Ginny.
Harry haussa un sourcil, blasé.
- Et pour finir, Hermione et Neville, des amis de la famille, termina Arthur.
- Un plaisir de vous rencontrer, dit Hermione de façon polie et respectueuse.
- Euh...en...enchanté, fit Neville, les joues rouges.
- Un plaisir pour nous également, dit Tony.
Un lourd silence emplit la colline mais, au bout de deux minutes, un grand cri retentit :
- Par ici, Arthur ! Par ici, mon vieux, on l'a trouvé !
Deux hautes silhouettes se découpaient contre le ciel étoilé, de l'autre côté du sommet.
- Amos ! s'exclama Arthur.
Avec un grand sourire, il s'avança vers l'homme qui venait de crier. Les autres lui emboitèrent le pas.
- Doit-on se méfier d'eux ? demanda Wanda télépathiquement à sa mère.
- Non, pas nécessairement, répondit l'ancien serpentard.
- On peut tous sentir que tu n'es pas à l'aise aux côtés de cet homme, maman, dit Wanda. Est-il dangereux ? T'a-t-il fait du mal ?
- Maman, je n'aime pas la manière dont cet homme a regardé Harry tout à l'heure, dit Peter.
- Chéri, tout va bien ? s'enquit Tony.
- Oncle Severus, allons-nous vraiment faire le voyage avec ces gens ? Père n'aimerait pas nous savoir en si mauvaise compagnie, dit Drago.
- Oncle Sev, le garçon Ron me regarde étrangement, dit Jude.
- Maman, je suis fatigué, geignit Pietro.
Le maître des potions se pinça furieusement la lèvre inférieure et se retint de lancer un sort à chacun d'entre eux. Pouvoir lire dans les pensées était plus un malheur qu'un cadeau, surtout lorsque l'on avait une famille comme la sienne.
Arthur Weasley serra la main d'un sorcier au teint rubicond, avec une barbe brune en broussaille. Dans son autre main, il tenait une vieille botte moisie.
- Je vous présente Amos Diggory, dit Arthur. Il travaille au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Et son fils Cedric, que la plupart d'entre vous connaissent.
Cedric Diggory était un garçon de dix-sept ans, au physique avantageux. Il était capitaine et attrapeur de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle, à Poudlard.
- Salut, dit Cedric en se tournant vers eux.
Tout le monde répondit sauf Fred et George qui se contentèrent d'un signe de tête.
- Amos, te souviens-tu de Severus ?
Amos jeta un œil au potionniste avant que son visage ne s'éclaire.
- Severus Snape ! Ma parole, comme tu as changé ! On pourrait croire que tu aurais finalement eu recours à tes dons en potions pour transformer ce laid visage en quelque chose d'infiniment plus correct. Je suis heureux de constater que tu as enfin suivi mes conseils, dit Amos.
Aussitôt, l'indignation et la colère purent se lire sur les visages des membres de la famille du brun.
- Comment...
- Et moi, je suis ravi de constater que ton fils n'a pas hérité de la bêtise congénitale de son père, encore moins de son incompétence, répliqua Severus tout en coupant la phrase de son époux. Toujours au même poste après toutes ces années, je suppose.
- Tu...Je...tu... bafouilla Amos.
- C'est bien ce qu'il me semblait, railla le potionniste.
- Il doit être presque l'heure, dit précipitamment Arthur Weasley. Attendons-nous quelqu'un d'autre, Amos ?
- Euh...non...non, les Lovegood sont là-bas depuis une semaine et les Faucett n'ont pas pu avoir de billets, répondit Mr Diggory.
- Dans ce cas, nous ferions mieux d'y aller, dit Arthur.
Gênés par leurs sacs à dos, tous les dix-sept se regroupèrent tant bien que mal autour de la vieille botte que tenait toujours Amos Diggory. Ils s'étaient mis en cercle, coude à coude, frissonnant dans la brise fraîche qui soufflait sur la colline. Personne ne disait rien.
Ce fut immédiat : Harry eut l'impression qu'un crochet l'avait brusquement attrapé par le nombril en le tirant irrésistiblement en avant. Ses pieds avaient quitté le sol et il sentait la présence de Pietro et Jude à ses côtés, leurs épaules se cognant contre les siennes. Ils filaient droit devant dans un tourbillon de couleurs et un sifflement semblable à celui du vent. Son index était collé à la botte qui semblait l'attirer comme un aimant. Et soudain... Ses pieds retombèrent brutalement sur le sol.
Pietro trébucha contre lui et le projeta par terre. Le Portoloin heurta le sol avec un bruit mat, tout près de sa tête.
- Arrivée du cinq heures sept en provenance de la colline de Têtafouine, dit une voix.
Harry se releva avec l'aide de son aîné tandis que leur père venait en aide à Pietro et Jude. Ils étaient arrivés sur ce qui semblait être une lande déserte plongée dans la brume. Devant eux se tenaient deux sorciers à l'air fatigué et grincheux. L'un avait à la main une grosse montre en or, l'autre un épais rouleau de parchemin et une plume. Tous deux s'étaient habillés en moldus, mais d'une manière très malhabile : l'homme à la montre portait un costume de tweed avec des cuissardes, son collègue un kilt écossais et un poncho.
- Déesse Hécate, quelle horreur ! s'exclama Jude d'une voix horrifiée.
Wanda grimaça de dégoût et de dédain en avisant la tenue que portait chacun des deux sorciers.
- Il est impossible d'être un peuple minoritaire et de ne pas connaître les us et coutumes du peuple qui vous domine, commenta froidement la jeune fille.
- Ils font exprès de ne pas s'intégrer aux Non-majs ou quoi ? se demanda Peter, incrédule.
- Gardez vos remarques pour vous, les admonesta Severus.
- Mais maman, on nous apprend qu'il...
- Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, Wanda ! l'interrompit froidement le maître des potions. Alors tâchez de vous acclimater à cette culture pour le restant de notre séjour, ensuite lorsque nous serons de retour en Californie, vous pourrez faire autant de commentaires que vous le souhaitez.
Les enfants lâchèrent tous un soupir exaspéré sauf Harry qui n'avait guère prêté d'attention à la conversation. Il était occupé à scruter d'un œil discret la famille Weasley et leurs invités surtout Neville Londubat.
- Bonjour, Basil, dit Mr Weasley.
Il ramassa la vieille botte et la tendit au sorcier en kilt qui la jeta dans une grande boîte remplie de portoloins usés. Dans la boîte, Harry vit un vieux journal, des canettes de soda vides et un ballon de football crevé.
- Bonjour, Arthur, répondit Basil d'un ton las. Tu ne travailles pas, aujourd'hui ? Quand on peut se le permettre... Nous, on est restés ici toute la nuit... Vous feriez bien de dégager le chemin, on attend tout un groupe en provenance de la Forêt-Noire à cinq heures quinze. Attends, je vais te dire où tu dois t'installer, voyons... Weasley... Weasley...
Il consulta la liste qui figurait sur son parchemin.
- C'est à peu près à cinq cents mètres d'ici, le premier pré que tu trouveras. Le directeur du camping s'appelle Mr Roberts. Alors, Diggory, maintenant... Toi, c'est le deuxième pré. Tu demanderas Mr Payne. Et vous ? demanda Basil en s'adressant à Severus et Tony.
- Xavier-Stark, répondit le potionniste.
- Ah oui... tout comme les Weasley, premier pré, informa le sorcier.
- Oh c'est super, n'est-ce pas ?! s'enthousiasma Arthur. Nous sommes dans le même pré.
- Génial, ironisa Wanda.
- Wanda, fit Severus avec désapprobation.
- Désolée, murmura la jeune fille.
- Merci, Basil, le remercia le potionniste en faisant signe aux autres de le suivre.
Ils partirent sur la lande déserte, sans voir grand-chose dans la brume. Une vingtaine de minutes plus tard, une maisonnette de pierre apparut à côté d'un portail. Au-delà, Harry apercevait les formes fantomatiques de centaines et de centaines de tentes alignées sur la pente douce d'un pré que limitaient à l'horizon les arbres sombres d'un petit bois. Ils dirent au revoir aux Diggory et s'approchèrent de la maisonnette.
Un homme se tenait dans l'encadrement de la porte, regardant les tentes. Harry sut au premier coup d'œil que c'était le seul véritable Non-maj des environs. Lorsque l'homme les entendit arriver, il se tourna vers eux.
- Bonjour, dit Arthur d'une voix claironnante.
- Bonjour, répondit le Non-maj.
- C'est vous, Mr Roberts ?
- C'est bien moi, répondit l'autre. Et vous, qui êtes-vous ?
- Weasley... j'ai loué deux tentes il y a deux jours.
- D'accord, dit Mr Roberts en consultant une liste affichée au mur. Vous avez un emplacement près du petit bois, là-bas. C'est pour une nuit ?
- C'est ça, oui, dit Arthur.
- Dans ce cas, vous payez d'avance ? demanda le Non-maj.
- Ah, heu...oui, bien sûr, répondit Arthur.
Severus leva les yeux au ciel lorsqu'il vit qu'Arthur dut recourir à l'aide d'Hermione pour comprendre la monnaie moldue. Il s'approcha et remit de l'argent à Mr Roberts.
- Xavier-Stark, nous avons réservé une tente, dit-il. Et je paie pour Mr Weasley.
- Severus...
- Cela me fait plaisir, le coupa-t-il.
- Bien, accepta le Non-maj. Voici un plan du camping et votre monnaie.
- Merci beaucoup.
Ils se rendirent dans l'enceinte du camping et ils montèrent la pente douce du pré enveloppé de brume, entre les rangées de tentes. La plupart d'entre elles paraissaient presque ordinaires. Leurs propriétaires avaient fait de leur mieux pour qu'elles ressemblent à celles de moldus, mais ils avaient commis quelques erreurs en ajoutant des cheminées, des cloches ou des girouettes. Vers le milieu du pré se dressait un extravagant assemblage de soie rayée qui avait l'apparence d'un palais miniature, avec plusieurs paons attachés à l'entrée. Un peu plus loin, ils passèrent devant une tente de trois étages, dotée de plusieurs tourelles. A quelque distance, une autre comportait un jardin complet avec une vasque pour les oiseaux, un cadran solaire et un bassin alimenté par une fontaine.
Ils atteignirent la lisière du bois où se trouvaient leur place de camping.
- Nous sommes voisins, fit Arthur, ravi.
Son ravissement n'était pas partagé par les enfants de la famille Xavier-Stark.
- Qui souhaite monter la tente ? demanda Tony aux enfants.
- C'est mon tour, lança Drago.
- Quoi ? La dernière fois que nous avons été campés, c'est toi qui l'as monté, dit Pietro.
- C'était Wanda, protesta le blond.
- Je veux monter la tente, dit Jude.
- Je suis l'aîné donc à moi l'honneur.
- Être le plus âgé ne te donne pas tous les droits, contesta Wanda.
Tandis qu'ils se disputaient, Severus se débarrassa de son sac à dos qu'il jeta sur le sol puis dans une petite explosion apparut aussitôt une magnifique tente qui ressemblait à un mini manoir tandis que les Weasley avaient dressé, eux, deux tentes d'aspect miteux, qui pouvaient héberger deux personnes chacune.
- Encore des sales riches qui aiment se la péter, bougonna Ronald Weasley qui était proche d'Harry.
- Encore un petit garçon qui ne sait pas apprécier ce qu'il a, répliqua le jeune garçon.
Il n'attendit pas la réponse rageuse du rouquin et pénétra dans la tente à la suite de ses frères et sœurs, cousin et cousine.
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