|2. Streets of Malibu|
꧁꧂
[Il devrait y avoir un GIF/vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application pour le voir.]
꧁꧂
_________________________________
⋆⋅☆⋅⋆
CHAPITRE 2
STREETS OF MALIBU
⋆⋅☆⋅⋆
__________________________________
Note de l'auteure : Pour cette histoire, les événements du livre Harry Potter se déroulent en 1991 et non en 1981 donc les Potter sont décédés le 31 octobre 1991 et Severus Snape est né en janvier 1970 et non 1960.
J'espère que vous aurez compris mais si vous avez des questions, n'hésitez pas. Je serai heureuse d'y répondre.
⋆⋅☆⋅⋆
__________________________________
|Malibu, Californie, États-Unis, Hiver 1991|
⋆⋅☆⋅⋆
__________________________________
Un vent glacial de février balaya la rue. Severus resserra son léger manteau autour de son frêle corps et releva le col du vêtement. Il se frotta les mains pour les réchauffer puis souffla sur elles avant de les remettre dans les poches de son vieux jean. Il gémit, sentant le froid s'insinuer tout le long de son corps. Ses vêtements n'étaient pas assez épais pour l'isoler du temps glacial et il n'avait guère assez d'argent pour se permettre de payer un manteau mieux adapter à la saison.
Il marcha un long moment avant de trouver un banc public et de s'y asseoir. Malgré la fraîcheur de la journée, il se mit à suer à grosses gouttes. Sa respiration se fit haletante. Il se sentit soudain épuisé et un vertige le fit basculer en avant. Il s'accrocha au banc pour se maintenir assis et tenta péniblement de réguler sa respiration.
— Monsieur ?
Il leva la tête et vit une adolescente qui se tenait près de lui, posant sur sa personne un regard empli d'inquiétude.
— Vous allez bien ? s'enquit-elle. Souhaitez-vous que je fasse appel à une ambulance ?
— Je... Oui... Je...Ça va, bafouilla-t-il, le souffle haché.
L'adolescente mordilla sa lèvre inférieure, l'air incertaine, comme si elle hésitait entre croire en son mensonge ou appeler directement une ambulance par mesure de précaution.
— Je vais bien, dit-il d'une voix plus assurée.
L'inconnue finit par hocher la tête.
— Vous résidez dans le coin ? Je peux vous accompagner jusqu'à votre domicile si vous le souhaitez, proposa l'adolescente.
— C'est très aimable de votre part mais je vais mieux maintenant. Je vais encore prendre un peu l'air avant de rentrer chez moi.
La jeune femme hocha la tête et salua le maître des potions avant de poursuivre sa route.
Severus passa une main sur son visage et souffla légèrement, encore épuisé par l'effort qu'il avait dû fournir pour arriver jusqu'à ce banc. Il leva les yeux vers le ciel d'un gris d'acier et pensa à tout ce qu'il avait abandonné pour en arriver là. Il ne regrettait rien car il savait qu'il le faisait pour Lily mais parfois, il se trouvait sans force, sans espoir d'avancer. Cela faisait maintenant quatre mois qu'il était aux États-Unis et les maigres économies qu'il avait eues en sa possession furent épuisées deux mois après son arrivée sur le territoire américain. Il avait résidé un mois à New-York avant d'immigrer en Californie où le temps était plus clément et où les loyers étaient nettement moins chers. Il avait pu trouver un logement décent et avait occupé le petit studio pendant deux mois, alternant les jobs les uns après les autres car il ne conservait jamais un travail bien plus de deux semaines à cause de son état de santé. Il s'épuisait de jour en jour, sa magie étant drainée par l'enfant qui évoluait dans son ventre. Il avait perdu énormément de poids et ne dormait pratiquement plus. Il lui fallut donc changer de logement et il dû s'établir dans un quartier peu recommandable, ayant pu dégotter une chambre crasseuse aux installations anciennes et inutilisables. Il n'avait pas accès à l'eau chaude et il lui était désormais impossible d'effectuer toute magie. Le plus petit sortilège le vidait complètement et il lui fallait trois à quatre jours pour récupérer le minimum de force afin de pouvoir quitter son lit et se tenir à nouveau debout sans que ses jambes ne cèdent brusquement.
Il lui était impossible de trouver du travail dans le monde sorcier car il ne pouvait plus brasser de potions. Il avait besoin de magie pour le faire et récemment, il était dans l'incapacité d'être un maître de potions.
Il posa ses mains sur son ventre qui avait pris du volume depuis sa fuite. Il en était à son quatrième mois maintenant et il commençait à avoir du mal à cacher son état surtout que physiquement, il était bien trop maigre pour faire passer cela comme un ventre d'alcoolique. Il portait des vêtements amples qui permettaient de cacher ses rondeurs mais dans peu de temps, il ne pourrait plus le faire et doutait qu'il puisse arriver à son terme.
— J'ai peur, murmura-t-il, la voix rauque.
Une larme perla au coin de son œil et glissa sur sa joue. Il n'avait pas peur pour lui mais pour la vie qu'il essayait difficilement de maintenir en son sein. Il ne voulait pas rompre sa promesse et abandonner maintenant mais il se sentait si seul. Il n'avait aucun regret mis à part celui de ne pas avoir prévu qu'il pourrait se retrouver dans une telle situation. C'était pour cette raison que le rituel qu'il avait effectué était interdit. Il n'aurait jamais dû agir aussi hâtivement. Il aurait dû prendre le temps d'échafauder un plan mais il aurait été bien trop tard pour eux car il se serait retrouvé à Azkaban et Harry aurait été confié à des personnes peu recommandables comme Black ou Lupin, pire, Pétunia.
Un frisson d'horreur parcourut son échine à la pensée d'Harry aux mains de la femme à la face de cheval. Il appuya des mains protectrices sur son ventre et fut rassuré que l'enfant soit auprès de lui, dans son corps. Un endroit où il était temporairement en sûreté. Temporairement.
Il resta assis sur le banc pendant de longues heures, observant le soleil disparaître à l'horizon. S'asseoir lui avait permis de reprendre des forces et il put donc se remettre lentement sur le chemin de son logement. Il ne travaillerait plus car il n'avait plus assez de forces pour effectuer quoi que ce soit alors il était inutile de se fatiguer à chercher un emploi qu'il ne pourrait pas garder plus d'une journée.
Severus s'arrêta devant un petit restaurant qui se trouvait non loin de chez lui et poussa les portes de l'établissement, se dirigeant vers une table installée près de l'entrée. Il avait ainsi une vue sur l'animation du quartier.
— Severus !
Le jeune anglais afficha un air détendu à la vue de la femme blonde d'une trentaine d'années qui vint vers lui.
— Bonsoir, Debby.
Debby était serveuse dans le petit restaurant mais aussi la propriétaire et donc patronne des lieux. C'était une femme aux cheveux blonds et aux yeux d'un bleu indigo. Elle était plantureuse et ses courbes généreuses attiraient bons nombres d'hommes qui désiraient la mettre dans leur lit.
— Ô mon Dieu ! On dirait que tu as été contaminé par un virus de zombie, s'exclama-t-elle tout en le dévisageant de la tête aux pieds, préoccupée. Qu'est-ce qui t'arrive, mon british ?
Debby faisait allusions aux cernes sombres qui étaient parfaitement visibles sous les yeux du potionniste, à ses pommettes saillantes et à son teint grisâtre.
— Juste un peu fatigué ces derniers temps, répondit-il.
— Fatigué ? couina la blonde, ahurie. Tu t'es regardé quand la dernière fois dans un miroir ? On dirait que tu as un pied dans la tombe, Sev !
Debby s'assit en face de lui et posa un regard suspicieux mais aussi inquiet sur le jeune sorcier.
— Tu n'es pas malade, n'est-ce pas ? Tu n'as pas attrapé le sida ou un truc dans le genre, pas vrai ? s'inquiéta Debby.
— Non, Debby, je ne suis pas malade, la rassura-t-il.
Debby lui jeta un regard méfiant avant de plaquer un grand sourire sur ses lèvres.
— Alors, dis-moi, mon british. Que voudrais-tu manger ce soir ?
— Juste un jus de pomme, Debby.
— Il faut que tu manges, Severus. Je suis sûre que tu as perdu du poids depuis ton arrivée à Malibu. Tu ne manges pas assez, l'houspilla la blonde avec tendresse.
— Je mangerais en rentrant chez moi, mentit le maître des potions.
— C'est la maison qui offre, lança Debby. Un bon steak te fera le plus grand bien. Saignant car tu m'as l'air d'être un peu en manque de fer.
— Deb...
— Pas de discussion, l'anglais, le coupa la blonde. À tout de suite !
Et Debby le quitta pour s'occuper d'autres clients. Il lâcha un soupir défait et tourna la tête vers la rue. Debby était certainement la première moldue qu'il considérait comme une amie. Elle avait été la seule à se montrer bienveillante à son égard lors de son arrivée dans le quartier. Elle n'avait pas été rebutée par son caractère froid et sa langue tranchante. Au contraire, elle semblait penser que c'était un trait d'humour à l'anglaise et elle avait fini par apprécier son ton mordant et sarcastique, recherchant sans cesse sa compagnie.
Bien que Debby soit la propriétaire du restaurant, elle n'était pas aisée et croulait sous de nombreux crédits comme la majeure partie de la population américaine donc elle comprenait sa situation financière et lui offrait souvent des repas gratuits lorsqu'il se rendait à son restaurant.
Il se perdit dans ses pensées et retraça les quatre derniers mois qui s'étaient écoulés depuis sa fuite de l'Angleterre. Il avait réussi à apprendre par hasard en déambulant sur la rue commerçante sorcière de Californie, Handwork Alley, qu'une chasse aux mangemorts avait été lancée par les Aurors anglais et qu'ils avaient réussi à appréhender une majeure partie des partisans du seigneur des ténèbres mais que plusieurs mangemorts étaient toujours en déperdition. Son nom fut cité dans la liste des mangemorts activement recherchés et il découvrit par la même occasion que Peter Pettigrow qui était responsable du meurtre des Potter, car étant leur gardien du secret, fut condamné à la prison à vie à Azkaban. Harry Potter avait été déclaré « porté disparu » et plusieurs membres de la communauté sorcière anglaise dont Black et Lupin recherchaient le petit garçon, promettant à quiconque retrouverait l'enfant une belle somme d'argent.
— Bon appétit !
Le maître des potions sursauta à la voix de Debby et se tourna vers elle, la fusillant du regard.
— Désolée.
Mais ils savaient tous les deux qu'elle n'était pas du tout désolée et qu'elle aimait bien le prendre par surprise. Elle posa son repas sur la table ainsi que son verre de jus de pomme, lui fit un clin d'œil puis elle se retira pour s'occuper d'un groupe qui venait d'entrer dans le restaurant.
Severus s'attaqua à son plat, se rendant compte à quel point il était affamé. Il n'avait pratiquement rien mangé de consistant depuis une semaine. Les temps étaient extrêmement durs pour lui et se nourrir devenait de plus en plus compliqué. Il ne lui restait plus que dix dollars et il allait bientôt être expulsé du taudis dans lequel il vivait car il ne pourrait pas payer son loyer à la fin du mois et il doutait fort que le propriétaire de la chambre miteuse dans laquelle il vivait puisse être indulgent envers lui. L'homme était un gros porc sans aucune éducation et au langage grossier qui passait son temps vautré dans un canapé à suivre des idioties à la télévision. L'homme lui faisait énormément penser à Tobias, non pas à cause de son problème d'alcool, mais parce qu'il battait sa femme. Heureusement pour le couple, ils n'avaient pas eu d'enfants. Il ne comprenait pas la femme de cet homme et se demandait pourquoi elle restait aux côtés d'une telle pourriture. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas son problème. Il s'était débarrassé d'un Tobias et n'avait aucune envie d'être autour d'une copie de l'homme qu'il haïssait depuis sa tendre enfance. Tobias était du passé et finissait le reste de sa vie dans la cellule d'une prison de haute sécurité britannique.
Le jeune homme savoura chacune des bouchées qu'il prenait, ne sachant pas s'il pourrait se permettre d'avoir un tel repas dans les jours qui allaient suivre. Il devait réunir assez de force pour l'enfant qu'il portait en son sein. L'enfant qu'il était venu à considérer lentement comme étant le sien.
Jamais il n'aurait pu imaginer que la grossesse le changerait à ce point. Il supposait aussi que le décès de Lily et sa fuite de l'Angleterre ainsi que sa situation misérable avaient contribué à le changer. À le rendre meilleur, il en doutait mais en tout cas, il s'efforçait d'être bon pour le petit être qu'il s'était juré de protéger. Il voulait offrir à cet enfant une vie meilleure mais il ne savait pas comment s'y prendre. Il n'avait pas d'argent et n'était même plus capable d'en gagner à cause de son état de santé.
— Salut, l'étranger.
Severus releva la tête de son assiette et plissa le nez de dégoût lorsque l'odeur de l'alcool traversa ses narines.
— Qu'est-ce que tu veux ? grogna-t-il, irrité.
— Je passais par hasard dans le coin et puis je t'ai vu, encore plus mignon avec ton teint maladif. Tu sais que t'es très bandant comme ça avec ta peau si pâle ?
Severus serra son poing sur le couteau qu'il tenait dans sa main et était très tenté de l'utiliser sur l'homme qui s'était assis en face de lui, juste pour retirer le sourire lubrique qu'il affichait sur son visage hideux.
— Qu'est-ce que tu fous là, Dan ? demanda Debby qui dardait un regard furieux sur l'homme, les poings sur les hanches.
— Debs, ma poupée, comment tu vas ? Sers-moi le même plat que l'étranger. Je crève de faim.
— Dégage d'ici !
— J'ai du blé pour payer donc...
— Fous le camp ! le coupa la blonde, furieuse. Je ne veux plus jamais te voir dans mon resto alors dégage !
— Suis un client comme un autre. T'as pas le droit de me traiter de la sorte ! répliqua Dan.
— Je traite les p'tits cons dans ton genre ainsi et si tu retires pas ton sale cul de mon resto dans les secondes qui suivent, je vais appeler Ernesto pour te dégager à coups de pieds, le menaça-t-elle.
Dan se leva et foudroya la blonde du regard.
— Tu ne perds rien pour attendre, sale garce, siffla l'homme, mécontent. J'te ferais payer cet affront un jour ou l'autre et crois-moi que ton p'tit cul de poufiasse finira bien par servir à quelque chose.
— Je n'ai pas peur de toi, Dan. Les connards dans ton genre, je les mate au petit-dej' sans aucun souci et quant à mon cul, tu peux oublier tous tes projets. J'suis intouchable et tu ferais mieux de ne pas l'oublier, sale p'tite merde !
Dan quitta les lieux tout en claquant violemment la porte derrière lui et aussitôt, Debby se jeta sur le jeune maître des potions et l'inspecta rigoureusement, s'assurant qu'il n'avait rien.
— Je vais bien, Debby. Il ne m'a même pas effleuré.
— Je n'aime pas ça, dit l'américaine. Je pensais qu'après la correction qu'il s'était pris d'Ernesto, il arrêterait de te tourner autour.
— Il n'a rien fait, Debby, et je ne pense pas qu'il puisse tenter quoi que ce soit de stupide.
— J'fais pas confiance en ce genre de type, Severus. Tu devrais peut-être venir passer quelques jours à l'appart.
— Je ne suis pas faible, Debby. Je peux très bien prendre soin de moi, persiffla Severus, exaspéré.
— J'en doute pas, l'anglais. Juste, j'ai comme un mauvais pressentiment. Tu m'connais, je m'inquiète toujours lorsque ce salaud est dans le coin. C'est un type tordu, Sev et les mecs dans son genre n'ont aucun respect pour autrui.
Severus se relaxa légèrement et hocha la tête. Debby était inquiète pour lui car Dan tournait autour de lui depuis un certain temps et avait tenté le mois dernier de l'embrasser contre son gré. Il ne savait pas si les évènements auraient pu déraper sans la présence d'Ernesto, le fiancé de Debby, mais heureusement pour lui, il avait été retiré des griffes de Dan avant qu'il ne tente quoi que ce soit d'autre et ce dernier avait été sévèrement battu par Ernesto. Depuis ce jour, Dan avait maintenu une distance avec lui mais ce soir, il semblait avoir oublié la correction et les menaces d'Ernesto.
— Je vais bien. Je pense qu'il ne tentera rien d'autre.
— Si tu le dis, acquiesça Debby mais tout de même, dubitative.
— Hey, Debs ! Commande pour la table 11.
— Le boulot m'appelle, british. À plus !
Debby s'éloigna à nouveau et il put terminer son repas dans le calme.
Il resta jusqu'à la fermeture du restaurant qui était assez tard et il fit quelques pas aux côtés de Debby avant que cette dernière ne s'arrête à l'entrée de l'immeuble dans lequel elle vivait avec son homme qui était mécanicien dans le coin.
— T'es sûr que tu ne veux pas passer quelques jours avec nous ? l'interrogea Debby.
— Je n'ai pas besoin de baby-sitter, Debby.
— J'ai plutôt l'impression que t'as besoin de bons repas pour te remettre sur pieds. Tu tiens pratiquement pas debout. T'es sûr que t'es en état de rentrer chez toi ?
— Bonsoir, Debby.
— T'es pas possible, soupira la blonde, excédée. Bonne nuit, l'anglais.
— Bonne nuit, l'américaine.
Severus poursuivit sa route, les mains dans les poches. Il était toujours fatigué mais était tout de même repu. Il avait eu un bon repas et s'était régalé. Il passa distraitement une main sur son ventre et caressa sa rondeur à travers le tissu du manteau.
— Je ne vais pas abandonner, Harry. Nous n'avons pas traversé tout ça pour échouer. Je ne permettrais pas que ça se termine aussi rapidement. Tu verras, on va y arriver.
Il traversa la route et emprunta un raccourci qui le mènerait rapidement chez lui. Il traversa une rue sombre et malodorante. Il marchait lentement lorsqu'il entendit soudain des bruits de pas qui se rapprochaient dans son dos. Il se retourna et vit Dan qui s'avançait vers lui avec une lueur prédatrice dans les prunelles.
— Tu rentres, l'anglais ?
Il ignora la question de l'homme et poursuivit son chemin, serrant sa baguette magique dans son poing. Il n'était pas en mesure d'effectuer un simple lumos mais sentir le bois de cèdre dans sa paume le rassura quelque peu.
— J'te cause !
Dan l'attrapa par le poignet et le retourna violemment vers lui.
— Lâche-moi ! ordonna Severus.
— Pas question, dit Dan. J'ai l'intention de m'occuper de toi ce soir.
Severus tenta de se débattre mais l'homme était nettement plus fort que lui et Dan le plaqua durement contre le mur, sa tête entra violemment en contact avec la pierre et il se sentit étourdi pendant un léger instant.
— Tu vas voir, tu vas aimer ce que j'vais te faire. T'en redemanderas tellement j'vais te faire crier comme la petite salope que t'es.
Severus donna un coup de pied dans le genou à l'homme et Dan le lâcha en sifflant de douleur. Il profita de cet instant pour échapper aux griffes de son agresseur et se mit à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Il entendit Dan se mettre à sa poursuite. Un cri s'échappa de sa gorge alors qu'on le tirait en arrière par les cheveux. Il se débattit et essaya de s'échapper une fois encore mais Dan était plus puissant.
— Où comptais-tu donc t'échapper ? souffla l'homme près de son oreille.
Dan le propulsa contre le goudron et Severus atterrit sur son ventre dans une flaque d'eau sale et huileuse. Il lâcha un cri de douleur car une souffrance horrible venait de naître dans son estomac.
— Non... non... non... paniqua-t-il. Ha...non... Har...mon...non...
Des larmes étaient en train de dévaler ses joues en pensant au petit être dans son ventre. Il pouvait sentir un liquide chaud et épais couler le long de sa cuisse, trempant son jean.
— Non, pleura-t-il.
— T'inquiète pas, j'vais te faire du bien.
Dan se baissa sur lui et essaya de lui retirer son jean mais le maître des potions ne se laissa pas faire, sachant ce qui allait lui arriver s'il ne faisait rien. Il puisa dans ses dernières ressources et sortit sa baguette, pointant l'extrémité sur son agresseur en invoquant un informulé. L'homme fut projeté au loin par le sortilège et s'effondra dans une benne à ordure.
Severus se releva difficilement et s'échappa de cet endroit, jetant des coups d'yeux en arrière pour voir s'il n'avait pas été suivi par l'homme. Il se précipita vers la route, le regard en arrière, ne faisant pas attention à la voiture de sport qui fonçait sur lui.
Il fut percuté par la voiture qui essayait de freiner et passa par-dessus le toit de la voiture, atterrissant lourdement sur le goudron. Du sang coulait abondamment sur sa tempe et un goût métallique emplit sa bouche. Il entendit le son d'une portière qui claquait et une silhouette floue se pencha au-dessus de son corps et il rencontra un regard bleu électrique.
— Oh putain de bordel de merde ! jura l'homme, agrippant ses cheveux dans un geste nerveux. Merde... merde... merde...
L'homme se baissa un peu plus vers lui, son regard évaluant rapidement les dégâts.
— L'hôpital ! Il faut vous emmener à l'hôpital, dit l'homme, paniqué. Vous m'entendez ?
— Non... s'il... s'il vous... plaît... pas... pas... l'hôpital... non... pitié...
— Je sais que je suis ivre mort mais je sais encore reconnaître un mec qui a besoin d'aller à l'hosto et t'as besoin d'un médecin au plus vite car tu saignes grave, mec ! lâcha l'ivrogne en costume d'une voix un peu aiguë.
— Non... pas d'hôpital...
S'il allait à l'hôpital, les moldus prendraient conscience de son état et il ne savait pas ce qu'ils pourraient faire à un homme comme lui. Il ne pouvait pas se permettre d'aller dans un hôpital moldu. Non.
— Merde... merde...merde... marmonna l'inconnu.
Severus voulut rajouter quelque chose mais son esprit dériva et les ténèbres se rapprochèrent, embrumant son esprit.
— Hé, mec ! Mec, reste avec moi. Mec ! Pas d'hôpital, ok ? Pas d'hôpital mais tu dois rester avec moi. Mec !
Et Severus sombra, ses pensées tournées vers Harry. Il allait mourir, emportant l'enfant avec lui. Il avait échoué, une fois encore. Il n'avait pas su protéger Lily ainsi que Harry. Il avait échoué.
Ils allaient mourir. Lily ne lui pardonnerait jamais son échec. Elle avait placé sa confiance en lui et il la décevait une énième fois.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro