Toya: Peut-être plus tard si jamais vous décidez de rester sur le site. L'heure tourne et je dois me préparer pour le travail.

BlackCat: Vous avez gagné, j'attendrais.

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Le héros effaceur avait beau se connecter sur son portable tout au long de la journée pour vérifier ses messages, il n'en avait reçu aucun de Toya.

Ce fait le frustrait pour tout dire. Oh bien sûr l'homme n'était rien pour lui, il ignorait encore jusqu'à son existence deux jours plus tôt, mais il tenait néanmoins à savoir ce qui pouvait déprimer son correspondant au moins autant que son accident et son handicap.

Tsss... On dirait une ado qui attend des nouvelles de son crush. Pitoyable.

Ce ne fut qu'à 21h le soir, alors que le professeur était occupé à expédier ses corrections pour le lendemain, que la notification tant attendue arriva enfin.

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[2861 utilisateurs connectés]

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[Toya vient de se connecter]

[Toya vous a envoyé un fichier]

https://youtu.be/BkIuZVGTkM0

Toya: Je suis tombé sur ça en cherchant des vidéo drôles et mignonnes, j'ai pensé à vous.

Toya: Comment a été la journée ?

Qu'est-ce que...?!

BlackCat: Fatigante. La votre ?

BlackCat: C'est très mignon je l'admet. Mais quel est le rapport ?

Adorable serait plus juste !

Toya: Comme toutes les autres.

Toya: Vous ne voyez vraiment pas ?

BlackCat: Non.

Toya: Votre pseudo.

Bah quoi mon pseudo ?! Oh !

BlackCat: Bien vu.

BlackCat: Vous disiez plus tôt être venu sur ce site pour vous changer les idées.

Toya: Vous n'avez pas oublié à ce que je vois.

BlackCat: Non.

Toya: Au fait, je ne crois pas vous avoir demandé votre âge.

BlackCat: 31

Toya: Vous êtes encore jeune. 

Toya: Je me posais la question... Vous avez toujours voulu être professeur ou ça vous est venu d'un coup ?

Mais il le fait exprès ma parole !!!

BlackCat: Ecoutez, vous m'avez fait attendre toute la journée et je veux savoir.

BlackCat: Arrêtez de tourner autour du pot et crachez le morceaux !

Shota était tout sauf un homme patient. Une fois sa curiosité piquée, les réponses qu'il attendait devaient lui parvenir rapidement ou il perdait son calme et devenait désagréable. Le fait que Toya essaye de s'esquiver de cette manière alors qu'il l'avait attendu pour cette raison en particulier rendait la chose presque insupportable.

Toya: Je me sent très seul. En fait je ne me suis jamais sentis aussi seul de toute ma vie.

BlackCat: Je vois...

BlackCat: Pourtant vous avez vous élèves, vos collègues. 

Toya: Ça m'étonnerais que vous voyiez vraiment de quoi je parle BlackCat. Les gens se regardent, mais il est rare qu'ils se voient vraiment. Il y a certaines choses qu'on ne peut comprendre aussi facilement.

Toya: Je suis entouré d'une multitude de personnes, et aucun ne me voit vraiment. Ils pensent qu'ils comprennent ce que je vie, ce que je ressent, alors qu'ils en sont incapable. Au fond ce n'est que de la pitié mal dissimulée, et rien d'autre.

Toya: J'aimerais un jour être vraiment compris. Pour autant, avec ce que ça impliquerait, je ne souhaite pas non plus l'être. Je ne connais qu'une seule personne qui pourrait éventuellement entrevoir une infime partie de la douleur qui me ronge, encore faudrait-il que cette personne s'en soucie...

Durant un très court instant, le héros derrière son écran ne su pas vraiment quoi répondre. En effet il ne pouvait pas comprendre entièrement, n'ayant pas vécu une telle catastrophe. Pourtant lui aussi avait déjà été blessé au cour de sa vie, sa cicatrice sous l'œil et les douleurs résiduelles en cas d'utilisation trop poussée de son alter lui rappelant tous les jours que certaines choses ne guérissent jamais et que l'on doit vivre en portant ce poids seul.

Il ne pouvait comprendre entièrement et pourtant il avait envie d'essayer de percer la complexité des sentiments de l'homme inconnu.

BlackCat: Un verre demain, ça vous dit ?