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Chapitre 08 : départ

- ALLEZ-VOUS EN BANDE DE PICORATEURS DE TOAST ! rugit Walter aux moineaux qui étaient entrain de dévorer goulûment son petit déjeuner.

L'infirmier attrapa son balais fétiche, et l'abattit violemment sur son bureau, faisant voler sa tasse de café vide qui alla s'éclater sur le mur d'en face, tandis que les pauvres petits volatiles s'envolèrent par la fenêtre grande ouverte à renforts de piaillements aigus, affolés par cette attaque soudaine en plein milieu de leur restauration.

- ET QUE JE NE VOUS Y REPRENNE PLUS, PIQUES-ASSIETTE !

Il souffla fortement en bougonnant, et s'attela à ramasser les morceaux de tasses en faisant attention à son dos.

- Saletés de ... On peut plus dormir la fenêtre ouverte sans que ces maraudeurs viennent pour vous tourmenter et pour vous voler votre pitance ! Catastrophique ... Le monde se perd !

- Heu ... Monsieur Ombrien ?

Walter se releva vivement, faisant craquer son dos, surpris par cette intervention soudaine. Agrippée à la porte coulissante, une Nancy plus pâle qu'un fantôme, avec des cernes dignes du jeune Hunter, le regardait avec hésitation, lèvres pincées. Pris dans sa réflexion haineuse à l'encontre des petits volatiles, il n'avait pas entendu la jeune adolescente frapper à la porte.

- Whitehead ! Bonjour. Entre voyons, lui dit le vieil homme d'une voix radoucie en jetant à la poubelle les derniers débris de porcelaine.

La jeune fille hocha la tête en guise de réponse et referma doucement la porte derrière elle, aveuglée par les rayons du soleil matinal qui entrait par la fenêtre, et alla s'installer sur un tabouret non loin du bureau de l'infirmier.

- Que me vaut le plaisir de ta visite si tôt ce matin ? lui dit-il en venant s'installer sur la chaise de son bureau.

- Pourriez-vous ... pourriez-vous me prélever du sang s'il vous plaît ?

- ... Pardon ?

* * * * *

« - C'est ... Magnifique ! s'extasia Almarica, en admirant l'intérieur de la bicoque avec admiration.

- Oh non loin de là ! rit Svelja en servant le repas.

Almarica s'assit alors précautionneusement sur une des chaises que l'Element de lumière lui avait désigné, priant pour ne pas rêver. Elle avait tant souhaité revoir son frère. Elle avait tant souhaité voir la maison et la ''femme-étoile'' dont il lui avait tant parlé. Elle avait tant prié aussi, à en avoir une indigestion de prières. Et maintenant, tout était là, sous ses yeux.

L'Element de lumière posa sur la table un récipient en bois, apparemment sculpté grossièrement par Fenror, contenant leur repas du midi, une sorte de salade de plantes des bois, assaisonnée des baies rouges que son frère avait été chercher à la place de son jeune sauveur. Alléchée par l'odeur plaisante que dégageait le plat, et surtout affamée par ses deux jours de jeûne forcé, sa bouche ne tarda pas à se remplir de salive. Almarica lissa nerveusement la robe que Svelja lui avait prêtée, ses propres vêtements étant hors d'usage, se demandant ce qu'elle devait faire pour empêcher son ventre de gronder trop fort.

- Désolée, elle est vraiment grande, s'excusa la jeune femme, se méprenant sur la raison de son geste.

- Non, non ! Elle me convient parfaitement, merci ! s'écria rapidement Almarica, raide comme un bout de bois.

L'Element de ténèbres n'était pas spécialement mal à l'aise. Elle était simplement désireuse de vouloir faire bonne impression à la personne pour qui son précieux frère avait tout sacrifié. La blonde lui renvoya une sourire splendide, et s'approcha avant de s'accroupir devant elle, inspectant les bandages de ses jambes, camouflés par la grande robe blanche.

- Je suis heureuse de voir que les plaies ne s'infectent pas. Je ne suis pas très douée avec les bandages ou les soins ...

- Ils sont bien fait. Merci.

Almarica se cacha de lui dire qu'elle aurait très bien pu se les faire elle-même. Sa condition et son ancien rôle au sein du royaume de Bellum lui avaient donné l'instruction suffisante pour pouvoir s'occuper de ses propres plaies. Surtout de futiles coupures. Elle ne voulait simplement pas froisser ou vexer Svelja en lui révélant de telles informations. D'autant plus que les bandages de l'ancienne guerrière, bien que maladroits et un peu serrés, s'avéraient tout de même efficaces : le principal était fait. Une fois que cette dernière eut terminé son inspection, elle poussa un long soupir et prit délicatement la main d'Almarica, les yeux brillant d'une émotion indéchiffrable.

- Je suis très heureuse de te rencontrer enfin. Fenror m'a beaucoup parlé de toi, son inestimable sœur. Tu étais le seul regret qu'il avait, lorsqu'il a tout abandonné. Il se demandait souvent comment tu allais, et ce que tu pouvais bien devenir. Cela le taraudait beaucoup ...

Almarica sentit ses joues s'enflammer, ne savant que penser de la déclaration de l'Element de lumière. Elle ... elle aussi, s'était demandé à de nombreuses reprises comment allait son frère ... et s'il ne l'avait pas oublié. Non seulement il ne l'avait pas oubliée, mais en plus il avait parlé d'elle autour de lui ... Almarica déglutit avec difficulté, et serra la main de la jeune femme avec fermeté, bredouillant ses pensées.

- Il ... Il me parlait souvent de vous, dame Svelja. Il disait que vous étiez une étoile, une lumière. Vous étiez sa femme-étoile. Il ne cessait de clamer ... que ... votre relation n'avait été qu'un poison ... mais ce qui le minait le plus au fond de lui, c'était de ne pas pouvoir vous revoir. Je le sais. Je le voyais ... D'une certaine manière ...

Elle se mordait la lèvre inférieure avec nervosité, ne sachant plus où se mettre.

- M ... Merci ... lui répondit Svelja, en un souffle.

L'Element de ténèbres sentit la main de la gracieuse jeune femme se mettre à trembler ... Et se rendit compte avec un grand choc de la présence des larmes qui dévalaient son beau visage.

- A-ah ! J-je ... balbutia la jeune Reïsha en tressaillant.

L'Element de lumière lui fit un nouveau sourire lumineux qui embellit encore plus son visage, et elle essuya rapidement le liquide lacrymal.

- Je suis désolée. C'est juste que ... Je ... Je me sens d'une certaine manière soulagée.

- S-soulagée ? répéta Almarica encore sous le coup de la surprise.

- Oui ... Comment dire. En fait ... Savoir que lui et moi ... ressentions exactement la même chose, ça me soulage de manière ... inconditionnelle.

Almarica ouvrit de grands yeux, impressionnée. Ça alors. Elle avait toujours pensé que ce genre de chose n'existaient que dans l'imaginaire des Istars, ces Elements passant leurs temps à raconter histoires sur histoires, aux personne daignant leur tendre l'oreille. Bon, certes, plus jeune, elle adorait passer des heures en leur compagnie, et rêvait plus que tout de devenir elle aussi une Istar, mais ... Elle divaguait. Toujours est-il que la relation qu'entretenait son frère et Svelja lui paraissait ... Extraordinaire. Digne de héros de ces fameuses histoires.

- H-heureuse ... D'avoir été d'une ... quelconque aide ? répondit-elle avec hésitation.

La jeune blonde lui retourna un nouveau sourire bienveillant, et, lui pressa une dernière fois la main en se relevant.

- Tu es une fille adorable. Fenror n'a pas menti. LES GARÇONS ! À TABLE ! cria l'Element de lumière à l'attention des deux Elements qui semblaient se battre à l'extérieur de la maison.

« Tu es une fille adorable. Fenror n'a pas menti ». Almarica ne put retenir un grand sourire.

* * * * *

L'Element de ténèbres ouvrit les yeux, le regard embué de larmes. Elle rêvait beaucoup de son passé ces derniers temps ... Ce n'était pas une bonne chose.

Almarica vira sa couette de ses pieds, et attrapa le flacon qu'elle avait posé la veille sur son chevet avant d'en engloutir la totalité.

- Beurk. Aubergiiiiine ... ronchonna-t-elle, en reposant violemment le flacon sur la petite table.

Elle ferma les yeux et s'assit sur le rebord du lit, ignorant le vertige qui la saisissait à chaque fois qu'elle consommait de sa potion si spéciale. Elle repensa à son rêve. Rêver de ses souvenirs ... Chose extrêmement rare ... Mais malheureusement récurrente chez elle. La période de la vie qu'elle avait vécue dans cette cabane si atypique était à ses yeux la meilleure partie de sa vie. Même si maintenant, avec les Last Hope et Nancy, elle était bien plus heureuse qu'elle n'aurait pu rêver l'être ... L'Element de ténèbres ne pouvait décidément se défaire d'un passé qu'elle jugeait aussi merveilleux qu'une utopie. Ces moments n'étaient ni plus ni moins que son plus précieux trésor ... Un trésor à jamais perdu. Du moins, c'est ce qu'elle se disait avant. Mais ... Depuis le mois de décembre dernier, elle ne pouvait s'empêcher de ... de ... penser que peut-être ces moments pouvaient revenir. Après tout, Philios était encore en vie, complètement dédouané, du moins à ses yeux, et ses amis étaient de retour, d'une manière un peu étrange, certes, mais ils étaient là ... Un miracle serait-il envisageable ... ? Almarica secoua vivement la tête et rouvrit les yeux, tout en sautant sur ses pieds. Des pieds légèrement plus petits ... L'Element se tourna vers le miroir le plus proche. Celui-ci lui renvoya l'image d'une Element des ténèbres à la peau bien plus palote, pourvue d'une carrure petite et fine, aux cheveux raides et moins long. Marika était de retour. La fausse japonaise s'étira allégrement. Elle n'avait pas vu le temps passer ...

- Bon. C'est pas tout ça, mais je dois vérifier les derniers préparatifs ... Déjà huit heures, c'est pas rien.

Elle pivota vers sa valise encore ouverte, et refit le décompte exact de ce qu'elle devait prendre, éliminant au maximum la moindre des futilités. Marika préférait se concentrer là dessus plutôt que de retomber dans ses souvenirs, ou commencer à appréhender le long voyage qui les attendaient, ainsi que le résultat tout au bout : ils allaient entrer dans la fausse au lions.

- Il ne leur arrivera rien. Il ne leur arrivera rien, murmurait-elle à elle même, déterminée.

Soudain, un grincement familier la tira de ses pensées. Nancy venait de rentrer dans la chambre.

- Nancy c'est toi ? Entre donc, lui dit-elle avec un sourire chaleureux, la saluant grâce au reflet du miroir.

L'Anglaise n'y répondit pas, et referma fébrilement la porte derrière elle, une petite boite métallique serrée contre de sa poitrine. S'apercevant de la faiblesse physique de son amie, Marika fronça les sourcils et délaissa sa valise pour venir jusqu'à Nancy, inquiète.

- Que t'arrive-t-il ? Tu es encore tombée malade ?

- N-non ... Je ... Je suis allée chez monsieur Ombrien ce matin. Je ne pourrais pas vous ... accompagner à New York, mais ça ne ... veut pas dire que je ne peux pas ... vous aider, balbutia-t-elle laborieusement.

Puis elle tendit d'une main tremblante l'étrange boite à Marika, qui la prit délicatement avant de forcer Nancy à aller s'asseoir sur son lit, la soutenant par la taille.

- Ok, Nancy, dis-moi ce qu'il se passe ! insista Marika d'un ton qui se voulait sévère en s'agenouillant devant la Blood Element.

- Ouvre la boite.

La demoiselle poussa un soupir de frustration, et s'exécuta sans mot dire ... Avant de laisser échapper un hoquet de surprise. Devant ses yeux ébahis, sept fioles remplies d'un liquide écarlate reposaient sagement dans un écrin en mousse. Marika referma immédiatement la boite, en proie à des sueurs froides.

- Par les quatre Dieux, Nancy ! Ne me dis pas que ... Que c'est ... Ton sang ?

- Si.

Marika fixa le regard éteint de sa compagne de chambre, horrifiée. Ce genre de chose, même à l'époque de Eneria, cela se pratiquait. Un don de sang d'un Blood Element était un cadeau inestimable : l'équivalent même de la panacée.

- Si jamais il vous arrive quoi que ce soit comme un empoisonnement, ou même ... une blessure grave ... Je ... je me suis dis que ça pourra vous aider. Il suffira pour vous d'en avaler un peu et hop ! Plus rien. Il y a une fiole par personne et environ de quoi faire deux gorgées ... J'aurai voulu en donner plus, mais Monsieur Ombrien n'a pas voulu aller plus loin ...

- Mais heureusement qu'il n'a pas voulu en prendre plus ! Nancy, tu veux faire une crise d'anémie ?! s'exclama Marika, encore choquée par l'action de son amie. Tu as vu l'état dans lequel tu es ?! Walter n'aurait jamais dû pratiquer un prélèvement sanguin sur toi !

- Je vais bien ! Je suis ... Simplement fatiguée ... Et ... Et ... Je voulais vous être ... utile. Au moins une fois ... Je suis désolée si je me retrouve être ... encore un fardeau. Je voulais simplement ... Simplement ...

- Pitié Nancy, arrête ... Tu n'es pas un fardeau, tu es notre amie ... Ton cadeau est ... sans prix. Si tant et si bien qu'on peut appeler ça un cadeau.

Marika posa la petite boite près de sa valise et attrapa Nancy dans ses bras, la serrant étroitement contre elle même.

- Je ne veux plus jamais t'entendre dire que tu es un fardeau, ou un monstre, Nancy. JAMAIS. Tu m'as bien entendue ?

La gorge serrée, la londonienne ne put qu'hocher la tête, entourant de ses bras la fausse japonaise, lui agrippant son tee-shirt de pyjama de toutes ses forces.

- Promettez-moi de revenir ... lui souffla-t-elle, d'une voix vibrante d'un sanglot mal contenu.

- Je ne te le promets pas. Je te le jure.

* * * * *

- Ça vous apprendra à faire des jeux de mots pourris à plus d'heure !

Les deux espagnols lui répondirent par un concert de grognements indistincts.

- Petits joueurs, leur lança Ash en ricanant, esquivant sans soucis un coussin qui s'écrasa mollement sur le sol près de lui.

L'écossais leur tira la langue et boucla sa valise avant de la poser à terre en poussant un long soupir. Ensuite, il tira son sac à dos favori vers lui, et en inspecta son contenu, prenant gare à ce que les jumeaux ne lui aient pas joués de mauvais tours. Fort heureusement, le contenu était non seulement intact, mais inchangé. Avec un sourire satisfait, il referma la fermeture éclair de son sac, et regarda les jumeaux se démener avec leurs valises, fourrant tout et n'importe quoi dedans sans vraiment y faire attention, baillant à s'en décrocher la mémoire. Ash croisa les bras en secouant la tête, complètement blasé. Cette fois-ci, ils n'iraient pas les aider. Et puis ça le faisait marrer de les voir errer dans la chambre tels deux zombies.

- Allez les gars. On doit être près avant neuf heures et demie. Dernier carat !

Nouvelle série de grognements qui le firent glousser. Les voir ainsi était presque jouissif. Et au moins, ça lui permettait de se changer les idées ...

« - Tu es crispé. »

La voix de Fenror le fit sursauter. Il cligna des yeux, ahuri.

- Je n'ai plus l'habitude d'entendre ta voix ... lui murmura-t-il, avec une pointe d'amertume.

« - Fais y toi. »

- Tu es inquiet pour moi ? continua-t-il en baissant la tête, fixant ses pieds.

« - ... Honnêtement ? Oui. »

Il haussa les sourcils.

« - Je t'aime bien Ash. Je ne m'inquiète pas seulement parce que tu es mon réceptacle, contrairement à ce que tu penses. N'oublie pas que je sais tout de toi. Ça rapproche, ce genre de choses. »

Ash tapa distraitement la moquette du bout du pied. Le fait que Fenror sache tout de lui alors que le jeune écossais ne sache pratiquement rien le frustrait. Toutefois, il avait apprit à faire avec. Non, la chose la plus perturbante à ses yeux était que le guerrier avait accès à ses pensées. Chacune d'entre elles. C'était dès plus stressant. Fort heureusement, ce dernier lui avait assuré ne pas y regarder. Enfin, la plupart du temps.

- Crispé ? Ouais, sans doute. Mais j'estime avoir le droit de l'être, là ...

« - Je n'ai rien dis, et je ne dirai rien. Il n'y a pas de honte à avoir peur, Ash. »

- Bon sang de bonsoir, qu'est-ce que je donnerais pas pour qu'ils nous fichent la paix ! siffla-t-il. Une vie tranquille, c'est trop demander ?!

« - Tu y auras droit. Et tu veux savoir pourquoi ? Parce que l'Inexistante te l'a promis. »

Un léger sourire s'étendit ses lèvres.

- Vrai.

* * * * *

- AAAAAAAAAAAAAH !

- SHEENA ATTENTION !

Le bruit de chute qui retentit derrière Ciela la fit sursauter. Elle se retourna, ennuyée. Pêle-mêle, les deux demoiselles se relevaient avec difficulté, grimaçant à qui mieux mieux.

- Sheena, je t'avais dit que je m'occuperai de récupérer mon sac ! Tu n'avais pas à escalader l'armoire pour me le rapporter !

- Hé hé ... Désolée. Je voulais rendre service ...

Exaspéré, Amélia leva les yeux au ciel, et remit droite sa jupe qui avait tourné, avant de recoiffer soigneusement sa jeune amie.

- Crìs a une mauvaise influence sur toi ... grommela la française en s'occupant de remettre en place les dernières mèches folles de Sheena.

Ciela sourit affectueusement devant ce spectacle qu'elle jugeait attendrissant, avant de ranger une veste légère dans son sac à dos. Une fois que Helen les avait congédiés, ils s'étaient tous mis d'accord sur une chose : un sac à dos en plus d'une valise, contenant des objets nécessaire au cas où si les choses venaient à mal tourner. L'idée venait d'Almarica, et elle leur avait paru très intelligente. Autant être préparés au pire.

- Ciela, tu as pris des barres de céréales ?

- Oui, Amy.

- Un pull de rechange ?

- Oui, Amy.

- Une bouteille d'eau ?

- Oui, Amy.

- Des ...

- Ça suffit Maman-mélia ! Nous sommes toutes suffisamment préparées ! la stoppa Sheena, les mains sur les hanches, dans une position qui se voulait courroucée, contrastant grandement avec son énorme sourire.

- « Maman-mélia » ?! éructa la concernée, horrifiée.

Ciela explosa alors d'un rire si communicatif que Sheena la suivit instantanément. La parisienne croisa les bras, renfrognée.

- Quand je dis que Crìs a une mauvaise influence sur toi ...

Le rire de ses deux amies ne fit que redoubler de force.

* * * * * *

- We wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas and a happy new year ~ !

- Chanter des chants de Noël à l'approche de l'été, il n'y a que toi pour faire ça.

F souffla, passablement ennuyé. Loria l'avait retrouvé. Sans même prendre la peine de se retourner, il continua à fixer l'océan agité sous ses yeux, avachi sur le rebord de sa fenêtre.

- Fiche-moi la paix tu veux ? lui rétorqua-t-il avec véhémence.

- Je suis désolée, F. J'ai mal agi tout à l'heure.

Loria qui lui portait des excuses ? Oh oh. Quelle première.

- Si tu attends à ce que je dise en échange : « Non, c'est moi qui suis désolé, je devrais venir aux réunions et bla et bla » alors tu te fourres le doigt dans l'oeil. J'en ai rien à faire !

Il entendit Loria pousser un long soupir.

- Je n'en attendais pas moins de toi. F, s'il te plait. Cesse de faire ta mauvaise tête, et joins-toi à nous, tu veux ? Mis à part pour flirter avec quelques Saint Souls aguicheuses, tu ne vois jamais personne. Je sais que des jeunes gens de ton âge, ici, tu n'en trouveras pas, mais ...

- Loria, la ferme.

Le ton sec et froid du jeune homme coupa court à toute discussion, elle le savait. La Saint Soul secoua la tête, désespérée.

- Je m'inquiète simplement pour toi.

- Tu n'es pas ma mère, Loria. Tu n'es pas ma mère.

Loria sentit sa respiration se bloquer dans sa poitrine, et un semblant de feu intérieur la dévora. Elle se força à inspirer une grande goulée d'air, et fit volte face.

- Je sais. Je le sais mieux que personne, lui dit-elle en un murmure.

* * * * *

- Judith, votre plan ... Il frôle la perfection ! Je ne peux que saluer votre entreprise ! jubila Jonas, les yeux pétillants.

La jeune femme poussa un long soupir et se laissa aller sur son siège. Son plan, bien sûr qu'il était excellent. Il avait intérêt à l'être. Ils ne pouvaient se permettre d'échouer.

- Rezher sera bientôt à nos côté, Jonas. Et alors, nous aurons champ libre pour la conquête d'Eneria.

Qu'importe ce que ça devait lui coûter. Judith retrouverait Eneria. Elle le devait. ELLE LE DEVAIT. Et si quelqu'un osait se mettre en travers de sa route, elle le détruirait. Elle se tourna vers le siège laissé vacant par l'absence de leur chef, et un rictus carnassier déforma ses traits ordinairement neutres. La nouvelle chef des Saint Souls en était sûre. Cette fois-ci, les portes d'Eneria s'ouvriraient.

* * * * * *

Helen rajusta la bandoulière de sa sacoche d'un coup sec, et s'avança sur le tarmac d'un bon pas. Le voyage en ferry avec les Last Hope s'était avéré bien plus calme qu'elle ne l'avait pensé. Agitée et nerveuse, elle n'avait pas pu lire une page du livre qu'elle avait apporté pour tuer le temps, et s'était résolue à jouer à Candy Crush sur son téléphone durant toute la durée du voyage, surveillant du coin de l'œil les sept adolescents. Ceux-ci, agglutinés les uns contre les autres, bavardaient à voix basse, ignorant les ronflements des deux espagnols. Jamais un voyage en bateau ne lui avait paru aussi long. Elle avait presque remercié le ciel lorsqu'elle s'était rendue compte de leur arrivée prochaine. Une heure de taxi plus tard, ils étaient à l'aéroport. Les adolescents, fourbus et affamés, avaient été acheter bien plus d'encas que nécessaire, et les jumeaux avaient dû engloutir le reste de leurs tacos à vitesse grand V avant de passer la sécurité, se plaignant vertement dans leur langue natale. Mais ils s'étaient bien vite tus lorsqu'ils avaient compris ... Qu'ils allaient tous les huit voyager jusqu'à New York en jet privé, spécialement affrété par le conseil.

- Un jet privé de première classe ? C'est une blague ! s'était exclamée Marika, incrédule.

- Non. Le Conseil aime traiter dignement ses invités, avait répondu Helen avec éloquence. Ou tout simplement nous en mettre plein la vue, histoire de prouver qu'ils sont les plus forts !

Les ricanements acides qui avaient alors retenti lui résonnaient encore aux oreilles.

- Madame Hunter ? Veuillez monter je vous prie. Nous n'attendons plus que vous, lui déclara une belle hôtesse de l'air Element de foudre d'une voix douce et aimable.

Helen lui répondit par un bref sourire, et monta les marches de la rampe d'accès, avant de s'engouffrer dans l'avion, frissonnant à cause de la différence de température. Les adolescents, impressionnés devant cet étalage de luxe parfaitement inutile à ses yeux, ne cessaient de gigoter dans tous les sens, inspectant tout ce qu'ils pouvaient.

- Dis, tu crois que c'est de la peinture dorée, là, ou ...

- Heu ... Aucune idée hermano.

- Asseyez-vous, nous n'allons pas tarder à décoller, leur ordonna la Directrice en s'installant elle même sur l'un des grands fauteuils blancs et moelleux à souhait qui servaient de sièges.

Les adolescents se répartirent sans discuter sur les sièges, tournés de biais par rapport à l'avion. Ce genre d'avion, conçu pour pouvoir recevoir des conférences aériennes, possédaient donc des fauteuils tournés les uns vers les autres. Helen se massa la nuque, cherchant ses mots. L'avantage de cela, c'est qu'elle avait un œil sur tout le monde. Le désavantage : les adolescents la fixaient avec attention, comme s'ils attendaient un quelconque discours de sa part.

- Bon sang de bois ! On est pas dans un film d'action ! Je ne vais pas vous faire un grand discours sur le fait que nous allons tous mourir en héros ...

Sa réflexion les détendit immédiatement, et après une petite vague de ricanements, ils se mirent à discuter avec attention, sanglés dans leurs ceintures. L'Element de feu poussa un long soupir avant de se munir de son livre et de tenter à nouveau de passer la première page. C'est à ce moment-là qu'un déclic se fit, et elle se mit à trembler. Ce livre ... Elle en avait prit un au hasard dans sa bibliothèque ... Complètement au hasard ... Pourquoi avait-il fallu ... ?

« Le regard fixé sur les innombrables particules de poussières qui dansait dans les rayons du soleil couchant, Helen se balançait nonchalamment sur sa chaise, gardant un parfait équilibre entre la table devant elle et le sol.

- Hel. Par pitié, arrête. Si tu tombes ...

Sous la menace à peine voilée de son interlocuteur, la demoiselle laissa échapper un grand râle exagéré et cessa de se balancer avant de foudroyer son voisin de table du regard.

- T'es pas marrant quand Aïdan est pas dans les parages, Hen.

Ce dernier leva un regard rouge rubis vers elle, exaspéré, avant d'enlever ses lunettes pour les essuyer, refermant son livre d'un coup sec. Profitant de ce petit moment de distraction, l'adolescente s'empara du petit livre, plus rapide qu'une vipère, sourde au protestations de son ancien propriétaire.

- « L'incroyable vie de Jasper Birdbreath » ?! Sérieusement !? s'exclama-t-elle, à deux doigts de l'hilarité.

- Helen rends-moi mon livre !! gronda le volé en se levant brusquement, prêt à tout pour récupérer son précieux livre.

La jeune femme le lui lança avec un grand sourire, frémissant d'un rire mal contenu.

- Henry franchement ! Ce genre d'histoire d'aventure complètement grotesque et stéréotypé, ça ne m'avait pas l'air d'être ton genre. T'as passé l'âge de ces bêtises à dix-sept ans !

Son jeune frère souffla en serrant son livre contre lui en remontant sur son nez ses lunettes mille fois trop grandes pour lui. Son regard écarlate se mit à briller d'une colère mal contenue et il passa une main dans ses cheveux noirs déjà très décoiffés par ce tic qu'il faisait de plus en plus souvent.

- Bon sang de Dieu, je n'ai pas besoin de me justifier face à toi. Surtout au sujet de mon livre préféré ! s'écria son petit frère avec indignation.

Elle avait éclatée d'un tel rire qu'ils s'étaient fait virer de la bibliothèque sans ménagement. »

Helen referma vivement le bouquin, et le fourra rudement dans son sac, s'empêchant de voir la couverture aux anciennes couleurs vives maintenant ternies par le temps, chassant les larmes affluentes de rapides clins d'œil. Son frère lui manquait tellement ... Tellement ... Elle leva malgré elle son regard sur Ash qui racontait à la jeune Page avec grande exaspération les calembours franchement douteux dont il avait été apparemment victime la veille. Son neveu ressemblait bien trop à son père à son goût. Physiquement et mentalement, ils étaient presque la même personne. La seule et unique différence était le léger côté sanguin que le jeune Element de feu avait hérité de sa mère, Gloria. Non, de la fratrie des Hunter, c'était Frédérick qui tenait le plus de sa mère ...

- Frédérick. Qu'est-ce que je raconte. Ce prénom n'est même plus d'actualité ... Erick. Oui, Erick, murmura Helen pour elle même.

Elle se souviendrait toujours de ce jour, de ce 7 octobre. Ce jour où alors qu'elle venait d'arriver à son bureau, elle avait reçu un appel. Un appel des plus funeste. Onze ans. Onze années qu'elle n'avait plus aucune nouvelle de son petit frère ou de ses amis, disparus du jour au lendemain après la remise de diplôme de terminale. Et la tout première qu'elle reçut fut qu'Henry et Gloria Hunter était morts dans un petit village au fin fond de l'Écosse, laissant derrière eux deux enfants en bas âge. Ni une, ni deux, elle avait prit un avion, décidée à retrouver ses jeunes neveux.

Neuf et sept ans. C'était l'âge des jeunes garçons qui attendaient dans le poste de police du petit village, emmitouflés dans des couvertures plus grosses qu'eux, deux tasses de thé bouillant entre les mains. Par miracle, le brigadier de service à ce moment-là était une connaissance très proche de son frère et sa belle sœur. En fait, le village entier l'était. Prouver son identité ne fut qu'une formalité : son frère avait déjà parlé d'elle tellement de fois aux villageois qu'ils auraient pu la décrire les yeux fermés. Puis, elle avait fait la connaissance ses neveux. La gorge serrée par le chagrin, et le ventre noué par l'appréhension de cette rencontre, elle s'était accroupie devant eux, les détaillant du regard, cherchant ses mots. Elle s'était présentée, avait balbutié quelques mots sur elle-même. Le grand frère, à sa grande surprise, les avaient présentés, et ils avaient discutés pendant plus d'une heure ... A la fin de celle-ci, Helen, décidée à récupérer leur garde, leur avait demandé s'ils voulaient rester ici, ou s'ils voulaient venir avec elle. Le jeune Element de foudre avait alors rivé son regard vide d'émotions sur la Directrice, déclamant ces mots qui étaient à jamais restés dans son cœur.

« - Je ne veux plus jamais revenir ici. Je ne veux plus jamais me souvenir de Papa et Maman. Je ne veux plus jamais entendre qui que ce soit m'appeler Frédérick. »

Trois requêtes à la fois simples et arrache-coeur. Helen était devenue la tutrice légale des deux derniers Hunter, les avait emmenés à l'Académie, et n'avait plus jamais reparlé de Gloria ou Henry en leur présence. Pas une seule fois.

Elle s'était aussi arrangée avec les autorités de l'île. Et le patronyme du jeune garçon avait été modifié. Frédérick Hunter était devenu Érick Hunter. Le jeune garçon bien trop mature pour son âge était devenu un adolescent dragueur et casse-cou, toujours le premier pour faire la moindre bêtise possible.

Helen n'avait jamais su ce qu'il s'était passé cette nuit du 7 Octobre. Jamais. Selon les villageois, la maison avait tout simplement et purement explosé. Une fuite de gaz ? Un accident ménager ? Personne ne le savait réellement. La seule chose dont les habitants étaient sûr et certains, c'était d'avoir retrouvé les pauvres petits en pyjama, à une centaine de mètres de la maison en flammes, pleurant l'un dans les bras de l'autre. L'Element de feu n'avait jamais essayé d'aborder ce sujet-là avec eux, mais elle était persuadée qu'ils savaient quelque chose, quelque chose que tous ignoraient. Mais ils s'étaient toujours tu. Et au fond d'elle, la Directrice se demandait si le secret ne resterait pas à jamais enfoui.

- Nous allons décoller ! s'exclama Ciela, le visage collé à l'hublot.

Sentant l'avion se mouvoir sous ses pieds, elle acquiesça malgré elle et tourna son regard vers la piste qui défilait de plus en plus vite sous ses yeux. L'heure était venue.

- Tout se passera bien. Vous rentrerez sain et sauf.

- Ce n'est pas toi qui nous disais que tu ne voulais pas faire de discours grandiloquent, Helen ? l'apostropha Ash avec un sourire en coin.

- Hunter, deux heures de colle.

Une nouvelle vague de fou rire secoua le petit groupe.

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MOUAHAHAHAHAHAHAHA ! Ils vont se crasher, fin de l'histoire. :3 //SHBAAAFF//

Bref, blagues pourries à part, ce chapitre voit le retour de Walter ! Héhé. Même si son apparition me fait plus l'effet d'un caméo XDD

Qu'avez vous pensé de Nancy dans ce chapitre ? Je sais que la rédemption des méchants qui au final ne sont-pas-si-méchants-que-ça c'est cliché, mais ... Bah ... Au risque d'en surprendre plus d'un ... J'adore ça. (Brefvousverrezauprochainchapitre)

Je voulais que ce chapitre soit léger mais pas trop non plus. (C'est comme un gâteau. Si vous mettez trop de levure, ça vous fait une montgolfière, et si vous en mettez pas assez, vous avez une brique OUI JE SAIS DE QUOI JE PARLE //SHBAAAAFF//)

Helen a eu une bonne partie là, non ? Retenez bien ça. Ca va être important. :3

Merci d'avoir lu jusqu'ici les gens, eeeeeeeeeeeeeeet ...

A LA PROCHAINE BANDE DE MASTIFF DES LANDES !

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