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Chapitre 07 : calme nocturne

Dans les films, c'est souvent durant les moments d'angoisse et/ou de tension intense qu'il pleuvait. Pourtant, la pleine lune illuminait le parc de Saint Elena Academy si bien qu'on pourrait se croire en plein jour. Nancy poussa un long soupir, et enroula ses bras autour de ses genoux avant de laisser lourdement sa tête tomber dessus. Elle avait le cœur aussi lourd qu'une pierre. Uuuh ...

Incapable de dormir, Nancy s'était relevée en pleine nuit, malgré le couvre feu, et était sortie dehors, avant de se balader à travers la forêt, cherchant à se débarrasser de ses pensées qui bourdonnaient dans sa tête telles un essaim de guêpes hystériques. Ses pas l'avaient guidée vers une toute petite clairière, pas plus grande qu'une petite salle de classe, et elle s'était laissée tomber au pied de l'arbre le plus proche. Cette toute petite clairière, elle la connaissait presque par cœur. Pour cause. Elle y venait depuis le mois de janvier. Depuis ... La mort d'Alexandre. Un frisson désagréable lui remonta la colonne vertébrale telle une araignée perfide, et un étau d'émotions lui serra la gorge. Cela pouvait paraître morbide ou franchement glauque de revenir sur les lieux de la mort de son plus cher ami, mais ... Quand elle venait ici, l'anglaise avait l'impression de réussir à attraper les dernière bribes de présence du blond. Comme si ici, ses souvenirs du jeune homme se sentaient ravivés. Elle se souvenait plus facilement de son rire, de sa petite fossette quand il souriait, de la fichue manie qu'il avait de faire tourner son stylo à travers ses doigts, d'une manière complexe et ardue ... Génial. Dès qu'elle essayait de se détourner de ses pensées pessimistes, voilà que la nostalgie l'envahissait. Allait-elle encore pleurer ... ?

- Bonsoir.

Nancy releva vivement la tête. A seulement deux pas d'elle, une petite fille d'à peine quelques pieds de haut la toisait d'un air neutre. Ses longs cheveux bruns bouclés reflétaient la lueur du satellite blanc d'une façon quasi fantomatique, et ses yeux olives brillaient d'une intensité anormale. Une petite fille ? Certainement pas. Ce fut lorsque Nancy reconnut sa drôle de dégaine qu'elle comprit. Lentement, collée à l'arbre, Nancy se déplia lentement, se levant avec difficulté, les mains tremblantes, ne faisant même pas attention aux multiples accros effectués sur son pyjama. Elle ne voulait pas quitter son étrange regard olive. La londonnienne se demanda si elle rêvait. Jamais elle n'aurait cru rencontrer l'Inexistante un jour. Celle que ses sept amis surnommaient Brunette.

- Hé là. Je ne vais pas te manger. Ne fais pas cette tête voyons, lui dit-elle d'un ton tranquille, avec un petit sourire en coin.

Nancy ne put retenir une sorte de couinement très gênant, ne sachant pas vraiment comment réagir.

- P-pardon.

- Mais ne t'excuse pas chère Nancy. Puis-je savoir ce que tu fiches ici à ... euh ... Deux heures cinquante trois du matin ? Violant sans vergogne le couvre-feu ? demanda le petit être en jetant un coup d'œil à la montre de Nancy.

- Je, euh ... N'arrivais pas à dormir. Alors ... J-j'ai voulu sortir.

- Je vois. Pas de soucis, je n'irai pas cafter.

Nancy se mit à regarder tout autour d'elle, extrêmement mal à l'aise. Elle était là. Celle qu'ils recherchaient tous depuis six mois était juste en face d'elle, comme si de rien n'était.

- Je sais à quoi tu penses Nancy.

La demoiselle tressaillit et se tourna de nouveau vers la petite fille, avec nervosité. Toute trace d'amusement avait déserté son visage.

- Quand ils reviendront, je serais apte à répondre à chacune de vos questions.

Nancy eut l'impression de se recevoir une enclume sur la tête, et elle ne put se retenir d'ouvrir de grands yeux.

- V-vous ... êtes sérieuse ?!

- Oui.

Bouche bée, la jeune demoiselle sentit ses jambes flageoler et sa tête lui tourner. Enfin. Enfin. Elle ne put s'empêcher de repenser au visage soucieux et miné d'Almarica, face à ses cartes et ses atlas. Elle ne put s'empêcher de repenser à l'expression hantée et effrayée qui avait déformé les traits de ses amis lorsqu'ils s'étaient imaginés le pire au sujet des Huit Guerriers Légendaires. Et maintenant, tout allait ... se résoudre ?

- Vite ... S'il vous plaît. Ils sont tous si ... Si ...

- Tu l'es aussi, Nancy.

Elle tressaillit, et pencha instinctivement la tête sur le côté.

- Rester en arrière pendant que tous tes êtres chers montent au front, si tu me passes l'expression. Frustrant hein ? Tu ne pourras pas les aider ou les soutenir, et tu as peur pour eux. Tu as peur de les perdre de la même manière que tu as peur de perdre Alexandre.

La demoiselle aux cheveux argentés ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Elle avait raison. L'Inexistante avait parfaitement raison. Une boule se forma dans sa gorge, et des larmes commencèrent à lui troubler la vue.

- Je ne me souviens presque plus, murmura Nancy d'une voix étranglée.

- Hum ... ?

- Je ne me souviens presque plus de sa voix. Je ne me souviens presque plus de la façon dont il me disait bonjour. Ses traits s'effacent petit à petit ... Je n'ai plus que des photos, et des souvenirs ! Je ... Je l'oublie ! JE L'OUBLIE ! Comment ... Comment ce ... Je suis une amie indigne, exécrable, affreuse ... Un monstre ... Un monstre ...

Petit à petit, submergée par ses émotions, Nancy enfouit son visage entre ses mains, lâchant sanglots sur sanglots. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas l'oublier. Alexandre Sutter ... Allait-elle jusqu'à oublier son nom ? Jusqu'à oublier son existence ?!

- Nancy Whitehead. Regarde-moi.

Surprise par le ton autoritaire et la voix anormalement grave de l'Inexistante la fit obtempérer instantanément, stoppant même ses pleurs. Il y avait, dans le regard de cette petite fille, quelque chose qui inspirait le respect. Sans aucun doute, elle se ferait entendre des plus grands ... Peut être parce qu'elle était la plus grande d'entre eux.

- Oublier les morts, malheureusement, c'est une vérité à la fois inacceptable et irréfutable. Ce n'est pas être un monstre que d'oublier nos êtres chers alors que nous ne souhaitons que les garder au profond de nous. En aucun cas cela fait de toi un monstre. Après tout ce que tu as vécu, le titre de monstre ne te reviens pas Si je devais te comparer à quelque chose ... Je dirai plutôt une sorte d'Ange Déchu sur la voie de la rédemption.

Nancy ne put retenir un hoquet de surprise, les yeux grands ouverts. Brunette pencha la tête sur le côté, avec un demi-sourire.

- Ne sois pas étonnée. Surveiller les habitants de l'île est devenue mon activité favorite. Et puis on ne voit pas des Blood Elements tous les jours non plus. Avant toi, le dernier à avoir étudier ici remontait à ... voyons voir ... Un peu plus de deux décennies je dirais.

- ... Je ne suis pas une personne intéressante.

- Sur ce point, détrompe-toi, ma chère. Tu es une personne que j'apprécie beaucoup. Je suis contente de te revoir sur le droit chemin, même si pour ça ... Bref. Les Last Hope sont, et seront, en sécurité. Je ne les laisserai pas se mettre en danger. Et ... Je préfère te voir ici que de te savoir là bas, à New York.

Le cœur battant, un peu secouée, Nancy se frotta les yeux, un peu perdue. Comment ça, l'Inexistante préférait la voir ici que là bas ?

- Nancy. Tu nous as entendu ce jour-là, pas vrai ?

La demoiselle se raidit une nouvelle fois. Oh non. Comment avait-elle ... ?

- Je te suis reconnaissante de n'avoir parlé de ça à personne, la remercia l'Inexistante en inclinant la tête.

« Ça » ... Un petit mot pour un grand acte.

« Elle cherchait Alexandre, très inquiète. Elle ne pouvait l'appeler à travers le self encombré à cause de sa gorge encore abîmée par sa maladie, scrutant chaque visage, cherchant son meilleur ami. Cette attaque si soudaine de la part des Saint Soul avait forcé les professeurs à réunir les élèves dans le dortoir des filles, et le self entier résonnait de différentes théories ou témoignages. Des pleurs et des cris se mêlaient à cette belle cacophonie, ne faisant qu'aggraver le mal de crâne insupportable qui lui martelait la tête depuis le matin même. Ne le supportant plus, elle se dirigea rapidement vers un coin vide et isolé, derrière l'infirmerie improvisé, à côté d'une fenêtre. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Deux autres personnes discutaient façon assez houleuse. Une petite fille et un grand roux. En voyant leur dégaine très ... particulière, Nancy avait fait les grands yeux, et, malgré sa conscience qui lui hurlait de dégager immédiatement, elle tendit l'oreille.

- Partir ?! PARTIR ?! Mais ... Êtes vous sérieuse !? Non ! S'il vous plaît, je ne veux pas être séparée d'Almarica ! Pas encore, je vous en supplie !

- Philios, je suis désolée. Je sais que ce que je te demande est particulièrement difficile mais ...

- Je l'ai enfin retrouvée après tout ce temps ! Cela fait six millénaires que je ...

- Philios Caerris, laisse-moi finir !

Le jeune homme se tut, les yeux larmoyants. La petite fille poussa un long soupir et enfouit son visage entre ses mains, l'air particulièrement ennuyée. Pourquoi donc se disputaient-ils ? Nancy ne les avaient jamais vu auparavant. Des nouveaux à cette époque de l'année paraissait hautement improbable, et après avoir rapidement analysé le physique, très appréciable par ailleurs, du jeune homme, elle lui donna facilement seize ou dix-sept ans. Jamais des jeunes de cet âge ne traînaient avec des enfants, même les frères et sœurs. Et puis ce nom là, Philios Caerris ... ? Grec peut-être ? Tout de même. C'était très étrange. Nancy commençait à se demander si elle ne devait pas aller chercher un professeur, quand la petite demoiselle tendit un morceau de papier au dénommé Philios.

- Qu'est-ce que ... Des indications ? Et ... Mais ce pays est à ... Hors de questions !

- Philios, crois-moi, je suis la mieux placée pour comprendre ton ressentiment à l'idée de quitter Al', mais fais-moi confiance.

- Je vous ...

- Tu verras pourquoi je veux t'y envoyer. Tu comprendras pourquoi j'exige de toi un tel sacrifice, Philios. Je te promets, tu le comprendras.

Le jeune homme baissa de nouveau son regard sur le papier, le parcourant avec un air perdu.

- Quand ... ?

- Le plus tôt possible. Mais demain matin si tu veux, ou même la fin du mois. Après les fêtes de début d'années. Qu'au moins tu puisses lui dire ...

Il leva la main en prenant une grande inspiration, les yeux clos.

- Si c'est un ordre de l'Inexistante, je dois m'y soumettre. Je partirai dès que Ash et Ciela seront en sécurité.

Puis, il rangea le papier dans la poche, et ouvrit la fenêtre sous le regard stupéfait de la petite fille.

- ... M-merci infiniment, Philios.

- Merci à vous, Inexistante. Pour m'avoir permis de survivre jusqu'à maintenant.

Soudain une paire d'ailes grises démesurée semblèrent apparaître dans le dos du grand roux et ... il s'envola littéralement par la fenêtre. La petite brune le regarda partir, l'air ... Profondément triste ?

- ... Je suis tellement désolée ... Mais bon courage. Ce sera bientôt fini. Promis. Promis. Vous l'aurez, votre fin heureuse. Je ne le laisserai pas gagner. Jamais.

Persuadée d'être entrain de rêver, Nancy s'apprêtait à se diriger vers l'enfant pour l'assommer de questions, quand le brouhaha qui résonnait derrière elle depuis déjà un bon moment s'intensifia soudainement. Nancy saisit quelques mots au vol : « Last Hope », « retour » et ... « mort ». Un grand frisson la parcouru, et elle fonça vers le centre du self, priant pour la sécurité de celui qu'elle aimait, redoutant le pire, oubliant ces étranges personnes ... »

Nancy se mordit la lèvre inférieure en regardant ailleurs, évitant à tout prix le regard perçant de l'Inexistante. Elle n'avait jamais parlé de ce qu'elle avait vu ce soir là à qui que ce soit. Pas même à Almarica. Pourquoi ? Parce qu'elle n'avait jamais osé ...

- De toute façon, je n'aurais pas dû voir ça. Et puis à quoi ça leur servirait ? Ils savent déjà tout ce que j'ai vu, d'une certaine manière ...

Nancy leva son regard vers l'astre blanc qui illuminait le ciel nocturne.

- Alexandre ... Me manque tellement ... J'ai tellement envie de le revoir. Dès fois, je me réveille avec l'impression que ... Je vais le voir dans moins d'une heure, en classe. Puis je réalise qu'il n'est plus là. Et ... je ressens comme un trou, ici. Juste là, murmura-t-elle en posant sa paume sur son cœur. J'ai mal. Je veux tellement le voir. Je veux tellement le voir ...

Sa voix n'était plus qu'un murmure si léger que la moindre brise la couvrait. Elle était écrasée de détresse, de culpabilité, de douleur, de ...

Brunette la rattrapa de justesse.

- Tss ... Les nuits blanches ne siéent qu'à Ash, Nancy, chuchota la petite fille en adossant la jeune fille endormie à l'arbre derrière elle.

Puis, plus par réflexe qu'autre chose, elle dégagea quelques mèches de son visage et les démêla, le visage sombre, lèvres pincées.

- Si tu as si mal, c'est à cause de mon arrogance ... Le seul monstre ici c'est moi. Vous n'avez pas à payer pour mes actes insensés. Ça suffit. Je ne laisserai plus personne finir comme Alexandre.

Puis, elle se pencha vers la demoiselle et lui embrassa doucement le front. Le visage peiné de Nancy prit alors une expression sereine.

- Il est temps que tu cesses tes cauchemars. Tu mérites de vivre heureuse.

Puis, elle la prit dans ses bras, et disparut.

* * * * *

- Dis ... Amélia, tu dors ? demanda timidement la Reine des Glaces de son lit, en chuchotant.

- Non. Allez, viens, dit-elle d'une voix claire et forte.

Sheena jeta un coup d'œil au lit de Ciela. Elle dormait à poing fermés. Elles pourraient faire tout le boucan qu'elles voudraient, l'Element de lumière ne se réveillerait pas. Furtivement, elle sortit de son lit et vint rejoindre la française à petit pas, avant de grimper dans son lit et de se rouler en boule, enveloppée dans les bras de la française, qui lui caressait lentement la tête. Elles n'avaient pas fait ça depuis ... Les grandes vacances dernières. Durant leur dernière nuit à Paris. A l'idée de la rentrée au lycée, Sheena avait tellement stressé que la demoiselle avait pleuré quasiment toute la dernière journée des Vacances d'été, et elle n'avait pu se calmer que lorsqu'Amélia et elle s'étaient endormies l'une dans les bras de l'autre.

- A situation de crise, solution de crise.

- Je ne suis pas sûre que ce soit le véritable proverbe Amélia ... sourit légèrement Sheena.

- Je sais.

- Hahahaha !

Amélia sourit. Entendre le rire de son amie lui fit le plus grand bien.

- Tu sais, demain, tout ira bien. On sera de retour à l'Académie avant même que Helen n'ait pu se faire ne serait-ce qu'une dizaine de cheveux blancs.

Nouveau rire, cette fois-ci partagé.

- Dis ... Cet été, que penses-tu du fait que l'on pourrait rester ici au lieu de retourner à Paris ?

La proposition de son amie surprit Sheena. D'habitude, la française était la première à réclamer l'arrivée de vacances estivales pour, justement, pouvoir rentrer à Paris, auprès de son père. Pourquoi un tel choix ?

- On pourra proposer aux jumeaux de rester aussi. T'imagines ? Un été entre potes. Avec Ash et Ciela. Vu que ces deux là ne quittent pas l'île, on pourra rester avec eux, continua Amélia.

- Et ... Mathias ?

- On pourra toujours voir Papa au mois d'Août. Il va sans doute nous pleurnicher dans les oreilles, mais il sera d'autant plus content de nous voir. Tu ne crois pas ? Il serait tant que nous profitions de notre adolescence ! Et puis ... Je me verrais mal partir de l'Académie alors que le Sous-Sol ...

Amélia se tut et serra Sheena un peu plus fort. La demoiselle des glaces frotta sa tête contre l'abdomen de son amie, tout en s'agrippant à son tee-shirt. Lors du mois de janvier, même si le sujet ''Sous-Sol'' n'était absolument pas abordé, ils l'avaient tous sur le bout de la langue, et devaient sans cesse changer de sujet pour éviter de ne serait-ce qu'y penser, donnant lieu à des conversations d'une telle incohérence qu'on les regardaient de travers. Fort heureusement, le problème ''Nancy'' les avait fait changer d'air.

- Une fois l'année terminée, on aura nos réponses. Promis ! marmotta Sheena d'une voix étouffée.

La parisienne commença à caresser les cheveux de son amie, dans un geste d'affection pure, un peu apaisé à l'idée des vacances. Sûr, revoir son père à Paris qui lui manquait affreusement la tentait mais ... Revenir à Paris signifiait aussi ... Revenir dans la même ville que sa mère. Après ce qui s'était passé, elle n'était pas sûre de pouvoir le faire. Peut-être allait-elle revenir la voir ? Et si elle se faisait tenter par une des propositions mielleuses de sa mère ? L'Element de plante ne se sentait pas assez forte pour pouvoir y faire face. D'autant plus que ...

- Dis ... Romy est ... étrange ces derniers temps, non ?

Sheena se mordit la lèvre inférieure. Elle n'était pas très douée avec ce genre de choses, et espérait de tout cœur ne pas y être mêlée. Il faut croire que si. La jeune adolescente prit une grande inspiration, réfléchissant à toute vitesse à une réplique évasive.

- Aucune idée.

- ... Sheena. Arrête ça s'il te plaît.

- ...

Le mutisme de son amie la fit profondément soupirer.

- J'espérais me tromper ... Je ne veux pas que Romy ressente ce genre de chose pour moi.

Sheena ferma les yeux et déglutit. Amélia savait.

- Depuis combien de temps ? questionna la petite Américaine.

- Je m'en doutais depuis plus d'un an. J'ai juste l'impression que c'est devenu plus flagrant ces derniers temps. Romy ne devrait pas être amoureux de moi.

- On y peut rien, tu sais.

- Je ... sais. Mais ... Je ne veux pas d'autre relation de cœur catastrophique. Naomi m'a suffi.

Naomi. Naomi Moreau. En repensant à ce prénom, mentionné pour la première fois depuis quatre ans, Sheena ressentit toute la peine de sa meilleure amie.

- Romy ne te fera jamais de mal. C'est un gentil garçon. Tu devrais ... lui laisser une chance ?

- Sheena, non. Je ne veux pas. En amour, on souffre toujours, quoi qu'il arrive. Regarde mon père. Regarde-moi. Regarde Nancy, ou Almarica. Je ne veux pas tomber amoureuse. Je ne veux plus tomber amoureuse. J'aime Romy, c'est vrai, mais simplement comme un ami. Ni plus, ni moins.

- Amy ... Il va tellement, tellement en souffrir. Un amour non réciproque, c'est terrible tu sais ? répliqua doucement la demoiselle aux cheveux blanc.

La Française serra un peu plus fort Sheena, une boule d'émotion coincé dans la gorge.

- Il ... m'oubliera. Je ne veux pas qu'il souffre ainsi à cause de moi. Qu'il arrête ses faux espoirs, et qu'il passe à autre chose !

- Si tu ne lui dis rien, comment veux tu qu'il devine ?

- Je ne veux pas le blesser ... Je ne veux pas lui faire de mal ou ... Ou ...

Sentant l'émotion qui filtrait dans la voix de sa meilleure amie, Sheena se déroula et enserra à son tour Amélia.

- Il finira par m'oublier. Ça vaux mieux pour lui.

« On oublie jamais son premier amour, ni la personne que l'on aime le plus au monde. C'est le principe de l'amour, Amy. » pensa Sheena, le cœur gros pour ses deux amis.

Un jour, peut-être, Amélia comprendra que Romy est la personne qui lui faut. Un jour. Peut-être. En attendant, tout ce qu'elle pouvait faire, c'est veiller sur eux.

Et sans réellement s'en rendre compte, les deux amies s'endormirent l'une contre l'autre, exténuées.

* * * * *

- Quel heure est-il quand un gorille s'assoit sur ta montre ?

- Euuuuuuh ... Aucune idée.

- L'heure d'en racheter une autre !

Ash poussa un râle d'exaspération étouffé par son oreiller en entendant les bruyants éclats de rire de ses deux compagnons de chambre. Il releva son visage vers son réveil, et se sentit tout un coup de très mauvais poil. UNE. HEURE. DU. MATIN. Ils étaient censés se lever à sept heures. Argh ! Pour UNE FOIS qu'il espérait dormir d'un sommeil de plomb, il avait fallu que ces fichues andouilles décident de s'embarquer dans un marathon de blagues complètement débiles. Et bien sûr, pas marrante pour un sous. Ciela appelait cela des ''blagues pom-potes'' ou des ''blagues carambars''. Honnêtement, il n'était même pas sûr que ce genre de ... calembours méritaient le titre de blagues.

- A moi, à moi ! Comment appelle-t-on les parents de l'homme invisible ?

- J'sais pas.

- DES TRANSPARENTS !

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh. Cette fois-ci, ça n'était plus possible. Il alluma sa lampe de chevet, et jeta son oreiller sur Romy, perdant tout self control.

- Ça fait DEUX HEURES que ça dure ! Calmez-vous immédiatement ou je vais VRAIMENT m'énerver ! fulmina l'écossais.

- Roooooh, allez, calme-toi. Il faut se détendre le nerf, le petit nerveux. Allez, j'en ai une ! A quoi faut-il faire gaffe quand on jette une gousse d'ail ? l'apostropha l'Element d'air.

- Au retour du jet d'ail !

Blasé, Ash leva les yeux au plafond et se jeta sur Romy pour lui reprendre son oreiller.

- Arrêtez vos conneries tout de suite !

- Si je veux d'abord ! répliqua l'espagnol d'un ton enfantin.

Au bord de l'exaspération la plus totale, Ash n'hésita pas à assener un violent coup de coussin sur le crâne de son ami qui en tomba du lit.

- Bon, ça suffit maintenant ou tu en veux encore ?! Demain, il faut que nous soyons ...

Mais le garçon aux yeux rouges n'eut pas le temps de finir ça phrase, qu'une chose volante non identifiée s'écrasa sur son visage, l'envoyant bouler hors du lit à côté de l'espagnol.

- VEEEEENGEAAAAAAAANCE ! rugit Crìs, en sautant de son lit, souriant tel un dément.

Puis, à l'aide de leur oreillers, les trois amis partirent dans une bataille de polochon hautement mémorable, où l'écossais se sentait hautement désavantagé, d'autant plus que les deux frères s'étaient ligués contre lui, et que Romy n'hésitait pas à faire appel à son Element pour le déstabiliser. Toutefois, les garçons ne s'étaient pas payé un tel divertissement tous les trois depuis des lustres. Hors d'haleine, ils finirent pas s'écrouler sur le tapis, ne retenant pas un fou rire entrecoupé de respiration difficile.

- Non, sérieux les gars. Il faut qu'on aille dormir, là.

- J'y arrive pas.

- Moi non plus.

Interloqué, Ash se redressa sur ses coudes, fixant ses deux meilleurs amis.

- Un problème ?

- ... Ceniza, New York, c'est pas pour nous.

Ceniza. Ash eut l'impression de se recevoir une cloche sur la tête. Cela faisait bien deux ans qu'ils ne l'avait pas appelé ainsi. Ils devaient être vraiment, vraiment inquiet.

- Expliquez-moi, insista-t-il.

Crìs se redressa à son tour et s'assit en tailleur, les yeux rivés sur le tapis jouant avec un pan de son tee-shirt.

- Rien ... C'est juste que ... Le Conseil ne nous inspire pas confiance.

- Et on a peur pour vous trois, renchérit Romy en croisant les mains sous sa nuque.

Ash poussa un long soupir.

- On ne sait pas de quoi demain est fait, les gars. S'inquiéter d'avance ne sert à rien, sauf à nous faire faire des nuits blanches. Allez, moi, j'y vais. Bonne nuich ! leur répondit-il en baillant à s'en décrocher la mâchoire.

Il récupéra son oreiller et tituba jusqu'à son lit avant de s'enrouler dans sa couverture. Les jumeaux fixèrent le plafond, comptant le nombre de respirations que l'écossais prenait. Au bout de la deux cent vingt-cinquième, ils surent que le jeune homme était endormit.

- Pourquoi tu ne lui a menti ? chuchota Crìs à son frère.

- Tu crois qu'il aurait envie de le savoir ?

L'Element de foudre se tourna vers le lit de Ash, regardant la couverture se lever paisiblement au rythme des lentes respirations de l'écossais.

- Je déteste l'idée de devoir leur mentir, marmonna le petit ami de la Reine des Glaces, le regard toujours visé sur le lit de l'anglophone.

- Ça ne me plaît pas plus qu'à toi ! Mais je ne crois franchement pas que ce soit le moment de leur dire.

- Mais imagine qu'ils l'apprennent de par une autre bouche ! gronda Crìs une nouvelle fois.

Romy se releva souplement et se planta devant son frère, le fixant de ses yeux gris.

- Ça n'arrivera pas ! Nous aurons agi avant.

- Que se passera-t-il si on les croise là bas ?

- On ne les croisera pas. Et puis si on le fait, nous n'aurons plus qu'à tout leur dire, répondit l'Element d'air avec aplomb.

Un rire sans joie secoua le corps de l'Element de foudre et il vissa son regard dans celui de son jumeau.

- Plus facile à dire qu'à faire. Attendre l'ultimatum pour révéler ça, c'est pas malheureux ? grinça l'hôte de Guemnir d'un ton sarcastique.

Crìs regarda à son tour ''l'endormi de service'', comme ils aimaient bien l'appeler auparavant, avec l'ombre d'un sourire. Deux ans que ça leur brûle les lèvres. Deux ans qu'ils crèvent sous le poids de la culpabilité, sous la peur d'avoir un lien avec cette affaire affreuse. Ça leur colle à la peau, aux os, à l'âme ... Depuis l'arrivée de Ciela, cette sensation avait commencé à disparaître peu à peu ... Mais le 26 décembre et l'appel du conseil n'avaient fait que grandement raviver cette affreuse sensation.

- On ne les laissera pas faire, Romy. On ne les laissera pas leur faire le moindre mal.

- Oh ça, tu peux en être certain, répondit l'Element d'air en laissant de nouveau son regard traîner sur le lit de l'Ecossais.

Si jamais quoi que ce soit arrivait à leurs amis, ils ne répondraient plus de RIEN.

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Voyage voyage ~

Ce chapitre est, je sais pas si vous vous en doutez ou non, un chapitre transitionnel. Il n'est donc pas très long. Par contre ... Je peux vous assurer que tout va vite changer. S.E.A Another Meaning (parce que oui, j'ai changé le titre qui n'était pas correct, merci de me l'avoir fait remarquer les gens) ... sera ... Bah un écrit comme on peut en trouver des dizaines sur Wattpad.

Bah quoi ?

Brunette semble avoir un lien avec Nancy ... Non ?

Naomi ? Je ne vois pas de qui vous parlez.

Et les jumeaux ? Ils ne vous paraissent pas un peu étranges ?

Et bah dites donc ... Que de problèmes, n'est-ce pas ?

Bon, arrêtons les bêtises. Merci beaucoup de me lire, malgré les énormes absurdités que j'écris et mes fautes d'orthographe innommables (Ressélie tu gères), z'êtes des gens trop géniaux.

Oh et. Avant de partir :

Vous êtes des gens aimables et aimés. Ne l'oubliez pas. C'est bon, vous pouvez circuler.

A LA PROCHAINE BANDE DE TORTUES DES MERS !

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