- ... J'pense que Ciela devrait lui faire du bouche à bouche.

- La ferme Romy !

Argh. Pourquoi devait-il se réveiller dans les cris ? Encore ? Ash ouvrit difficilement les yeux, tentant de mettre de côté sa désagréable impression de déjà vu, et mit quelques secondes avant de se replacer dans le contexte de la situation. Il avait basculé dans le monde des rêves à cause de Fenror, et les deux avaient tapé la causette pendant ... Quoi, dix, quinze minutes ? La même durée de temps s'était-elle écoulée dans la réalité ?

- Ash !

L'appel de son prénom qui résonna au dessus de lui le força à se concentrer. Le visage infiniment soulagé de Ciela lui apparu correctement. Un grand sourire béat illuminait son visage, et ses yeux brillaient étrangement ... Ash prit alors conscience de la position dans laquelle il se trouvait : sa tête était posée sur les genoux de la francophone, ses amis réunis en cercle autour d'elle.

- Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?! lui cria Nancy. On ne fait pas de telles frayeurs aux gens !

- Il s'est passé quoi ... ? bafouilla Ash, la langue pâteuse.

- Tu t'es effondré sur Ciela il y a ... quatre minutes et trente secondes. Trente et une. Trente deux. Trente trois.

Une calotte bien placé suffit à faire taire l'Element d'air.

- On était sur le point d'appeler Walter ! Tu vas bien ?! Tu fais de l'anémie ? De l'hypoglycémie ? De l'hyperventilation ? s'enquit Sheena, en comptabilisant quelque chose sur ses doigts.

- Je parie que tu as encore sauté un repas ! renchérit Amélia.

- ... Si ça se trouve, il avait juste envie de se faire chouchouter par Ciela, suggéra Crìs avec un sourire mesquin.

La demoiselle lui envoya son coussin à la figure en lui tirant la langue.

- Le principal, c'est qu'il soit réveillé ! Fichez-lui la paix ! gronda-t-elle, en fusillant les deux espagnols du regard.

Ash tendit sa main au dessus de lui, et attrapa une mèche blonde de Ciela avant de commencer distraitement à jouer avec, encore un peu dans le vague, un sourire un peu trop jovial plaqué sur le visage. Interloquée, Ciela ne put empêcher son visage de prendre une belle teinte écarlate, surprise par ce geste peu courant ...

- ... Qui veut aller prendre un café chez Luis ? proposa la Française en sortant de la chambre.

- Moi ! s'exclama Nancy en bondissant à la suite de la jeune fille aux yeux émeraude.

- J'arrive ! renchérit Sheena en embarquant avec elle les jumeaux, ne leur laissant pas le temps de protester.

Cinq secondes plus tard, la porte claquait sur eux, laissant Ash et Ciela seuls ensemble.

Toujours aussi rouge, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de fixer l'écossais dans les yeux, la bouche tordue en une mimique un peu gênée.

- ... A-Ash ... Qu'est-ce qu'il y a ? s'étrangla-t-elle.

- Tes cheveux sont magnifiques. Un joli mélange vanille-chocolat. Pourquoi ça n'existe pas ça, le chocolat noir à la vanille ? Ou la vanille au chocolat noir ? Ça ferait un superbe parfum de glace. Tu es splendide.

Ciela ferma les yeux, déroutée, sentant son cœur s'emballer. Le jeune homme ne lui faisait que peu de compliments, et les paroles sans queue ni tête de son petit ami la perturbait beaucoup. Bien que consciente que le jeune homme était encore dans le gaz.

- Heuuuu ... Ash ... S'il te plaît.

La voix de la francophone, rendue haut perchée par l'émotion, fit redescendre Ash sur terre. Il laissa tomber son bras sur son ventre, et cligna des yeux.

- Pardon. J'ai pas réfléchi.

- P-pas grave ... Le principal, c'est que tu ailles bien.

- ... C'est la faute de Fenror. Il m'a parlé, et ... Il m'a entraîné dans un rêve.

Ciela sursauta et sentit sa mâchoire se décrocher. Il n'en fallu pas plus à l'Element de feu pour raconter dans les moindres détails l'intégralité de son rêve.

- Oh ... lui murmura Ciela, sa voix emplie d'horreur, les yeux écarquillés.

Ce dernier prit une grande inspiration et ferma les yeux. Il se redressa lentement, et prit doucement le visage de la jeune fille entre ses mains.

- Ça ira Ci', ça ira.

- J-je sais ... Mais ...

- Chhhhh ... On verra le moment venu. On verra le moment venu, et on s'en sortira, lui murmura-t-il en la prenant doucement dans ses bras.

Ciela hocha la tête, et se pelotonna contre le torse de son petit ami, se laissant bercer par les battements de cœur de l'écossais.

- Je t'aime, Ash, lui marmonna-t-elle d'un voix étouffée, cramponnée au tee-shirt de son petit ami.

Un grand sourire bienveillant vint illuminer le visage du jeune adolescent, et il serra la jeune fille un peu plus fort contre lui, les yeux clos.

- Je t'aime aussi, Ciela.

* * * * *

- Moi je dis, je veux que le môme soit nommé Ash junior ! s'écria Crìs en levant bien haut son verre.

- Je veux être le parrain ! rugit Romy, mort de rire.

La calotte que leur asséna Nancy fut si forte qu'elle faillit les envoyer sur la table, et que le verre de ce pauvre Crìs manqua de se renverser sur lui.

- Non mais vous n'avez pas fini de raconter des bêtises ?! gronda Sheena, les bras croisés.

Un peu refroidis par l'énorme claque assenée par l'Anglaise, les deux espagnols se redressèrent en maugréant dans leur langue natale.

- Un peu de sérieux, les gars ! Vous croyez que nous n'avons que ça à faire ?! Entre Almarica et Amélia, je pensais que vous auriez ne serait-ce que l'intelligence de nous laisser souffler avec vos bêtises puériles !

- Mais il est où le rapport ?! gronda Crìs en roulant des yeux. On a juste dit que ce serait bien si ...

L'Anglaise leva un index impérieux, foudroyant sévèrement l'Element de foudre du regard. Ce dernier se tassa sur son fauteuil, tout en pestant contre la Blood Element. Sheena laissa sa tête tomber contre l'épaule de son petit ami, et il la prit dans ses bras, toute colère envolée. Nancy leva les yeux au ciel et se commença à siroter son diabolo grenadine, plongée dans ses pensées. Les Last Hope étaient de sacrés énergumènes, ça, c'était sûr, mais ... ils étaient tellement ... apaisants, paradoxalement.

Leur espèce de joie de vivre, malgré tout ce qu'ils avaient vécu, la rassurait. Peut-être parce qu'ils étaient la preuve vivante que quoi qu'il pouvait arriver dans la vie, on pouvait trouver le moyen de sourire à nouveau ... ? Sans le vouloir, ils l'aidaient à faire le deuil d'Alexandre. Nancy avait une dette à vie envers eux. Une dette DE vie même. Elle n'hésiterait pas à sacrifier sa propre âme au diable pour eux ou Almarica. Parce qu'ils l'avaient ... aidée. Malgré tout ce qu'elle avait fait. Le mois de janvier. Jamais elle ne pourrait oublier le mois de janvier.

« - Elle a fait QUOI ?! hurla Crìs avec force.

Fou de rage, le roux se tourna vers elle avec violence, prêt à lui mettre son poing dans la figure. Mais Almarica s'interposa avec fermeté face à l'Element de foudre, formant un barrage entre lui et la Blood Element. Recroquevillée sur elle-même, cette dernière serrait les dents, des larmes aux coins des yeux. Elle s'était promis de tout encaisser. Même les poings, ou les pieds. Parce que c'était tout ce que le monstre qu'elle était méritait. La demoiselle aux cheveux argentés n'osait même pas relever la tête pour affronter le regard des Last Hope.

- Crìs, stop.

- STOP ?! COMMENT ÇA, STOP ?! ELLE A PRESQUE TUÉ SHEENA ! TOUT ÇA POUR QUOI AU JUSTE HEIN ?! POUR S'AMUSER ?! ELLE A TRANCHÉ LA CORDE POUR QUE SHEENA TOMBE ! INTENTIONNELLEMENT ! C'EST UN CRIME ! UN CRIME ! martelait-il, les dents serrés, fixant Nancy avec haine.

- Je ... Je suis désolée, répondit-elle avec une toute petite voix.

- Désolée ? TU ES DÉSOLÉE ?! OH OUI, SUPERBE ! TU VEUX UN PRIX NOBEL ? CELUI DE L'EXCUSE LA PLUS NULLE DE L'HISTOIRE !

- LA FERME ! s'exclama de nouveau Almarica.

- AH PARCE QU'EN PLUS IL FAUT QUE CE SOIT MOI QUI ME TAISE ?! ELLE A PRESQUE TUÉ MA PETITE AMIE !!! TU COMPRENDS ÇA ?!

- L-le coussin d'air.

- Comment ça le coussin d'air ?! grinça Romy, aux côtés de son frère.

- Monsieur Georges ne nous aurait jamais laisser faire ce fichu parcours sans protection les gars. Vous vous rendez compte ? Même sans sabotage, se blesser ou se tuer serait pas bien compliqué. Une chute et c'est fini. Alors avant le début de chaque parcours, le vieux Georges installe une sorte de coussin d'air autour du parcours, pour le sécuriser ! Ce n'est pas pour rien qu'il est Element d'air. Sheena ne risquait rien mis à part une grosse frayeur, répondit Ash d'un ton neutre.

Sidérée, la totalité de la chambrée se retourna vers l'Element de feu. Assis au bureau de Ciela, il s'amusait à faire tourner le fauteuil, en fixant le plafond.

- Comment peux tu être aussi ... Nonchalant ? s'écria Crìs, d'un air presque dégoûté.

- Je suis au courant. Depuis presque un bon moment. Alexandre me l'avait dit. Lui et Nancy étaient censés venir présenter des excuses à Sheena le plus rapidement possible. Mais ... Nancy était dans l'incapacité physique de sortir de sa chambre à cause de sa grippe à Noël, et après ... Bref. Sur le coup, moi aussi, j'ai pété un câble. Et là aussi, je suis toujours en colère. Je n'ai rien dit car ce n'était pas à moi de le faire.

L'écossais baissa la tête et fixa Nancy, une expression indéchiffrable modifiant son visage d'une façon presque terrifiante.

- Toi et Alexandre avez fait des trucs impardonnables, qui me donne une gerbe monstre. Certes, maintenant, il est mort, et tu cherches le chemin de la rédemption, ce que je peux comprendre. On a tous le droit à une seconde chance. Mais jamais, au grand jamais, je ne vous pardonnerai quoique ce soit. La mort n'est pas une excuse. »

Un grand frisson secoua la jeune fille et elle sentit une boule lui serrer la gorge. Sur le coup, elle avait cru mourir de honte et de culpabilité. Elle mourrait avec ça sur la conscience.

- Nancy ? Ça va ? demanda Sheena en se penchant vers elle.

- HEIN ?! Euuuuh ... oui, oui ! Pardon. Je vais bien.

- Ouf, tu m'as fais peur pendant un instant ! J'ai cru que tu pensais encore à Alexandre ... Je sais que ce n'est pas simple, mais on est là pour t'aider ! Un deuil n'est jamais simple à faire, mais on est là pour se serrer les coudes, d'accord ?

- Oui, je sais ! Héhé ... Pourquoi tu dis ça ?

Le jeune Reine des Glaces lui fit un petit sourire et se pencha vers elle ... pour essuyer les larmes qui ruisselaient sur son visage. Nancy hoqueta de surprise. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle pleurait. Oh non ...

- Oh là là ! Pardon, pardon ... hoqueta la demoiselle en essuyant rapidement le liquide lacrymal, confuse.

Crìs l'ébouriffa avec un sourire chaleureux, les yeux pétillants de malice.

- Ahaha ! Arrête ou tu vas faire couler ton mascara, la charia-t-il avec un ton joueur.

Nancy lui répondit par un rire franc, et retira la main de l'espagnol de sa tête avant de se recoiffer rapidement.

- Bon ! Qui veut faire un UNO ?! J'ai pris le paquet de cartes avec moi ! s'écria Sheena en sortant le paquet d'une poche de son manteau.

Sentant la fièvre du jeu monter en eux, l'Anglaise et l'Espagnol se jetèrent un regard en coin avec un air de défi. Cette fois-ci, la guerre était déclarée !

- Ce sera sans moi les gars ! J'vais voir Luis ! ricana Romy en s'extirpant de la banquette de cuir abîmé.

Sachant parfaitement que personne ne l'avait entendu, l'Element d'air slaloma entre les étudiants venus se détendre au bar tout en saluant ses connaissances, d'une démarche élastique, avant de s'asseoir sur un tabouret libre.

- S'lut Luis ! l'interpella-t-il avec un mouvement de la main.

- Romy ! Même chose je suppose ? Trois secondes, je suis à toi ! lui répondit le barman avec un clin d'œil.

Laissant son ami s'occuper de sa boisson, Romy se retourna vers ses trois amis, en pleine effervescence. Heureusement qu'il s'en était allé ! Avec eux, ce genre de truc partait très rapidement en vrille ! Au moindre « + 4 », l'apocalypse se déclenchait ! C'était marrant à voir mais pas à vivre ...

« - Je trouve réellement dommage que tu aies arrêté. C'était divertissant d'échafauder des stratégies ! Ce jeu est bien plus stimulant que l'on pourrait le croire, avec ces cartes bariolées de couleurs vives et ses règles simplistes. »

- Ah mais je te crois Kryos ! Toutefois, dois-je te rappeler que la dernière de tes stratégies a failli me coûter les yeux ? Je n'ai jamais vu Nancy aussi énervée ! Comment lui expliquer que mes huit « +2 » à la suite n'était pas de la triche, hein ? lui répondit Romy à voix basse.

« - ... C'est vrai que c'était ... Très surprenant. Ton amie Blood Element ressemble fortement à Leedna. Physiquement et caractériellement. C'est une constatation des plus surprenante d'ailleurs ... Avec Amélia aussi. Tiens ? Pour quelle raison, je me le demande ... »

- Ouais, bah t'es pas tout seul.

- Qui ? demanda Luis en déposant un verre rempli de sa boisson préféré devant lui.

- Personne. Merci pour la boisson, mon pote. Alors ? Ça boome avec Steve ?

Le regard de Luis s'illumina, et Romy ne put retenir un grand sourire. Le Barman avait mis plusieurs années avant d'accepter son penchant pour les garçons, et encore plus pour se rendre compte de son attirance pour Steve, son ami d'enfance. Fort heureusement, il avait suffi d'un petit coup de pouce de lui et son frère pour que ce grand dadais de Luis Elvador se déclare. Et bien entendu, Steve lui avait sauté dans les bras. Depuis, les deux tourteaux entretenaient une parfaite idylle.

- Très bien. Ce soir, on sort en ville. Il faut qu'il se sorte la tête de ses bouquins de temps en temps !

- Emmène-le au Starco Diaz. Leurs nachos sont à tomber par terre !

- Excellente idée !! T'es vraiment un entremetteur de malade, mon pote ! s'écria ce dernier en le checkant, l'excitation se faisant entendre dans sa voix.

- De rien ! déclara l'espagnol en s'inclinant exagérément.

- Pour la peine, j't'amène un second verre tout de suite !

- T'es le meilleur ! lui cria Romy en commençant son « Cocktail Spécial ».

« - Cette boisson ... Comment peux tu l'ingurgiter ? »

- Tais toi, Kryos. Le beurre de cacahuète et le Pepsi, tant que tu n'y as pas goûté, tu ne connais pas la vie, marmonna Romy en commençant à boire à gorgée rapide son délicieux cocktail.

Puis, tout en se restaurant, le jeune homme pivota sur son tabouret et laissa son regard se promener sur la salle bien remplie. Les examens stressaient beaucoup de monde, et le bar de Luis était, pour tous les étudiants, un excellent moyen de se détendre ou de décompresser après une journée de révision bien ardue. D'ordinaire jamais vraiment bondé, le bar se retrouvait presque plein à craquer en fin d'année scolaire. Cela donnait lieu à des spectacles des plus ... intéressants, allant de la drague bien lourde, aux paris les plus débiles. L'animation qui régnait actuellement en ce lieu était de loin l'un de ses divertissements préférés. Mais alors qu'il s'amusait à observer une partie de bras de fer mouvementée, il aperçut non loin de celle-ci une jeune fille complètement recroquevillée sur son fauteuil, le visage caché par ses longs cheveux brun-clair ... Amélia. Inquiet, il se leva en embarquant ses deux verres, et se dirigea tant bien que mal vers la Française. Arrivé devant elle, il resta immobile, les lèvres pincées.

- Amy, tu me fais une place ? demanda-t-il d'une voix douce.

La jeune fille sursauta en l'entendant, et mit quelques secondes avant de le reconnaître.

- Oh. Oui, oui, bien sûr.

Elle se décala rapidement, et Romy s'installa à côté d'elle, de plus en plus soucieux. La demoiselle semblait ... éteinte. Pourtant, ça n'aurait pas dû être le cas. Alors pourquoi ?

- Dis ... Romy. Je peux te poser une question ?

- Tout ce que tu veux.

- Est-ce que ... ça t'ait déjà arrivé d'avoir l'impression d'avoir fait quelque chose de ... De vraiment affreux, alors que tu sais avoir fait le bon choix ?

Oh non. L'espagnol soupira, comprenant où son amie voulait en venir.

- Amélia ...

- Je sais que dire non à ma mère était la meilleure des choses à faire ... Mais je ne peux pas m'empêcher de ... regretter ? De me dire que ce n'était pas bien ? Ce n'est pas normal ... Je ...

- Si. C'est normal.

La française, qui jusqu'à présent s'évertuait à éviter le regard de son ami pour éviter d'y lire de la moquerie ou tout autre sentiment négatif, se tourna vers lui, interloquée. Maintenant, c'était lui qui évitait son regard, le dos courbé, les mains croisées.

- C'est une décision qui ... modifie ta vie. Et tu sais qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Tu as peur de cette décision si ... conséquente. Même si le choix est fait, tu ne peux t'empêcher de te demander s'il y aurait pu avoir une autre issue.

Amélia déglutit avec difficulté. C'est ce qu'elle ressentait en ce moment même.

- O-oui ...

- Ce sera dur dans les jours qui vont suivre, mais surtout, ne te renferme pas sur toi même, Amélia. On est là. Si ça va pas, parle. Si tu as envie de pleurer, pleure. On ne te jugera pas. Jamais.

Romy releva légèrement sa tête et ancra son regard gris dans le sien. Comme s'il voulait faire passer un message qu'il ne pouvait dire autrement ... Et même si sa conscience lui disait que continuer de fixer Romy ainsi, c'était pas franchement poli, elle n'arrivait pas se détacher de ses yeux. Encore. Deux fois en une journée. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à, ne serait-ce que se détourner ? Elle ... N'en ressentait même pas l'envie ... Pourquoi ? Pourquoi donc ?

- Ah, enfin je vous retrouve !

Amélia sursauta une nouvelle fois, rompant l'étrange contact visuel avec l'espagnol, surprise par la voix familière.

- Ça y est, les deux tourtereaux sont revenus parmi nous ! s'exclama Romy avec un sourire en coin.

- Ta gueule, Romy ! le réprimanda Ash entre ses dents serrées.

L'Element de plante n'avait pas vu arriver le jeune couple. Le regard interrogateur de Ciela naviguait d'elle à Romy, une expression curieuse plaquée sur le visage.

- Donc j'en déduis que tu vas mieux, Ash ! déclara Amélia d'un ton joyeux en se levant, désireuse de couper court aux questions mentales de Ciela.

- Ouais ... Assez. Juste un peu la tête qui tourne mais ça devrait aller. Où sont les autres ?

- Entrain de jouer au UNO.

L'écossais et la francophone grimacèrent de concert, parfaitement conscients de l'engouement excessif de leurs amis pour ce jeu de cartes.

- Ouais. Bon, bah on va rester avec vous, hein !

- Désolée, mais pas tout de suite.

Les quatre amis firent volte face. Derrière eux, Marika se tenait bien droite, les bras croisés, l'air grave.

- Tout va bien ?

- Non, Ash. Helen veut tous vous voir. Sur le champ.

* * * * *

- Patin, couffin, et vive les pantins !

Tout en chantonnant une chanson sans queue ni tête, Brunette farfouillait dans un grand coffre, au fin fond du Sous-Sol. Parler du Grand Ratage avec Helen l'avait rendue nostalgique ... Elle avait beau être l'Inexistante, elle restait tout de même victime de cet étrange sentiment qui ne l'atteignait que peu de fois. Ce grand coffre marron avait été un cadeau de Gilbert Campbell, le fondateur de l'école, et son tout premier directeur. Lui et elle avaient été en excellents termes, et ce jusqu'où bout. Anciennement en magnifique bois sculpté, les années l'avaient rendu abîmé et il avait perdu de sa magnifique couleur ébène. Brunette n'était pas une personne soigneuse, et elle avait littéralement négligé ce pauvre coffre, qui malgré tout, tenait bon. Brunette n'avait que peu de choses qu'elle déclarait siennes. Après tout, en tant qu'Inexistante, avait-elle le droit de posséder quelque chose ? Son livre, sa plume, et ses vêtements étaient à peu près tout. Mais ... il y avait d'autre choses. Des babioles. Des souvenirs. Des cadeaux. Ils s'étaient entassés au fur et à mesure des années dans cette espèce de véritable garde mémoire, qu'elle avait dissimulé tout au fond du Sous-Sol. Oh, ils étaient peu. Le coffre n'était même pas rempli à la moitié. Mais ils étaient tous précieux ... Le petite fille piocha un boulon et le fit tourner entre ses doigts, amusée. Dernière chose qu'il restait d'une des inventions de Bébert. Une petite poupée en bois, au sourire grossièrement tracé. Cadeau d'un jeune artisan qui se targuait de vouloir devenir son mari. La peste l'avait emporté trop tôt ... Une petite bille de verre fissuré. On la lui avait jeté à la figure, une vingtaine d'années plutôt, par un groupe d'enfants apeuré à l'idée de voir un fantôme. Puis, sa main buta sur quelque chose. Ce qu'elle cherchait. Elle décala avec lenteur le grand boulier qui l'empêchait d'atteindre son but, et ramassa la vieille caméra poussiéreuse, un peu rayée.

- Bingo ! Je me demande si elle marche encore ...

Tout en s'adossant le plus confortablement qu'elle pouvait contre le grand coffre, elle pianota les différents boutons de la caméra, espérant l'allumer. Après tout ce temps, les piles marchaient-elles encore ? Soudain, cette dernière s'alluma vivement, et un drôle de ronronnement vint rompre le silence profond du grand Sous-Sol.

- Génial ! Merci, vieille machine ! s'écria Brunette avec un grand sourire, les yeux pétillants.

Puis, reprenant petit à petit connaissance de l'engin, elle réussit à ouvrir la galerie de la machine, et circula entre les différentes vidéos disponible, avant de sélectionner celle qu'elle cherchait.

« - Eeeeeeeeeeeeeeeeet ... Ça tourne ! Bonjour à tous et bienvenue sur ...

- Aïdan ! Tais-toi, bon sang de Dieu ! On est pas là pour faire les guignols avec la caméra !

- Roooooooooh, allez, détends toi Henry ! On a bien le droit de s'éclater un peu quand même ! Pas vrai Céleste ?

- Les garçons, un peu de sérieux je vous prie ! Et si jamais Almarica vous attrape avec la caméra dans le Sous-Sol, vous pourrez lui dire adieu !

- Bieeeeeeeeeen dit ! »

Un sourire triste fleurit sur ses lèvres, tandis que les images et les voix familières faisaient remonter en elle une vague de souvenirs et d'émotions.

« - De toute façon, Almarica n'est qu'une rabat-joie. La gamine est plus marrante. Et puis cette caméra, elle est là aussi un peu pour ça hein !

- Je sais Aïdan, mais il ne faut pas oublier non plus que ce qu'il y a ici est dangereux. Imagine que le contenu des vidéos tombe entre de mauvaises mains ? Déjà qu'on a le directeur sur le dos ...

- Malcom Horace n'est qu'un bata ...

- LANGAGE, GLORIA ! »

Elle éteignit la caméra d'un mouvement sec, refoulant la mélancolie et la rancoeur qui grimpaient en elle. Ils lui manquaient tellement ... Tellement ... Tous les quatre. Elle avait échoué à les protéger. Elle n'échouerait pas à protéger leurs enfants.

* * * * *

D'une manière assez mal assurée, la main de Ciela fermement serrée dans la sienne, le jeune homme toqua doucement à la grande porte en bois du bureau de Helen Hunter.

- ENTREZ !

Il prit une grande inspiration, et ouvrit la porte non sans inquiétude, pas vraiment impatient à l'idée de connaître la raison de leur convocation quasi-expresse au bureau de la Directrice de la Saint Elena Academy.

Dès qu'Almarica, qui avait repris son apparence japonaise, les avait trouvés au bar et mendiés de se rendre au bureau d'Helen, Ash n'avait cessé de s'inquiéter. Pourquoi donc sa tante voulait-elle tous les voir, dans la plus grande urgence ? Même les jumeaux, qui auraient dû être survoltés, enfin, plus qu'à leurs habitudes, étaient on ne peut plus calme. Lorsqu'ils avaient demandé la raison à leur amie Enerienne, celle-ci s'était contentée de baisser la tête en leur marmonnant un « vous verrez » très peu convaincant.

Et après moins de deux minutes d'attentes devant la porte, les huit amis étaient invités à entrer dans le grand bureau. Ash avait l'habitude de venir ici, étant petit, mais ... sa dernière visite remontait à ... l'espèce de ''braquage'' qu'il avait effectué ici l'automne dernier, dans l'espoir de trouver quelques informations sur Mask. En y repensant, une mimique mi-gênée, mi-amusée se peignit sur son visage.

Comme à son habitude, Helen Hunter était assise derrière son grand bureau de bois massif, surplombant la pièce de son regard de braise, à peine masqué par ses fines lunettes de verre. Mais contrairement à son habitude, elle était accoudée à son bureau, le dos voûté, les cheveux détachés. Un frisson remonta le long de la colonne d'Ash. Qu'était-il donc bien arrivé pour que sa tante ait l'air si abattu ?!

Loin de se douter des pensées qui hantait son petit ami, Ciela, la bouche aussi ouverte que les yeux, admirait le bureau de la Directrice, scotchée. Il était gigantesque. Les murs tapissés de marron faisaient ressortir les splendides bibliothèques en acajou, élégamment élaborées fournies de centaines de livres d'une épaisseur presque intimidante. Au sol, un tapis crème d'une propreté et d'une qualité très impressionnante contribuait à donner à la pièce un caractère presque royal. Et au fond de celle-ci, le grand bureau d'Helen éclairé en contre jour par une gigantesque baie vitrée qui faisait office de mur du fond faisait entrer les doux rayons du soleil couchant d'une façon assez chatoyante. Cet endroit était assez génial. Et Ciela ressentait que si cette pièce pouvait parler, elle lui raconterait des tonnes d'histoires !

- Bonjour à vous tous. Excusez moi de vous avoir convoqué ainsi. Je ... Il y a urgence.

- Helen, bon sang de bonsoir, tu as l'air complètement miné ... lui murmura Ash en s'approchant du bureau de sa tante, sincèrement inquiet.

Elle se leva brusquement, et contourna le bureau pour venir s'y adosser, face à eux. L'Element de feu ôta ses lunettes prestement et se frotta le front du pouce, les lèvres pincées. L'écossais sentit une vague d'anxiété grimper en lui. La dernière fois qu'il avait vu sa tante aussi abattue remontait à ... la mort de son frère. Quelle catastrophe pouvait bien se profiler à l'horizon ?!

- Merci, Ash, mais je t'en prie, ne t'occupe pas de moi. Il y a des choses bien plus importantes.

Marika perça le rang qu'ils avaient formés pour venir se hisser sur le bureau et s'y asseoir. Apparemment nerveuse, elle laissa un de ses talons taper doucement contre le bois de ce dernier, tel un tic-tac imaginaire.

La tension grimpa instantanément en flèche, et Ciela serra avec force la main de son petit ami, gagnée par l'ambiance pesante qui régnait dans la pièce.

- Accouchez au lieu de nous faire une tragédie là ! Ça colle la chair de poule, sérieux ! grommela Romy, en croisant les bras, ses sourcils froncés de manière désapprobatrice.

- Dans ce cas, je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'ai reçu un appel du Conseil des Elements. Ils veulent vous voir à leur quartier général sous de plus bref délais pour entendre vos témoignages sur le 26 décembre.

Un silence lourd de sous-entendus envahit le bureau. Ciela broya presque la main de Ash, et son pouls s'emballa. Non. Oh non. Elle préférait mille fois subir trente examens de maths plutôt que ... d'aller les voir. L'adolescente savait que ce jour viendrait, mais ... Jamais, c'était très bien aussi.

- E-en pleine année scolaire ?! Les Examens sont dans peu de temps ! s'étrangla Sheena d'une voix fluette.

- Tu crois qu'ils en ont quelques chose à faire ? lui répondit l'Element des ténèbres d'un ton sarcastique, avec un sourire acide.

- Suffit, Almarica. Toutefois, il est vrai qu'ils n'accordent que peu d'importance à cela. Ils veulent vous voir. Et ils le veulent le plus rapidement possible.

- Et je suppose que le refus n'est pas une option, déclara Romy, les dents serrées.

- Tu supposes bien, lui répondirent les deux Elements dans un bel ensemble.

- Mais ... On ne peut pas ! Il n'est pas question que de nous, mais aussi ... d'eux ! s'insurgea Amélia en plaquant sa main sur son poitrail.

Eux. Les Six guerriers qui logeaient en eux. Les véritables cibles du Conseil.

- Calmez-vous. Le Conseil n'est pas au courant de leur ... ''existence'', si je puis dire. Simplement ... Que les Saint Souls ont été repoussés par de jeunes enfants aux pouvoirs et aux armes surpuissantes.

- Les témoignages ... grimaça Ash.

- Malheureusement. Le peu de Saint Souls capturés ont tous témoigné à peu près la même chose. Et Jonathan Smith vous a impliqué dans l'affaire en mentionnant vos noms. Le Conseil veut démêler le vrai du faux, du moins, officiellement. En vrai ...

- Il veut tout simplement savoir pourquoi et comment vous vous êtes débrouillés pour trouver le Sous-Sol ainsi que la Grotte des Portes, et, bien entendu, pour vous demander de vous taire à ce sujet.

- Évidemment ... ricana Romy, à cran.

- Si jamais ils découvrent quoique ce soit à propos des Six ... Ils nous transformeront en rats de laboratoire ... gémit Sheena, le visage enfoui entre ses mains.

- CA, JAMAIS !

Le rugissement d'Almarica les fit tous sursauter.

- Je viendrais avec vous. Pour que justement, il ne vous arrive rien. Helen et l'Inexistante ne peuvent se déplacer par elles-mêmes, alors c'est moi qui assurerai vos arrières.

- Mais ... pourquoi toi ? Marika, tu es, toi aussi, en danger si ... avança Nancy, réellement soucieuse.

- Ils ne sont pas au courant de mon existence.

Ash cligna des yeux, éberlué.

- Comment ça ?

- Le Conseil a parfaitement conscience de la présence de l'Inexistante à l'Académie, et ce qu'elle y fait, mais ...

- Bon Dieu, ne me dis pas ... Ils ne savent même pas que tu existes encore ?! s'exclama Romy.

Marika baissa la tête et acquiesça lentement.

- Oui. Les seules personnes conscientes de ma ... Survie, à l'heure actuelle du moins, sont vous tous, l'Inexistante, et Philios.

Nancy se couvrit la bouche de ses mains, choquée. Six millénaires. Elle était restée cachée au yeux du monde pendant six millénaires. Même l'Inexistante avait fini par se faire connaître.

- L'Inexistante m'a ... toujours protégée du monde extérieur. Il faut dire que ... Avant, je ne sortais pas souvent du Sous-Sol. Pratiquement jamais en fait, répondit-elle en se grattant la nuque, grimace gênée à l'appui.

- ... D-donc ... ?

- Je vous accompagne là bas, en tant que Marika Haru, et non pas Almarica. Et si jamais ça dégénérait ... Et bien ils ne sauront pas d'où viennent les coups, déclara-t-elle en haussant les épaules.

Nancy eut l'impression de se recevoir le ciel sur la tête. Une telle chose ... Almarica serait prête à griller, non seulement, sa couverture mais aussi elle-même, pour eux ?! Mais à quel point le Conseil pouvait-il être menaçant ?!

Censé gérer les Elements et tous les problèmes qu'ils engendrent, le Conseil Mondial des Elements pourraient s'apparenter à l'ONU. Avec une efficacité qui n'était, du moins de ce qu'elle savait, plus à prouver, le Conseil s'occupait de cacher les Elements au monde humain et ce depuis la Chute de Eneria. Et il avait su entretenir une paix toute relative, et étouffer bon nombre d'incidents provoqués par des Elements à travers l'Histoire. Elle trouvait ce travail admirable et respectable ... Pourtant ... Le dégoût et l'horreur qui transparaissaient dans l'expression de la fausse japonaise semblait en dire beaucoup ... Et Nancy détestait ça.

- Le Conseil est effectivement dangereux. Croyez-moi que si je pouvais faire autre chose, je vous jure que je le ferais. Vous jeter ainsi dans la gueule du loup ...

La voix d'Helen se brisa, et elle dût fermer les yeux, pour tenter de se contenir. Marika posa une main compatissante sur son épaule, et la Directrice prit une grande inspiration.

- Quand ?

La voix grave de Ash brisa le silence. Ciela se tourna vers lui, mal à l'aise. Son regard flamboyait d'un feu intérieur des plus étonnants. Il était déterminé. Plus que jamais. Et d'une certaine manière, Ciela le comprenait. Autant tout affronter maintenant. Sinon, ils auraient tous cette menace sur la conscience.

- D-dès demain.

Demain. Demain. Demain. Si tôt ... L'Element de lumière sentit le groupe entier se raidir. Ils n'auraient qu'une seule et unique nuit pour se préparer à ce qu'ils allaient subir. Mais ... Le pire de tout, c'est ...

- Sera-t-on ... rentrés pour le 12 Mai ... ?

La question de Sheena résonna à leurs oreilles comme un glas. Non. Ça, non. Ils se DEVAIENT d'être rentrés pour, au moins le 10 Mai. 12 Mai grand maximum. Définitivement, ils ne pouvaient pas ...

- Calmez-vous, leur ordonna Helen en levant la main, plus fatiguée qu'autoritaire. Oui, vous serez rentrés d'ici le 10. Promis. Le Conseil ne vous gardera pas plus de deux jours, c'est la condition. De toute façon, vous ne pouvez manquer plus de cours. Je ne le permettrai pas.

Une sorte de soulagement collectif les parcourut, leur donnant une sorte de point positif.

- Donc ... Il va se passer quoi, en fait ? demanda à nouveau Ash.

- Vous allez passer devant le conseil entier, et témoigner. Avec moi à vos côtés.

- Mais qu'allons-nous dire ? Que nous étions inconscients, sous la possession de fantômes ? répliqua sarcastiquement Amélia, avec une pointe de détresse.

- Bien sûr que non. Vous étiez en dehors des bâtiments lorsque l'attaque a commencé, et Alexandre a été tué par Rezher, devant vous, continua Marika.

- Jusque là, ce n'est pas un mensonge ... murmura Ciela.

- Ça n'a pas pour but d'en être un. Vous avez découvert le Sous-Sol, mais en allant chercher Kiwi et Violet, malheureusement déjà ... tués par Léo, Ash est tombé au piège de Saint Souls. Et s'est fait capturé par Rezher. Ciela est allée le chercher à la demande de notre enfoiré de service, et a réussi à se défendre face à ce dernier avant de prendre la fuite avec Ash, et de revenir au dortoir. C'est la version officielle. Du moins, celle que vous devrez raconter au Conseil.

- Et pour les Six ... ?

- Surtout, n'en faites absolument pas mention, reprit leur amie. Durant quasiment toute la bataille, vous êtes restés au Sous-Sol, avec l'Inexistante. Point à la ligne.

Ils hochèrent tous la tête, enregistrant soigneusement les informations.

- N'ayez pas peur. Je serai là pour vous couvrir, et l'Inexistante veille sur vous. Il n'y a que peu de chance que tout se passe mal, si vous vous en tenez au plan.

- Compris. Merci ... Beaucoup.

- Nancy ... Une dernière chose pour toi.

La demoiselle se raidit instantanément, déglutissant avec difficulté.

- Tu n'es pas conviée par le conseil, lui déclara Helen, tout de go.

- ... O-oh.

La Blood Element se passa la langue sur les lèvres en fixant la moquette hors de prix qui tapissait le sol. Bien sûr. Même si elle était au courant de tout, officiellement, elle ne l'était pas. Elle s'y attendait, bien évidemment ... Mais ... Savoir que tous ses amis allaient au delà de grands dangers tandis qu'elle restait en arrière la rendait ... Frustrée. Si jamais les choses dégénéraient, elle ne pourrait rien faire. Uuuuh ... Peut-être était-ce un juste retour du bâton ... Bien malgré elle, un sourire amer fleurit sur les lèvres de la jeune fille.

- D-donc ... Je suppose que nous devons aller faire nos bagages ... Tout de suite ?

- Il serait préférable ... acquiesça la Directrice. Rendez-vous demain matin, ici même, à dix heures précises.

Dix heures. Si tôt. Si tôt. Ciela ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à sa montre. Déjà dix-neuf heures. Elle ne pouvait même pas sortir de l'Académie pour dire au revoir à ses parents. Une vague d'angoisse grimpa en elle, et elle refoula ses larmes avec difficulté. Pourquoi ?! Ce n'était pas juste ! Pourquoi ça leur arrivait à eux ?! Ils n'étaient pas passés à travers beaucoup d'épreuves déjà ?! N'avaient-ils pas assez souffert !? Mais alors que Ciela était sur le point de s'effondre en larmes, une main se glissa dans la sienne et entremêla ses doigts avec les siens. La chaleur dégagée par cette dernière lui fit regagner un peu de calme, et les battements effrénés de son cœur finirent par s'apaiser. L'Element de lumière releva légèrement sa tête vers l'écossais. Si celui-ci gardait un visage de marbre, rivé sur Helen, le pouce qui caressait doucement sa main lui prouvait que son petit ami ne la laisserait pas sombrer dans l'anxiété, ni dans quoique ce soit de négatif. C'est vrai. Elle n'avait pas à paniquer. Ses amis étaient dans le même bateau qu'eux. Cette fois-ci, elle n'était pas seule. Certes, la situation pouvait s'avérer périlleuse mais ... Ils étaient tous ensemble. Ils allaient affronter cette situation ensemble !

- Et ... Au risque de passer pour un idiot, mais ... Où allons nous ?

- Au quartier général du Conseil Mondial des Elements. À New York.

Une heure. Un lieu. Une épreuve. Ils avaient les cartes en mains. A eux de les abattre.

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NEW YOOOORK ! NEW YOOOOOOORK ! //SHBAAAAAAFF//

Mouahahahaha ! Les choses vont se cooooorseeeeer ~ C'est moi qui vous le dit. Et quand je dis quelque chose, ça se passe généralement. Étrange non ? ;)

Donc ! Romélia nous voilààà ~ Oh. Et, pour ceux/celles qui se demandent, oui, Amélia a encore quelques petites chose à vous raconter.

Également, sachez que le passé de Nancy sera raconté dans un Hors Série sur lequel je planche depuis un petit moment, mais qui est assez casse tête ... :') J'ai fais la bêtise de ne pas l'intégrer dans l'histoire, alors je pensais à l'intégrer plus tard ... Devrais-je ? Chapitre, ou Hors Série à part ? A vous de me dire !

Les choses sérieuses vont commencer ... Et vous n'allez ABSOLUMENT pas être déçu ...

Ouuuuh ! Je suis impatiente à l'idée de voir vos commentaires ... >:3

(Pas d'inquiètude, je n'assassinerai pas Ciela. XDD)

Allez ! Je sais qu'aujourd'hui c'était la rentrée ! J'espère que mon chapitre vous remettra d'aplomb, ne serait-ce qu'un minimum ! :') Ce n'était pas trop dur ?

Sur ceux, je vous dis bon courage, et ...

A la prochaine bande de cocas au mentos ! (Mentos au coca ne serait-ce pas plus correct chère SarahCMoi ? :') )