Fenror souffla, et asséna le plat de son épée sur le front de la Cape Noire qui s'effondra dans la neige sans bruit. La respiration sifflante, Fenror planta son épée dans le manteau neigeux, devant lui, et s'appuya sur le pommeau, le temps de retrouver une respiration « correcte »

- Le ... corps ... de ... ce ... petit ... a des ... limites bien ... plus importantes que le mien.

En effet, le corps de Ash malgré son apparence chétive se révélait étrangement puissant. Toutefois, son endurance laissait à désirer ... Fenror prit une grande inspiration, forçant le cœur du jeune homme à reprendre un rythme à peu près normal.

- Désolé Ash, tu risques d'avoir de sacrées courbatures demain ... grimaça-t-il en se massant les épaules.

Fenror, toujours appuyé sur le pommeau de l'épée se mit à regarder autour de lui. Les Saint Souls ne bougeaient toujours pas d'un poil, complètement dans les vapes. Il avait fait un bon boulot. Mine de rien, il n'avait pas été si handicapé qu'il le pensait ! La seule chose qui l'avait plus ou moins dérangée était la petite taille de Ash. Lui qui avait l'habitude de frôler le mètre quatre vingt-quinze, ça le dérangeait un peu. Toutefois, il avait fini par prendre le pli, la preuve étant les ''cadavres'' des S.S autour de lui. Maintenant que tout était fini, il n'avait plus qu'à se reposer avant de repartir à la recherche de ses compagnons. Mais ...

- ... Ce n'est pas comme ça que le plan était censé se dérouler Zelphis ... murmura-t-il pour lui même en fixant la paume de Ash.

Si le frère de son meilleur ami était encore en vie, il n'hésiterait pas à lui poser la question du pourquoi du comment. Posséder le corps de quelqu'un ne faisait absolument pas parti du programme. De plus, il avait eut accès à chacun des souvenirs du jeune Ash Hunter. Il connaissait tout de lui. Ce pauvre garçon en avait vraiment bavé pendant sa courte vie, la plupart du temps à cause de Bellum.

Et de fil en aiguille, Fenror vint à en penser à Svelja. Elle était revenue. Le plan de Zelphis avait donc, d'une certaine manière, marché. Avec quelques imprévus tout de même, mais il avait marché. Fenror ferma les yeux. Svelja était bel et bien de retour. Il avait encore un peu de mal à y croire. Mais il l'avait reconnue malgré l'apparence bien différente sous laquelle elle lui était réapparue. Ciela Page, selon Ash. l'Enerien ne pu retenir un sourire. La relation que ces deux là entretenait était vraiment ... niaise à souhait, mais adorable.

- Mon petit Hunter, on peut dire que tu les collectionne toi ... Remarque, je peux parler moi ... marmonna-t-il en se frottant le ventre, victime d'un vieux tic.

Rien que la relation que le roux entretenait avec sa famille était un sac de nœud innommable. La seule personne avec qui il s'entendait bien était sa petite sœur, Almarica. Qui d'après Ash semblait s'être mise, avec Philios, dans un bourbier de soucis et de secrets de la profondeur du tartare. Tout ça à cause de lui. Le Reïsha poussa un long soupir. Il avait intérêt à tout éclaircir dès que possible, avant que cela ne tourne encore plus au vinaigre.

- Bon, il serait peut-être temps de re ... par ... tir ?

Fenror fronça les sourcils. Sa vision se troublait, et il était prit de nausées ... il tomba à genoux, s'agrippant désespérément à son épée, le souffle court. Puis, il s'effondra dans la neige inconscient. L'épée disparue alors immédiatement, et les cheveux rouge sang de l'Element de feu se teintèrent peu à peu en noir charbon. Ash Hunter était maintenant évanoui dans la neige de fin décembre qui tapissait l'île de la Saint Elena Island, au milieu de dangereux Saint Souls tout aussi dans les pommes que lui, complètement inconscient de sa situation actuelle.

* * * *

Rezher se massa les poignets, mécontent. Il avait sous-estimé son petit frère. Frissonnant à peine dans le froid de décembre, le corps ruisselant de gouttelettes d'eau, Rezher repoussa ses cheveux totalement trempés, dédaigneux. Sa prison d'eau avait été très ennuyeuse, et si il n'avait pas eut l'idée de faire exploser celle-ci avec un mélange d'air et de foudre, le vieil homme ne s'en serait peut-être pas aussi bien sortit. Son jeune frère avait pensé que cette prison d'eau l'immobiliserait, mais Walter avait oublié que l'électricité ne l'affectait pas le moins du monde. Celui-ci s'en était allé avec le corps du jeune adolescent qui avait osé tenter de le tromper.

- Désolé pour toi Walter. Tu as perdu.

Rezher ramassa son manteau et reparti nonchalamment, cherchant à retrouver ses cibles. Après plusieurs minutes d'errance contrôlée, Rezher arriva dans une clairière parsemée de ce qui semblait être de loin des cadavres. Il haussa un sourcil surpris. Comment ses plus fiers guerriers avaient-ils pu finir ainsi ? Le maître des Saint Souls s'approcha de la Cape Noire la plus proche d'elle et la souleva. Il fut surpris de constater ... que celui-ci ronflait comme un petit cochon. Il le lâcha dans la neige sans la moindre précaution, et conclu que tous ses guerriers devait être dans le même état. Sans mot dire, il se frotta les mains, et relâcha une vague d'électricité sur chacun de ses disciples, qui se réveillèrent en poussant des cris suraigus digne de petites écolières.

- Réveillez vous ! ordonna-t-il de sa voix de baryton.

- M-monsieur Rezher ! s'écria l'un d'entre eux, à moitié réveillé.

- Vous étiez là ! en couina une autre.

Le « petit cochon » à ses pieds se leva a toute vitesse et recula terrifié. Rezher leur lançait un regard noir, extrêmement irrité.

- Puis-je savoir ce qu'il s'est passé ici ? demanda-t-il d'une voix on ne pourrait plus calme, qui cachait à peine une colère monstrueuse.

- N-nous ... Il ... Il est arrivé d'un coup, sans prévenir, et ... et avec son épée ... balbutia une femme, tentant de rassembler ces idées.

- Il ? Une épée ? répéta Rezher en fronçant les sourcils.

- Oui ! Un adolescent aux cheveux rouge écarlate et aux yeux jaune soleil ! s'écria un jeune homme.

« Mais qui m'a collé des incapables pareil ? » soupira le vieil homme en se massant l'arrête du nez.

- N-nous ne ...

- Il suffit ! Claudard, ramène tout le monde au bateau.

- Mais je m'appelle Bernard ! chouina l'ex-ronfleur.

- Qu'en ai-je à faire ?! c'est pareil ! EXÉCUTION ! tonna Rezher.

Les Capes Noires sursautèrent et obtempérèrent avec une avalanche de « Oui chef ! » et tous les dérivés qui vont avec. Une fois que ceux-ci eurent enfin quittés la clairière, Rezher sentit que la retraite avait sonnée. Et cela l'énervait au plus haut point. Le plan End avait été complètement déjoué.

- Ils vont me le payer ... Ils vont me le payer ... sifflait Rezher entre ses dents, une veine palpitant en plein milieu de son front.

Le vieil homme reprit sa route, pas le moins du monde décidé à retourner au bateau avant d'avoir trouvé la raison de ce carnage parmi ses troupes.

Si Rezher avait eut ne serait-ce qu'un minimum de sang froid, il en aurait déduit, qu'il aurait peut-être mieux fallu retourner au bateau, mais il était bien trop en colère pour y réfléchir.

Le Maître des Saint Souls continua sa route à travers le sous bois plongé dans l'obscurité, piétinant buisson et branches basse, foudroyant chaque misérables obstacle osant se mettre en travers de sa route.

« - Ils payeront tous. Ils ne s'en sortiront pas vivant. Je vais tous les écraser. Et ils s'inclineront tous enfin vers la puissance de Bellum Reïsha, Grand Roi de Eneria, ainsi que moi son bras droit ! » rugissait mentalement Rezher, tel un mantra.

Il écraserait comme des moustiques quiconque oserait s'opposer à lui.

C'est à ce moment que Rezher déboucha sur une clairière semblable à celle où il avait trouvé ses incapables endormis. Ici aussi, il trouva sept Capes Noires toutes aussi inconscientes ... et Ash Hunter. Allongé à plat ventre sur la neige au milieu de ses guerriers, ce dernier semblait également dans les vapes. Rezher enjamba ses disciples et s'empara d'un des bras du jeune homme avant de le hisser à hauteur de son visage. Le visage paisible, les yeux clos, l'Element de feu semblait plongé dans un profond sommeil. Le visage de Rezher s'illumina, et un grand sourire victorieux se dessina sur ses lèvres. Le maître de Eneria était avec lui ! D'un grand mouvement de bras, il jeta le jeune écossais sur son épaule, tel un sac à patate, et prit une grande inspiration.

- DEBOUT ! hurla-t-il à ses guerriers en les foudroyants sans vergogne.

Ceux-ci se relevèrent instantanément, choqués et perdus, encore à moitié inconscients. Soudain, l'un d'entre eux réalisa qui était l'homme en face d'eux, et se raidit comme un bâton.

- M-Monsieur Rezher !

- Rentrez tous au bateau et envoyez moi Judith et deux de ses acolytes au point prévu ! ordonna-t-il d'une voix qui n'accepterait ni contestations, ni questions.

Ses soldats acceptèrent fébrilement, et tous se précipitèrent vers la sortie de l'Académie, ne demandant pas leur reste. Rezher prit une grande inspiration. Il tenait sa revanche. D'un pas tranquille, il se dirigea vers le nord de la S.E.A, bien décidé à ne pas laisser son plan de départ lui filer entre les doigts.

* * * * *

Lorsque Ciela s'éveilla, la première chose qu'elle vu fut la lune. Une pleine lune toute blanche. Blanche comme la neige qui parsemait la terre à ses côtés. Et elle avait l'impression qu'un marteau piqueur lui avait creusé le crâne. Se tenant sa pauvre tête entre ses deux mains, Ciela se redressa, avec moults précautions.

- Oh là ! Non, toi, tu reste couchée ! s'écria quelqu'un avant de la forcer à se ré-allonger avec douceur sur la grosse couverture qui lui servait de lit de camp.

- Que ... Ma ... Marika ?

- Ce sera Almarica à partir de maintenant, Ciela, déclara l'Enerienne en lui caressant les cheveux, un sourire apaisant éclairant son visage.

Pourtant, la présence de l'Element de ténèbres et sa migraine monstre n'empêchèrent pas l'esprit de Ciela de se mettre en ébullition, et de tenter de trouver comment elle avait bien pu se retrouver ici, alors qu'elle se souvenait être au Sous-Sol l'instant d'avant. La francophone se souvenait parfaitement bien de ce qu'il venait de se passer ... Elle et les Last Hope venaient de recevoir les armes détruites par le temps et l'humidité de Brunette quand ... une voix avait traversée son esprit. Une voix de femme, mélodieuse et mature. Elle lui avait dit trois mots. Trois petits mots, et Ciela avait sombré dans l'inconscience, avant de se réveiller ici. Mais quels étaient ces mots déjà ? Ah oui.

« Je suis désolée. »

L'Element de lumière tourna sa tête, espérant trouver quelques indices sur où elle était. Une clairière ?

« - Ce parc est un véritable gruyère pour avoir autant de clairière ... »

- Tu as dis quelque chose Almarica ? demanda Ciela d'une voix pâteuse.

- Non. Et arrête de t'agiter. Ça ira mieux dans quelques minutes, la réprimanda gentiment l'Enerienne.

- Où sommes nous ?

- Dans un coin quelconque dans la forêt, répondit laconiquement Almarica.

- Ciela est réveillée ?! s'écria une voix familière.

Une série de pas précipités se fit entendre, et un visage inconnu au bataillon apparu dans son champ de vision. Ses yeux émeraude et ses cheveux roux inégaux ne lui disait strictement rien, mais pourtant, une impression familière se dégageait de lui ...

- Hé là ! Philios ! Ça suffit, ne va pas l'agiter ! l'apostropha Almarica.

« Philios » ?! Ciela eut l'impression que ses yeux allait lui sortir de la tête, et elle se redressa vivement sur ses coudes. Aucune erreur possible. C'était bel et bien le roux de ses rêves qui se tenait en face d'elle, en chemise et jean couvert de neige et de terre. Et à côté d'Almarica. Sans aucun souci. Elle avait manquée un épisode ...

- Heu ... Phi ... Philios ? Le VRAI Philios ? Le gars qui ... balbutia Ciela.

- En personne, malheureusement, déclara-t-il en s'accroupissant à côté d'elle.

- Attendez ... Heu ... Donc, Ash et moi, on avait raison !? Tu n'as pas tué Fenror ?! s'exclama Ciela.

Il lui fit un sourire désolé et lui tapota gentiment la tête.

- Je ne peux pas te répondre. Ce n'est pas à moi de le faire. Ce n'est plus à moi de le faire.

Surprise par sa réponse, Ciela cligna des yeux et pencha la tête sur le côté. Avec milles autres précautions.

- Mais ... toujours est-il que vous êtes réconciliés tout les deux, non ?

- On peut dire ça ... déclara Almarica avec un regard en coin au roux.

Ciela ferma les yeux et se pinça l'arrête du nez. Ouais, en gros, il s'était passé un truc et ils n'avaient pas la moindre envie de le partager. Pour le moment du moins. Mais passons, Ciela avait d'autres ''questions'' à traiter.

- Au fait, tu es Mask, pas vrai ? lui demanda-t-elle à nouveau, en rouvrant les yeux.

- Oui.

- Donc sur ce point là, au moins, Ash et moi avions raison ...

Ciela leva la tête et fixa la lune quelques secondes, le temps de croiser quelques croix sur sa liste mentale des choses à faire et/ou dire en priorité.

- Au fait, merci, Philios.

- Pourquoi ?

- Pour le coup de la prison. Et pour tout le reste.

- Sans toi, je serais encore là-bas je te signale, lui répondit-il avec une touche d'humour.

- Une de mes plus proche amie et mon ''bienfaiteur'' ailé se révèlent être deux guerriers légendaires datant de l'époque d'Eneria ... Et bien ...

- Ahaha ! Yep, on peut dire que tu les collectionne toi ! pouffa Almarica.

- Au fait, en parlant d'ailes, pourrait-on m'expliquer pourquoi est-ce que tu as une paire d'ailes dans le dos ... qui semble ... rétractable ? J'avoue ne pas comprendre le délire. Tu es une sorte d'ange ?

Philios éclata d'un grand rire franc, les yeux pétillants d'amusement.

- Plus tard.

Ciela fit la moue, frustrée par le peu de réponse que les deux Eneriens lui accordaient.

- Nom d'une carotte saucissoné, quel mal de crâne ! grogna une voix familière.

Ciela se retourna, surprise. Juste derrière elle, un des deux jumeaux venait de se redresser, la tête dans les mains, grommelant des jurons en espagnol.

- Les gars ! s'écria la jeune fille en se levant et en courant vers eux, son mal de tête oublié.

- Ciela ! Tu vas bien ? demanda l'autre jumeau, se redressant vivement.

La jeune fille s'agenouilla devant ses deux amis, soulagée de les voir. Les deux espagnols, tout sourire, étaient apparemment autant soulagés qu'elle. Leur yeux étaient voilés par la fatigue, et les petites ecchymoses qui parcouraient leur visages achevèrent de convaincre Ciela qu'il s'était passé quelque chose entre le moment où ils étaient dans le Sous-Sol et maintenant.

- Dis Ciela ... tu sais où on est ?

- Dans une clairière je crois Romy.

- Et ... c'est qui eux ? demanda Crìs, avec hésitation, en pointant du doigt Almarica et Philios qui parlaient à voix basse entre eux sur un sujet plutôt animé à en juger leur gesticulation.

- Almarica Reïsha et Philios ... Caerris, je crois.

En voyant les yeux ronds des deux espagnols, Ciela leur fit un rapide topos sur le rapport Mask/Philios, et s'abstint d'en dire plus, de peur de se tromper.

- ... OK. Donc, le gars qui t'as sauvé de cette foutu prison, c'est Philios le Toréador ? souffla Romy, impressionné.

- Ouaip. Mais c'est Philios le Traitre, le vrai surnom.

- Eh bah mon cochon. Si on s'attendait à ça ... N'empêche que ... pourquoi ces deux là ne sont-ils pas entrain de se ravaler la façade ? Je veux dire ... Philios est pas censé avoir ... euh ... tué le père de Almarica ?

- Crìs, on est pas dans Star Wars, s'exclama Ciela en levant les yeux au ciel. Philios est accusé d'avoir tué le frère de Almarica, qui s'appelait Fenror, et qui était également son meilleur ami.

- Et pourquoi il a fait ça ? demanda Crìs de but en blanc.

Ciela fit une telle moue que Crìs détourna la tête, sifflotant légèrement.

- Mais vous faisiez quoi pendant les cours d'histoire des Elements ?

Au vu de l'absence de réponse des espagnols, Ciela devina qu'ils avaient dû y rattraper quelques heures de sommeil.

- Pff ... Alors, non, nous en avons aucune idée. De toute manière, il est maintenant quasi-sur qu'il n'a pas tué Fenror, déclara Ciela en jetant un regard en coin aux deux Eneriens qui discutaient toujours dans leur coin. D'autres choses que vous voulez savoir ?

- Oui. C'est qui Guemnir ? s'écria le petit ami de Sheena.

- Et Kryos ? renchérit l'Element d'air.

L'Element de lumière fronça les sourcils, interloquée.

- Euh ... Je crois que c'était des partenaires. Deux des Huit Guerriers Légendaire. Le premier était un Element de foudre et le second un d'air je crois. Mais d'où vous tenez ces noms ?

- Aucune idée, lui répondirent-ils en chœur.

Ciela se sentait un peu dépaysée. Et elle, d'où lui venait ces informations ? Quelque chose n'allait pas. Et elle avait peur.

« - Ne t'inquiète pas. Tout va bien, Ciela. »

La jeune fille fit volte face, scrutant la pénombre du sous bois, une vague de méfiance lui remontant la colonne vertébrale. D'où venait cette voix ?

- Au fait, qu'est-ce qu'on fiche ici ? reprit Romy.

- C'est vrai ça. Comment nous avons atterri là ?

- Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander, carotte. Je ne me souviens même pas pourquoi ma doudoune est dans cette état ! Et je ne parle même pas de l'état de vos vêtements.

Car en effet, si ceux de Ciela était à peu près en ordre, ceux des jumeaux étaient totalement fichus. Mais qu'avait-il bien pu tous leur arriver ?

- Et ... les autres ?! Où sont Amélia et Ash ? ET SHEENA !? s'écria Crìs, une vague d'inquiétude et de panique le submergeant lentement.

Ciela ne put retenir quand à elle un gigantesque frissonnement qui lui fit claquer des dents. Un drôle de pressentiment l'assaillait. Elle avait l'impression que le plus dure restait à venir ... et elle haïssait ça.

- Oh là ! Vous êtes réveillés ! Tant mieux !

Ciela sursauta et fit volte-face. Brunette, à quelques mètre derrière elle, lui faisait un grand sourire, portant quelque chose sur son dos.

- SHEENA ! hurla Crìs, à la fois inquiet et soulagé.

Le jeune homme se précipita vers Brunette et lui prit doucement Sheena du dos en la fusillant du regard. L'Inexistante leva les yeux au ciel tandis que l'espagnol alla coucher la jeune fille sur la couverture où il était allongé quelques minutes auparavant.

- Hé ! Sheena ! SHEENA ! cria le jeune homme, angoissé par l'inconscience de son "petit bonhomme de neige".

- Calme toi. Elle va bien, lui déclara Almarica en posant une main apaisante sur son épaule.

Crìs déglutit avec difficulté, à peine rassuré par les dires de l'ex-Rainers.

« - Tout va bien. Elle n'a rien. »

- Répète Almarica ? demanda Crìs, l'air un peu troublé.

- ... Je n'ai rien dit, répliqua-t-elle.

Brunette tapota l'épaule des deux Eneriens, et les amena dans un coin.

- Alors ? questionna la Reïsha.

- Amélia et Ash sont introuvables.

- Elle, elle n'était pas avec Sheena ?! s'étonna Philios, se souvenant de leur duo.

Brunette pinça ses lèvres et se mordit l'ongle du pouce, ennuyée.

- Ciela était avec moi lors de la fin du temps de Possession. Par chance, Philios est tombé sur les jumeaux quelques clairières plus loin, et j'ai rapidement trouvée Sheena. Mais Amélia ... Je ne comprends pas pourquoi elles n'étaient pas ensemble, résuma L'Inexistante.

- Et Ash alors ?

- Aucune idée Al'. Les Dieux seuls savent ce qu'IL a bien pu faire avec son corps.

Philios soupira. Tout cela n'était qu'un beau sac de nœud. Alors que lui et Almarica était toujours entrain de ... flirter dans la clairière, Brunette les avaient sifflés, et leur avaient ordonnés de retrouver le reste des Last Hope, et de recenser les dégâts matériels ou humain, et de venir lui faire un rapport. Almarica avait foncée au dortoir des filles, puis des garçons, et avait constaté avec soulagement que même si les étudiants et les professeurs avaient été choqués et secoués, aucun d'entre eux n'avait été blessés. Profitant de l'agitation locale, elle grappilla plusieurs couvertures, et une bouteille de vodka dans la planque d'un petit malin, avant de repartir à la clairière. De son côté, Philios s'était envolé, et avait passé l'île au peigne fin. Les Saint Souls avaient quasi tous battu en retraite, et le restant avait été capturé par les villageois, ou les professeurs. Helen s'agitait avec les villageois, organisant une battu pour retrouver des possibles fuyards. Il apprit avec soulagement en laissant trainer ses oreilles que lorsque l'attaque avait démarrée, la Directrice était avec les Page, et qu'ils n'avaient donc rien. Du côté de l'Académie, le bâtiment principal avait presque complètement brûlé, mais l'étage de la bibliothèque avait miraculeusement été épargné. Fort heureusement, aucun blessé grave n'était à déplorer, dans leur camp du moins, mais ... Walter était introuvable. De plus, la mort de Alexandre planait encore sur sa conscience. Au final, en revenant auprès de Brunette, il avait trouvé les jumeaux, et les avait, assez difficilement, il devait l'avouer, amenés a l'Inexistante. Celle-ci leur avait confiée Ciela et les jumeaux avant de partir à la recherche des membres manquants. Une fois tout le monde réunis, Brunette avait initialement prévue de les rapatrier au dortoir des filles, mais l'absence d'Amélia et de Ash l'inquiétait.

- Je repars faire un tour al ... commença Philios en déployant ses ailes, avant de se faire interrompre par une cacophonie insondable.

Derrière eux, en larmes, Sheena s'accrochait à Crìs comme si sa vie en dépendait.

- Il ... Je l'ai vu ! Il m'a mangée ... souffla Sheena entre deux sanglots.

- Sheena calme toi, calme toi ... Ce n'est qu'un cauchemar, tout va bien ... lui murmura Crìs en lui caressant doucement la tête, les yeux brillants.

Brunette soupira discrètement, soulagée. Bon. Sheena était réveillée, un problème de moins. Restait toujours l'inquiétante disparition de Walter, Ash et Amélia.

- ... pourquoi est-ce qu'il y a une bouteille de vodka là ?

Tous firent se retournèrent d'un bloc. Surgissant des buissons, les cheveux couvert de feuilles, une bouteille en verre vide à la main, titubant à moitié, la jeune française s'avançait avec difficulté.

- AMELIA ! hurlèrent les quatre Last Hope à l'unisson, soulagé.

- Euuuh ... Voui ? demanda la française, encore un peu hors service.

Romy se précipita à ses côtés, et lui servit de soutien.

- Hé là, ne force pas. Appuis toi sur moi.

Trop fatigué pour protester, Amy se laissa quasiment tomber sur l'espagnol, et Romy prit la jeune fille dans ses bras, contre son cœur, et la souleva sans aucun souci, avant de l'amener vers les Last Hope. Almarica se fraya un chemin à travers la cohue d'adolescents, et inspecta rapidement la française.

- Elle n'a rien. Ce n'est que de la fatigue, déclara l'Enerienne d'une voix claire et forte. Comme nous tous.

La bouteille de verre toujours à la main, Amélia se mit à l'agiter sous le nez de Romy, et à déblatérer des choses sans queue ni tête.

- Celui ou celle qui a OSÉ salir les terres de l'Académie avec ce truc LÀ me le payera de sa ... c'est quoi le mot déjà ... Mais si ! Le machin qui est le contraire de ce qu'il se passe quand on est mort !

- ... La vie ?

- Voilà Romy ! Merci d'avoir ENFIN quelqu'un d'utile à ses côtés.

Et Amélia continua à vociférer sur le propriétaire de la bouteille, tandis que Romy laissait couler en hochant doctement la tête, l'air fichtrement intéressé par les propos de la jeune demoiselle, ignorant le fou rire qui commençait à prendre le contrôle de son frère et de Ciela.

- Au fait cette bouteille, c'est pas toi qui la ramenée tout à l'heure Almarica ? Elle a été consommée très rapidement dites donc ! s'écria ironiquement Philios, en croisant les bras, irrité, fixant Almarica avec reproches.

La Reïsha leva les yeux au ciel et lui fila un coup de coude en lui tirant la langue.

- Oh ça va hein ! La soirée à été chargée en émotion. J'voulais un peu ... décompresser. Un peu d'alcool ne fait de mal à personne.

- ... La bouteille fait deux litres. Elle est vide.

Les rires de Crìs et de Ciela envahirent la clairière, perturbant le semblant de sérieux que Brunette peinait à rétablir. Après quelques minutes d'hilarité générale, le groupe retrouva enfin tout son sérieux, et Amélia toute sa lucidité.

- Bon ! Maintenant que Amélia est définitivement de retour, tu pourrais nous dire où tu étais passée ? demanda Brunette déterminée à faire la lumière sur toute cette histoire.

- Lorsque je me suis réveillée, j'étais avec Sheena, mais nous étions à découvert. J'étais encore un peu faible, alors je me suis éloignée sans elle, le temps de trouver un bon coin et de la ramener, et j'ai entendue des éclats de voix familier, alors je suis venue jeter un coup d'œil. Et là, j'ai trouvé ... ça, déclara la française, en désignant la bouteille du pouce, appuyée sur le torse de Romy, qui la frictionnait.

Brunette fronça les sourcils. Certes, Amélia était complètement à l'ouest à son réveil, mais cela lui semblait un peu ... bancal. Même dans un état étrange, jamais Amélia ne se serait éloignée de Sheena ainsi, surtout alors que la petite américaine était inconsciente. Il y avait un problème dont elle ne voulait pas faire part. Il fallait que Brunette lui en parle. Seule à seule. De plus, cette dernière semblait s'être ''débarrassée'' de son écharpe et de son blouson, se retrouvant en pull léger dans la neige. Fort heureusement, l'espagnol s'était ''dévoué'' pour lui servir de bouillotte, lui fabriquant un petit zéphyr et la frictionnant de ses bras. Ciela aurait été plus efficace, mais Romy étant une carotte naïve amoureuse, et surtout pas discrète, personne n'avait relevé.

- C'est une bonne nouvelle de voir Amy de retour, mais Walter ... ? souffla discrètement l'Element de ténèbres.

- Et Ash ? poursuivit Philios sur le même ton.

- JE. NE. SAIS. PAS ! leur siffla Brunette, exaspérée par son incapacité à retrouver les deux hommes et l'insistance des deux autres. Je suis retournée sur le lieu du ... meurtre d'Alexandre, mais personne n'était dans la clairière. Ni Rezher, ni Walter, ni Alexandre.

Almarica fronça les sourcils, très inquiète pour le vieil homme, et pour l'île toute entière, en apprenant la ''libération'' de cet espèce de dangereux psychopathe qui lui rappelait dangereusement Bellum. Philios l'attrapa par l'épaule et lui embrassa la tempe, souhaitant la rassurer.

- Ne t'inquiète pas. Si Walter était encore présent dans la clairière quand il s'est libéré, il y aurait de cadavres dans la clairière. Hors, il n'y avait même pas Alexandre. Walter, pas fou, a dû profiter embarquer le corps de ce pauvre garçon avant de se carapater, lui murmura l'Inexistante, d'une voix douce.

Après mure réflexion, Walter, conscient que Rezher se mettrait peut-être à sa poursuite, était sans doute allé se réfugier dans un des dortoir ou en ville. Il n'aurait pas permit au corps d'Alexandre de subir d'autres préjudices.

- Au fait, quand est-ce que tu auras prévu de leur dire la vérité, Phi' ? demanda Brunette en désignant le groupe d'ami.

- Et bien, j'avais l'intention de le faire demain, mais ... il faut retrouver tout le monde au plus vite, déclara Philios avec aplomb, détournant le sujet avec plus ou moins d'habileté ...

- Rahlala ... marmonna Brunette.

Pendant ce temps, Ciela expliquait, encore une fois, le topo « Mask = Philios », et à peu près tout ce qu'elle savait de cette soirée. Les jumeaux, déjà au courant, se contentaient de loucher avec grand intérêt les ailes que l'Enerien avait omis de rétracter, et de marmonner quelques mots en espagnol, l'air comploteur ... Sheena elle, se contenta de fixer Philios les yeux quasi-exorbités, la mine boudeuse.

- Même si il n'a pas tué Fenror, il a tout de même attendu six millénaires avant de lui dire, ce pauvre ... pauvre ... euh ... oiseau à carreaux maigrichon ! s'écria Sheena.

- Elle à quoi ma chemise écossaise ? lui cria Philios, les yeux pétillants d'amusement.

Sheena se retourna vers Crìs et enfouie son visage dans le blouson de l'espagnol, rouge de honte, sous les discrets rires de ses amis.

Amélia, elle, se ''contentait'' de fusiller avec très grande animosité le Caerris, murmurant à son intention des insultes en français qui faisait frissonner Ciela de la tête aux pieds, cette dernière impressionnée par la quantité impressionnante de jurons maîtrisés par la parisienne du XVIème arrondissement.

- ... Qu'est-ce qu'elle raconte ? lui demanda Romy.

- Crois moi, tu ne préférais pas savoir, lui déclara Ciela avec un grand sourire.

- Justement, si, lui répondit le jeune homme, sur le même ton, un grand sourire mesquin illuminant son visage de carotte.

Ciela allait éclater de rire, quand elle sentit son téléphone vibrer dans la poche intérieure de sa doudoune. En voyant s'afficher le numéro de Ash, son cœur fit le grand huit dans sa poitrine, et elle bondit sur ses pieds, avant de s'éloigner en courant.

- Allô ?! Ash !? Bon sang, mais où es ...

- Mademoiselle Ciela Page je présume ?

Ciela se figea. Même déformée par le téléphone, Ciela aurait reconnue entre mille cette voix sèche et glaciale. Sa vision se brouilla et elle commença à frissonner.

- R-Rezher ... ?

- Bien trouvé ma chère.

- Pourquoi avez vous le portable de Ash ? Si ... Si jamais vous lui avez fait du mal ... commença Ciela, son cœur s'emballant à l'idée que l'écossais soit blessé, voire pire.

- Ne t'inquiète pas. J'ai encore besoin de cet ... enfant. Je te propose un marché. Si tu viens jusqu'à moi, je le laisserai repartir sain, et sauf.

Un otage. Un vulgaire otage. Comment Ash avait-il pu tomber entre les mains de cet affreux vieil homme ?! Ciela se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang. Ash ... Qui sait ce qui pouvait lui arriver entre les mains de ce fou !?

- Que voulez vous ?! siffla-t-elle, réprimant une grande frustration.

- Hum. Bien, bien. Je suppose que tu vois où est la fissure nord ? Dans le mur d'enceinte de l'académie ?

- Oui.

- Deux de mes Saint Souls t'y attendront. Viens seule, et sois sûre de ne pas être suivie, sinon je ne donne pas cher de la peau de ton ''ami''. Sois là bas à minuit précise. Je ne tolérerai aucun retard.

La tonalité qui résonna après la fin de l'appel sonna comme un glas aux oreilles de Ciela. Les dents serrées, elle glissa lentement son téléphone dans sa poche, retenant avec difficulté des sanglots de rage et de désespoir. Comment savoir si Rezher ne mentait pas ? Comment savoir si Ash était encore en vie ? Oh, elle avait si peur ... Elle jeta à nouveau un coup d'oeil à son téléphone : 23h45. Si elle partait maintenant, elle pourrait être à la fissure à temps, mais ... comment faire pour ne pas éveiller les soupçons ?

- Tss ... La technique de l'otage. Bonjour le cliché.

Ciela fit volte face, surprise. Juste derrière elle, les mains dans le dos, Brunette la regardait d'un air nonchalant.

- T-tu as écoutée ?!

- J'ai l'ouïe fine.

- Alors tu sais ce qu'il se passe ! Je ne sais même pas si ... Ash ...

- Alors là, je te rassure, pas de soucis. Il va bien, notre écossais de service. Je l'aurai sentit si il lui serait arrivé quelque chose, ou si il avait quitté l'île.

Ciela soupira. C'était déjà ça.

- Mais n'essaye pas de m'empêcher d'aller là-bas ! Je dois le sauver !

- Fonce.

- J'ai dis n'essaye pas de ... heu ... tu as dis quoi ?

- Qu'est-ce que tu attends ? Fonce, je vais te couvrir.

Ciela fronça les sourcils, un peu surprise. Dans les livres, séries ou films, généralement, l'ami(e) de l'héroïne l'empêchait de s'embarquer dans ce genre de situation sans au moins un plan de secours. Voire carrément la solution de tout le problème.

- On est pas dans une œuvre de fiction, Ciela, l'apostropha Brunette en voyant la tête que tirait la jeune Page. Ce genre de truc, ça n'arrive que rarement. Et puis, tu n'en a pas besoin.

Ciela devint encore plus perplexe.

- Comment ça, je n'en ai pas besoin ?

- Tu n'as pas à comprendre. Sache seulement que tu possède quelque chose qui te permettra de gagner à coup sûr face à Rezher ... A coup sur ...

De loin, Brunette semblait sûre d'elle et peu préoccupée par la situation, mais alors que cette dernière s'approchait, Ciela remarqua son front plissé par le soucis, et ses yeux pétillants d'inquiétude.

- Tu as intérêt à faire en sorte que vous me reveniez tous en un seul morceau ! lui siffla-t-elle en martelant chacun de ses mots par un petit coup d'index sur le torse de la demoiselle.

Ciela, hocha la tête, sérieuse, et ne put se retenir de prendre l'Inexistante dans ses bras, souhaitant se donner du courage, priant de toutes ses forces pour que cette étrange fillette ait raison pour cette fameuse protection si mystérieuse.

- Je ... j'y vais, souffla Ciela.

- Et je te couvrirai. Tout ira bien.

La francophone lui répondit d'un hochement de tête, et se détacha lentement de la gardienne du Sous-Sol, avant de s'éloigner dans la pénombre du sous bois, seulement éclairée par la lueur de son téléphone portable.

Brunette, les yeux fermés, priait muettement pour que les deux adolescents lui reviennent sain et sauf.

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NYAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! SUS A L'ENNEMI DE LA SAINT VALENTIN, LES ÉPINARDS AU FOIE DE MORUUUUUUUUUUUUE ! YATAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! //SHBAAAAAAAAAFF//

Bonjour/bonsoir tout le monde ! ^^ Heureuse de vous retrouver en cet heureux jour des amoureux mes poulets !

Alors, qu'avons nous là ... Un peu d'Alios, ou de Phica,à vous de choisir dans les coms si vous voulez, du Romélia, du Crìsheena, et un Rezher toujours aussi taré.

ET UNE ALMARICA ALCOLOOOOOOO ! ( - C'est pas bien l'alcool. Ni la drogue. Regardez cette pauvre auteur.

- JE NE BOIS QUE DE L'ICE TEA ! Et de l'eau.

- L'EAU C'EST LE MAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAL ! //SHBAAAAAAFF//)

Carabistouille. Margoule. Bref. A la prochaine les gens ! ^^

A LA PROCHAINE MES PETITS CŒURS EN RECHERCHE DE L'AMOUR VÉRITABLE ! (Mes félicitations ceux qui l'ont déjà trouvé ! Z'avez réussi vot' vie. *clapclap*)