Chapitre 59 : ... de neige hivernale ...
- Le vingt-quatre décembre. La veille de Noël ! Vous avez déjà connue une veille de Noël aussi déprimante ?! s'écria Amélia.
Personne ne lui répondit. Sauf peut-être le silence du bar.
Trois jours. Trois jours que Ash avait rejeté la confession de Ciela, et les Last Hope ainsi que les Rainers étaient toujours sans réponse. Un « pourquoi » perpétuel les hantaient, et ils avaient la très nette, et désagréable impression d'avoir un point d'interrogation pointant au dessus de leurs têtes. Ciela restait tout le temps terrée dans sa chambre, et Ash s'était enfoncé dans un mutisme digne d'un sourd.
- Comment va-t-elle ? demanda Léo, essayant de détendre l'atmosphère.
- Aussi bien que peut être une fille qui vient de se prendre un râteau, Léo. Mais réfléchit bon sang ! rouspéta Amélia, à vif.
Léo fit la grimace et se détourna de la française. La situation était proche de la catastrophe. Amélia n'avait jamais été autant sur les nerfs, Sheena jamais aussi stressée, et les jumeaux jamais été autant ... calme. La chose la plus étrange du lot, d'ailleurs. Alors les Rainers tentaient de les aider le mieux possible, mais ... pas moyen d'arranger la situation.
Même Luis n'arrivait pas à les aider. Lui pourtant qui en connaissait un rayon dans les relations compliquées, ne savait pas ce qui avait bien pu passer par la tête de Ash.
Léo poussa un long soupir qui résonna dans le bar quasi vide, et Kiwi lui fit un sourire encourageant pour lui remonter le moral.
- Je te ressert Amélia ? demanda Violet le plus gentiment possible, une bouteille d'eau à la main
- Oui ! répondit-elle d'un ton un peu véhément.
- Où sont les jumeaux au fait ?
- 'Partis voir Ash, souffla Sheena entre deux reniflements.
- Bon courage ... marmonna Léo.
- Au moins, ça peut pas être pire ... marmonna Kiwi.
A nouveau, personne ne lui répondit.
* * * * *
Ash lisait. A corps perdu. Il s'occupait l'esprit. Il n'en pouvait plus. Ce qu'il avait fait le hantait. Ciela ... Il l'avait rejeté ! Rien que de formuler cette phrase dans sa tête le dégouttait. Alors, à la fois pour éviter ses amis, qui ne cessaient de le harceler à ce sujet, et éviter de penser à ses problèmes, il restait la tête plongée dans les bouquins, planqué dans un coin de la bibliothèque. Lisant livre sur livre, lisant tout et n'importe quoi. Il lisait tout ce que son regard accrochait, de A à Z. Même les remerciements, à la fin du livre, que pratiquement personne ne faisait. Ash était perdu. Et malheureux comme une pierre.
- ... Ventre saint-gris, tu fais peine à voir.
Ash leva la tête, las. Mask le regardait, la tête penchée sur le côté, inquiet.
- Tu n'as pas peur qu'on te vo ...
- Que s'est-il passé ? l'interrompit l'immortel.
- Ça ne te regarde pas, répliqua l'écossais d'un ton sec.
- Ash, je ...
- Quoi ?! Tu vas me conseiller d'aller m'excuser ?! Ou d'aller lui dire que j'ai fais l'idiot !? Allez, j'attends ! fulmina le jeune homme.
Mask baissa la tête, et un rictus amer lui tordit la bouche.
- A ce niveau là, je suis le plus mal placé, crois moi ... Je voulais simplement m'assurer que ton rejet est purement volontaire.
Volontaire ?! Il en avait des bonnes lui ... Ash se retient presque de rire.
- Fiche moi la paix.
Et Ash se leva, rangea son bouquin, puis s'en alla, n'accordant pas un regard à l'ex-prisonnier.
* * * * *
Mask s'affala sur son fauteuil, retira son masque, et se frotta les yeux, fatigué. Il était fatigué, autant physiquement que mentalement. Cette situation était vraiment harassante. Ça ne lui rappelait que trop bien ce que lui même avait vécu. Bien trop. Il n'en pouvait plus. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait enfuit à tire d'ailes depuis bien longtemps ... Mais il ne le pouvait pas. Il avait promit d'aider Brunette, de protéger Ciela, et de ne pas jouer les tire-au-flanc.
- Quelle plaie ...
En plus, si ce que l'Inexistante lui avait dit était vrai, cela voulait dire que ... Que ... Le lendemain serait le jour du Festival Du Flocon de Eneria. Ce jour était tellement important pour lui ... Tellement ...
Mask ramena ses genoux contre lui, et se roula en boule dans le fauteuil, ressassant des souvenirs mi-doux, mi-amer, d'une époque heureuse. Une époque où il n'était pas encore un traitre, une époque où il avait une vie, un avenir, une famille ... Une époque bel et bien révolue.
L'évadé ne put se retenir de pleurer.
- Ça ne peut pas être pire ... murmura l'immortel entre deux sanglots, à moitié endormis.
* * * * *
Nancy regardait la neige tomber sans mot dire. Sa vie était devenue un enfer. Après sa crève carabinée, elle avait appris que Tonya et Federico avaient fait une énorme bourde, qui avait traumatisé Ciela et Alexandre. Depuis, ce dernier fuyaient sa bande comme la peste, et ne leurs adressaient même pas la parole, rendant Nancy complètement irascible. Stressée par la situation, elle avait même finit par se fâcher avec Tonya, Federico, Garance et Hector. Résultât, elle se retrouvait toute seule dans sa chambre, déprimée et grippé. Tout ça, parce que Tonya et Federico avaient fait les malins. Il fallait qu'elle arrête de se voiler la face : Ses amis n'étaient rien d'autre que de gros enfoirés. Et elle y comprit. La Blood Element se sentait sale ... si sale ...
- Ça ne peut pas être pire ... gémit-elle en se mouchant à grands bruits.
* * * * *
Ash se baffrait de chocolat. Il avait une réserve dans son tiroir, sous son bureau. Lorsqu'il se sentait pas bien, ou très mal à l'aise, il n'hésitait pas à flinguer son « garde manger » personnel. Et là ... Bah il l'assassinait. Pauvre réserve de chocolat.
- Ash ! On sait que t'es là ! cria Romy.
- Allez vous en.
La porte s'ouvrit sur les jumeaux, qui le regardait d'un air mi-figue, mi-raisin.
- Ça fais deux heures qu'on n'a de cesse de te chercher, Ash.
- On se fait du soucis tu sais !
- J'en ai rien à faire ! Allez vous en !
- Ash on veut juste ...
- ALLEZ VOUS EN !
- LA FERME LE CHARBON SUR PATTE ! rugit Romy.
Ash se calma instantanément. C'était très rare que les jumeaux s'énerve, et surtout qu'il soient sérieux.
- Fichez moi la paix ... lança le jeune homme en s'affalant sur son lit.
Les jumeaux l'y rejoignirent et se mirent chacun d'un côté de leur ami.
- Vieux, on sait tous que t'en pince pour elle. Même Alexandronaze le sait ! Bref, y'a que Ciela qui n'avait rien deviné. Alors pourquoi ?!
- C'est vrai, pourquoi l'avoir rejetée ? renchérit Crìs.
- Vous croyez que ça me fait plaisir ? murmura Ash.
- A ton avis, pourquoi on te demande ? s'écrient les jumeaux dans un bel ensemble.
Si Ash leur révélait pour le rêve ... Tout ... Tout ... NON !
Le jeune homme se leva d'un coup, et s'en alla de la chambre en courant, laissant les espagnols pantois et exaspérés.
- Sale môme, gronda Crís.
Romy soupira et attrapa son téléphone portable.
- Allô ? Ouais c'est moi Amy. Nan, j'sais pas pourquoi il l'a rejeté ... 'Vip ! Cet espèce de guignol s'est enfuit, il ne nous a rien dit. Comment va Ciela ? ... Ouais, question idiote, pardon ...
Et Romy raccrocha.
- Pff ... Retour à la case départ.
- Crís, ça craint ! Pauvre Ciela ! Mais qu'est-ce qui est passé par la tête de ce crétin de Ash ?
- Bonne question ... Ça ne peut pas être pire ...
* * * * *
Brunette souffla, dépassée. Elle devait le savoir, depuis le temps. Rien ne se passait jamais comme prévu. Ou alors très rarement. Mais elle avait beau le savoir, à chaque fois, elle se faisait avoir. Et c'est ce qui la mettait hors d'elle à chaque fois. Pourtant, l'immortelle recommençait encore et encore. Monter un plan. Être persuadée qu'il est parfait. Voir quelqu'un le détruire. S'effondrer. Assister impuissante au dénouement. Se jurer de ne plus recommencer. Recommencer. Le meurtre de Svelja, la chute de Eneria, l'invention du ketchup, Halloween, et maintenant ÇA. Tous ça, parce qu'elle avait trop confiance en elle.
- Marre, marre, marre, marre, marre ... répétait la fillette, tout en griffonnant dans son livre.
Assise sur son perchoir favori, un des remparts du haut de la tour d'astronomie, Brunette profitait des vents furieux qui soufflait autour d'elle pour décompresser.
- Je ne veux pas ... Je ne veux pas que la situation dégénère. Sous aucun, absolument aucun prétexte. Elle DOIT rester sous contrôle. C'est pourquoi j'ai besoin d'abattre ma dernière carte. Toi.
- ... Vous saviez que j'écoutais ?
- Pour qui me prends tu ?! Bien sûr que je savais que tu écoutais ! Tu es une vieille connaissance après tout, s'exclama-t-elle en se retournant.
La « vieille connaissance » soupira et s'approcha de l'Inexistante à grands pas.
- Sauf votre respect, je ne comprends pas ce que vous fichez ici. Il fait froid, et en plus, avec des rafales pareilles, un jour vous allez tomber.
L'Inexistante ricana à la boutade.
- Laisse tomber. Sans mauvais jeu de mots. De toute façon, il fallait que je te parle.
- Et le ciel seul sait combien de temps s'est écoulé depuis que vous m'avez parlé pour la dernière fois.
- Oh oui ... Je m'excuse de t'avoir laissé en « stand by » pendant tout ce temps. Mais, je n'ai pas vraiment eut le choix. Énormément de choses se sont produites. Surtout ces derniers temps.
- J'étais au premières loges. Je sais. Et c'est pour ce sujet que vous m'avez contactée ?
- Oui.
- J'écoute ?
- Les portes de Eneria ne devrait plus tarder à s'ouvrir.
Un silence, seulement brisé par les sourdes rafales autour de la tour, s'imposa.
- ... J-je vois ... Mais qu'est-ce qui vous permets d'affirmer cela ?
- Un aveugle pourrait déterminer ça. Avoue que tu te préparais à ça toi aussi.
- Pas faux. Mais j'aurais préféré que ça n'arrive pas.
- Tu n'es pas seule. J'ai un wagon d'avance en tentant de me préparer à ce qui va arriver. Mais je ne peux le faire seule. C'est pourquoi je veux faire appel à toi. Mais bien sûr, dans la plus grande discrétion possible. Tiens toi dans l'ombre, et n'intervient que lorsque je fairais appel à toi.
L'interlocutrice sourit d'un air prédateur et passa la main dans ses cheveux les faisant voler tout autour d'elle, telle une auréole ébène.
- Comptez sur moi, Inexistante.
- Merci. Et pour la dernière fois, ne m'appelle plus jamais ainsi, Almarica l'Alchimiste.
Mais la sœur de Fenror avait déjà disparue.
- Espèce de ... Tss ... Ça ne pourrait pas être pire. Du moins, pas encore.
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Et voilà ! Finit pour ce chapitre !
Hey, j'vous gâtes hein ? Deux chapitres pour le prix d'un ! Vénérez moi. ^o^ //SHBAAAAAAFF//
Dépêchez vous d'aller lire le second, ou alors :
A la prochaine mes nounours en peluche ! (J'aime les nounours en peluche. Mais je préfère les cochons. Et vous ?)
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