Chapitre 51 : Révélation parentale - Partie 01
Le cœur de Ciela s'enflamma en même temps que son visage, et elle l'enfouit dans ses mains. Injuste ! C'était de la triche ! Elle était triste, pratiquement au bord de la dépression il y a à peine dix minutes, puis là, il lui sortait un truc de ce style ! Et en l'espace de quelques secondes, elle avait reprit courage et bonne humeur. Rien qu'avec cette phrase. Cette phrase qui lui fit savoir que dorénavant, elle n'aurait d'yeux que pour Ash Hunter. Son cœur n'était qu'un traître à sa cause. Tout son entourage la voyait avec Ash. Rien que pour les embêter, Ciela s'était décidé à ne justement pas tomber amoureuse de lui. « Vie, toi et tes coups bas, je te ... »
Mais elle n'eut pas le temps de finir sa pensée, car son estomac se joignit à la fête en grognant de toute des forces, rappelant à Ciela que pour s'amuser dans la neige, elle avait littéralement sauté du lit. Sans se donner la peine d'arranger un minimum ses cheveux, ni de se brosser les dents. Résultat, une coiffure de folle et une haleine de chacal, en aucun cas arrangés par la bataille de boule de neige harassante et ses vêtements trempés. Ciela se recroquevilla à nouveau sur elle même, morte de honte, plus rouge qu'une tomate.
- Tu ... as faim ? demanda Ash, retenant un grand rire.
- Vi.
- Allons chez les filles alors. Tu peux te lever ?
Elle bondit comme un ressort, le visage toujours rouge, puis la jeune fille se retourna vers lui, la bouche plissée dans un drôle de rictus.
- Oui ? demanda-t-il.
- ... Rien ! On y va ?
- O-ok.
* * * * *
F souffla longuement et renifla un bon coup. Après tant de péripéties, Jack et Rose ne pouvaient être ensemble ! Quel malheur. « Titanic, ou comment faire faire aux usines kleenex un bond énorme dans leurs chiffre d'affaires. » songea F en regardant défiler le générique de fin, la gorge serrée.
A côté de lui, Jonas pleurait à chaude larmes, se mouchant à s'en arracher les sinus.
- Ça c'est pas ju-u-uste ! Pourquoiiiii ? chouina Jonas.
- Jonas, c'est qu'un film ! souffla F, cachant son propre désarroi à ce dernier, pour ne pas perdre la face.
Dans son coin, Judith leva les yeux au ciel, et se replongea dans son livre en pestant à voix basse contre les films à l'eau de rose.
Aujourd'hui, Jonas avait entraîné F dans la chambre de Judith, la seule de la base avec Télé à écran plasma HD, et lecteur Blu-ray DVD, pour une "expérience". Judith avait été forcée de les accepter ( il était impossible de refuser quelque chose à Jonas quand il faisait ses yeux de chien battu), et ils s'étaient tous mis à regarder Titanic. Jonas voulait savoir si un film humain pouvait faire pleurer un Element. En repensant à ça, F grogna intérieurement. Voilà une chose que le jeune homme détestait chez Jonas : son racisme envers les humains. Pour Jonas, toutes les personnes n'étant pas Element, ne méritait même pas d'exister, et était très inférieure à eux. Malheureusement, cette façon de penser était très courante ici, chez les S.S. C'est d'ailleurs à cause de cette façon de penser que Jonas avait rejoint les Saint Souls.
- Au fait, j'y pense, Judith, qu'est-ce qui t'as poussé à rejoindre les Saint Souls ? demanda F.
- ... La quête de Eneria. Ma ... grand mère a sacrifiée sa vie entière à la recherche de cet endroit légendaire. Je ne veux que lui rendre hommage.
- Ah ? Mais ça, tu pouvais le faire sans rejoindre les Saint Souls non ?
Elle lui lança un regard courroucé.
- Tu sais très bien que le conseil mondial des Elements à interdit cette recherche depuis plus d'un siècle. Je ne pouvais pas continuer cette recherche dans le cadre légal ! Alors, tout comme ma Grand Mère, j'ai rejoint les S.S.
- Ça a été interdit à cause du Maître de Eneria non ? questionna Jonas.
- Le Maître de Eneria ? Quoi, Bellum ? Le gars soit disant scellé dans ce continent englouti ! Ha ! Quelle blague. Je suis sur que si ce gars a existé, il est mort à l'heure qui l'est !
Nouveau regard noir, de Jonas cette fois.
- Ne dis pas ça ! Une fois le grand Bellum ressuscité, il réduira à néant ces vermines de No Element et d'humains ! Nous vivrons dans un monde parfait ! Ça sera sublime !
- Si tu veux graine d'Hitler ... marmonna F, dans sa barbe.
- Hmm ?
- Non, non, j'ai rien dit !
- Et toi F. Pourquoi es tu là ? Si je me souviens bien, tu as surgis ici du jour au lendemain, marmonna Judith.
- Ah ça ... J'suis là ... Pour mes intérêts personnel. Ici, il y a quelque chose que je ne peux faire nul part ailleurs.
- Et c'est ... ? demanda Jonas, piqué par la curiosité.
- T'occupe ! répliqua F en lui tirant la langue.
Jonas fit une moue déçue.
- A votre avis pourquoi Loria est là ? demanda Judith, pour une fois curieuse.
Le visage de F s'assombrit, et il regarda par la fenêtre.
- Pour la même chose que moi ... murmura-t-il.
Judith fronça les sourcils. Pour une raison que Judith ne saurait exprimer, Loria et F étaient liés par une sorte de lien. Ils s'entendaient parfaitement, bien qu'il y ait entre eux quelques chamailleries. Une rumeur stipulant que F et Loria flirtait ensemble se baladait dans la base, mais Judith n'y croyait pas. Elle pensait à autre chose ...
- Dis moi F, tu as quel âge déjà ?
- Dix-sept ans.
- Et Loria ?
- ... Trente-huit ans. Pourquoi ces questions ? lui demanda le jeune homme en plissant les yeux, méfiant.
- Pour une statistique sur les moyennes d'âge chez les Saint Souls, mentit Judith avec aplomb.
Jonas haussa les épaules, pendant que F souffla, évacuant la tension de ses épaules, gardant un poil de méfiance, tout de même.
- Bon ! J'y vais ! J'ai une expérience de premier ordre à mener, déclara Jonas avec nonchalance.
- C'est l'heure de mes tractions.
Et les deux garçons sortirent de la chambre comme ils étaient venus, emmenant le film avec eux.
* * * *
Ash souffla, et cala ses mains entre ses genoux pour s'empêcher de trembler. Non mais qu'est-ce qui lui avait prit de lui dire ça ? « Une fille aussi géniale et belle que toi »... Pas étonnant qu'elle ait réagit bizarrement. Non mais qu'il était nul, nul, nul ! Ash se tapa plusieurs fois le front contre une des tables de la cafétéria des filles, avachit sur sa chaise, attendant que Ciela ait fini de se changer, ignorant les yeux révulsés des filles alentours, se demandant ce que Ash Hunter faisait dans le réfectoire du dortoir des filles à dix heures du matin.
- Ash ? Ça va ?
L'appelé releva la tête. Ciela se penchait vers lui, deux tasses à la main.
- Tu as été rapide.
- Touuuujouurs ! plaisanta la jeune fille en lui tendant une tasse de chocolat chaud noir.
Ash sourit franchement. Si Ciela faisait des blagues, c'est qu'elle devait être de bonne humeur. Dans un meilleur état que tout à l'heure donc.
- Ça va mieux ?
- Oui. Tout te raconter m'a fait du bien. Mais ... Je n'arrive pas à rallumer mon portable. J'ai peur de voir ce qu'il y a dessus, dit-elle en le faisant tourner sur la table, sa tasse de thé à la main.
Ash soupira, puis attrapa le portable de la jeune fille, et l'alluma sans demander son reste.
- Voilà. Plus de dilemme.
Elle lui fit un sourire mi-figue mi-raisin, et prit son portable le plus doucement possible. Des tonnes d'appels manqués, des SMS, des mails, et des messages vocaux. Tous venant de son père, de sa mère, ou, plus grande surprise, de Amélia, Violet, Sheena, Marika, les jumeaux etc ...
- On se faisait tous un sang d'encre à ton propos, lui dit-il en jetant un coup d'œil au téléphone.
Un sourire ému se dessina sur les lèvres de Ciela. Et dire qu'elle avait osé penser qu'elle était seule au monde.
- Je sais pas quoi dire.
- Appelle les, et excuse toi, quitte à te recevoir une tarte à la crème en pleine face !
Ciela lui tira la langue, et composa le numéro de Amélia, avant de s'éloigner, tasse au poing.
Ash soupira. Ils étaient passés à deux doigts de la catastrophe ... Et Ash n'avait jamais été aussi remonté face à Alexandre. Il comprenait un peu mieux son air si coupable et désolé. Mais ça n'arrangeait rien. Il irait le chercher et le forcerait à s'excuser devant Ciela si il ne le voulait pas lui même !
C'est alors que son portable vibra, lui signalant l'arrivée d'un SMS. Ash fronça les sourcils. Ça venait de sa tante ? Mais elle ne lui envoyait jamais de SMS d'habitude ! Il l'ouvrit, bourré de curiosité.
« Ash, dis à Ciela de venir chez les Page. Il y a urgence. »
Ash fut bref dans sa réponse.
« C'est FRANCHEMENT pas le moment ! »
« ASH. »
Le jeune homme soupira. Sa tante était on ne peux plus sérieuse, et intransigeante, malheureusement. Il fallait qu'il amène Ciela chez les Page, et le plus rapidement possible. Ash tambourina la table de ses dix doigts, hésitant.
- Amélia réponds pas ... murmura Ciela, un sourire un peu bête sur le visage, en revenant vers lui.
- Cette idiote a dû éteindre son portable. Mais on s'occupera de ça plus tard. Ciela ... Zut comment dire ça ... Hum. Il ... faut qu'on aille chez tes pa ... chez les Page, rectifia-t-il.
Ciela tressaillit, et déglutit, avant de gigoter, mal à l'aise.
- Euh ... T'es sûr ?
- Ciela, ma tante est chez eux, elle veut te voir là-bas sur le champ.
- Mais ... Amélia ! Et, et les autres ! marmonna Ciela, paniquée.
Ash soupira. Elle cherchait n'importe quel prétexte pour ne pas aller là bas.
- Ciela, tu ne pourras pas fuir toute ta vie ! Tu le sais non ? Alors vas-y une bonne fois pour toute.
Elle en avait les larmes aux yeux, la pauvre.
- B-bon ... Tu veux que je t'accompagne ?
A voir le visage de la jeune fille, c'est comme si il venait d'énoncer la solution au problème de la famine mondiale.
- S'il te plaît ! murmura la jeune fille d'une toute petite voix.
* * * * *
- Ciela, ma petite étoile ... murmura Stéphane Page pour la millième fois, le la tête entre ses mains, atterré.
Tout se passait très bien. Il prenait tranquillement son petit déjeuner avec sa femme, tout deux prêt à partir au travail, quand Ciela avait appelé. Joyeux, il décrocha ... et sa fille posa la question fatidique. La question qu'il espérait ne jamais entendre. En fait, les Page avaient prévus de tout annoncer à leur fille le jour de son dix-huit ème anniversaire. Car ils étaient trop couards pour le faire avant. A chaque fois que le sujet était mit sur la table, ils repoussaient à plus tard, encore et encore. Et c'était d'autant plus simple qu'ils n'avaient aucune famille proche, tout deux s'étant connus à l'orphelinat. Ils étaient tout l'un pour l'autre, et lorsque Ciela était entrée dans leur vie, ça avait été un des plus beau jours de leur existence. Alors répondre à la positive à la question affolée de leur fille lui avait arraché le cœur.
Il ne cessait de se repasser la scène dans sa tête. Plus de réponse de Ciela. Lui, s'égosillant pour en avoir une. La tête affreusement inquiète de sa femme. La réponse venant enfin, mais d'une voix masculine inconnue. Cléa explosant en larmes comprenant ce qu'il venait de se passer. Les multiples appels qui n'aboutissaient pas. Et enfin, Helen Hunter. Elle avait fait irruption chez eux, essoufflée, et désolée. Un peu hagard, Stéphane n'avait entendu que d'une oreille distraite les explications de la Directrice. Mais il avait compris l'essentiel : elle en savait autant qu'eux sur la situation, mais voulait parler d'une chose très importante à Ciela.
- Ne vous inquiétez pas, Monsieur Page, Madame Page. Votre fille ne devrait plus tarder, leur dit-elle en posant une main apaisante sur le bras de Stéphane, avec un sourire plein de compassion adressé à madame Page.
Maintenant assis dans le living-room, une tasse de café trois fois trop dosé, le rendant imbuvable, à la main. Les trois adultes attendaient la jeune fille avec impatience, le "tic-tac" de l'horloge familiale troublant à peine leurs pensées profonde.
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit, et une petite voix résonna dans le vestibule d'entrée.
- Je suis rentrée.
Affolés, les deux adultes se levèrent et se retournèrent. Ciela se tenait bien droite dans le vestibule d'entrée, les lèvres pincées, le regard peiné, les mains tordues.
- CIELA !
Cléa se leva, et s'avança vers sa fille, mais celle-ci, recula, sur la défensive. La pâtissière sursauta violemment, et Stéphane aperçut sa lèvre inférieure trembler, et ses yeux se remplir de larmes.
- Ciela, avance, je te prie, murmura Helen Hunter, sur un ton doux et calme.
La jeune fille avança et monsieur Page aperçut derrière sa fille un garçon qu'il n'avait jamais vu de sa vie. Blafard comme la neige qui tombait à l'extérieur, cheveux noirs d'encre complètement en bataille, habillé en gris et en noir, yeux rouges encore plus ... rouge qu'une tomate, cernes affreuses et le clou du spectacle, sa parka bleu marine presque trempée par la neige. « Un drogué ? Ou pire, un gothique ? » songea le père de famille, apeuré. Le jeune homme semblait sur des charbons ardents, avec sa mimique crispée, son regard fuyant, et sa manie de gratter le sol avec le bout de sa chaussure.
- Est-ce toi, le garçon qui a répondu au téléphone de Ciela ?! attaqua-t-il, sur les nerfs.
Il ouvrit de grands yeux, et secoua vigoureusement la tête de droite à gauche, apeuré par son ton fort et agressif.
- Laisse Ash tranquille ! Non seulement il n'a rien fait, mais en plus il ne parle même pas français ! cria Ciela en se mettant devant lui, fusillant son père du regard.
Ash observa la scène, extrêmement mal à l'aise. Les conflits familiaux étaient loin d'être son truc. Il n'avait qu'une envie, déguerpir.
- B-bon, je crois que je vais y aller, Ciela, marmonna Ash, s'apprêtant déjà à faire demi tour.
- Non, s'il te plaît !
- Ça ne le concerne pas, Ciela, tenta monsieur Page, parlant l'anglais avec beaucoup d'aisance.
- Au contraire monsieur Page. Ça le concerne on ne peut plus. Tu as bien fais de venir, Ash.
Tout le monde se retourna vers Helen Hunter, plus que surpris. Cette dernière se leva et posa se mains sur les épaules de Ash.
- Je vous présente Ash Hunter, mon neveu, et le meilleur ami de Ciela, votre fille.
Cléa lui fit un petit sourire et le salua d'un mouvement de main, épongeant les larmes s'écoulant de ses yeux rougis de l'autre. Ash y répondit par un bref sourire, avant de déglutir, mille fois mal à l'aise.
- Vous deux, allez vous asseoir sur le canapé, il faut que je vous explique la raison de ma venue.
Les deux adolescents se dirigèrent vers un grand fauteuil, et Ciela s'y installa, se mordant l'oncle du pouce, frétillant comme un poisson hors de l'eau, pendant que Ash se mettait derrière, trop mal à l'aise pour s'asseoir. Helen soupira, et alla s'installer sur le canapé.
- Tout d'abord Ciela, je veux que tu saches que je ne suis pas ici pour parler de cette histoire d'adoption. Ça ne me regarde absolument pas. Je suis ici pour te parler de ton admission à la S.E.A.
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Oh là ! Mais qu'est-ce qu'Helen peut bien vouloir dire ?
Eh oui. Double chapitre aujourd'hui ! J'ai carburé. ^^
Mais quelle relation F et Loria peuvent-ils bien entretenir ?
A vous de deviner !
Allez ! J'vous fiche la paix, à dans cinq minutes ! (Ou plus si vous avez la flemme de lire la suite tout de suite ... X3 (RIME ... Euh, répétition plutôt ! //SHBAFF//))
A la prochaine mes poneys supersonique ! ( Et au cas où vous vous posiez la question, oui, les poneys se mangent. Tout comme les lamas. Regardez Findu/ //SHBAAAAAAFF//)
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