Ciela se redressa sur son lit, haletante. Elle posa ses mains sur son visage et se le frotta énergiquement.

- Quel rêve flippant ... marmonna-t-elle en se levant.

Puis, en ne reconnaissant pas sa chambre, elle se figea. Il fallut quelques secondes à Ciela pour que tout lui revienne en mémoire.

Le mois dernier, son père leur avait annoncé, à sa mère et à elle, que la mutation qu'il désirait depuis un bon moment lui avait été accordée. Sa mère avait sauté de joie, et Ciela avait suivit le mouvement, bien à contrecœur. Certes, elle avait eut tout le mois d'août pour se préparer à cela, mais quitter sa ville natale, d'où elle n'était pratiquement jamais partie, c'était dur. D'un autre côté, cela lui permettait de commencer une nouvelle vie sans trop de difficulté. 

Socialement parlant, Ciela n'avait jamais eu la côte. Pour les autres, la jeune fille était « l'extraterrestre » de service. Pas parce qu'elle faisait des choses bizarres ou quoi, mais parce que la jeune fille avait les yeux doré. Comme le soleil. Yeux quelle haïssait d'ailleurs. Elle avait supplié ses parents maintes et maintes fois de lui acheter des lentilles de couleurs, mais ils n'avaient rien lâchés. Il faut dire que Ciela ne leur avait jamais rien dit à propos des attaques verbales de ses camarades de classe. Avec le temps, rien ne s'arrangea. Et la différence chez les adolescents, n'est que très mal acceptée. Loi cruelle d'un monde cruel.

La jeune fille regarda les cartons à peine déballés de la veille. Ils n'étaient arrivés qu'hier, et après plusieurs heures de train et de ferry, Ciela s'était écroulée comme une masse sur son lit.

- CIELA ! DEBOUT, C'EST AUJOURD'HUI LE GRAND JOUR ! hurla sa mère à travers les escaliers.

Le grand jour. Sa mère n'arrêtait pas d'en parler depuis plusieurs semaines. Le jour où Ciela allait s'installer à l'académie. En apprenant la mutation de son mari sur la Saint Elena Island, sa mère n'avait pas hésité à envoyer un dossier d'inscription à l'académie, bien que Ciela ait protestée à de nombreuses reprises.

Elle jeta un regard au dépliant négligemment posé sur le plancher qui lui avait été envoyé en même temps que la réponse positive.

- CIELA !

- J'arrive M'man.

Ciela fouilla dans les cartons et en sortit ses vêtement favoris. Elle descendit les escaliers quelques minutes plus tard, vêtue de d'un jean bleu nuit et d'un tee-shirt à manches courte turquoise.

- Et bien, et bien ! Comment se sent notre nouvelle académicienne ? lança sa mère d'un ton joyeux.

Ciela jeta un regard noir à sa mère, et s'installa à table. A en juger l'heure, son père était déjà parti à son travail.

- Allons Ciela, tout va bien se passer ! Et puis, ce n'est pas un internat comme les autres tu sais ?

La demoiselle leva les yeux au ciel. La Saint Elena Academy était une académie internationale, qui accueillait l'élite des élèves du monde entier. C'était donc un internat, avec dortoir et tutti quanti. L'adolescente n'arrivait toujours pas à croire qu'elle avait été acceptée. Elle avait toujours eut de bonnes notes, mais à ce point ... Ciela, ne voulant pas y aller, avait tenté de convaincre sa mère que les frais d'inscription étaient beaucoup trop chers. Le lendemain même, une bourse leurs avaient été accordée. Elle avait beau dire qu'il n'y avait aucune importance au fait qu'elle aille à cette académie, qu'elle irait dans un lycée normal sur le continent, mais rien n'y avait fait. Ses parents n'avait strictement pas bougés de leurs position. Au final, dans deux jours, Ciela allait entamer sa scolarité de lycéenne à la Saint Elena Academy.

Sa mère déposa des crêpes spécialement cuisinées pour l'occasion dans l'assiette de sa fille, et l'embrassa sur le front. Ciela lui répondit par un pauvre sourire.

- Ma chérie, tout va bien se passer, je te le promet.

La jeune fille enserra sa mère, et cette dernière y répondit.

- Mange, ça va être froid, reprit sa mère avec une pointe d'émotion dans la voix.

Cléa Page, marié à Stéphane Page depuis maintenant seize ans, était une femme de trente-neuf ans qui en paraissait seulement vingt-cinq. Elle était débordante de vie, et cela se ressentait sur tout ce qu'elle faisait ou disait. Ses longs cheveux bouclés de couleurs caramels caracolait le long de son dos, et atteignait son bassin. Ses yeux émeraude scintillait et pétillait de joie sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

- C'est l'heure d'y aller mon chaton.

* * * *

Ciela déglutit. De leur nouvelle maison, l'académie ne semblait pas si grande, loin de là ! Pourtant, en regardant l'académie de là où elle était, soit juste devant le portail, Ciela eu l'impression de voir une sorte de château s'étendant sur plusieurs kilomètres de hauteur, et de largeur. Ciela leva encore plus la tête : le ciel bleu et dégagé l'enchanta. La brise marine la fit frissonner de plaisir, et elle se retourna. Les bâtiments gigantesque qui faisait partis de l'académie était construit sur le point le plus haut de toute l'académie, et cet endroit surplombait l'île tout entière. De là, on pouvait voir absolument tout. Ciela sourit bêtement, grisée par cette sensation d'être au dessus de tout. Mais cette impression fut rapidement brisée par la voix de sa mère.

- Ciela, quelqu'un arrive.

La concernée se retourna vivement. Quelqu'un arrivait, effectivement. Elle leva sa tête vers sa mère, stressée.

- Ne t'inquiète pas Ciela. Ce n'est que la semaine. Le week-end et les vacances, tu les passeras avec nous, hein ? conclu sa mère en encourageant sa fille d'un sourire.

Ciela, une boule dans la gorge, hocha la tête, et fit un sourire forcée. Sa mère posa affectueusement une main sur la tête de sa fille, et la caressa. C'est à ce moment là que le portail s'ouvrit. Une grande femme, aux cheveux couleur miel retenus en un énorme chignon, aux yeux étrangement rouge et au tailleur gris s'assortissant parfaitement avec ses escarpins s'avança vers elles. Elle tendit une main parfaitement manucuré et aux ongles écarlate vers sa mère, avant de lui serrer la main.

- Bonjour madame Page. Je suis Helen Hunter, et je me charge de votre fille à partir de maintenant. Veuillez m'excusez, mais les parents d'élèves sont interdit dans l'enceinte de notre académie en dehors des réunions de parents - professeurs, lui déclara madame Hunter avec un sourire très aimable.

La jeune fille aux yeux dorés regarda sa mère avec le plus grand effarement. Cette dernière cligna plusieurs fois des yeux, ne s'attendant pas à des « au revoir » aussi rapide. Elle lâcha la main de l'autre femme, et se dirigea vers la voiture avant de décharger les bagages de Ciela. Une valise, un grand sac de voyage, et un eastpak bleu turquoise lui servant de sac de cours. Elle déposa le tout aux pieds de sa fille, et la serra dans ses bras.

- A vendredi soir ma chérie, je t'aime.

- Moi aussi maman, répondit Ciela, la gorge serrée.

La mère de la jeune fille remonta dans la voiture familiale, et fit demi-tour en klaxonnant à l'intention de sa fille. Cette dernière lui fit de grands signe jusqu'à ce que la voiture disparaisse au loin.

- Ciela ? Pouvez vous me suivre maintenant ?

- Ah ! Euh, oui !

Ciela s'empressa de ramasser ses affaires, mais madame Hunter l'arrêta en souriant.

- On montera tout cela dans votre chambre, ne vous embarrassez pas de cela.

La jeune fille acquiesça, mais prit tout de même son eastpak, et suivit la femme vers le bâtiment qui suivait le portail. Malgré les escarpins dont elle était chaussée, la femme en tailleur gris allait assez vite.

- Ici, nous sommes dans le bâtiment d'administration de la Saint Elena Academy. Veuillez venir par ici.

Elle s'engagea dans un couloir à leur droite, et Ciela dut la suivre au pas de course. Elle se stoppa presque immédiatement, et laissa sa mâchoire béante. Tout le côté gauche du couloir était recouverts d'énormes baies vitrées, qui donnait vu sur le gigantesque parc à l'extérieur. Les rayons du soleil baignait le couloir d'une lueur douce et agréable.

- Impressionnant pas vrai ? C'était une idée de l'architecte pour économiser l'électricité lors des beaux jours.

- Et c'est partout comme ça ?!

Les yeux de l'interlocutrice pétillèrent, et un sourire fleurit sur ses lèvres rouges sang.

- Tu verras.

Et elle reprit sa marche rapide. Ciela la suivit tout, en regardant à l'extérieur. Soudain, elle s'arrêta. Son regard venait d'en accrocher un autre. A quelques mètre d'elle, sous un grand arbre, une petite fille d'environ dix ans la fixait sans retenue de ses yeux olives. Ses longs cheveux bruns bouclés flottaient doucement dans le vent. Cela n'aurait pas vraiment attirée l'attention de Ciela, si elle n'avait pas remarqué que la fillette était habillée d'une façon extrêmement farfelue : une gavroche pourpre lui couvrait la tête, et sa veste de jogging rose fuchsia faisait mal aux yeux. Elle était ouverte sur un tee-shirt jaune citron, qui ne mettait pas le moins du monde en valeur son short marron foncé. Ses collant rayés rouge et vert étaient troués, et ses grosses chaussures beige lui donnait définitivement l'air d'une S.D.F. La seule chose à peu près correcte sur elle était l'épaisse écharpe en laine bleu ciel dont elle était drapée, et ses mitaines de même matière et couleur.

 « - Ça ne se fait pas de fixer les gens ainsi. »

Ciela se tourna et s'étonna de ne voir personne. Elle était pourtant sure d'avoir entendue une voix proche d'elle lui murmurer cela. L'avait-elle rêvée ? En se retournant vers le parc, Ciela constata qu'il n'y avait personne. Éberluée, elle resta ballante, à se demander si elle n'avait pas rêvée la petite fille. Pourtant, il n'y avait personne. Plus personne. Nulle part.

- ... MINCE ! Madame Hunter !

Et Ciela s'éloigna en courant, à la poursuite de Helen Hunter.

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Bon bah voilà mon premier chapitre. J'espère qu'ils vous aura plus ! 

A la prochaine !