Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 29

Brad

Je pousse la porte et m'enfonce tranquillement dans le jardin, les mains dans les poches. Je sens encore le goût du baiser de Mia sur mes lèvres et je souris.

Elle et moi, ça fait un moment qu'on se tourne autour sans oser. Bizarrement, avec elle, je suis plus timide qu'avec les autres filles. Du jamais vu. Pourtant, ça me plaît. Ça lui donne un petit truc en plus auquel les autres n'ont pas le droit. Une facette de moi qu'elles ne connaissent pas. Lorsqu'on s'est mis à discuter dans la ruelle après qu'Ash se soit jeté sur Tyler, je me suis promis qu'à la prochaine soirée, je l'inviterai à être ma cavalière. Nous y voilà. Elle est là et a accepté sans hésitation. J'avais pensé qu'elle refuserait parce que j'ai fait partie de l'équipe des Hater's et que je sais qu'elle ne les aime pas trop. Moi non plus, même si j'étais l'un d'eux, aujourd'hui je les hais tous autant qu'ils sont.

Dans la pénombre, je marche vers la petite remise et respire l'air frais de la nuit. J'ai bien envisagé de dire à mon pote de se bouger le cul lui-même pour aller chercher des glaçons, mais quand je l'ai vu avec Ellyn, je me suis dit que j'allais le laisser tranquille. De toute façon, de son côté, Mia est partie se refaire une beauté, donc je pouvais bien faire ça. Pas question que je lui gâche son coup à ce couillon. Déjà qu'il ne capte pas qu'ils sont à moitié ensemble et qu'il est dingue d'elle, alors plus il passera de temps avec, plus il aura de chance de s'en apercevoir. Enfin, j'espère. C'est un mec bien. Du moins, c'est ce dont je suis persuadé.

Je repense à ce que j'ai découvert le jour où il a débarqué dans la salle du club d'informatique. J'étais sur une piste intéressante, même si pour ça, j'ai été obligé de me lancer dans quelque chose de pas tout à fait légal. Le souci, c'est que quand on me met un PC entre les mains et face à quelque chose d'intriguant, je peux pas m'en empêcher.

Bref, le fait est que je suis tombé sur quelques infos et que mon intuition ne m'avait pas trompé. Même si je pense que j'étais encore loin du compte. Mon coloc', que je considère comme mon ami, me doit quelques explications. De ce que j'ai compris, il n'est pas vraiment qui il laisse croire à tout le monde ici. Je dirais même qu'il est très loin d'avoir grandi dans ce genre d'endroit. J'ai dû couper court à mes recherches quand il s'est pointé, mais il va falloir que je replonge mon nez là-dedans. À moins qu'il m'avoue tout de lui-même. Je suis certain qu'il a une bonne explication. Il a sincèrement l'air de se faire du mouron pour Ellyn, même si je sais pas encore pourquoi.

J'entre dans la remise, appuie sur l'interrupteur et ouvre le congélateur où des poches de glace sont empilées. Il a vraiment tout prévu. On dirait bien que les soirées n'ont aucun secret pour lui, même s'il semblait un peu perdu sur la façon dont ici on les organise.

Je charge un sac sur mon épaule, referme le congélo' et fait demi-tour pour sortir. À peine la porte verrouillée que je sens la présence de quelqu'un derrière moi et qu'un mauvais pressentiment me prend à la gorge. Calmement, je me retourne et fait face à quatre des joueurs de l'équipe. Pour trois d'entre eux, je ne les connais pas vraiment. Ils ont intégré les Hater's cette année et pour avoir une idée bien précise du fonctionnement, je mettrais ma main à couper qu'ils en sont à devoir faire leurs preuves auprès des anciens de l'équipe. Plus précisément de Tyler et de leur capitaine, Jason. Planqué derrière eux, je reconnais Cole l'un des chiens de garde de l'ex d'Ellyn. Les bras croisés, il me fixe le regard noir et plein de reproche.

Je devine pourquoi ils sont là. Faudrait de toute façon être con pour ne pas comprendre. Pas impressionné, je pose tranquillement la poche de glace sur le gros coffre en plastique qui sert de rangement pour le jardinier et les observe tour à tour.

— Alors comme ça, t'as décidé de jouer les faux frères, attaque Cole.

Je serre les dents et avance d'un pas. Les trois autres m'imitent pour faire barrage.

— Parce que tu penses que j'allais continuer à l'être après ce que vous avez fait ?

Pour certains des joueurs, je reste leur quarterback. Celui qui les a menés plusieurs fois à la victoire. Ils me respecteront toujours et ne rentreront jamais dans ce genre de combines. Pour les autres, ceux qui ont participé à la chute de ma famille, c'est une autre histoire. Jamais ils ne reconnaîtront leurs torts et ils ne me pardonneront pas d'avoir abandonné l'équipe. Pourtant, il y avait de quoi. Ce qui s'est passé m'a dégoûté. Je ne me voyais pas rester. Ça aurait été comme cautionner ce qu'ils ont fait.

— T'as pactisé avec l'ennemi, Brad, m'accuse-t-il.

Je lâche un rire sombre et serre les poings.

— L'ennemi ? Non, mais tu t'entends ? Vous vous prenez pour qui au juste, putain ?

Il esquisse un rictus, écarte deux des mecs afin de pouvoir passer entre eux et se plante devant moi.

— Tu sais comment ça marche. Ashton se tape la meuf de Tyler. On doit le remettre à sa place, et toi, tu te mets de son côté.

Je le toise de mes quelques centimètres de plus, avec tout le dégoût dont il peut m'inspirer et tente de garder le contrôle. J'ai promis à ma mère que je ne me laisserai plus aller à la violence dont j'ai pu faire preuve après ce qu'il s'est passé. Qu'elle ne retrouverait plus le dernier fils qu'il lui reste amoché comme j'ai déjà pu l'être. Cette fois, je ne cognerai pas le premier.

— Tu oublies un détail. Ellyn n'est plus avec Tyler. Il a déconné, elle l'a plaqué. Fin de l'histoire. Donc, tu vas prendre tes putains de pitbull et retourner d'où tu viens, grogné-je.

Provocation ? Sûrement, mais je suis au maximum du self-contrôl dont je peux faire preuve.

Comme je m'y attendais, ma remarque ne lui plaît pas et tout par en couille en une fraction de seconde. Son poing percute mon visage, je perds à moitié l'équilibre et me rattrape de justesse. Je masse ma mâchoire, me redresse et il me saute dessus. Un plaquage comme il a toujours été doué pour le faire. Du grand art. Pourtant, je résiste, encaisse et plante mes appuis sur le gazon. Il veut me renverser ? Très bien, seulement il va falloir qu'il lutte. Je me laisserai pas faire aussi facilement.


Ashton

Avant de sortir, je jette un coup d'œil sur Ellyn. Mia l'a rejoint. Rassuré qu'elle ne soit pas seule, je passe la porte et tente de distinguer dans la nuit à travers le jardin si je repère Pitt. Personne à l'horizon. Le seul endroit, où il a pu aller, est la remise. C'est là-bas qu'on a tout stocké. Il aurait pu me demander. J'organise la soirée, je me serais bougé le cul pour y aller moi-même.

Pas de trace non plus des types que j'ai vu le suivre. J'ai un mauvais pressentiment. Avec ce qui s'est passé dans la ruelle, le fait qu'il prenne mon parti. Tout ça n'a pas plu. S'ils lui tombent dessus, je donne pas cher de leur peau. Hors de question qu'il mange pour moi.

J'avance à bon pas. Je préfère pas traîner. Au loin, des éclats de voix s'élèvent et aussitôt, la pression monte. Ni une ni deux, je cours en direction du bruit et lorsque je vois mon pote au sol, deux types en train de le matraquer à coups de pied, mon sang ne fait qu'un tour. Un des autres lascars est à terre, déjà hors course et le dernier, les bras croisés, mate le spectacle.

Sans réfléchir, je fonce. C'est comme ça que ça a toujours fonctionné. Si Keyden avait des emmerdes, je sautais dans le tas. Qu'il soit en tort ou pas, c'était la même. Pitt est mon ami, donc dans ma tête les mêmes règles s'appliquent.

Dans mon élan, je percute violemment un de ceux qui s'acharnent sur lui et l'entraîne avant de le faire basculer. Son dos heurte le sol et le souffle coupé, il met un moment à réaliser ce qui lui arrive. Ils sont costauds et ont l'habitude de ce genre de plaquage. Sur le terrain, ils en voient à chaque match et encaissent. Ça va se jouer sur la tactique et c'est là que mes deux ans passés dans ce centre vont me servir. Formation au combat rapproché, maîtrise de l'ennemi. Tout me revient en mémoire comme une vague en pleine gueule. Chaque geste qu'on m'a appris dans le moindre détail.

Il a juste le temps de m'en coller une avant que je le bloque. Il se débat et je lui assène un seul coup qui le met K.O.

Lorsque je me redresse, instinctivement, je vérifie dans quelle posture se trouve Pitt. Il s'en sort plutôt bien et je décide de le laisser faire. Moi-même, j'ai horreur qu'on intervienne quand je me débrouille.

La rage au ventre, j'avise le meneur qui reste en retrait depuis le début. Il n'en mène plus aussi large que quand je suis arrivé. Il réalise que la situation s'inverse. Qu'on commence à avoir le dessus. Tout à coup, il se la pète moins et je jubile.

Je fais un pas vers lui, Pitt grogne et se dégage de celui avec qui il en découd.

— Il est à moi, m'avertit-il. J'te laisse celui-là.

Je cherche pas à comprendre et acquiesce. Apparemment, ils ont des choses à régler.

J'abandonne ma cible et baisse les yeux sur l'abruti à terre. Le frapper alors qu'il est dans cette posture, c'est pas ma came. Ce qu'on m'a enseigné pendant la formation, ça déchire, mais j'ai pas eu ma dose. J'aime cogner, c'est ce qui m'a permis de tenir plusieurs fois.

Je lui fais signe de se relever et il comprend que je lui laisse une chance de se refaire. Son égo en a pris un coup et comme je le pensais, il ne traîne pas. Il saute sur ses pieds pour me faire face, lève sa garde, je souris. La partie peut commencer. Je l'imite, monte les poings au niveau de mon visage et d'un geste lui ordonne d'avancer. Mon regard qui transperce le sien ne lui laisse pas le choix. Il le sait.

Au lieu d'évaluer la situation, ce crétin me fonce dessus. J'esquive un premier crochet, un deuxième et lui décoche une droite monumentale. Dès le premier coup, je retrouve cette sensation. Celle de la rue où j'ai dû faire ma place. Ici, c'est un peu pareil à quelques détails près.

Mon adversaire est massif comme moi, mais beaucoup moins rapide. Il atteint mes côtes avec son genou, je contracte mes muscles et encaisse sans broncher. D'un geste précis, je saisis son poignet pour lui faire une clé de bras et le plaque brusquement face au mur de la remise. Il râle de douleur lorsque je suis à deux doigts de ruiner ses espoirs de faire carrière dans le football et je pèse le pour et le contre un instant. Je sais ce que c'est d'être sous l'emprise de personne sans qu'on ait vraiment trop le choix. Il est déjà bien amoché, pas la peine d'en rajouter, même si je suis loin d'avoir eu ma dose.

Je relâche légèrement ma prise, jette un coup d'œil à mon pote qui s'acharne sur l'autre et grimace. Si je l'arrête pas, il aura de gros ennuis. L'enfoiré que je tiens profite de mon moment d'inattention et me file un coup de coude dans la mâchoire. Le goût du sang envahit ma bouche et un rire un peu fou m'échappe. J'attrape son crâne, lui cogne la tête contre le bois de la façade et les dents serrées, je l'observe s'écrouler. Je suis du genre à ne pas trop savoir doser. Soit je fais la part des choses, soit pas du tout. Sur ce coup, il a pas eu de chance.

Je ne m'attarde pas et rejoins Pitt qui enchaîne les coups de poings. Ce gars en dessous de lui semble être devenu le défouloir de toute sa colère. Sans hésiter, j'empoigne son avant-bras au moment où il s'apprête à écraser une fois de plus ses phalanges sur le visage déjà ensanglanté du leader de ce plan foireux.

— Il a son compte.

Il ricane nerveusement, se fige et tourne la tête vers moi. La colère anime ses traits. La tristesse voile son regard.

— Crois-moi, il en est loin.

Il se redresse et toise celui qu'il vient détaler avec amertume. Mollement, il recule jusque contre le mur de la petite dépendance pour se laisser glisser le long et s'asseoir sur l'herbe. Je l'observe faire puis à mon tour pose mon cul sur le gazon avant de cracher le sang que j'ai dans la bouche.

Pendant de longues secondes, le silence est seulement brisé par nos respirations heurtées. Ellyn m'a encouragé à lui demander les choses directement et c'est le moment ou jamais. On est en plein dedans.

Pas doué pour un rond pour ce genre de chose, je cherche mes mots. Finalement, je décide d'être moi. Essayer d'être quelqu'un d'autre, de m'adapter, ça foire à chaque fois.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il laisse aller sa tête en arrière contre le mur, son souffle se coupe brièvement et il ferme les yeux.

— Mon frère s'est foutu en l'air à cause de ces fils de putes, lâche-t-il d'une traite.

Mon cerveau se met sur pause et je glisse un regard sur lui. J'étais loin de penser que c'est ce qui était arrivé. J'ai bien vu la photo chez lui, de ce type qui lui ressemble, mais j'avais imaginé qu'il avait mis les voiles après de trop grosses embrouilles. Tout à coup, je comprends mieux l'air soucieux et triste de sa mère.

— Ils l'ont harcelé, jusqu'au jour où il n'a plus eu la force de le supporter.

J'ouvre la bouche, mais c'est comme si j'avais reçu un uppercut. Je me mets un instant à sa place. J'en veux à mon frangin, mais j'imagine pas devoir le perdre un jour. Même si c'est ce qui finira par arriver, vu les problèmes qu'il se traîne.

Comme s'il sentait mon malaise, il rouvre les yeux et me jette un coup d'œil.

— Merci d'être intervenu.

Je hausse les épaules. Pour moi, c'est normal, mais il est sûrement loin de le comprendre et de savoir pourquoi.

— Et toi alors, tu vas te décider à me dire qui t'es vraiment ?

Surpris, je le fixe et me sors une clope, qu'il me pique. J'en tire une deuxième de mon paquet, que j'allume avant de lui filer mon feu.

— Les rues d'Harlem, c'est loin de tout ça, pas vrai ? enchaîne-t-il.

Je bugue et tire nerveusement sur ma tige de nicotine. Qu'est-ce que je suis censé répondre à ça ?


Ellyn

Assise face à Mia, je sirote mon verre et suis la moitié de notre discussion. Ash' a disparu depuis quelques minutes et ça m'inquiète. Je l'ai senti se tendre contre moi et qu'il s'en aille comme il l'a fait n'annonce rien de bon. Ma paille entre mes lèvres, je glisse un regard vers la porte et soupire.

— J'ai dit une connerie ?

Ma meilleure amie me sort de mes pensées et j'abandonne la sortie des yeux pour l'observer.

— Non, rien à voir.

Elle sonde mon regard, m'interroge silencieusement et je pose mon gobelet.

— Atkins est sorti d'un coup. C'est bizarre.

— Toi, tu t'inquiètes pour le type que tu trouves le plus exaspérant au monde ?

Je plisse la bouche et hausse les épaules. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit surprise, ça fait un moment que je lui répète que lui et moi, c'est purement sexuel. Seulement, dans le fond, je sais que c'est beaucoup plus. Je commence à m'attacher et développe des sentiments pour lui alors que je me l'étais férocement interdit.

— Me dit pas que tu...

— Si. Figure-toi que j'ai beau lutter, c'est là et je sais pas comme gérer. Enfin si, je continue ce petit jeu entre nous et...

— Et tu kiffes.

J'acquiesce, tandis que ravie, elle sourit. Elle nous voit bien ensemble. Même elle, qui au départ assurait que c'était le meilleur moyen de m'attirer les foudres de mes parents, aujourd'hui valide complètement l'idée.

— Il a quelque chose. Je veux dire... tu sais ce petit truc en plus, qui fait que quoi qu'on fasse, on craque ?

— Alors fonce ! De toute façon, je t'avais pas vu aussi éclatante depuis un moment. Ça veut bien dire ce que ça veut dire.

J'esquisse un sourire et reprends mon verre. Dans un coin de ma tête, je médite les paroles de Mia. Plus je réfléchis, plus je me dis que je devrais vivre cette histoire sans me poser de questions. Lui faire confiance. Il a l'air tellement différent de tous ces types avec qui j'ai été.

En même temps, c'est prendre le risque que les Hater's lui tombent dessus. Un nouveau coup d'œil vers l'endroit par où il s'est échappé et l'angoisse me rattrape. Et si ce que je redoute depuis que je me suis rapproché de lui était en train d'arriver ? Certains mecs de l'équipe sont là et bizarrement, Tyler et Jason brillent par leur absence. Mon ex aurait mis un truc complètement tordu sur pied que ça ne m'étonnerait pas.

L'estomac noué, j'abandonne ma tequila.

— Je reviens.

Sans lui laisser le temps de répondre, je file vers la sortie et lorsque je surgis dans le jardin, l'air frais de la nuit me fait frissonner. Je balaye les environs sans voir personne et décide d'avancer. Tout en tendant l'oreille, j'espère qu'il s'est juste posé dans un coin pour fumer, ou qu'il avait besoin de prendre l'air. J'ai encore du mal à comprendre certaines de ses réactions. Parfois il va bien et la seconde d'après, c'est comme s'il plongeait dans des abîmes vers lesquelles je ne peux pas l'atteindre. J'aimerais le comprendre. Qu'il s'ouvre aussi. Seulement, je refuse moi-même de le faire totalement alors je ne peux pas lui en vouloir de rester muré dans le silence.

Tandis que je marche, les bribes d'une conversation me parviennent. Trop lointaine pour que je saisisse vraiment. Avec ce que je m'étais mis en tête, je m'attendais à des éclats de voix, voire une bagarre, mais c'est juste une discussion. Tout est calme et à mesure que j'approche, les mots se font plus clairs.

Je reconnais le timbre de Ash sans difficulté. Je pourrai différencier sa voix grave et cassée parmi une centaine d'autres.

— Te parler de ça, c'est comme si je signais mon arrêt de mort, Bro'. T'imagines même pas à quel point je suis déjà grillé.

Je fronce les sourcils, tentée de me cacher pour continuer d'écouter, cependant, je me ravise. Lui et moi, petit à petit, on se confie l'un à l'autre. À notre manière, c'est sûr, mais j'aurai l'impression de trahir sa confiance. De ne plus respecter les règles. Si les rôles étaient inversés, j'aimerais qu'il ne le fasse pas.

— Je me doute que ça craint, je suis pas con. Le truc, c'est que, ce que tu caches, je le découvrirai, avec ou sans ton aide.

Alors, je ne m'étais pas trompée. Il y a bien une raison qui justifierait pourquoi je le vois et le sens si différent de nous tous.

Partager entre l'envie de savoir et mon cœur, qui me hurle qu'il finira par tout me dire, je me fige une seconde. Je ferme les yeux pour mettre fin à ce combat qui se lève dans mon esprit, puis fait un pas pour révéler ma présence.

La première chose que je remarque, ce sont les blessures qu'il a au visage alors qu'ils sont assis par terre. Ils échangent un coup d'œil et je devine qu'ils tombent d'accord pour remettre cette conversation à plus tard. Un instant, je vois de la panique traverser les billes claires de Ash', mais il se reprend aussitôt.

Mes iris se posent ensuite sur les joueurs de l'équipe qui grognent et râlent de douleur, allongés sur l'herbe. Merde, mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?

L'inquiétude prenant le dessus sur le reste, je trottine jusqu'aux garçons et m'accroupis devant eux.

— Vous allez bien ? Il faut appeler les secours ? Rien de cassé ?

Atkins ricane et je me renfrogne. Il m'énerve quand il fait ça.

— On va bien. Rien de grave, me rassure Brad.

— T'as quand même une sale gueule, ajoute Ash'

— T'as pas vu la tienne.

Je les observe tour à tour et soupire. Ils sont tous les deux amochés et malgré ça, ils se marrent. Ils sont vraiment pas possibles. Je comprendrai jamais les mecs. À croire que de se faire cogner les amuse.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

Ils tirent de façon presque synchro sur leur cigarette et jettent un coup d'œil à ceux qu'ils ont étalés.

— Ils me sont tombés dessus.

— Je suis venu en renfort.

Ok, pour les explications plus en détail, on repassera. Ou bien, c'est volontaire et ils ne veulent pas m'impliquer. De toute façon, je culpabilise déjà. C'est pas comme si j'y étais pas pour rien.

Sans un mot de plus, ils se redressent et je remarque que Ash' serre les dents. Est-ce qu'il a reçu un mauvais coup ?

Sans aucun remords, nous abandonnons ceux à l'origine de tout ça et rejoignons la salle. Lorsque Mia découvre l'état de Brad, elle s'affole complètement et ça me rassure. Il y a pire que moi.

Je me tourne vers Atkins et détaille ses blessures, alors que son visage est plus près. Il baisse les yeux sur moi et ma respiration se coupe. La façon dont il me regarde me fait perdre pied.

— On devrait soigner ça.

Il secoue la tête et je le fixe, perplexe.

— Pas question. La soirée n'est pas finie et je compte bien danser avec toi.

Mon cœur rate un battement, puis s'emballe lorsqu'il m'attire contre lui afin de me serrer dans ses bras. Il est temps que je me rende à l'évidence. Ce que je ressens est beaucoup plus fort que ce que je veux bien m'avouer.

Son visage au creux de mon cou, son souffle déclenche une vague de frissons qui submerge mon corps tout entier. Je pose ma tête sur son épaule, suis le rythme qu'il donne à notre danse et je me sens bien.

Alors, je décide de profiter. Parce que ça fait bien trop longtemps que je ne m'étais pas sentie comme ça.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro