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Chapitre 10

Ellyn

À petites foulées, je suis la cadence de Mia. Elle a horreur du sport. Moi j'y trouve toujours mon compte. Et là, j'en ai besoin. Ce type va me rendre complètement barge. Je rumine ce qui s'est passé l'autre jour quand il m'a surprise dans la salle de danse et plus je cogite, plus je monte en pression. Quand j'ai pensé le premier jour où je l'ai vu qu'il battait des records, franchement c'est à tous les niveaux. Je lui aurais bien mis cette gifle et je regrette de ne pas avoir été assez rapide. S'il répète à qui que ce soit ce qu'il a vu, je jure qu'il passera un mauvais quart d'heure.

Ma meilleure amie est la seule au courant. Elle sait pourquoi je danse en secret. C'est pas pour rien que tous les matins je m'isole dans cette salle avant que les cours commencent. J'ai mes raisons. S'il en vient à balayer ça. À réduire en cendre le peu de contrôle que j'ai encore sur ma vie, alors je n'aurais plus rien qui m'appartient totalement.

— Tu penses qu'il va balancer ce qu'il a vu ? me questionne Mia.

— Aucune idée. Ce mec se fout de tout. Qu'est-ce qu'il en a à faire, sérieux de me balancer ou non auprès de tout le monde ? Ce serait bien son genre. Depuis qu'il a débarqué, il me cherche.

— Qui aime bien, châtie bien.

— Connerie. On peut pas se voir. Et plus ça va, plus je le déteste.

Elle glisse un regard perplexe sur moi et ricane.

— C'est un peu fort non comme mot ?

— C'est pas à toi qu'il a balancé qu'il voulait me faire voir ce dont il est capable avec sa queue, grogné-je.

Elle pouffe de rire et je soupire. Dit comme ça, c'est sûr que ça semble drôle. Mais ça l'est pas !

— Au moins, il tourne pas autour du pot, lance-t-elle.

Elle arrive à m'arracher un sourire comme toujours et je hausse les épaules.

— C'est sûr, mais ça n'arrivera jamais.

— Les filles ! Vous voulez que je vous serve une tasse de thé ? nous rappelle à l'ordre le prof de sport. Vous discuterez après mon cours.

Je bougonne une fois passée devant lui, pendant que Mia lève les yeux au ciel. Au même moment, Atkins nous dépasse. Pour la troisième fois. Il enchaîne les tours et on dirait qu'il est inépuisable.

— Faudrait pas que ta moyenne baisse, me souffle-t-il à l'oreille en passant.

— Occupe-toi de ton cul.

Il rit à gorge déployée et se tourne pour planter son regard dans le mien tout en trottinant en arrière.

— Il va très bien. Et je sais pas si t'as remarqué mais je suis endurant, ma proposition tient toujours, sourit-il.

Il me balance un clin d'œil et fait volte-face pour ensuite accélérer et nous mettre plusieurs mètres dans la vue.

— Je vais lui faire ravaler son putain de sourire.

— En attendant, il a raison.

Je l'observe du coin de l'œil, perplexe et l'encourage à développer.

— Son cul va très bien. Mate-moi ça, s'extasie-t-elle.

Je hausse un sourcil et me surprends à le détailler. De dos, comme de face d'ailleurs, sa carrure est imposante. Personne ne pourrait nier que cet abruti est sexy. Il dégage une aura mystérieuse. Je mentirais si je disais que physiquement, il ne m'attire pas. Lorsqu'on s'est cherché l'un l'autre à cette soirée, si je n'avais pas été accompagnée, j'aurais pu finir la nuit avec lui. C'est certain. Ses mains qui parcouraient le corps de cette fille, je les ai imaginées sur moi. À se chauffer mutuellement à distance comme on le faisait, il a réussi à me rendre folle. Il a fallu que je rompe la connexion. C'était hors de question qu'il s'aperçoive qu'il avait un effet sur moi. Alors, j'ai traîné ce type à l'étage et c'est lui qui a eu le droit à tout ce que je m'imaginais faire à Atkins. Sur le coup, ça m'a plu. Pourtant, quand il est intervenu et a cogné l'autre connard qui ne voulait pas comprendre que c'était mort, il m'a foutu en rogne.

Il me fait souffler le chaud et le froid. Il allume le feu aux poudres et sait l'éteindre en un claquement de doigts. Je ne peux pas ressentir autant d'attirance pour un mec qui m'exaspère à ce point. Impossible.

— À quoi tu penses ?

Mia me sort de mes réflexions, tandis que le prof donne un coup de sifflet pour nous faire comprendre de rejoindre les vestiaires.

— C'est physique.

— Comment ça ? s'étonne-t-elle.

— Y'a cette attraction, c'est clair, mais c'est purement charnel.

Je ramasse ma serviette sur le banc et file vers les douches pendant qu'elle m'emboîte le pas.

— Dans ce cas couche avec. Ce serait pas la première fois que tu cèdes à tes pulsions parce que le mec te plaît.

— Pas question, il n'aura pas ce qu'il veut.

Elle secoue la tête et une fois mon jogging viré, je me glisse sous le jet d'eau chaude.

— Alors tu n'auras pas ce que tu veux toi non plus, tranche-t-elle depuis sa cabine.

Une grimace m'échappe et je me mords la lèvre.

— Peut-être. Mais il n'est pas le seul mec de ce foutu campus à pouvoir me plaire.

Son rire s'élève et résonne dans la pièce.

— T'essayes de te convaincre toi-même !

— Pas du tout, je suis réaliste. Rien que dans l'équipe doit y en...

— Pour que Tyler les démolisse ? me coupe-t-elle.

Je souffle bruyamment et coupe l'eau avant de sortir et d'enrouler la serviette autour de moi. Mia me rejoint et m'observe fataliste.

— Tu sais comment ça marche. T'étais sa copine. On touche pas aux copines des coéquipiers.

— Je sais ! D'ailleurs cette règle est complètement débile. On est pas des objets, merde.

— Je dirais pas le contraire. Mais les faits sont là.

J'enfile mes vêtements et soupire. J'ai conscience de comment ça fonctionne et à quel point les gars de l'équipe sont solidaires. Même si j'en ai après Atkins, loin de moi l'idée qu'ils lui tombent dessus.

— Alors je tire un trait sur les mecs de l'équipe et sur Atkins, assuré-je.

Elle me lance un coup d'œil sceptique et affiche une moue amusée.

— Ouais, fait donc ça. Mais ce regard entre vous deux, même s'il est explosif, il a aussi quelque chose de magnétique. Tu ne me feras pas changer d'avis.

Je hausse les épaules. Elle doit être la seule à avoir remarqué ce « truc » entre nous.

— Tu devrais arrêter tes séries romances et dramatiques, y'a rien de tout ça entre nous.

Elle balaye ma remarque de la main et j'attrape mon sac pour sortir des vestiaires. Alors que nous marchons vers le parking, Mia passe son bras sous le mien pour avancer à mes côtés.

— Quoi de prévu ce soir ?

Sans que je le contrôle, une moue de dégoût déforme mes lèvres. Nous sommes vendredi soir et ma mère m'a envoyé un message. Elle organise un dîner mondain, comme elle les aime et bien entendu, la petite fille modèle que je suis doit être de la partie. J'ai horreur de ça. Mon amie qui me connaît par cœur m'observe, soucieuse.

— Je vois. Ça va aller ?

— Pas le choix, si je fais pas acte de présence, va savoir ce qu'ils pourraient me pondre. Je vais faire ce qu'ils attendent de moi. Faire semblant.

Avec le temps, j'ai appris à porter ce masque en société. Je ne laisse rien paraître. Intérieurement, je hurle. Juste après, je déconne. Pour extérioriser.

Une fois arrivées à ma voiture, je salue Mia qui m'observe entrer dans l'habitacle avec inquiétude. Elle sait à quel point cette situation me pèse. Même si je ne montre rien aux autres, pour elle, je n'ai aucun secret.

Je mets le contact, lui fait signe avant de sortir du parking et passe le portail du campus. Comme chaque fois que je rentre chez moi pour le week-end, je roule au pas avec la boule au ventre. Devoir me faire passer pour celle que dans le fond, je ne suis pas, m'angoisse. J'ai horreur de faire semblant.

Lorsque je me gare dans l'allée devant l'immense villa qui appartient à mes parents, je reste un instant sans bouger, figée derrière le volant. J'observe la façade et aimerais être ailleurs. La lourde porte en bois s'ouvre tout à coup et ma mère me fait signe de me dépêcher. Elle devait surveiller mon arrivée. Je coupe le contact, inspire profondément et sors de la berline luxueuse qu'ils ont tenue à m'offrir pour mon anniversaire. Geste qui visait surtout à entretenir leur image. Quel drame ça aurait été que leur fille se promène dans une caisse lambda.

Le pas traînant, je la rejoins et elle me dévisage comme si je n'étais pas digne d'être sa fille. Elle détaille mes yeux noircis par le fard à paupière, mon haut, un peu trop court à son goût et mon jean troué par endroit. Elle préférerait certainement que je porte l'uniforme de l'université lorsque je reviens. Seulement, c'est une façon pour moi de les provoquer. Au moins, j'attire leur attention.

— J'ai demandé à Daniella de te préparer des vêtements. Ils sont sur ton lit.

Bonjour à toi aussi, maman, j'espère que tu as passé une bonne journée.

Oh, oui, ma Chérie, entre, je vais te raconter.

Voilà ce que je n'entendrai jamais.

Daniella est la domestique. La seule personne de cette foutue baraque avec qui je me suis toujours bien entendue. Elle représente bien plus une figure maternelle que ma propre mère l'a été jusque-là. Sans un regard, j'entre et monte l'escalier en marbre au centre du hall. Mes pas résonnent dans l'immensité de la maison et je regagne ma chambre. L'une des seules pièces ici qui me ressemble. En la voyant seulement elle, on ne peut pas deviner à quel point le reste de cette demeure est luxueuse. Elle est normale. Aussi banale qu'on a bien voulu me laisser l'aménager. Comparé à toutes les autres pièces, elle semble avoir une âme.

Je dépose mon sac à côté de mon bureau et ose un regard sur mon couvre-lit. Comme d'habitude dans ces cas-là une robe sans aucun pli est étendue à la perfection sur la couette. Je saisis le cintre et l'observe. Si elle n'était pas prévue pour ce repas, je la trouverais certainement très belle. Seulement, elle reflète la jeune fille parfaite que je dois être.

Sans même m'en rendre compte, le masque que j'enfile à chaque fois prend place doucement et j'entre dans la salle de bain attenante. Je quitte mes fringues, les jette dans la corbeille et allume l'eau. J'ai pris une douche après le cours de sport, mais je me glisse une seconde fois sous le jet. Si je ne le fais pas, elle s'en apercevra. Elle souhaite que tout soit parfait. Comme un automate, je répète les mêmes gestes qui rythment chaque fois ce genre de moment.

Une fois douchée, je coupe l'eau et me sèche. Un coup d'œil dans le miroir et je sais que dans moins d'un quart d'heure cette image de moi ne sera plus visible. J'enfile la robe en soie, noue le flot violine autour de ma taille et m'attaque à mes cheveux. Je m'attèle à les relever en un chignon parfaitement tiré sans aucune mèche sauvage. Je glisse un regard sur ma trousse à maquillage, mais me ravise. Ça non plus, elle n'aime pas. Je fixe mon reflet et la voilà. Cette jeune femme parfaite qu'ils veulent que je sois. J'ajoute une touche de parfum, un bracelet raffiné et file vers mon dressing qui garde une collection de paire de chaussures. Je choisis les plus simples et me voilà totalement prête.

Comme pour me souvenir de qui je suis vraiment, je regarde ma chambre et ferme la porte derrière moi avant de descendre. Des voix me parviennent déjà depuis les marches. Des accents pompeux. Des rires exagérés.

Lorsque je passe l'entrée de la salle de réception, c'est tout un mélange de fragrances hors de prix qui me submerge. Tout ici transpire l'argent, le pouvoir et l'hypocrisie. Ils font tous croire qu'ils s'apprécient. En réalité, c'est à celui qui aura mieux que l'autre. Ça me débecte.

J'avance de quelques pas sous le regard des invités qui valident apparemment mon apparence et voilà que ma génitrice entre dans son propre rôle.

— Ellyn, ma belle, approche viens donc saluer nos convives.

Ma belle. Je ne le suis à ses yeux que lorsque ça l'arrange.

Je m'exécute et approche, un sourire de façade aux lèvres. Ce manège que je connais par cœur commence alors. Des embrassades, des compliments, des questions auxquelles je réponds. Je joue le jeu aussi bien que je le peux, alors que tout en moi hurle que ce n'est pas moi. Que je ne suis pas ça. Cette image sans nuances, sans âme. Je déteste être née dans cette famille. Je hais tout ce que je suis obligée de faire pour avoir ne serait-ce qu'un peu de reconnaissance de mes parents. Je me déteste de me soumettre à cette mascarade. Pourtant, ils sont ma seule famille, alors je continue. Même lorsque parfois je me dis qu'on ne m'y reprendra plus, que je ne recommencerai pas.

Ce n'est pas moi, mais ce qu'on attend de moi. 

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