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Chapitre 9

Ashton

Les habitudes d'Ellyn n'ont quasiment plus de secret pour moi. Je connais son emploi du temps dans le moindre détail, l'heure à laquelle elle se lève, son magasin de fringues préféré, le bar où elle aime se rendre. S'ajoute à ça tout un tas d'autres choses qui peuvent paraître inutiles, mais qui en réalité, pour assurer la sécurité de quelqu'un, sont indispensables.

Pourtant, un seul mystère reste. Chaque matin, sans aucune exception, elle disparaît dans ce bâtiment et à chaque fois que j'ai voulu la suivre, le gardien m'a refoulé à l'entrée. Je sais pas ce qu'elle fout là-bas tous les jours, mais il faut que je le découvre.

Le cul posé sur un banc, je surveille le moment où elle va se pointer. Je tire une latte de nicotine, mes écouteurs aux oreilles et comme toujours cette playlist de The Score hurle à m'en faire péter les tympans. Elle rythmait mes pas dans la rue, chaque moment où j'étais sur le point de tout envoyer bouler, mes instants de doutes. Elle m'a aidé à gérer la plupart de mes démons les plus sombres. Grandir et évoluer sans savoir d'où je viens a eu tendance à faire vriller mon esprit. L'impression de n'être lié à rien, d'être un électron libre m'a souvent conduit à faire des conneries. Parfois, au contraire, je savourais cette liberté. Aujourd'hui, je suis blindé. Je vis avec et toute cette merde ne m'atteint plus. Je savoure chaque seconde de cette indépendance. Je suis moi, je ne dois rien à personne. Et ça, c'est cool.

Je lâche mon mégot et l'écrase sous ma semelle. Les yeux braqués sur l'entrée, je m'imagine ce qu'elle pourrait faire là-dedans. Cette annexe regroupe surtout la section des arts et la bibliothèque de l'université. Est-ce qu'elle a pris une option ? Pitt m'a assuré que non, les cours ne commencent pas avant huit heures. Ce con pense qu'Ellyn m'a retourné le cerveau et que je suis complètement mordu. Rien d'étonnant vu toutes les infos que j'essaye de lui soutirer la concernant. Du coup, je rentre à moitié dans son jeu. Je veux pas qu'il pense que je suis tombé amoureux ou un délire du genre. Non, ça c'est pas pour moi. Je lui dis juste qu'elle pique ma curiosité et qu'à me repousser comme elle le fait, c'est un peu comme un défi que je me lance. Ce qui n'est pas totalement faux.

Tout à coup, alors que je m'apprête à tirer une autre clope de mon paquet, elle surgit du dortoir des filles et trace vers le bâtiment. Je lui laisse le temps de passer la porte et saute sur mes pieds. C'est aujourd'hui ou jamais. Je compte bien procéder autrement pour découvrir ce qu'elle cache. Objectif : mâter par chaque fenêtre pour voir si je la trouve. Peut-être qu'en voyant dans quelle salle elle se rend, j'aurai une idée de ce qu'elle cache.

Discrètement, parce que j'ai appris sur le tas à l'être en lui filant au train ces derniers jours, je me faufile le long de la façade. Ma taille me permet de facilement atteindre chaque vitre pour jeter un coup d'œil. Être grand et costaud a des avantages, sauf quand il s'agit de faire profil bas. Je zyeute à travers le quatrième carreau, mais toujours rien. Je soupire et grogne. Voilà que je perds patience. Il en faut pourtant pour ce taff, mais c'est clairement pas une de mes qualités. Soudain, de la musique me parvient. Quelque chose de rythmé. Un peu latino. J'avance en faisant attention qu'on ne me grille pas en plein délire de stalker. Il ne manquerait plus que ça. Le dos plaqué contre le mur une fois à côté de l'encadrement de la fenêtre d'où provient le son, j'incline la tête pour tenter d'apercevoir quelque chose.

Ce que je découvre me met sur le cul. Ellyn est là et son corps bouge au rythme de la musique. Son bassin ondule, ses cheveux suivent le mouvement et je suis comme un con scotché devant ce spectacle, comme s'il s'agissait d'un match de hockey. Elle se baisse en avant, attrape ses chevilles et mes yeux suivent chacun de ses mouvements sans que je puisse m'en détacher. Je reluque sans pression son cul et lorsqu'elle remonte en même temps que ses mains frôlent son corps, un frisson me parcourt. Tout à coup un film se lance sous mon crâne. Ce sont mes doigts que j'imagine sur elle. Ils caressent et soulignent chaque courbe de ce corps qui me donne bizarrement le vertige.

Tout à coup, elle pivote et nos regards se croisent. Je redescends de mon petit nuage. Je me casse la gueule. Ses billes noires m'envoient des éclairs tout droit venus des enfers. Putain, je vais manger cher. Sans bouger, nous nous défions et d'ici je perçois qu'elle serre les dents. Comme l'abruti que je suis, je lui adresse ce sourire qui la met toujours en rogne et mets les voiles.

Alors comme ça elle danse ?

Je fourre mes mains dans mes poches, tandis qu'au loin, j'entends la musique se couper. J'accélère le pas. Si elle me chope, elle va m'en foutre plein la gueule et je risque de vriller. J'entends la grosse porte en bois claquer quelques mètres derrière moi, mais je regarde droit devant.

— Atkins !

Pourquoi mon nom lorsqu'elle le gueule me filerait presque la trique ? Je souris en coin et continue d'avancer. Attrape-moi, Chérie.

Comme si elle lisait dans mes pensées, elle apparaît à mes côtés et me saisit le bras. Je m'arrête, baisse les yeux sur ses doigts qui serrent mon biceps et mes iris se plantent ensuite dans les siens.

— C'est quoi ton problème, putain de merde ! enrage-t-elle.

J'arque un sourcil et hausse les épaules en me dégageant de sa prise.

— Je passais par là, j'ai entendu la musique.

Je me justifie sans me démonter pendant qu'elle lâche un rire nerveux et passe sa main dans ses cheveux.

— Te fous pas de ma gueule.

— C'est quoi le souci ? Je t'ai vu danser et alors ?

Elle fronce les sourcils et son expression devient plus dure encore. Elle bout.

— Tu parles de ça à personne, me menace-t-elle.

— Sinon quoi ?

C'est plus fort que moi, il faut que je la cherche. De toute façon, elle aime bien aussi me faire monter en pression. C'est donnant donnant.

— Tu pourrais bien ne plus pouvoir te servir de ta queue, grogne-t-elle.

Je me marre, passe ma langue sur ma lèvre avant de me la mordre en la détaillant.

— Ce serait con, je compte bien te faire voir ce que je suis capable de faire avec, soufflé-je.

Son expression reste impassible, mais je devine au moment où elle lève sa main pour m'en coller une, que ce coup-ci, elle l'a vraiment mauvaise. Je bloque son geste en attrapant son poignet avant qu'elle n'ait le temps d'atteindre ma joue et elle fulmine de rage.

— Dans tes rêves, tu devras te servir de ta main, rugit-elle.

La seconde qui suit elle s'arrache de ma prise, tourne les talons et je l'observe s'éloigner.

Je tire une cigarette de mon paquet et la coince entre mes lèvres pour l'allumer. Pourquoi j'ai été lui balancer que je compte la mettre dans mon pieu ? Même si j'en ai envie, je peux pas. Interdit par le règlement. Je préfère me le répéter silencieusement. Une piqûre de rappel à chaque fois que je la croise est nécessaire.

Sorti de nulle part, Pitt se plante face à moi et se marre.

— C'était quoi ça ?

Je lève un sourcil interrogateur tout en tirant une latte.

— Je t'ai vu, avec Ellyn, précise-t-il.

— On s'est pris la tête. Je l'ai surprise en train de... Tu sais quoi ? On s'en branle.

Il grimace et dans ces cas-là, je sais qu'il a un truc à me dire.

— Ouais, bah en attendant y'en à un qui n'a pas loupé le spectacle non plus.

Je lui adresse un signe du menton pour qu'il développe et il soupire.

— Tyler, il en a pas raté une miette.

Je hausse les épaules. Pour le coup, j'en ai vraiment rien à foutre. Par contre, j'ai l'impression que Pitt est une source intarissable de potins. Et ça, ça m'intéresse vraiment.

— J'ai entendu qu'il comptait remettre ça avec elle. 'Fin ça, c'est ce qu'il voudrait. Pas sûr qu'elle soit partante. Bon allez, faut que je bouge, je vais être à la bourre.

Il avise ma clope, puis les gardiens à quelques mètres.

— Tu devrais vraiment éviter de faire ça, me conseille-t-il.

Je lance un regard de biais aux deux chiens de garde qui m'examinent de loin, la mine sévère, tandis que mon coloc' se frotte la nuque.

— Tu vas finir par avoir des emmerdes, assure-t-il avant de faire demi-tour pour partir.

Sans prêter attention à ses avertissements, ni au fait que les vigiles me fusillent, je relâche un nuage de fumée.

— Hey, Pitt !

Il se retourne et marche à reculons.

— C'est Brad, putain.

Il compte vraiment me reprendre à chaque fois ?

— Tu sais ce qui s'est passé entre Ellyn et l'autre tête de con ?

Il hausse les épaules avançant toujours en marche arrière.

— De ce que je sais, il a joué au con. Une histoire de soirée et de nanas. Il aurait pas vraiment été réglo.

J'acquiesce et le laisse y aller. Intéressant.

Intéressant ? Non, pourquoi ça le serait ? Le savoir va pas m'aider à mieux veiller à sa sécurité.

J'avise l'heure sur mon portable et lâche un juron. Merde, moi aussi je vais être à la bourre. Ni une ni deux, je trace vers le dortoir et rejoins ma piaule pour récupérer mon stylo et de quoi noter. Ça me fait chier, j'ai l'impression de me transformer en premier de la classe. En arrivant ici, je m'étais dit que jamais on me verrait en train de mettre mes cours par écrit. Seulement, je dois me fondre dans la masse, alors je me prête au jeu. Même si ça me fout les boules de passer pour le parfait petit étudiant friqué.

Je glisse le crayon dans la poche arrière de mon jean, cale le bloc-note sous mon bras, et au moment où je ferme la porte à clé derrière moi en sortant, je sens une présence dans mon dos. Je fixe le battant, sans ressentir la moindre pression et me tourne tranquillement. Je sais pas pourquoi, mais je m'y attendais. Même si je pensais qu'il viendrait me trouver plus tard.

Tyler plante ses yeux dans les miens et avance d'un pas. Il est tendu et le fait que je fasse une tête et demi de plus que lui ne le fait pas tiquer. La mâchoire crispée, il pointe son doigt sur mon torse, pendant que je l'observe faire, amusé. Mon air indifférent le fout en boule et il me saisit par le col. Je ne bouge pas d'un poil et le laisse dans son délire. Je suis curieux de voir ce que ce bouffon a à me dire.

— Tu t'approches pas d'elle.

Je lève un sourcil et lui ris au nez avant de saisir son poignet et de serrer.

— C'était censé m'impressionner ?

Il ne me lâche pas du regard et retient une grimace lorsque ma poigne se resserre.

— Ça marche pas, ajouté-je avant de dégager son bras sans ménagement.

Au lieu de reculer, il approche un peu plus et mon front se colle presque au sien.

— J'ai pas de temps à perdre avec des petites frappes dans ton genre. Et je serais toi, je chercherais pas trop la merde au nouveau, grogné-je.

— Laisse la tranquille, insiste-t-il.

Un tic nerveux tord ma bouche et je perds mon sang-froid. Je plaque mes mains sur son torse et le pousse violemment. Il fait quelques pas en arrière sous l'impulsion et ricane, mauvais.

— Putain, dégage ou je t'éclate la gueule.

C'est la dernière fois que je le préviens, je le sais. J'ai tendance à partir en couille rapidement et si ça arrive, c'est pas bon.

Sauvé par le gong, un de ses potes déboule et ses pupilles passent de lui à moi avant de percuter ce qu'il se passe. Il attrape la nuque de son ami, autoritaire, et l'entraîne avec lui. Tyler ne résiste pas, même s'il éructe de rage.

— Merde, Jason, il veut se taper Ellyn, explique-t-il rapidement.

Alors c'est lui, Jason. Tyler espère certainement qu'au lieu de l'éloigner il va prendre son parti et lui prêter main forte. Au lieu de ça, il me lance seulement un regard de travers et continue de tirer son coéquipier dans le couloir.

— On verra ça plus tard, lui ordonne-t-il presque.

Quoi qu'il arrive, il reste le capitaine des Hater's. L'autre con le sait, il n'a pas intérêt à lui désobéir. J'ai jamais compris ça. Cette façon de faire et cette hiérarchie qui s'installe comme quelque chose d'instinctif dans certaines équipes. Je supporterai pas. C'est pas quelque chose de naturel chez moi. Au fil du temps, je suis plus devenu meneur que suiveur. Peut-être parce que pour se faire une place dans la rue, il vaut mieux montrer ses forces que ses faiblesses.

Je ne les lâche pas jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'angle du couloir et baisse les yeux sur mes poings serrés. C'était moins une. J'inspire, expire tout en serrant et desserrant mes doigts. Je prends quelques secondes pour faire redescendre la colère, puis me mets en route.

Cette fois, je suis vraiment en retard avec ces conneries. Je dévale les escaliers et une fois à l'extérieur prend une grosse bouffée d'air frais. Plus calme, j'accélère le pas et rejoins l'amphi'. Je pousse la porte, qui émet comme le premier jour où je suis arrivé, un grincement puis elle claque derrière moi. Je me fige, scanne les rangs sous le regard exaspéré du prof qui me fixe sous son chapeau qu'il ne quitte jamais et tombe tout droit sur les billes de la Diablesse. Depuis que j'ai mis les pieds ici, j'aurais pu clamser au moins une centaine de fois si à la place elle avait des guns.

Je descends quelques marches, repère une place libre et me faufile jusqu'à poser mon cul sur une chaise. Le cowboy soupire, se racle la gorge et reprend son cours. De mon côté, je sens toujours le regard de la belle brune sur ma nuque. Il est brûlant. Incendiaire. Ça me plaît. À chaque fois, ça me colle des frissons.

Je la déteste autant qu'elle m'attire.

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