Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 57

Ashton

Mes oreilles sifflent. Ma tête tourne et sous mon crâne, j'ai l'impression que tous les tambours du Bronx ont élu domicile. J'ouvre les yeux, passe mes doigts sur mon arcade sourcilière, avise le sang et grimace en tentant de bouger. Aussi vite que je peux, j'analyse mon corps, l'esprit embrouillé. Ça a dû taper fort. Le bras où je me suis pris la balle gueule de douleur et mon dos me donne l'impression d'avoir été frappé de plein fouet par une batte de baseball. Mon palpitant, lui, heurte mes côtes comme s'il voulait se tirer loin de là.

Tous mes muscles sont tétanisés. Lorsque je baisse les yeux, je réalise que c'est parce que je tiens toujours aussi fort ma Diablesse contre moi. L'accident. Les lascars des Docks. Pitt. Tout me revient par vague. Les phares de leur bagnole un peu plus loin, nous éclairent légèrement et me permettent de la distinguer dans la pénombre.

— Ash' ?

Sa voix qui me parvient alors qu'elle est recroquevillée contre moi, ses poings agrippés à mon t-shirt, ont le don de me foutre en panique. Aussitôt, je m'écarte et la scanne frénétiquement. Son buste, ses bras, ses jambes. Son visage. Le sang sur son front. Je passe mon pouce à l'endroit qui saigne et soupire soulagé. C'est pas son sang. Ça doit être le mien. Elle va bien.

— Ash', ça va ? s'inquiète-t-elle.

J'acquiesce, incapable de sortir un seul mot. À vrai dire, je suis loin d'aller bien, mais c'est la dernière de mes préoccupations.

— T'as mal quelque part ?

Elle fronce les sourcils et secoue la tête.

— Non, enfin un peu à l'épaule, mais rien de grave je crois.

J'opine, d'un bref mouvement de tête et balaye l'habitacle, distinguant à peine Pitt toujours à l'arrière.

Soucieux de ne pas l'entendre, je me penche, un peu perdu. La voiture qui se trouve sur le toit et la semi-obscurité ne m'aide pas à me repérer. Des éclats de voix me parviennent au loin, et je me raidis. Pourquoi ils n'ont pas déjà rappliqués ? Dans la situation où nous sommes, ils auraient eu le temps de nous faire la peau une dizaine de fois.

Je passe ma main dans mon dos à la recherche de mon gun, tout en avançant à tâtons vers mon pote, mais je ne le trouve pas.

— El', tu peux bouger ?

— Ouais, je... ça devrait aller.

— Mon flingue... il a dû tomber.

— Je m'en occupe.

Tandis qu'elle se met à fouiller dans le bordel ambiant, je progresse vers l'arrière de la caisse beaucoup moins éclairé que l'avant. Je sais pas dans quel état il est, et si j'y vais comme une brute, je pourrais aggraver son état.

— Pitt ? Tu m'entends ?

J'évite de parler trop fort. Plus longtemps ils nous penseront morts ou sonnés, mieux se sera. Ça nous laisse un peu de temps.

Mon pote marmonne sans que je comprenne un seul mot et je m'approche en direction du bruit. Il remue, grogne et lâche un juron.

— Les gars ?

— Ouais, on est là.

Je sais pas qui il appelle vraiment en nous appelant comme ça, mais tout ce qui compte, c'est qu'il ait répondu.

Je me glisse jusqu'à lui, pose sans le vouloir ma main sur son torse et le sentir se soulever et s'abaisser fait instantanément redescendre la pression. Il est en vie.

— Tu m'excuseras, mais on verra plus tard pour le câlin. Je sais que j'ai dit que je t'en ferai un si on se sortait de là, mais pour l'instant, on est toujours dans la merde. Putain, j'ai mal au crâne.

Il m'arrache un demi sourire. Je suis content de l'entendre.

J'évalue la situation sans perdre une seconde. Je sais pas trop comment nous tirer de là. Les portes ont certainement pris un sacré coup dans la gueule et à part par les fenêtres je vois pas par où on pourrait sortir. Le truc, c'est que je suis pas sûr de passer.

— Faut qu'on bouge, lance-t-il.

— Ouais, et faut qu'on l'fasse vite, ces fils de putes sont toujours là.

Je lui confie ça comme un secret, pour ne pas faire paniquer Ellyn, même si elle les a certainement entendus, elle aussi.

— Comment tu t'sens ? Tu peux bouger ?

— Ouais, j'ai dû perdre connaissance. Je crois que j'ai le genou en vrac, mais sinon ça baigne.

Comment il peut garder son humour dans un tel merdier ? Ce mec me mettra toujours sur le cul. Il n'a jamais baigné là-dedans, ni eu affaire à un gang, il devrait avoir la trouille. Il devrait être terrorisé. Pourtant, il reste fidèle à lui-même.

— J'ai trouvé, m'avertit Ellyn en mettant la main sur mon Glock.

Des voix s'élèvent de nouveau et les bonhommes se prennent la tête. Bordel, mais qu'est-ce qui se passe ?

— Merde, lâche ma copine persuadée qu'elle a parlé trop fort.

Je saisis mon arme qu'elle me tend et secoue la tête.

— De toute façon, ils seraient venus vérifier. J'me demande juste ce qu'ils attendent.

— Et nous ? demande mon pote. On attend quoi pour se tirer ?

— Tu pionçais comme la belle aux bois dormant, répliqué-je.

Il ronchonne, tandis que je m'écarte pour voir les possibilités qui s'offrent à nous. Ma carrure m'empêche de pouvoir me faufiler comme j'en aurais besoin et je gronde, au bord de l'explosion. Je suis étonné de rester aussi calme. Avant, j'aurais pété une durite. Sauf qu'avant, je laissais parler mon impulsivité à tous les niveaux. Avant, la vie de deux personnes à qui je tiens n'étaient pas menacées, ni sous ma responsabilité. Avant, je n'avais rien. Aujourd'hui, si je laisse la rage et mon envie de massacrer ceux qui sont à l'origine de toute cette merde, je perdrai de vue ce que je souhaite vraiment : les ramener saints et saufs chez eux.

En passant mes doigts le long de la portière passager, je réalise qu'elle a pris un méchant coup. Elle est entrouverte et pour le moment, c'est notre seule option. Avec ce que je m'apprête à faire, ces fils de pute vont savoir qu'on est ni à moitié dans les vapes, ni canés.

— Va falloir se manier. Au moment où je vais cogner dans cette merde, soit ils vont tirer, soit rappliquer. Dans les deux cas, on est mort.

— Rassurant, souffle Pitt.

— J'peux passer en première. Par la vitre, je peux me faufiler. J'me planque et tu t'occupes de Brad. On gagnera du temps.

Je glisse un regard sur ma Diablesse. J'ai bien entendu ? Même pas en rêve. Je lâche un rire nerveux et secoue la tête.

— Pas question, grondé-je.

— Vous battez pas. De toute façon, je suis pas sûr de pouvoir aller bien loin. Mon genou a pris un sacré coup et si ça implique de se taper le plus gros sprint de ma life, clairement, ils auront ma peau avant.

Je passe une main sur mon visage et soupire.

— Tu proposes quoi ? On peut pas rester là.

— Tu la sors, tu la mets à l'abri, tu règles leur compte à ces enfoirés et ensuite, on s'occupe de moi.

Je me fige et me pince l'arête du nez. Son plan est pas si con. Le truc, c'est que ça implique de le laisser là le temps de mettre ma Diablesse en sécurité et qu'ensuite je m'occupe de ces enflures. L'idée me plait pas. Même si ça reste l'endroit où il sera le plus en sécurité parce qu'il peut pas bouger, ça craint quand même.

Comme si c'était pas assez, il commence à pleuvoir. Ça, ajouté à la nuit, les mettre en joue et viser juste sera compliqué. Il faut que je me grouille. Je dois prendre une décision et fissa. Si je laisse traîner les choses, ils vont débarquer et j'aurai plus d'autre option que de tirer dans le tas avec eux à mes côtés.

J'ouvre la bouche afin de lui faire savoir que je suis loin de valider son plan, qu'on peut trouver une solution qui ferait que lui aussi serait en sécurité. Mon cerveau tourne à plein régime.

— Allez, Bro', bouge, m'encourage-t-il.

Qu'il m'appelle comme ça me retourne le bide. Plus personne ne l'avait fait depuis mon départ du ghetto. J'inspire profondément, encore un peu moins convaincu et acquiesce d'un bref mouvement de tête.

Il esquisse un sourire et m'adresse une tape sur l'épaule. Pour tenter de me rassurer, mais pas que. Il veut se rendre utile, ça crève les yeux. Il a besoin de ça, je l'ai remarqué depuis un moment. Il me l'a aussi confirmé lui-même. Pourtant, c'est mon merdier et il devrait pas faire tout ça.

Je soupire, résigné et tente de me persuader qu'ici, il sera en sécurité le temps que je revienne. Que comme il me l'a dit, il est pas sûr de pouvoir marcher. Qu'il n'irait pas très loin et qu'il se ferait tirer comme un lapin. Je me répète ça encore et encore, puis, glisse un regard sur Ellyn.

— Je sors, tu me rejoins, on trace. On perd pas une seule seconde.

Elle opine, tandis que je me place assis face à la portière.

Tout en ramenant mes genoux vers moi, j'ignore la douleur qui irradie dans mon biceps et mon corps tout entier qui gueule. On y est. C'est là que tout va se jouer. Celui qui en veut à ma copine, à sa famille, se trouve à tous les coups à quelques mètres. J'ai enfin l'occasion de mettre la main sur lui, ou de le buter, au choix. J'ai fait une croix sur l'idée de m'en sortir sans tuer personne. J'ai pris ma décision. Je préfère vivre en sachant que j'ai buté une ordure qui s'apprêtait à s'en prendre à une personne à qui je tiens, plutôt que de me dire que j'ai pas fait ce qu'il fallait. Qu'il est trop tard et que je peux rien changer.

Premier coup. La carcasse de la Porsche bouge légèrement et la porte commence à céder. La tôle pliée par l'impact des tonneaux la bloque. Des voix s'élèvent instantanément. Des ordres fusent dans tous les sens. Je me focalise sur ce que je fais. Si je me disperse, si je prête attention à ce qu'ils disent, je vais perdre mon sang-froid. Faire n'importe quoi. Je dois rester focus. Méthodique.

Deuxième coup. La portière s'ouvre à la volée dans un boucan monstre. Je m'extirpe en premier par l'ouverture, mon Glock serré dans mon poing pour couvrir Ellyn au cas où. La seconde qui suit, je lui tends la main et elle me rejoint. Planqués derrière la carcasse, ils ne nous ont pas encore vus, même si ça continue de gueuler dans tous les sens.

Je me baisse rapidement pour voir mon pote et la boule au ventre, l'observe.

— Bouge pas. J'reviens te chercher.

— J'bouge pas.

Tout en restant accroupi, je fais un rapide tour d'horizon et désigne le bord de la route qui finit sa course en contrebas.

— On va descendre te planquer là. Derrière les buissons.

Ses billes rendues plus sombres encore par la nuit sondent les miennes. Le cœur battant, je presse sa main et sans attendre la tire derrière moi pour glisser le long de la pente en la retenant pour qu'elle ne tombe pas.

Une fois en bas et derrière la haie, je pose mon front contre le sien.

— Tu sors pas de là. Sous aucun prétexte. Pas temps que je viens pas te chercher.

Hésitante, elle hoche la tête.

— Promets-moi.

— Promis.

Je pose un baiser sur son front, l'urgence de la situation reprenant le dessus et alors que je m'apprête à retourner sur mes pas, elle saisit mon t-shirt.

— Et toi ?

— C'est mon taff, El'. Je suis là pour ça.

Ses yeux brillants de larmes me fixent et poignardent mon palpitant au passage. Seulement, elle sait. Elle a compris que c'est maintenant ou jamais. Que je ne laisserai pas passer cette chance de pouvoir mettre un terme à toute cette histoire. De pouvoir réellement la protéger.

— Fait attention.

Je n'ai pas le temps de répondre que ses lèvres se plaquent sur les miennes. C'est bref, possessif et empreint d'angoisse. Par ce simple geste, elle me fait comprendre que je dois revenir, que je suis à elle, mais qu'elle me libère juste le temps de faire ce pour quoi je suis là.

La seconde qui suit, je m'élance. Mon corps hurle tandis que je force sur mes muscles pour remonter la pente, mais je l'envoie chier. J'aurais bien le temps de m'en soucier plus tard. Tout ce qui compte là, tout de suite, c'est de tirer Pitt de là pour le foutre à l'abri.

Je gravis le dernier mètre, l'estomac noué à l'idée que le gang se soit pointé entre-temps, puis un type qui s'est rapproché pour jeter un coup d'œil m'aperçoit et donne l'alerte.

En un claquement de doigt, tout fout le camp.

Je dégaine mon arme, le bute sans réfléchir. Il s'écroule. L'instant d'après, ses potes se mettent à canarder dans tous les sens et c'est la descente aux enfers. Un putain de tourbillon qui m'y emmène tout droit.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro