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Chapitre 56

Ashton

De justesse, nous nous engouffrons dans la voiture, je vérifie rapidement qu'Ellyn et Pitt ne sont pas blessés, puis je démarre en trombe. Mon souffle est court, le regard de ma Diablesse paniqué. Mon pote, lui, percute que j'ai pas raconté de conneries. Que c'est pas pour rien que je voulais pas qu'il se pointe.

À ma droite, sur le siège passager, ma copine a les doigts crispés sur ses cuisses tandis que je fonce à travers les ruelles des Docks. J'aimerais lui dire que ça va aller. Qu'on va rentrer et que ce sera comme si rien ne s'était passé. Le truc, c'est que je peux pas. C'est impossible parce que ça y est, on y est. C'est le moment où tout va déraper. Celui où le rêve que je commençais à effleurer, va totalement imploser. Dans mon monde, tout à une fin et ça se termine jamais bien.

Le bruit des balles cesse et je tire sur le frein à main pour prendre la ruelle sur notre droite. Mon pote s'accroche, Ellyn étouffe un cri de terreur et lorsque je vois débouler des caisses juste derrière nous je serre les dents. Un coup d'œil dans le rétro m'informe que trois bagnoles nous suivent de près et tant que je serai dans ce labyrinthe, impossible d'accélérer plus.

Les coups de feux reprennent et mes doigts sont tellement serrés autour du volant que mes articulations me donnent l'impression qu'elles vont péter. Je distingue qu'un des types dans la berline derrière nous sort son bras par la vitre, arme au poing et nous vise, déstabilisé par les imperfections de la route et les coups de volant que donne le conducteur.

— Baissez-vous, ordonné -je.

Angoissée, ma Diablesse me fixe, tandis que Brad qui capte ce qui se joue derrière nous s'exécute. Première fois qu'il m'écoute. Comme quoi, tout arrive.

— Et toi ? s'inquiète-t-elle.

— El', s'il te plaît.

Ma voix presque suppliante suffit à la convaincre et elle se recroqueville autant qu'elle peut sur elle-même. Soulagé qu'ils soient un minimum à l'abri, je me reconcentre sur ma conduite. Au même moment, le pare-brise arrière explose en mille morceaux. Ellyn sursaute, mon pote se ratatine un peu plus en enveloppant sa tête de ses bras et mon cœur s'emballe un peu plus. C'est pas pour moi que j'ai peur. Ma vie à moi est merdique depuis toujours. J'ai toujours su que je ferai jamais de vieux os. Non, si j'ai la trouille, c'est pour eux. Pour cette nana, qui, sans qu'elle le sache vraiment, fait de moi quelqu'un de meilleur à mesure que le temps passe et que mes sentiments grandissent. Pour ce bout de femme qui me fait me sentir aimé pour la toute première fois de ma chienne d'existence. Pour ce pote que Pitt est devenu, alors que je pensais ça impossible.

Avec eux à mes côtés, j'ai l'impression que je pourrais me sentir chez moi n'importe où. Ils n'ont aucune idée de ce que ça représente. De la valeur que ça a pour un gars comme moi, un paumé, un délinquant. Un type qui ne vaut rien aux yeux des autres. À travers leurs regards, je suis quelqu'un et ça vaut tous les sacrifices du monde.

Lorsque enfin les pneus de la Porsche foulent le bitume de la nationale, mon pied écrase la pédale d'accélérateur. Le moteur hurle sous le capot et dans mon esprit, je n'ai qu'un seul objectif : les tirer de là. Peu importe comment ça fini pour moi, il faut qu'eux s'en sortent.

Comme si ma Diablesse avait perçu mes pensées, elle pose sa main sur ma cuisse, toujours repliée sur elle-même et je baisse brièvement les yeux sur elle. Ma paume recouvre la sienne tandis que la voiture monte dans les tours et j'aimerais lui répéter que je l'aime. Dire à mon pote ce qu'il représente vraiment. Je me maudis de ne pas avoir trouvé la force jusque-là de le faire. Il aurait pourtant dû savoir qu'il s'est et de loin plus comporté comme un frère que mon propre frangin.

Les deux mains de nouveau sur le volant, la sportive avale la nuit qui lui fait face. Si j'avais imaginé qu'un jour je pourrais pousser à fond les chevaux d'un tel bijou, jamais je l'aurais cru. Le côté ironique, c'est que ça se passe dans cette situation. Comme une piqûre de rappel quant au fait que mon monde marchera toujours d'une façon ou d'une autre derrière moi. Qu'il sera là, à l'affût.

Les tirs reprennent, je baisse la tête instinctivement et une balle siffle juste à côté de moi. Je ne m'attarde pas et vérifie qu'ils vont bien.

— Ash', souffle Ellyn.

— Ça va aller, t'en fait pas.

De toute façon, il le faut. C'est ça ou rien. C'est tous les trois, pas le choix.

— Mia va me faire la peau, c'est sûr, marmonne Pitt à l'arrière.

C'est certain que la laisser comme ça en pleine nuit, n'était pas le meilleur choix qu'il pouvait faire. Je lui adresse une grimace, désolé, tandis que l'une des caisses derrière nous se rapproche dangereusement. Dans mon esprit, je maudis les gangs d'avoir d'aussi bons mécanos et d'aussi bonnes bagnoles.

Soudain, je percute. Si je me démerde seul, on n'a aucune chance. Je glisse un regard sur Pitt qui n'a pas bougé, analyse la situation et avise la ligne droite qui se profile devant nous.

— Bro', tu vas prendre le volant.

Son regard s'éclaire, comme si tout à coup la confiance que je place en lui, lui mettait un coup de fouet et il s'exécute.

— Tout c'que tu veux, assure-t-il. Si tu nous tires de là, j'te fais un câlin.

Ce con arrive à m'arracher un demi sourire. J'ai l'impression qu'il pourrait garder son sens de l'humour en toute circonstance.

— Contente-toi de rester planqué en même temps. Pour le reste, on verra plus tard.

Dans la foulée, j'attrape mon arme, vérifie le chargeur et baisse ma vitre.

— Qu'est-ce que tu fais ? panique Ellyn.

— Tu m'fais confiance ?

Lui demander est déplacé. J'ai passé tout mon temps à lui mentir. Pourtant, elle hoche la tête sans une seconde d'hésitation. Le fait que ce soit le cas me donne plus de force que je n'en ai déjà.

À l'instant où je lui fais signe, Pitt se glisse sur le siège, pour prendre ma place et je me faufile à travers l'ouverture pour me pencher et mettre en joue le pilote de la première voiture. J'inspire, expire, tire. Le pare-brise vole en éclat. Une nouvelle pression sur la détente et j'atteins son bras comme je l'espérais. Il perd le contrôle, part en tête-à-queue et finit dans le fossé.

Un des lascars encore à nos trousses m'imite et sort à son tour par la fenêtre de la seconde caisse. Sans attendre, il tire trois fois. J'étouffe un râle de douleur lorsque l'une des balles se loge dans mon bras gauche. La brûlure est telle que j'irai bien chercher moi-même le projectile afin de le déloger de mon muscle. Je serre les dents, tandis que je pisse le sang, mais réplique aussitôt. Leur berline s'encastre dans un arbre sans que j'aie le temps de voir qui j'ai touché et où.

Je cherche plus à savoir si je viens de tuer ou non. Ma priorité n'est plus là, de toute façon, ces types ne se poseront pas la question. Nous coller une balle ne leur posera aucun souci.

Lorsque je m'affale de nouveau sur le siège conducteur, Ellyn écarquille les yeux, horrifiée et Pitt se fige.

— Merde, mec, faut qu'on aille à l'hosto.

Je lâche un rire nerveux.

— Crois-moi, on a un problème bien plus urgent que ça, grondé-je en désignant la dernière voiture qui nous colle au cul.

Sans attendre, je déchire le bas de mon t-shirt. Si je me vide de mon sang, je pourrai pas assurer leur sécurité bien longtemps. Ma Diablesse qui comprend ce que je compte faire m'arrache la lanière de tissus des mains et se redresse.

— Laisse-moi faire.

— El', bordel, reste planquée !

— Non négociable, lâche-t-elle en nouant la bande au-dessus de la plaie.

Je serre les dents et ne bronche pas. Je pige pas pourquoi, mais elle a l'air de s'en vouloir. C'est pourtant pas sa faute si ces malades ont mis la main sur elle.

Une fois le garrot en place, je reprends le contrôle de la Porsche. Je dois mettre le plus de distance possible entre nous et ces malades. Les quelques mètres que je réussis à leur mettre dans la face nous permettent de souffler, seulement, c'est de courte durée. Ils décident très vite de passer à l'offensive et lorsque je les distingue dans le rétro se rapprocher de l'arrière de la bagnole, je comprends qu'ils vont essayer de nous mettre au tas.

Leur pare-choc cogne une première fois dans le mien et les mains serrées sur le volant, je m'efforce de garder ma trajectoire.

— Accrochez-vous, soufflé-je le plus calmement possible pour ne pas les inquiéter.

Ils le sont bien assez comme ça. Les pupilles de ma Diablesse sur moi ne trompent pas.

Mon pote remet sa ceinture de sécurité, tandis que l'habitacle tout entier est secoué une seconde fois et un grondement monte de ma cage thoracique. Putain, mais qu'est-ce que foutent les renforts, merde !

Des coups de feux retentissent, des balles atteignent la carrosserie, puis l'une d'elles termine dans un des pneus arrière qui éclate. Tout en essayant de garder le contrôle de la voiture qui commence à partir dans tous les sens, je jette un regard désolé à Ellyn et Pitt. La course va s'arrêter ici, sur cette portion de la départementale désertique. C'est certain.

Ces enfoirés heurtent une dernière fois l'arrière de notre caisse qui part aussitôt en queue de poisson. Quasiment en travers de la route, l'autre derrière est obligé de freiner comme un malade pour ne pas nous percuter, puis comme si ce n'était pas assez, la bagnole bascule.

Mon instinct prend le contrôle et j'ai juste le temps de me jeter sur Ellyn pour la serrer contre moi afin de la protéger comme je peux. Du coin de l'œil, je vois mon pote se cramponner et le bruit de la carrosserie qui heurte le bitume déchire le silence. Premier tonneau. Mon dos heurte violemment quelque chose de l'habitacle, mais je ne la lâche pas. Je serre les dents. Les cris de ma Diablesse me déchirent le cœur alors qu'elle s'accroche à moi désespérément. Deuxième tonneau. Un râle étouffé de Pitt me parvient. Troisième tonneau. Ma tête heurte le montant près de la vitre en voulant protéger celle de ma copine. La voiture glisse sur le toit, des étincelles pénètrent dans l'habitacle par les vitres explosées, puis, tout s'immobilise. Le silence revient.

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