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Chapitre 38

Ashton

Lorsque je passe la porte de l'amphi' aux côtés d'Ellyn, je glisse naturellement ma main dans la sienne. Elle se fige et par réflexe scanne nerveusement le couloir à la recherche d'un des Hater's qui y trainerait. Pourtant, elle sait qu'ils ne sont pas là. Ils sont partis pour trois jours avec leur coach pour un match dans une ville voisine. Ça ne l'empêche pas de flipper. Moi, je m'en branle. De toute façon, j'ai déjà signé mon arrêt de mort. Que ce soit auprès de l'équipe, de mon référent et de l'engagement que j'ai pris, ou encore des parents de ma Diablesse. Même si aucun d'eux n'est au courant pour le moment, ils le seront tôt ou tard. Ce qui me fait chier, c'est que j'aurais bien voulu foutre la main sur ce connard de Tyler, comme j'avais prévu, pour le faire parler. Ce n'est que partie remise, dès qu'il sera de retour, je compte bien lui tomber dessus et lui faire cracher ce qu'il sait.

— Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée.

Je baisse les yeux sur elle et hausse les épaules.

— Ils sont pas là.

— Mais quelqu'un pourrait leur dire.

Elle n'arrête pas de me répéter qu'elle sait de quoi ils sont capables. Je doute pas du fait qu'en groupe ils soient terribles et que je n'ai pas vraiment mes chances. Mais, j'ai pas peur. Il m'en faut plus que ça.

Je m'arrête en plein milieu du couloir, me tourne vers elle et plonge mon regard dans le sien.

— Ils ne m'impressionnent pas.

Pour lui faire comprendre à quel point c'est vrai, je pose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse avec douceur. Je sens tous les regards sur nous et je jubile. Je cherche peut-être la merde, mais au moins, les choses sont claires.

Gentiment, elle me repousse et fronce les sourcils.

— T'es pas bien, qu'est-ce que tu cherches au juste ?

— Je veux que tout le monde percute que t'appartiens pas à Tyler. Ni à l'équipe. T'es libre de faire ce que tu veux, putain. Ils ont pas à la ramener.

Elle me fixe une lueur reconnaissante dans le regard et serre un peu plus fort ma main.

— Et moi, je veux juste que t'ai pas d'ennuis.

— T'en fais pas pour moi, ça ira.

Elle acquiesce avec cette moue inquiète qui froisse ses lèvres et je dépose un baiser sur sa tempe, pour tenter de la rassurer.

Tranquillement, nous rejoignons la cafet', puis nous remontons l'allée entre les tables avec nos plateaux pour nous asseoir à celle qui est devenue la nôtre. Chaque jour, Pitt et Mia nous retrouvent pour la pause de midi et c'est devenu une petite routine qui me fait du bien. C'est comme si, peu à peu, des repères auxquels je pouvais m'accrocher se mettaient en place. C'est risqué, je joue avec le feu, parce que tout pourrait m'exploser à la gueule d'un jour à l'autre. Mais j'ai pris la décision de vivre l'instant. De profiter de chaque minute. Le moment venu, j'aurais tout le temps de m'en mordre les doigts.

Mon cul posé sur la chaise en face d'Ellyn, je l'observe pendant qu'elle triture son morceau de pain et en arrache de petits bouts qu'elle gobe ici et là. Être comme ça, à ce point inquiète et nerveuse ne lui ressemble pas. Je sais pourquoi elle l'est, mais j'aimerais que, comme moi, elle savoure l'instant.

J'enfourne une bouchée de lasagne, parce que c'est clair que c'est pas ces conneries qui vont me couper l'appétit et soupire discrètement. Je veux pas qu'elle pense que c'est elle qui me fait chier. Non, ce qui me fout en rogne, c'est tous ces regards accusateurs sur elle. Ce type qui avance vers nous et me toise de haut comme si j'étais un moins que rien. Pas la peine de me rappeler qui je suis, mec, je sais d'où je viens.

À mesure qu'il approche, je monte en pression. Ma jambe se met à hocher et son rictus moqueur fait bouillir mon sang dans mes veines. Lorsque ses putain d'yeux se posent sur elle, j'implose et bondis. Ma chaise racle le sol, se renverse et les dents serrées à m'en faire mal, je me plante devant lui avant de baisser la tête pour pouvoir le fusiller.

Du coin de l'œil, je remarque ma Diablesse qui se redresse et approche, prudente. L'autre clown se marre, secoue la tête et il ne m'en faut pas plus pour le choper par le col.

— Quelque chose à dire ? grondé-je à deux doigts de péter les plombs.

Sans se démonter, il hausse les épaules et son air supérieur ne le quitte pas.

— Tout ce que je dis, c'est que tu penses pouvoir débarquer et voler les nanas des autres sans que personne bronche. T'es là avec ton air de mec sorti de la casse, tes tatouages, ta gueule de mauvais garçon, mais t'es rien de tout ça. C'est juste une image que tu te donnes et ça, elles s'en rendront toutes très vite compte. Ellyn aussi.

Je lâche un rire nerveux, resserre ma poigne sur sa chemise bien trop blanche à mon goût et impeccablement repassée, puis approche mon front du sien. Ma Diablesse pose une main sur mon épaule que je sens à peine et ma mâchoire se crispe de plus belle.

— T'as aucune putain d'idée de qui je suis vraiment. Et si tu veux pas que je t'explose ta sale petite face de merde contre ce mur, un conseil : me cherche plus.

Je me redresse légèrement afin que tout le monde n'en perde pas une miette, avise toutes les têtes tournées vers nous et mon regard se fait plus froid.

— D'ailleurs, le prochain qui la regarde comme il l'a fait ou lui dit ce qu'elle doit faire, je me le fais. Hater's ou pas, ce sera la même, grogné-je.

Soudain, sorti de nulle part, Pitt se faufile entre nous et me donne une tape sur l'épaule.

— Hop hop hop, on va se calmer, on a pas envie que ça se finisse en bain de sang.

L'autre tête de gland en profite pour se dégager et mon pote me repousse doucement pour que je recule. Si je ne le laissais pas faire volontairement, il ne me ferait pas bouger d'un poil. Le truc, c'est que je sais qu'il a raison. J'ai juste toujours du mal à redescendre.

— Le spectacle est terminé, les blaireaux. Tout le monde retourne à sa petite vie bien tranquille, ajoute-t-il.

Quelques-uns se lèvent et mettent les voiles tranquillement tandis que mon coloc' m'entraîne dans un coin à l'écart et que Mia s'assure qu'Ellyn va bien.

— Merde, Ash', si tu fais ça, c'est le meilleur moyen de te faire renvoyer. Si ça arrive, tu peux faire une croix sur le fait de pouvoir la garder à l'œil.

Je passe une main sur mon visage et tente de retrouver mon calme, même si j'ai bien envie d'exploser. Ça fait trop longtemps que je prends sur moi. Je suis plutôt du genre à laisser ma colère s'exprimer.

— Ils la regardent tous comme si elle avait commis un putain de crime, craché-je.

— Et ils te regardent de la même façon, je sais. Mais tu peux pas.

Mes doigts emmêlés dans mes cheveux, je tire sur mes mèches avec rage avant de me sortir une clope. Il lève un sourcil et inspire profondément.

— Sérieux ?

— Ouais, j'en ai besoin. C'est ça ou lui faire avaler mon paquet à l'autre fils de pute.

— Ok, viens, on va faire un tour.

J'acquiesce, mes muscles toujours tendus à l'extrême, pendant qu'il lance un regard entendu à Mia pour qu'elle reste avec Ellyn. Sa copine acquiesce et j'adresse un regard désolé à ma Diablesse. J'espère qu'elle ne pense pas que c'est contre elle. Loin de là. J'ai juste la rage contre tous ces enfoirés.

Pitt me fait signe de le suivre tandis que j'allume déjà ma cigarette et je m'exécute, lui emboîtant le pas.

Il pousse la porte vitrée au fond de la cafétéria et lorsque je surgis dehors, j'ai l'impression de mieux respirer. J'inspire la plus grosse taff de ma vie, enfin, c'est l'impression que ça me donne et commence à faire les cent pas, sur les nerfs.

— Faut que je fasse quelque chose. Sinon je vais devenir dingue, putain. J'ai l'impression d'être là et d'attendre que ça se passe alors qu'un taré en a après elle.

Pitt grimace tandis que je foule le sol nerveusement tout en tirant sur ma clope comme un camé. Mon cœur, lui, bat comme un fou, encore sous le coup de la fureur qui m'anime. Il va me falloir quelque chose à quoi me raccrocher pour réussir à me calmer.

— Jeff a du nouveau ?

Je lâche un rire amer et secoue la tête. Si seulement c'était le cas.

— Que dalle. Du moins la seule chose qui ressort, c'est qu'au départ ils avaient l'impression que le type agissait seul et que maintenant ils sont plusieurs.

— D'autres l'auraient rejoint entre-temps ?

— C'est la meilleure explication. Il a dû apprendre pour moi. Que je suis là pour sa sécurité ou je sais pas. Et du coup, il s'est rendu compte que seul, son plan était foiré d'avance. J'en sais rien, bordel. J'ai l'impression de patauger.

Je glisse un regard sur lui et l'observe alors qu'il réfléchit.

— Et de ton côté, toujours rien sur Tyler ? demandé-je.

Il secoue la tête et me vole ma cigarette pour tirer dessus. J'en sors une autre dans la foulée et embrase le tabac.

— J'allais te la rendre.

— Tu peux la garder, il m'en faudra bien trois minimum pour réussir à me détendre.

Il acquiesce et continue de fumer avant de soupirer.

— Ce connard est un ange. J'ai beau creuser, y'a rien. C'est comme si quelqu'un passait derrière lui pour effacer le moindre de ses écarts.

J'ai envie de cogner. N'importe quoi ferait l'affaire du moment que je puisse extérioriser. Plus ça va, plus j'ai l'impression qu'on s'éloigne. On n'a aucune putain de piste. Rien ne tient la route. Le seul indice que j'ai, c'est cette bagnole qui a récupéré l'autre lascar et le fait que ce genre de caisses viennent généralement des Docks.

Pas le choix, il va falloir que je me pointe là-bas. Seulement, je connais ce genre d'endroit et si c'est comme par chez moi, je pourrai y mettre les pieds qu'une fois sous peine qu'à la deuxième, on me fasse la peau. Les gangs n'aiment pas les fouineurs et je vais devoir me mettre dans la peau de ce dont j'avais le plus horreur quand je vivais dans mon ghetto. Je vais devenir un putain de limier. Un de ces satanés clébards qui renifle la moindre piste. Ce genre de clebs qui, parfois, faisaient des descentes avec leurs gentils maîtres et retournaient tout notre squat. Le pire, c'est que même quand on était des putains d'anges, ils nous mettaient sur la gueule. Ils pouvaient juste pas nous saquer. Ils n'allaient pas non plus chercher à savoir d'où on venait ou ce qu'on avait vécu. Ni pourquoi on en était là. Non, c'était plus simple de se dire qu'on n'était personne. Ne pas savoir qui ils avaient tabassé, ça les aidait sûrement à mieux se regarder dans le miroir.

— Les Docks, c'est loin ?

Il se fige, un rire un peu timbré lui échappe et il écrase son mégot.

— Me dit pas que tu comptes y aller.

— Je dois te rappeler d'où je viens ? C'est du vu et revu pour moi.

— C'est du délire.

— Non, c'est la seule piste concrète qu'on ai et je compte pas passer à côté.

Il passe sa main sur sa nuque et me fixe comme si ça pouvait me faire changer d'avis.

— T'as un plan ? J'veux dire... tu vas pas débarquer là-bas comme une fleur, si ?

— Ils me laisseront entrer qu'une fois et encore, si j'y arrive. Donc, faut que je chope l'autre trou du cul avant. Il a peut-être un nom à balancer.

— Ton plan est à chier.

— T'as mieux ?

— Non.

— Alors vendu.

— Tu fais chier.

— Je sais, je fais souvent cet effet-là.

— Je serais de la partie. T'y vas pas tout seul.

— Dans tes rêves. Risquer ma vie, ça fait partie de mon contrat. Puis, j'ai jamais eu grand-chose à perdre. De base, t'es pas censé être au courant, donc me suivre, encore moins.

— Mais je le suis.

— Exact. Mais tu resteras avec Mia et Ellyn. Je fais pas confiance à l'autre mes deux qu'on m'a collé pour me remplacer. Il passe son temps à pioncer dans sa caisse.

Il m'observe et pèse le pour et le contre. Il n'a pas encore compris que je lui laissai pas le choix. Le mettre dans la confidence, ok. L'embarquer dans des trucs complètement délirants alors que je suis même pas sûr de m'en sortir moi-même, c'est mort. Il a besoin de se sentir utile et je comprends, mais là, c'est carrément du suicide. Du moins, ça l'est deux fois plus quand on n'a jamais foutu le nez dans ce genre d'endroit ou qu'on n'a pas suivie de formation comme la mienne.

— À une condition.

Bordel, il a toujours des conditions. Il peut pas juste me dire qu'il est ok ou que c'est cool ?

Je soupire et prends sur moi. Peut-être qu'il a juste une idée de génie ou un truc du genre.

— T'as des oreillettes ? Je reste avec les filles, mais seulement si je peux rester en contact avec toi. Au moins si ça merde, je pourrai appeler les flics.

Je lève un sourcil, sceptique. Pas sûr qu'ils se déplacent en plein territoire de gangs pendant que ça part en vrille. Ils arrivent toujours après la guerre. Puis, même si dans le fond, l'idée est pas si mal, un détail cloche.

— Et comment tu justifieras de parler tout seul devant elles comme un couillon ?

— Je trouverai une solution. Tu me demandes de te faire confiance pour y aller solo, à toi de me faire confiance pour le reste.

Le deal me paraît honnête. Et au moins, il sera en sécurité. De toute façon, s'il venait, je pourrais pas réellement être à ce que je dois faire, il faudrait que je surveille ses arrières en permanence.

— Ça me va.

Il esquisse un demi sourire, pas plus rassuré. Moi, avoir un nouvel objectif, quelque chose qui me détourne de ce qui me fait bouillir, m'aide à me recentrer.

Maintenant, reste plus qu'à attendre que Tyler fasse son grand retour. À ce moment, il a plutôt intérêt à cracher le morceau et à ne pas faire le malin.

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