Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 36

Ashton

Allongé sous la caisse de mon pote, j'essaye de me concentrer sur ce que je fais. J'ai l'impression de ne plus être bon à rien. Un seul truc m'obsède : le comportement de ma Diablesse. C'est comme si ce jour, où j'ai débarqué avec mon flingue il y a une semaine, n'avait jamais existé. Pourtant, je sais qu'elle n'a pas cru un mot du bobard que je lui ai balancé.

Depuis elle ne me lâche plus. Elle passe le plus clair de son temps avec moi et même là, alors que je suis chez Pitt, elle a trouvé le moyen de venir. Avec Mia, elle prépare je ne sais quoi dans la cuisine et elles attendent qu'on ait fini. Aucune idée de ce qu'elles ont derrière la tête. Je vais pas me plaindre. Ça m'évite de devoir trouver des excuses afin d'être constamment avec elle. Depuis que ce malade s'est pointé ce soir-là, je psychote. J'ai l'impression qu'il est partout. Du coup, la savoir juste-là, ça me rassure.

J'avais promis à mon coloc' de jeter un coup d'œil à sa bagnole. Ce petit bijou dort dans le garage parce que personne n'arrive à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Franchement, ça me révolte. Une Dodge Dart Sport GTS de 1969 n'a rien à foutre entre quatre murs. Elle devrait avaler le bitume, putain. En mettre plein la vue à tout le monde. J'aurais donné n'importe quoi pour avoir cette merveille. Comme la plupart de celles que je croise depuis que je suis arrivé dans le coin d'ailleurs, et lui, il la planque sous un drap.

— T'es sûr que tu vas y arriver ? Même les garagistes chez qui je l'ai emmenée...

— Des couillons juste bons à trifouiller les bagnoles bourrées d'électroniques. Elle est loin d'être comme toutes ces merdes. J'vais trouver ce qui cloche.

Je le vois pas autrement. Je sortirai pas de cet atelier tant qu'elle n'aura pas démarré.

— Ok, c'est toi qui vois.

Je marmonne un truc incompréhensible, insulte un pas de vis qui me résiste, puis une fois arrivé à bout de cet engin de malheur, soupire.

La jolie demoiselle est capricieuse. Comme pour les nanas, j'adore ça. Forte en caractère, il n'y a rien de mieux. Le visage d'Ellyn apparaît dans ma tête et je souris comme un con. Heureusement que je suis planqué sous la carrosserie, sinon Pitt se foutrait de ma gueule. Enfin, il est pas mieux. Ça fait des jours que j'entends parler de sa copine matin, midi et soir.

Quant à moi, je sais pas ce que la Diablesse m'a fait, mais c'est comme si elle avait totalement pris le contrôle de mon esprit. Avant, c'était ma queue qui menait la danse, maintenant, c'est mon cerveau. J'ai envie de lui faire plaisir, de la voir sourire et de l'entendre rire. Si ça c'est pas un scoop. J'ai toujours autant envie d'elle, ça c'est pas un souci. Je m'imagine lui faire l'amour comme jamais chaque fois qu'elle se mord les lèvres. Et encore, s'il n'y avait que dans ces moments-là. Non, le truc, c'est que quelque chose a changé. Je veux plus. Plus que le sexe et ce jeu qui existe entre nous. Ça va plus loin. Je commence à me dire que ça y est, j'ai trouvé celle qui m'a fait tourner la tête. Pour moi, c'était impossible et encore moins avec une nana comme elle. Qui voudrait craquer pour un putain de délinquant récidiviste qui a failli finir en taule ? Un mec, qui a grandi dans la rue ? Mes démons marchent en permanence dans mon ombre. Ils me suivent à chaque pas et avec les conneries que je fais, les règles que j'ai envoyé bouler les unes après les autres, ce qui est derrière moi pourrait bien me rattraper.

Du coup, j'ai toujours cru que ça n'arriverait jamais. Que ce délire de tomber amoureux, d'aimer une seule fille, en faire une personne unique, c'était pas pour moi. Pourtant, je dois me rendre à l'évidence, je la kiffe et on dirait bien qu'elle aussi. Savoir que c'est peut-être le cas fait accélérer mon palpitant. C'est souvent comme ça dernièrement. Il suffit que je pense à ce genre de truc, à elle, ou que je croise son regard et il en fait qu'à sa tête. J'aime bien. Mais ça me fait aussi flipper. Avant, j'avais pas peur de grand-chose. Depuis que je la connais, un rien me fout les jetons.

Tout à coup, ma conscience me rappelle qu'elle ne sait pas qui je suis vraiment. Dans mon esprit le petit monde que je me construis s'effondre et je grimace. Quand elle saura, tout ça partira en fumée. À quoi bon m'accrocher ?

Blasé, j'accroche mes mains à la calandre et me tire pour m'extirper de dessous la carrosserie. Une fois sur mes pieds, j'essuie mes mains pleines de cambouis sur mon jean et tire une clope de mon paquet.

— Alors ?

J'embrase le tabac et glisse un regard sur Pitt qui me tend une bière.

— Elle est têtue, mais ça devrait le faire.

Il me fixe, sceptique et prend une gorgée pendant que je fais sauter la capsule de ma canette avec mon briquet et que je cogne dans son goulot, comme j'en ai pris l'habitude.

— On dirait que tu parles d'une fille.

Je ricane et hausse les épaules. À vrai dire, le type qui m'a appris tout ce que je sais sur les voitures, m'a toujours dit qu'une caisse, c'était comme une femme. Qu'il fallait en prendre soin, lui parler, l'écouter pour comprendre ce qui cloche et surtout ne jamais la forcer si elle veut pas.

— C'est un peu pareil, non ? J'veux dire... regarde ses courbes, elle est bandante.

Il lève un sourcil et se marre avant de désigner la Dodge.

— J'ai beau essayer de comprendre, je te jure que je vois pas comment on peut trouver une voiture bandante.

— Parce que tu sais pas. T'as aucune idée de ce que pour moi ce genre de trésor représente.

Il acquiesce pensivement et passe une main embêtée derrière sa tête.

Pitt a encore des réflexes me concernant, qu'il avait avant que je lui avoue tout sur moi. Au début, il me prenait vraiment pour l'un d'eux et pour lui, tout comme eux, j'avais eu le droit à tout ce dont j'avais besoin, voire plus. Il a encore du mal à se dire que j'ai passé mon adolescence dans la rue, à voguer de gang en gang, que je vivais dans un apart' dégueu' et plein de moisissures.

— Désolé, je voulais pas...

Il laisse sa phrase en suspens, grimace et je secoue la tête, un sourire en coin.

— T'inquiète, faut dire que j'ai bien joué la comédie.

Il ricane et acquiesce.

— C'est vrai, même si dans le fond j'ai toujours su qu'un truc chez toi était différent.

— La connerie ?

— Non, ça c'est une évidence depuis le départ, se bidonne-t-il.

Je préfère le voir comme ça. Au fil du temps, Pitt est devenu une personne qui compte pour moi. Un vrai pote. J'aurais jamais cru que ça arriverait, surtout en me pointant dans ce repère de familles plus riches les unes que les autres. Pourtant, il est là, me soutient et m'aide comme il peut.

Je termine ma bière, coince ma cigarette entre mes lèvres et soulève le capot pour me pencher au-dessus du moteur. Le carburateur quadruple corps est clean et le reste est tout aussi propre. Je resserre deux trois pièces, vérifie le niveau d'huile, la courroie et passe la tête par-dessus le capot.

— Vas-y, démarre.

Il m'observe sceptique, mais se glisse derrière le volant. Le moteur toussote au premier tour de clé dans le neiman et je replonge le nez au cœur de la voiture.

— Encore.

Il s'exécute et recommence. Je ferme les yeux, elle peine de nouveau et j'écoute.

Lorsqu'enfin elle se lance, j'esquisse un sourire. Pitt accélère histoire de la faire monter dans les tours et le son qui se répercute sur les murs du garage, me file la trique.

Fier de moi, je souligne les courbes de la jolie demoiselle, heureux de pouvoir lui donner une seconde vie.

Après quelques secondes, mon pote coupe le contact et me rejoint. Ses lèvres s'étirent et je cogne dans le poing qu'il me tend.

— T'es un putain de magicien.

Je ris à gorge déployée et hausse les sourcils, amusé.

— Les nanas disent ça de moi aussi au pieu.

Il lève les yeux au ciel et secoue la tête, exaspéré.

— En attendant, dans ton plumard, il n'y en a plus qu'une, me casse-t-il.

— Et crois-moi, elle ne se plaint pas de mes petits tours.

Il ricane et je me fige en entendant la porte qui s'ouvre dans mon dos.

— On a entendu le moteur, vous avez réussi ?

Je me tourne vers ma Diablesse tandis que Mia apparaît derrière elle un panier à bout de bras.

— Ton mec était justement en train de se vanter de ses tours de magie.

Je lâche un rire nerveux et lui fous un coup de coude dans les côtes. Il en a d'autres des conneries comme ça à sortir ?

Ellyn nous observe l'un après l'autre, sceptique. Elle doit nous trouver louches. Qui ne nous trouverait pas bizarres, là tout de suite ? Je suis là, à ne plus savoir quoi dire, alors que d'habitude, l'ouvrir n'est jamais un problème et lui, se bidonne comme le couillon qu'il est.

— Il est doué, confirme-t-elle.

Un instant, je me demande à quoi elle fait allusion. Elle n'a pas pu deviner qu'on évoquait mes prouesses sous la couette. Non, elle parle sûrement de la caisse.

Pitt repart de plus belle dans un fou rire et je soupire.

— Les vapeurs de pots d'échappement lui sont montées à la tête.

Le summum de la connerie. Je pouvais pas faire mieux.

— On y va ? intervient Mia.

J'ai déjà dit que j'aimais bien cette fille ? Souvent, elle me sauve les miches sans le savoir. Je sais pas où elle veut qu'on aille, mais si je peux échapper à ce moment, je suis partant. Je l'emmène où elle veut.

Son copain qui remarque seulement maintenant le panier qui l'encombre, fonce sur elle pour le lui prendre des mains et je soupire intérieurement. Il va enfin arrêter son délire.

— Où on va ? demande-t-il.

— Au lac, on a préparé un pique-nique.

Je sais pas de quoi ils parlent. Tout ce que je retiens, c'est que dans ce truc, il y a de la bouffe. Et où la bouffe va, je vais.

Emballé, mon colloc' dépose le panier dans le coffre, pendant que je reluque Ellyn du coin de l'œil. Penchée sur la banquette pour déposer la couverture, elle offre à ma vue son joli petit cul. Perdu dans mes pensées à m'imaginer tout ce que je pourrais lui faire à l'arrière de cette caisse, je remarque au dernier moment les clés de la Dodge que mon pote me lance et les rattrape de justesse.

Je glisse un regard surpris sur lui.

— À toi l'honneur.

Il est sérieux ? C'est pas une blague ?

J'observe la bagnole et savoir que je vais tenir entre mes mains le volant de ce bijou, taquiner l'accélérateur me colle des frissons. Ma Diablesse me rejoint, colle un bisou sur ma joue et me sourit. Comme si elle devinait à quel point ça me rend heureux, son regard est attendri.

— En route, Champion.

Pendant une fraction de seconde, je me demande d'où sort ce nouveau surnom. Le truc, c'est que ça me plait. Je prends tous les petits noms qu'elle voudra bien me donner.

Je lui vole un baiser et en un claquement de doigts, je redeviens ce gosse. Celui de la petite supérette du coin que chaque page de la revue automobile faisait rêver. Sur le siège conducteur, mes doigts s'enroulent autour du volant et j'inspire l'odeur du vieux cuir. Le tour de clé que je donne fait rugir le moteur et ça me file la chair de poule. Doucement, j'avance sur l'allée pour rejoindre la route et une fois sur le bitume, enfonce la pédale d'accélérateur. Le monstre réagit au quart.

Un sourire en coin, je capte le regard de Pitt dans le rétroviseur et le remercie silencieusement. Il sait. Il n'a plus aucun doute sur ce que ça représente pour moi. L'instant qui suit, Mia fond sur ses lèvres et le contact est rompu.

La main que tend Ellyn vers l'autoradio et qui entre dans mon champ de vision me sort de mes pensées. Je la regarde, captivé, pendant qu'elle tourne le bouton afin de trouver une station, faisant grésiller les haut-parleurs. Ses mèches brunes, presque noires, ses billes quasiment de la même couleur, sa peau mate qui semble presque dorée sous les rayons du soleil. Je me sens bien.

Tous les trois représentent pour moi ce que je n'espérais plus trouver un jour. Une part de moi me force encore à me protéger. Ils pourraient bien disparaître. S'évaporer comme si tous ces moments n'avaient jamais existé. Surtout avec ce que je cache. Avec cette vie dans mon sillage qui ressurgira forcément à un moment ou à un autre. Puis, il y a cette autre part de moi, celle qui me dit de profiter, de kiffer parce que justement ça ne durera pas une éternité.

Après une vingtaine de minutes à suivre leurs indications, je m'engage sur un petit chemin qui coupe à travers bois et finis par me garer à l'ombre des arbres. Excités, nos amis bondissent hors de la voiture et récupèrent le plaid et le panier, tandis que je coupe le contact.

Ellyn se tourne vers moi et m'observe soucieuse.

— Tout va bien ?

J'acquiesce et lui souris. J'ai juste pas l'habitude. En fait, j'ai jamais fait ça.

— Si je te dis que c'est mon premier pique-nique, tu trouves ça bizarre ?

Elle me fixe brièvement, perd son regard sur le lac et secoue la tête.

— Non, à vrai dire, avec mes parents, on n'en a jamais fait non plus. Y'a qu'avec Mia. Quand on fait partie de familles riches comme les nôtres, nos vieux ont d'autres préoccupations que d'organiser ces trucs qu'ils trouvent chiant à mourir.

Pour moi, c'est différent. C'est pas parce que je vis dans une famille pétée de tune que j'ai jamais fait ce genre de chose. D'ailleurs, c'est pas comme si j'avais jamais eu de famille tout court. Et entre gang, on est loin de se regrouper pour ce genre de truc. C'est plutôt magouilles et deals en tous genres.

Je me contente d'acquiescer et sors de la voiture. Je peux pas lui balancer ça.

Au loin, Mia et Pitt marchent main dans la main. Ils ont abandonné au bord de l'eau, la couverture et le panier, et je les observe s'éloigner pendant qu'Ellyn me rejoint.

Ses doigts s'entrelacent aux miens, une avalanche de frisson me parcourt. Je ne m'y ferai jamais. Ces petits gestes qu'elle a, de plus en plus souvent, m'atteignent bien plus qu'elle ne peut l'imaginer ou que je l'aurais cru moi-même.

Ensemble, nous rejoignons le plaid et je m'installe dessus, pendant que naturellement elle s'assoit entre mes jambes et se laisse aller contre mon torse. Je referme mes bras sur elle et soupire d'aise. Ça non plus, j'avais jamais fait.

Comme me le suggère cette part de moi qui n'aspire qu'à autre chose que tout ce que j'ai connu jusque-là, je décide de profiter du moment. Les yeux rivés sur la surface de l'eau, je garde cette fille dont je suis dingue contre moi et tout le reste fout le camp.

— Ash' ?

— Mmh ?

— Et si toi et moi on essayait vraiment ?

Je me fige le temps que l'information se fasse un chemin jusqu'à mon cerveau et baisse les yeux sur son visage, tandis qu'elle lève les siens sur moi.

J'ai bien entendu ? Elle veut qu'on soit ensemble ? Pour de vrai ? Genre... Comme Pitt et Mia ?

Mes iris ancrés aux siens, mon cœur cogne comme un fou et tout un tas de questions et de panneaux attention danger clignotent dans mon esprit. Pourtant, la seule chose que je retiens, c'est que je la trouve magnifique, que je ne peux plus et ne veut plus ignorer ce que je ressens.

Si jusque-là j'avais toujours eu l'impression d'être un électron libre, aujourd'hui je gravite autour d'elle et il n'y a plus que ça qui compte.

Alors, pour seule réponse, je pose ma main sur sa joue et l'embrasse avec une infinie douceur. Parce que plus que tout, mon esprit me hurle que oui, c'est ce que je veux.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro