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Ɯє Lσѕт OυяѕєƖνєѕ Uηɗєя Ƭнє Mσяηιηg Sтαяѕ

ᴼᵘʳ ᴿᵉᵃˡᶤᵗʸ 

⁸ʰ²⁷

Tout est sombre autour de moi, pendant quelques instants, mais étonnamment calme. Tout est noir, au contraire de mes pensées qui, éteintes, ne se font plus entendre. Tout est silencieux, mais bizarrement apaisant, et tout est doux,

Si doux que ça me parait presque inexistant.

Cependant, lorsque j'émerge de ces quelques instants de sommeil réparateur, c'est comme si je venais de jaillir des profondeurs d'une mer noire terriblement houleuse. Ou moins poétiquement ; comme si un treize tonne s'était amusé à me passer dessus au moins une bonne dizaine de fois.

Mon corps est terriblement engourdi. Des douleurs se font sentir à droite à gauche, mais ce n'est rien comparé au marteau qui semble tambouriner dans mon crâne à répétition, et cette sensation que j'ai d'avoir la tête coincée dans un étau qui se referme un peu plus à chaque instant.

Alors c'est avec toutes les difficultés du monde que j'entrouvre mes paupières, les refermant presque aussitôt lorsque la grande luminosité de la pièce vient me cramer les rétines. Je lâche un gémissement désabusé qui fait vibrer mes cordes vocales ankylosées, gémissement qui se traduit par quelques notes bien trop graves qui se faufilent au travers de mes lèvres asséchées.

Dehors, un ouvrier bien matinal est déjà en train de travailler. J'entends par le velux entrouvert ces coups rythmés qu'il prodigue au loin à ses outils se mêler à la bruyante cadence du carillon qui s'est remis à cliqueter, pour venir titiller le silence et par la même occasion mon crâne toujours douloureusement exténué. L'odeur âcre de mes peintures à l'huile ajoutée à la douce odeur de bois qui s'infiltre par la vitre me fait plisser le nez, ce mélange m'étant tout aussi lénifiant qu'il ne m'est désagréable dans son ensemble.

Dans mon corps, les complaintes jaillissent de partout. Mais plus le temps passe et plus elles s'apaisent, plus je leur commande de bouger doucement et plus les douleurs se dissipent. A part une ; cette désagréable sensation d'engourdissement dans ma jambe gauche. Elle est tellement puissante que j'en ai du mal à mouvoir mes orteils et que de désagréables sensations de fourmillements me remontent tout du long de l'échine.

Alors je rouvre les yeux difficilement, la fatigue collant mes paupières entre elles et m'obligeant à forcer comme un acharné pour qu'elles s'ouvrent complètement, et après avoir papillonné des yeux pendant plusieurs minutes pour que mes pupilles s'adaptent à la lumière ambiante,

Je tombe sur toi.

Sur ton corps nu recroquevillé sur mon ventre,

Sur ta jambe coincée entre les miennes,

Sur ta peau dorée qui luit sous le soleil,

Et sur ces souvenirs qui affluent soudainement en masse...

De toi et de la Rhésus.

Rapidement rattrapé par la terreur qui m'a hanté toute la nuit et s'est faite plus persistante encore lorsque je t'ai vu là-bas, je me redresse brutalement, faisant glisser ta tête jusqu'ici délicatement posée sur mon torse.

Ignorant complètement les lamentations de mon corps, je pousse violemment ta cuisse pour te refaire basculer sur le dos, profitant ainsi de ma liberté pour me retourner à mon tour difficilement et me pencher au-dessus de ton corps qui n'a jusqu'ici eu aucune réaction.

Absolument aucune.

Tu as le sommeil si léger pourtant,

Je le sais à force d'avoir veillé pendant des heures et trouvé pour seule occupation que de te regarder dormir. Il suffit d'une bagatelle. Que je bouge un peu trop, ou que je repose un peu trop brutalement mon thermo. Il suffit que je soupire trop fort, ou que je m'éclipse de tes bras pour m'en aller passer le temps dans une autre pièce, pour que ton corps auparavant englouti par le sommeil se remette à bouger.

Alors pourquoi, là, je ne peux voir aucune réaction sur ton visage ?

Pourquoi aucune parcelle de ta peau ne s'anime ?

Après avoir inspiré un bon coup, je retiens mon souffle, pour essayer de percevoir le tiens.

Mais je ne vois rien.

Je n'entends rien.

Je ne sens plus rien de toi.

Et si je pensais que rien n'était plus difficile que d'être fait prisonnier par son propre corps, je me rends compte en une fraction de seconde que j'étais loin d'être face au pire. Le pire, c'est que ce soit toi, qui le sois.

J'expire tout l'air que je gardais coincé dans mes poumons, couinant de terreur au passage tandis que j'agrippe tes larges épaules de mes mains pour les secouer de toutes mes forces.

J'espère que tu me pardonneras,

J'observe ton visage dépourvu d'expression quelconque demeurer immobile dans une position qui doit pourtant t'être inconfortable, tandis que je te secoue avec toutes les forces dont je dispose.

Si tout ça n'est que dans ma tête.

-Nam... Ma voix est suppliante, sanglotante. Je sens les larmes monter comme l'évidence qui se trappe derrière tes yeux vitreux que tes paupières ouvertes laissent à découvert. Je les sens prendre possession des travers creusés de mon visage comme la Rhésus l'a fait pour toi,

Et pour moi surtout.

J'espère que tu me pardonneras,

-Namjoon je t'en supplie, réveilles-toi...

Pour la grisaille que j'ai mis dans tes beaux jours.

-Nam... Nam... S'il te plait... Les larmes s'échouent au creux de mes lèvres, en prennent les sillons en otage pour finir par offrir leurs saveurs amers à l'intérieur de ma bouche où elles terminent leur course effrénée.

-Namjoon ne me laisse pas...

Mes mains tremblantes finissent par relâcher tes trapèzes qu'elles tenaient fermement pour glisser dans ton cou à la recherche du moindre mouvement dans tes jugulaires. Elles appuient certainement trop fort, je ne fais pas vraiment attention à ce que je fais, mes gestes sont gauches et imprécis tant la panique consume mon être.

-Je suis tellement désolé...

Je finis par les remonter sur ton visage, pour caresser ta peau douce et dorée qui bien qu'immobile ne manque pas d'éclat. Puis je prends à nouveau une longue inspiration sifflante qui est entrecoupée de sanglots immondes, avant de me remettre à te secouer fermement, en agrippant cette fois-ci tes bras ballants.

Et je ne sais pas combien de temps tout cela a duré.

Ça m'a paru être des heures,

Mais peut-être bien tout compte fait que ce n'était qu'une seconde.

J'ai cru y voir défiler toutes les craintes d'une Vie,

Mais peut-être bien dans le fond que ce n'était qu'une simple évidence de la Mort.

Tout ce que je sais, c'est que c'est l'expérience la plus douloureuse de ma vie. Mais l'est-elle seulement réellement ? Même ça je n'en suis plus si sûr. Mais mon cœur, lui, je le jure, s'est arrêté de battre dans ma poitrine jusqu'à ce que, finalement, d'un geste lent,

Tu rouvres les yeux.

Tu as l'air perdu. Complètement perdu. Alors j'arrête tout mouvement et je me contente simplement de te regarder en silence, mes larmes cascadant toujours sur mes joues à n'en plus finir. Je t'observe papillonner des yeux, mettre une main devant toi pour les protéger des rayons immaculés qui pénètrent dans notre chambre par le velux, avant de te redresser finalement pour me faire face.

Et je n'oublierai jamais ça ;

Ce regard que tu me lances.

Ce premier regard sous les étoiles de ce nouveau jour. Un regard que je ne saurais jamais déchiffrer. Pas plus dans dix ans qu'aujourd'hui. Rempli d'incompréhension, de haine, de terreur, mais aussi un peu plus tard d'autant de soulagement et d'amour, je crois.

De tellement d'Amour que le reste en est dérisoire.

Je te vois monter une main tremblante à mon visage,

Et caresser délicatement mes lèvres du bout de ton pouce, avant de remonter plus haut pour cueillir chacune des larmes qui perlent là-haut à leur source. Et puis tu te rapproches de moi, délicatement, jusqu'à ce que ton souffle chaud et amer me caresse le visage. Et rien ne m'est plus agréable que tes lèvres qui dansent à quelques centimètres des miennes.

Finalement c'est moi qui le scelle, ce baiser. Avec hâte et peut-être un peu trop d'envie. Et même si je fais claquer nos lèvres et s'entrechoquer nos langues brutalement, il n'en reste pas moins dans mes gestes toute la tendresse du monde.

Je ne sais pas combien de temps il dure, ce moment privilégié entre nos lèvres parfaitement formées pour compléter les failles de l'autre. Quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, peut-être.

Tout ce que je sais c'est que quand on finit par se séparer, haletant presque, j'ai déjà envie de m'y relier avec passion. Mais à la place, je t'enlace, laissant glisser dans ton dos mes longues mains qui t'agrippent avec tant de force que tu dois sentir mes ongles te pénétrer la peau. Tu ne dis rien pourtant, tu me laisses faire et tu montes à ton tour tes bras derrière ma tête pour les déposer au niveau de ma nuque et me rendre mon étreinte avec autant de force.

Puis tu te laisses retomber sur le matelas, moi toujours emmitouflé dans tes bras et mes mains toujours agrippées dans ton dos. Je geins quand celles-ci se font écraser sous ton dos par nos poids et les retire vite-fait avant de les secouer fortement pour faire passer la gêne qui s'y est installée.

-Aïeuh, je pleurniche avant de les remonter sur ton torse, ça fait mal.

Tu pouffes et me relâche. Alors je me redresse, puis je m'assieds à califourchon sur ton bas-ventre tandis que ton regard me parcourt de haut en bas. Je porte ma main à ton visage, pour te forcer à me regarder dans les yeux, et lorsque tu le fais, je t'embrasse une nouvelle fois. Bien plus délicatement cette fois-ci, juste du bout des lèvres, comme tu l'as fait là-bas. Et puis je m'écarte avant que tu n'aies le temps de prolonger ce lien pour te murmurer :

-J'ai envie de te peindre.

Un rire.

Le même rire dont j'étais tombé amoureux, mais tellement différent aujourd'hui. Ce même rire accompagné de ses larges fossettes, mais cette fois-ci dans le creux de tes joues rosées, il y a des traces noires qui n'avaient jamais été. Je les remarque, parce qu'elles sont les mêmes que celles bien trop sombres qui ont pris naissance au fond de tes yeux.

-T'as pas déjà approximativement 357 peintures de moi dans l'atelier ? Tu murmures à ton tour en pouffant.

Je te colle une pichenette sur le front. Puis tu frottes le même endroit avec force tout en geignant un peu trop dramatiquement ;

-Aïeuh, ça fait mal !

Je ris à mon tour. Fort. Parce que je me sens libre, et que je me sens prêt à concurrencer les oiseaux qui chantent dehors depuis des heures. Et puis je me calme, je laisse retomber le sourire qui dansait sur mes lèvres et tout en caressant ton torse du bout des doigts, j'ajoute :

-Je ne veux pas te peindre comme ça. Je veux te peindre toi. Je... Je veux te peindre en aurore. Toi.

Un sourcil arqué, tu me regardes sans trop comprendre. Je ris encore une fois doucement. Et sans vraiment voir de changement distinct sur ton visage, je comprends tout de même que tu saisis en y réfléchissant, ce que j'essaye de te dire. Ce que j'essaye de te faire dire. Parce que tu ouvres les lèvres et sans vraiment que je ne l'entende tu me demandes :

-Parce que notre aurore est là ?

-Oui. Et parce que mon aurore c'est Toi, je clarifie avant de t'embrasser encore.

R
H
É
S
U
S

Je serais bien incapable d'expliquer ce qu'il s'était passé cette nuit-là.

Je ne saurais certainement jamais si j'avais imaginé de toute pièce cette lueur noire que j'avais vu percer dans tes yeux, et qui t'avais poursuivi à compter de ce jour au travers de nos instants que je jugerais heureux.

Je ne saurais certainement jamais pourquoi, du jour au lendemain, les portes de la Rhésus s'étaient fermées pour moi, me laissant à mon plus grand bonheur tout nouveau spectateur de douces nuits dans lesquelles je pensais te retrouver Toi.

Je ne saurais certainement jamais si ça avait fait grandir notre Amour au point de nous souder pour l'éternité, ou si ça nous avait au contraire tellement éloignés qu'il n'existait en réalité plus rien de nous deux, de toute cette vie que l'on avait partagée.

Et je ne saurais certainement jamais ce que tu, ou elle ?, voulais dire par « C'est terminé, Hyung ».

Finalement,

Je ne saurais jamais,

Ce qui avait été Réalité,

Et ce qui avait été Rêvé.

Notre Amour,

La Rhésus,

Notre Vie,

Elle,

Je ne saurais jamais.

Mais qu'importe. Parce que dans ce chaos,

Pour Moi, Tu étais là.


Et c'est tout ce qui comptait. 

¿?End?¿

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