La Fin
« Papa... On peut sortir maintenant !
- Chut ! Attends, pas maintenant.
- Mais si !
- Attends encore un peu.
- Mais j'ai envie de faire pipi !
- Qui a envie de faire pipi ?
- BOUH ! »
Caché derrière le canapé, Drago se passa une main dans les cheveux alors que le rire cristallin de son fils envahissait le salon. Il leva la tête juste à temps pour voir le visage épuisé de sa femme se baigner d'un doux sourire alors que Scorpius s'accrochait à sa jambe.
« Papa m'a emmené à son travail après l'école ! il m'a montré des graines de mangadore et il m'a laissé trier les crochets de billywig
- Des graines de mangadore, vraiment ?
- Bah oui ! Les graines qui font des fleurs qui font des bébés ! »
Drago prit le temps d'observer l'air incrédule d'Astoria avant de se laisser aller dans un éclat de rire. Elle le fixa sans vraiment savoir comment réagir et alors que leur fils filait chercher les dessins qu'il avait fait plus tôt à l'école, elle s'approcha de lui.
« C'est toi qui lui a dit que les bébés venaient des mandragores ?
- Il m'a demandé comment on faisait les bébés, comme ça, de but en blanc...
- Tu aurais pu assumer ton rôle et lui dire la vérité.
- Je crois que... J'ai paniqué.
- Voyez-vous ça... »
Astoria se tira jusqu'à son oreille, déposant un doux baiser dans son cou.
« La paternité te rend faible, Malefoy. »
S'éloignant d'un pas, il lui renvoya un regard vexé alors qu'à l'autre bout de la maison, le petit Scorpius appelait sa mère.
« Nous reparlerons de ma faiblesse ce soir, Greengrass.
- Tu m'en diras tant. »
Le visage fendu d'un sourire provocateur tranchant avec son chignon strict et sa robe tailleur, Astoria déposa sa cape sur une chaise et partit rejoindre son fils. Drago haussa un sourcil puis, secouant la tête, songea qu'il pouvait enfin prendre un instant pour lui-même. Tirant de la bibliothèque The Whispering of Ghosts qu'Astoria lui avait offert pour Noël, quelques mois plus tôt, il s'installa dans son fauteuil, mais malgré les premiers chapitres qu'il avait littéralement dévoré, fut incapable de se concentrer sur sa lecture. La remarque d'Astoria tournait en boucle dans sa tête.
Il savait que sa femme l'aimait. Il savait aussi qu'elle avait lancé une boutade, qu'elle n'en pensait sans doute pas un mot. En tout cas pas consciemment.
Les rires de son fils provenant du couloir le tirèrent de sa léthargie et un faible sourire étira ses lèvres. Sa vie était aujourd'hui tout le contraire de ce qu'il aurait pensé vivre quinze ans plus tôt. A l'opposé des espoirs que ses parents avaient mis en lui. Scorpius était un enfant rayonnant, curieux, extraverti, loin de l'éducation que tous deux avaient reçu, ils y avaient veillé. Lui se complaisait dans son emploi chez un apothicaire local. Il ne travaillait pas dans le monde de la potion comme il l'avait toujours voulu et ne gagnait pas beaucoup d'argent contrairement à sa femme, mais ce travail lui permettait de garder une proximité avec leur domicile et surtout beaucoup de temps à passer avec Scorpius. Astoria avait quant à elle rapidement trouvé un emploi au sein du Gouvernement Fédéral d'Océanie à leur arrivée et, si elle s'était arrêtée quelques semaines lors de la naissance de leur fils, travaillait d'arrache-pied pour aider cette branche naissante qu'était la Nouvelle-Zélande à percer dans le monde sorcier international. Elle était heureuse mais souvent, il la voyait regarder avec nostalgie les photos que sa sœur lui envoyait de ses trois nièces et neveu. Elle n'avait jamais reçu de lettre de ses parents. Hormis sa sœur et les lettres de ses amies qui, au cours des années, s'étaient raréfiées, les seuls liens avec son passé avaient été les parchemins légaux du divorce à renvoyer signés, lorsque Dennis avait finalement compris qu'elle ne reviendrait pas et qu'il devait donc se résigner.
Drago la savait heureuse, mais il savait également que la distance lui pesait, avec le temps. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle était devenue tout ce qu'elle souhaitait, son ambition l'avait portée haut dans le monde professionnel, elle était mariée à l'héritier d'une des plus grandes familles de sang pur britannique, quoiqu'à la réputation douteuse, et avait un fils intelligent et plein d'avenir. Et elle ne pouvait partager toutes ses réussites qu'avec lui et quelques amis qu'elle s'était fait. Au final, la distance les avait rapprochés, rendus complices et fusionnels et Drago se complaisait dans leur quotidien mais il voyait les blessures qui marquaient un peu plus chaque jour sa femme et n'avaient aucunes solutions pour l'aider.
« La paternité te rend faible, Malefoy. »
C'était vrai et sincère. Il était tellement heureux qu'il faisait tout pour ne rien changer. Sept ans qu'ils étaient arrivés en Nouvelle-Zélande, un peu plus de cinq qu'ils étaient mariés. L'excitation et la soif d'aventure de leurs premières années avaient progressivement laissées place à une routine simple et réconfortante.
Mais Astoria perdait pied, il se devait de ramener de la magie dans leur couple. Il se devait de...
Le discret sourire qui s'était installé sur ses lèvres s'étira plus encore, dévoilant une rangée de dents blanches : ramener de la magie dans leur couple, comme l'arrivée de Scorpius avait changé leur vie, leurs personnalités, leurs envies. L'idée, quoiqu'un peu folle puisqu'ils n'avaient jamais parlé d'agrandir plus encore leur petite famille, s'insinua dans son corps et tourna en boucle dans ses pensées. Son cœur se mit à battre la chamade, comme à chaque fois qu'Astoria se laissait aller dans ses bras ou que son fils enchainait les questions et les actions naïves et craquantes. L'idée n'était née que quelques secondes plus tôt, mais il prit conscience qu'il le désirait réellement. Et qu'il mourrait encore plus d'envie de la partager avec sa femme, connaitre son avis, la convaincre qu'ils n'en tireraient que du bon.
Elle était assise sur le tapis de jeu de Scorpius où un souaffle en mousse trainait au milieu des poupées. Leur fils avait toujours eu des gouts très disparates, très étranges. Un nombre incalculable de fois, Drago s'était inquiété pour sa santé mentale et puis il avait fini par comprendre : c'était un moyen pour lui d'appeler sa mère à rester dans leur jeu. A chaque fois qu'elle le voyait traiter une poupée avec douceur, elle riait, lui demandait de lui raconter ce qu'il faisait, ce qu'il se passait dans son esprit imaginaire d'enfant. Ce jeu était devenu leur jeu, leur monde rien qu'à eux. Et en comprenant ce qui se déroulait réellement derrière les manies de son fils, ses gouts pour les vrais jeux de garçons avec son père et ceux beaucoup plus féminins avec sa mère, il avait laissé faire et s'était retiré à chaque fois que Scorpius et Astoria rentraient dans leur bulle de complicité. Il n'y avait pas sa place, et les regarder évoluer ainsi était ce qu'il préférait.
Mais cette fois-ci, Drago ne resta pas à l'écart et s'installa sur le tapis à côté d'Astoria qui envoyait des étincelles lumineuses du bout de sa baguette et de Scorpius qui, poussant de petits cris, se cachait vainement sous des coussins comme si la magie de sa mère risquait de lui faire perdre le jeu. Le visage illuminé de sa femme devint son seul spectacle.
Malgré les années qui passaient, Astoria ne semblait pas atteinte par le temps. Elle était toujours la petite sœur pétillante et rébarbative de Daphné, la courageuse révolutionnaire, la magnifique jeune femme aux grands yeux verts et aux longs cheveux sombres qui faisait chavirer tous les cœurs... Son cœur. Tant d'années plus tôt, elle l'avait pris pour cible, lui avait rendu l'amour propre qu'il n'osait plus chercher, avait réparé son âme et l'avait aimé. L'aimait toujours.
Elle tourna vers lui un regard interrogateur et rougit devant l'intensité du sourire de Drago.
« Qu'as-tu ?
- Je t'aime. »
Son cœur s'affolant alors qu'elle fondait contre son torse, il embrassa le sommet de son crâne en refermant les bras autour de ses épaules. Et reçut le souaffle en mousse dans la figure.
Scorpius éclata de rire alors que Drago faisait apparaitre les petits oiseaux qui l'amusaient tant pour avoir quelques instants tranquilles avec sa femme, il lui proposa de s'éclipser.
Elle le suivit dans le couloir, se glissa une nouvelle fois contre lui.
« J'ai passé une mauvaise journée, tu sais... Mais maintenant, ça va mieux.
- J'ai pensé à quelque chose Astoria, qui pourrait rendre nos fins de journées plus belles encore.
- Si tu me dis un autre bébé, je divorce ! »
Alors qu'elle riait, Drago se tendit. Son idée était-elle si ridicule ?
« En fait, je pensais tout à fait à un autre bébé.
- Tu n'es pas sérieux !
- Pourquoi pas ? Regarde Scorpius... Regarde l'effet qu'il peut avoir sur notre humeur... Imagine deux Scorpius !
- Mais enfin Drago, un bébé ça demande du temps, de l'attention. Toi tu en as, mais moi...
- Tu en trouveras. On peut quand même en discuter ? Ne me dis pas que tu n'en as vraiment pas envie... »
Astoria baissa la tête et une nouvelle fois, son cœur s'affola alors que le sourire qu'elle ne pouvait retenir fendait son visage.
« Un autre petit garçon...
- Ou une petite fille.
- Etre la seule femme de cette maison me plait, tu sais. J'ai un peu l'impression d'être une princesse.
- Si nous avons une petite fille, je m'engage à te traiter comme une princesse jusqu'à ce que la mort nous sépare, mon amour.
- En plus, Papa pourra ramener des mangadores de son magasin ! »
Sursautant, ils baissèrent d'un même geste les yeux vers la petite tête blonde qui avait émergé de l'encadrement de la porte. Puis se laissèrent aller dans un rire complice. Astoria posa ses lèvres sur les siennes un court instant et lui promit d'y réfléchir.
Le cœur léger, Drago se dirigea vers la cuisine. Il aurait de toute manière été incapable de lire son bouquin, et il était plus de dix-huit heures trente. Scorpius était un garçon adorable tant qu'on respectait ses habitudes !
Le hibou franchit la fenêtre alors qu'il ouvrait le placard réfrigéré, intriguant. C'était une chouette hulotte de la poste internationale ce qui voulait dire que le courrier venait de loin. Or, ils n'attendaient aucunes nouvelles, et l'écriture scolaire inscrite sur le parchemin n'avait rien à voir avec celle calligraphique de sa mère.
Etonné, il fit sauter le cachet et fronça des sourcils un peu plus à chaque ligne. Il dut d'ailleurs relire chaque phrase plusieurs fois pour comprendre l'ampleur de la proposition qui lui était faite.
« Astoria ! » cria-t-il en se précipitant une nouvelle fois vers la chambre de son fils.
- Mais enfin, pourquoi cries-tu ainsi ?
- Tu te souviens, je t'avais dit avoir postulé au poste de Maitre des Potions à Poudlard, à la fin de la guerre... McGonagall avait rejeté ma candidature parce que j'étais trop jeune. Tu te souviens ?
- Oui, et alors ?
- La sorcière qui a pris le poste est enceinte. Elle a choisi de ne pas renouveler son contrat à la rentrée. McGonagall me demande si je serais potentiellement disponible, Astoria ! »
Des picotements lui parcourait les doigts et les pieds. Ivre de bonheur, Drago saisit son fils sous les aisselles et le fit tournoyer dans les airs. Il avait tant rêvé d'enseigner les potions... La possibilité qui s'ouvrait de réaliser son vœu l'enivrait. Il l'enivrait tant qu'il ne fit pas attention au visage déconfit de sa femme, à la l'amour qui dans ses yeux se brisait. Il ne vit pas le masque qu'elle revêtit, incapable d'être celle qui l'empêcherait d'accomplir ses rêves, d'être heureux.
Heureux, oui. Mais pour combien de temps ?
>>o<<
« Scorpius, s'il te plait ! Va te mettre en pyjama !
- Mais Papa...
- Ta mère va bientôt rentrer ! Tu as école demain et tu sais que je suis de garde ce soir. Je dois retourner à Poudlard dans deux heures au plus tard.
- Mais...
- Obéis. »
Tentant d'ignorer les bougonnements de son fils, Drago se passa une main sur le visage. Depuis leur retour en Angleterre un mois plus tôt, son fils devenait de plus en plus intenable. S'il se comportait ainsi à cinq ans, qu'en serait-il à seize ?
Alors que l'eau commençait à bouillir dans la marmite, il se pencha sur les parchemins sur les propriétés de la potion de Wiggenweld qu'il avait demandé à ses cinquièmes années. Il avait annoncé que les notes ne mettraient jamais plus d'une semaine à leur revenir, il devait s'y tenir. Avec un sourire, il songea aux bienfaits que cet emploi avait sur son humeur. C'était mieux encore que ses rêves les plus fous...
Mais les allers-retours entre le Château et la maison qu'ils avaient acheté avec Astoria, ses obligations de passer quelques nuits de surveillance là-bas et celles qu'il se devait de respecter en tant que père l'épuisait. Tout ça, c'était trop. Et le caractère changeant de Scorpius n'arrangeait rien à la situation.
La porte de l'entrée claqua, le tirant de sa profonde réflexion et Astoria ne tarda pas à le rejoindre, l'air fatigué.
« Alors, cet entretien ?
- Bof. Je n'y crois pas.
- Ils auraient tout à perdre à ne pas te prendre. Tu as l'expérience et la volonté de ton côté. »
Elle lui jeta un regard qu'il ne parvint pas à interpréter, comme si elle hésitait à parler. Et puis elle sembla se résigner et passa les mains autour de sa taille pour se serrer contre son torse.
« Tu trouveras un emploi, mon amour. Ça ne fait qu'un mois que tu cherches. Il n'y a pas de raison que ça n'arrive pas. »
>>o<<
Las, Drago étendit les jambes sur la chaise longue de sa terrasse, profitant des derniers rayons de soleil de cette fin de mois d'Octobre. Depuis qu'il travaillait à Poudlard, le fait de pouvoir passer ses week end avec sa famille devenaient précieux. Il leva les yeux vers Scorpius qui, au fond du jardin, jouait avec un garçon moldu du quartier. Si Lucius voyait ça...
A sa droite, attablée à la table d'extérieur, Astoria tâchait d'encre plusieurs mètres de parchemin. Ses entretiens ne donnaient toujours rien et si Drago gardait espoir, ce n'était plus le cas de sa femme. Elle avait décidé de tenter un nouveau projet : le journalisme.
Elle enchainait les critiques, les articles, en envoyait une dizaine par semaine, imperturbée par le manque de retours. Drago l'admirait. Il croyait en elle.
Elle leva la tête, en pleine concentration et se caressa le menton de l'extrémité de sa plume. Drago sentit une chaleur l'envahir dans son bas ventre. Il ne l'avait pas vu travailler ainsi depuis des années... Il avait oublié à quel point elle était sublime lorsqu'elle travaillait, passionnée.
>>o<<
« Et tu ne vois pas pourquoi je ne trouve pas de travail, Drago ? » hurla Astoria, à la limite de l'hystérie. « Quand j'étais une Greengrass, je croulais sous les propositions d'embauche ! Et maintenant que je suis une Malefoy... »
La voix de sa femme se brisa. Drago se leva, comme brulé par son sous-entendu. Depuis quelques semaines, les disputes devenaient routine. Il ne comprenait pas vraiment la frustration d'Astoria. Ils n'étaient revenus que depuis six mois en Grande-Bretagne et de toute manière, elle passait à présent ses journées auprès de leur fils. De quoi se plaignait-elle vraiment ?
Mais ce soir-là, les paroles étaient plus blessantes et les vérités étaient dites.
« Tu regrettes de m'avoir épousé maintenant ? »
Elle l'assassinat du regard et ne répondit pas. Comment en étaient-ils arrivé là ?
« Que veux-tu que je te dise, Astoria. Tu savais dans quoi tu te lançais en m'épousant. Je n'y peux rien si mon nom pue la merde !
- Tu aurais dû...
- Dû quoi, hein ?! Qu'est ce que tu veux Astoria ? Qu'est ce que tu me reproches ?! Tu veux qu'on retourne en Nouvelle Zélande ?! Que je quitte mon travail à Poudlard ?!
- Non.
- Bon alors quoi ? Tu sais ! Tu sais très bien que si tu me le demandais, je t'emmènerais au bout du monde, Astoria.
- C'est trop tard ! On est parti, on a plus de rien là-bas !
- Par Merlin, dans ce cas tais-toi et réfléchis. Et lorsque tu auras compris où tu veux aller, viens me voir.
- Où vas-tu Drago ?
- A Poudlard. Je crois qu'on a tous les deux besoin de prendre du recul.
- Tu fuis encore, hein ! Tu fuis sans cesse !
- Je ne fuis pas, cette dispute n'a aucune utilité ! Tu m'accuses de tous les tords sans raison et tu es incapable de proposer des solutions !
- Et toi tu es incapable de te remettre en question !
- Mais que veux-tu que je remette en question ? Mon nom ?! Mon putain de nom ?! Notre mariage, peut-être ? Notre fils ?! Quoi, Astoria ?
- Moi ! Tu ne m'aimes plus ! Regarde la réalité en face !
- Quoi ?! »
Astoria se laissa aller sur le canapé, le visage entre les mains, secouée par des sanglots douloureux et Drago eut l'impression de tomber du haut de la tour d'Astronomie. S'agenouillant devant elle et lui tirant les poignets pour qu'elle le regarde, il plongea ses yeux dans les siens.
« Je t'aime, Astoria. Je t'aime comme au premier jour. N'en doute pas. Jamais.
- On ne se voit pratiquement plus... Tu n'es jamais là.
- On se voit autant qu'avant, c'est juste que cette fois-ci, c'est toi qui est à la maison et moi qui rentre tard.
- Ce n'est pas ce que j'avais imaginé... Je ne sais plus qui je suis, Drago. J'ai besoin de... sortir. Voir du monde.
- Je sais.
- Je vais aller voir ma sœur.
- Astoria...
- J'en ai besoin. J'ai besoin de revoir ma famille. »
Elle semblait bouleversée, tremblante sous ses doigts. Drago se redressa et plaqua son front contre le sien, en proie à une réelle lutte intérieure. Penser à la famille d'Astoria, à la trahison de Theodore, le plongeait encore aujourd'hui dans une colère sourde mais pouvait-il vraiment l'empêcher de les retrouver. Elle avait abandonné un travail qui la passionnait en Nouvelle-Zélande, s'était heurté aux préjugés de son nouveau nom par amour pour lui. Il se devait de faire quelques concessions, n'est-ce pas ?
>>o<<
Drago passa la cheminée et se figea. Quelque chose n'allait pas.
La maison dans laquelle il n'avait pas mis les pieds depuis trois jours était froide comme si elle n'avait pas été chauffée depuis son départ. Les lumières étaient éteintes, les cris de Scorpius ne résonnaient pas dans les escaliers, Astoria n'attendait pas son retour, assise sur le canapé, un bon livre entre les mains.
« Mon amour ? »
Pas une réponse. Pas un bruit.
D'un coup de baguette, il illumina le salon. Celui-ci était impeccablement rangé, comme il le laissait en partant. Mais jamais comme il le retrouvait en revenant.
Refusant de regarder la réalité, il fouilla chaque pièce du rez-de-chaussée, attaqua l'étage. La chambre de son fils était définitivement inhabitée depuis plusieurs jours. Pour ce qui était de la chambre parentale...
L'une des deux valises manquait. Ainsi que la moitié des vêtements de la penderie.
Choqué, Drago se laissa tomber à genoux, l'évidence le brisant à chaque nouveau battement de cœur. Pourquoi battait-il encore, d'ailleurs. Ses doigts accrochèrent la moquette alors que les larmes baignèrent son visage.
Il fut incapable de se relever, incapable de crier, incapable de partir à la recherche de sa femme et de son fils pour les ramener de force chez eux. Incapable de penser.
Il fut même... soulagé ?
Les dernières semaines n'avaient été rythmées que par les cris, les incompréhensions, les blessures. Par les questions innocentes de Scorpius. Par les séjours de Drago chez eux qui s'espaçaient et les remarques acerbes qu'Astoria ramenait de chez Daphné et Theodore.
Comment ? Comment en étaient-ils arrivés là en à peine un an ?
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