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1.4

Cette semaine chez Namjoon se déroula à la fois trop vite et bien trop lentement.

Trop vite quand j'étais avec mon ami, à papoter et à se marrer comme des cons sur des conneries. Avec lui, j'avais parfois l'impression de redevenir le Jungkook adolescent : tous mes problèmes d'adultes s'évaporaient et on faisait les zouaves sans craindre le jugement de l'autre. C'était agréable, détendant, rassurant ; d'autant plus que je savais aussi qu'il était là pour moi si à un moment j'avais envie d'aborder un sujet plus sérieux.

Mais penser à mes problèmes était généralement trop désagréable, alors je n'en parlais pas beaucoup.

Je préférais passer nos moments ensemble à oublier.

Je crois que ça lui faisait du bien, à lui aussi, et qu'il n'était pas mécontent de pouvoir ellipser les angoisses de sa vie à mes côtés. Je l'espérais en tout cas.

Malheureusement, Namjoon n'était pas un glandeur comme moi ; il bossait, et il ne pouvait définitivement pas se permettre de passer ses journées dans l'appart à regarder passer le temps. Alors, souvent, il partait. Il me laissait seul.

Et le temps devenait alors horriblement long.

Sans barrière pour les empêcher d'envahir mon cerveau, mes angoisses s'en donnaient à cœur joie pour venir me hanter et tourner vicieusement dans mon crâne. J'avais beau tenter de toutes mes forces, je ne pouvais m'empêcher de ressasser ma discussion avec Yoongi, et mes peurs quant à une potentielle infidélité de Taehyung revenaient au galop.

Est-ce qu'il m'avait vraiment dit la vérité ?

Est-ce que je pouvais lui faire confiance ?

Est-ce que ça allait aller, pour nous ?

Est-ce que, est-ce que, est-ce que... Toutes ces questions me rendaient fou.

Pourtant, Taehyung s'était montré tout particulièrement présent depuis notre dispute ; du moins, autant que son absence pouvait le permettre. Il m'avait envoyé un message tous les jours, ce qui n'était pas spécialement dans son habitude. Il m'appelait chaque soir. Il me répétait souvent que je lui manquais. Qu'il n'avait qu'une hâte ; rentrer. Qu'il m'aimait.

Tout ça devrait me rassurer, théoriquement.

Mais ça ne marchait pas. Sans pouvoir m'en empêcher, j'étais allé sur internet pour me renseigner sur cette Hayoon, un midi où Namjoon était de service. Je l'avais rapidement regretté. Ça n'avait fait que me blesser davantage : Lee Hayoon était une belle femme. Elle n'avait pas l'air très grande, mais elle avait un visage doux, deux yeux en amande qui montraient un regard intense, et par-dessus tout, un sourire magnifique. Dans les quelques interviews que j'avais vus d'elle, elle s'exprimait bien, clairement. Elle paraissait gentille, intelligente, brillante.

Si parfaite.

À côté, je me sentais soudain affreusement fade.

Je ne faisais pas le poids. Je n'étais pas assez beau. Pas assez soigné. Je m'habillais de façon affreusement banale. Je ne faisais rien de ma vie, et je n'étais même pas fichu de me motiver pour passer ma licence aux rattrapages. Je n'étais pas spécialement intéressant. Ni spécialement drôle. Au final, j'avais bien du mal à voir ce que Taehyung me trouvait.

Comment pouvait-il m'aimer quand il avait une telle femme à ses côtés ?

Parfois, quand ces pensées étaient trop douloureuses, j'appelais tout mon répertoire, à la recherche de quelqu'un qui serait disponible et qui me permettrait d'arrêter de réfléchir. C'était généralement plutôt rapide, car je n'avais en réalité pas tant d'amis que ça ; il y avait Seojoon et Minhyunk, mais je savais qu'avec eux je ferais le contraire de me changer les idées, parce qu'ils voudraient à tout prix me tirer les vers du nez et me donner leur avis sur la situation. Je n'avais donc même pas tenté. Il y avait Yeonjun, mais il était toujours occupé, ou à l'autre bout de la Corée.

Il y avait Jimin.

Je l'avais appelé, mais je n'étais pas sûr que ça m'ait vraiment fait du bien. Non seulement je me sentais coupable de lui parler alors même que j'étais dans l'appartement de Namjoon, et puis, en plus, Jimin ne me racontait que des choses sur lui. Sur son monde plein de succès et de réussites. D'acteurs et d'actrices. De Taehyungs et d'Hayoons.

Ça n'avait réussi qu'à me plomber encore un peu plus que je ne l'étais déjà, me rappelant à quel point je ne me reconnaissais plus dans ma plus vieille amitié.

Et puis, il y avait Mina. J'avais pu la voir, et j'en avais été sincèrement heureux : mon amie me manquait. Sans la fac, on se voyait bien moins, et la revoir m'avait fait prendre conscience d'à quel point je le regrettais ; j'adorais passer du temps avec elle. Je m'étais même surpris à me confier sur ma relation avec Taehyung alors que c'était le sujet précis que j'avais voulu éviter en allant la voir. Je crois que j'avais besoin d'un autre point de vue. De quelqu'un d'extérieur qui pourrait me rassurer. Elle m'avait écouté sans jugement, et ça m'avait vraiment fait du bien. Et puis, quand je lui avais demandé ce qu'elle en pensait, elle avait simplement rétorqué : « Tu es sûr que tu veux vraiment mon avis sincère ? ».

Au final, j'avais préféré ne pas le connaître.

Nous avions terminé notre entrevue à parler d'autres choses, allant de ses histoires de famille aux dernières photos que j'avais faites. J'avais soigneusement évité le sujet des études, de peur qu'elle ne me reparle de ces rattrapages qui se rapprochaient bien trop dangereusement, et desquels chaque jour qui passait m'en éloignait paradoxalement. Dire que je n'avais même pas réouvert mes cours...

Je me faisais honte.

Je me détestais de me prendre la tête en permanence.

De ne pas pouvoir rester seul.

De ne pas savoir gérer mes angoisses.

De ne pas être mieux.

Et plus que tout ; de ne pas être assez bien pour Taehyung.



____________



Finalement, la fin de la semaine arriva.

Taehyung rentrait ce soir, et j'avais ramené mes affaires chez moi avec autant de hâte que de regrets. Être chez Namjoon me paraissait agréable, après cette semaine. Il avait beau n'avoir qu'un canapé lit pas très confortable et me nourrir exclusivement de nouilles instantanées à chaque repas, c'était toujours plus chaleureux que notre grand appartement chic.

Mais il y avait mon copain, et mon copain changeait la donne.

Peu importait les lieux où je me trouvais ; ma maison était là où était Taehyung.

Mes muscles douloureux se détendaient autant qu'ils se crispaient rien qu'à l'idée que j'allais le revoir bientôt, et ces sensations paradoxales étaient franchement désagréables.

Pour le moment, j'étais avec Namjoon dans le restaurant de Monsieur Saito. Il ne bossait pas ce midi, et c'était un endroit où on adorait se rendre depuis le lycée, alors on n'avait pas plus que ça hésité quand l'occasion s'était présentée. Des délicieux sushis en face de nous et une petite musique traditionnelle en arrière-plan, on papotait tranquillement de tout et de rien.

Enfin, honnêtement, plutôt de rien.

Il y avait autour de nous le fantôme de Jimin qui planait, celui-ci étant toujours présent lors de nos sorties dans ce restaurant au lycée ; il y avait mes inquiétudes quant à mon couple qui résonnaient en demi-mots dans le fait que j'allais bientôt revoir le concerné... Mais nous faisions comme si de rien était.

Aujourd'hui, nous ne discuterions pas des sujets qui fâchent. C'était un accord tacite entre nous. Nous étions là pour oublier, alors je ne lui parlais pas de Jimin comme il ne me parlait pas de Taehyung.

Et c'était très bien comme ça.

Je gobais un énième sushi au saumon, puis lançai juste après, notre discussion ayant dérivé sur nos anciennes connaissances du lycée :

— J'ai revu Yeonjun y a pas longtemps, au fait.

— Oh.

Namjoon avala sa bouchée et sourit.

— Il va bien ?

— Comme toujours, tu sais comment il est, pouffai-je. Il a décroché un contrat de mannequinat avec une marque de luxe, mais il m'en a parlé comme s'il avait simplement dit bonjour au chauffeur de bus. Il s'en fiche tellement de tout que je me demande parfois si ça lui arrive d'avoir des problèmes qui lui pèsent sur le moral.

Mon ami rit un peu à ma remarque. Le tempérament de notre cadet l'avait toujours fait marrer, et il faut dire que vu les exemples rocambolesques auxquels nous avions assisté au lycée, il y avait de quoi. Je mettrais ma main à couper qu'il était en train de se remémorer une de ces nombreuses scènes où Yeonjun avait fait des siennes.

— Il reste humain, hein, rajouta-t-il néanmoins pour tempérer mon propos.

— Je sais. Mais quand même.

— Hm.

Namjoon sourit doucement. Son regard se fit attendrit, ce qui donna un rendu un peu marrant étant donné qu'il était en train de regarder un sushi : et alors que cet attendrissement était sûrement destiné au mannequin, on aurait juste dit qu'il allait demander en mariage son plat. Mais passons.

— J'aimerais bien le revoir, un de ces quatre, lança-t-il. Ce serait cool qu'on s'organise une sortie à trois si ça te dit.

— Carrément.

Il faudra juste qu'on s'y prenne à l'avance ou qu'on compte sur un coup de chance voire un miracle du ciel pour réussir à le choper à un moment où il était dispo, mais c'était un détail. L'idée de le revoir avec Namjoon me plaisait bien.

Je pris une gorgée de mon eau, puis lâchai à mon tour, une pensée en amenant une autre :

— Il m'a même proposé d'être mannequin. Ce gars vit sur une autre planète, un peu.

— Mannequin ? s'étonna Namjoon. Toi ?

— On est d'accord. C'est ridicule.

— C'est pas ce que j'ai dit.

Mon ami eut un petit sourire amusé, puis s'adossa contre le dossier de sa chaise.

— Enfin, te connaissant, je te vois mal dans le métier, mais physiquement tu pourrais. C'est sympa de la part de Yeonjun en tout cas.

— Mouais.

Je haussai les épaules.

— Il m'a aussi dit que quand il aurait fini son contrat je pourrais faire des shootings photo pour lui, et ça, ça m'intéresse mille fois plus.

— J'imagine. Il avait quelle couleur de cheveux, cette fois-ci ?

— Devine.

— Hm, attends...

Namjoon fit mine de réfléchir, et je pouffai devant sa question. Notre fameuse tradition était de retour : on mentionnait Yeonjun, donc on était obligés de parler de ses capillaires. Quand Jimin était encore là, on faisait même des paris sur ses teintures. Je m'étais essuyé de sacrés gages à cause de ces bêtises. J'étais content de voir que notre tradition conne perdurait malgré le temps passé.

— Verts ?

— Raté.

— Bleu ?

— Raté.

— Euh, rouges ?

— Toujours pas.

— Quoi, il a refait son rose pétant ?

Je lâchai un petit rire.

— Et non. Figure-toi que pour la première fois depuis des années, il a simplement les cheveux noirs.

Mon ami me jaugea d'un air mi-perplexe mi-inquiet, puis demanda après un court silence :

— ... T'es sûr qu'il va bien ?

— Exigence de son contrat avec Celine, précisai-je. C'est pas spécialement une volonté de sa part.

— Ah, tu me rassures. Je suis curieux de voir sa tête maintenant.

Un nouveau sourire m'échappa, tandis que je tentais de compter le nombre de fois où nous avions vu notre cadet avec une couleur de cheveux naturels. À part le tout début, avant qu'il ne se découvre une passion ( excessive ) pour les teintures, ou moi il y avait quelques jours, je n'en voyais pas. Sa curiosité était légitime.

— T'as qu'à stalker son insta.

— J'ai plus insta.

— Quel vieillard...

Il ne rajouta rien, et je ne renchéris pas sur le sujet non plus. Lui comme moi savions très bien pourquoi il avait fini par désinstaller instagram un an plus tôt, et ce n'était pas simplement parce qu'il trouvait qu'il passait trop de temps dessus ou que ça lui bouffait la vie. La vraie raison, nous nous étions promis silencieusement de ne pas en parler aujourd'hui, et je comptais bien m'y tenir.

La discussion reprit et dériva finalement sur d'autres sujets, généralement complètement cons, mais on se marrait bien, et c'était le plus important. On marcha encore un peu après le repas pour rester le plus longtemps possible ensemble, nous rendant à son endroit préféré : les rives du fleuve Han.

— On loue des vélos ? me proposa-t-il avec des étoiles dans les yeux à la vision d'un cycliste qui roulait sur les quais.

— Tu vas pas devoir aller bosser ?

— Pas tout de suite. Et puis, au pire, dix minutes de retard, qu'est-ce que c'est...

Comment était-il possible de lui refuser quoi que ce soit quand il faisait cette tête ? J'acquiesçai alors pour seule réponse, et cinq minutes plus tard, nous étions à notre tour sur un deux roues chacun. Il s'engagea avec aisance le long de la piste cyclable tandis que j'esquivais de peu un piéton.

— Eh, attends-moi !

— Bouge, on a pas le temps, je bosse après !

— Mais-

Il se fichait de moi, c'était lui qui avait quand même voulu le faire. Après un départ compliqué, j'arrivais néanmoins à le rejoindre, et je souris devant son air tout heureux. Depuis que je le connaissais, ces balades à vélo étaient une grande passion pour lui. Il en faisait avec sa mère, avant que sa santé ne se dégrade trop, et il n'avait jamais cessé cette petite tradition.

Au lycée, Jimin et moi nous foutions un peu de sa gueule en lui disant que c'était une activité de vieux.

Maintenant, avec le vent frais qui caressait ma peau et l'air humide qui me rafraîchissait doucement, je comprenais mieux ce qu'il y trouvait. C'était apaisant. Ça vidait l'esprit, et vu l'état du mien, c'était tout ce dont j'avais besoin. J'avais presque envie de fermer les yeux pour me laisser totalement aller, mais pour la simple et bonne raison que je n'avais pas envie de terminer dans le fleuve avec les poissons, je me retins, me contentant de suivre mon ami qui connaissait cette balade par cœur.

On ne dit rien pendant un moment ; il n'y en avait pas besoin.

Laissant l'apaisement m'envelopper le cœur et les roues qui roulaient contre le bitume éloigner mes pensées, je pédalais sans me soucier de rien. Que c'était agréable.

Et puis, inéluctablement, mon côté joueur revint à l'assaut, et je dépassais mon ami en lui tirant la langue.

— Le dernier arrivé à l'arbre là-bas doit obéir à l'autre jusqu'à la fin de la journée !

— Eh !

Sans lui laisser le temps de réagir, je continuais ma route dans un ricanement démoniaque, fier de moi. J'avais malheureusement juste omis un paramètre dans mon plan diabolique : le fait que Namjoon était un champion de vélo.

Un mouvement dans mon champ de vision périphérique attira mon attention, et, horreur ! Il pédalait à toute allure à côté de moi ! Ni une, ni deux, je repris à mon tour de plus belle, faisant chauffer mes pauvres petites cuisses pas entraînées. S'en suivit une course épique où on faisait chier l'intégralité des promeneurs en prenant toute la piste, avant que je ne tente de le doubler par l'herbe et que je me vautre lamentablement.

Il s'arrêta et fit demi-tour pour me rejoindre, hilare.

— Ça va ?

— Me demande pas ça en te marrant comme une hyène, bougonnai-je en me redressant.

J'avais mal au coccyx, maintenant, c'était malin.

Je dégageai mes jambes de mon vélo, tandis qu'il arrivait à mon niveau, un pied à terre. Il me sourit d'un air amusé, et s'assit à côté de moi.

— Pardon, mais t'aurais vu ta chute. On se serait cru dans un dessin-animé.

— Gneugneugneu, répliquai-je avec maturité.

— Tu veux qu'on fasse une pause ?

— Oui, je suis souffrant.

— Pour de vrai ?

Son regard se fit soudain inquiet, et je levai les yeux au ciel. Il fallait vraiment qu'il arrête d'être aussi premier degré.

— Je vais bien, Nam, je plaisantais.

— Sûr ?

— Oui, sûr. J'ai juste envie de faire le toast sur l'herbe.

— Bon.

Je n'eus pas besoin de le dire deux fois. Après avoir relevé mon vélo et l'avoir calé avec le sien contre un arbre, Namjoon vint s'allonger à côté de moi, l'air serein et un beau sourire décorant son visage. J'adorais ses deux petites fossettes qui apparaissaient chaque fois sur ses joues. Je les trouvais adorables. Ça me donnait envie de le faire rire et sourire encore plus, juste pour pouvoir les voir davantage. Pendant quelques temps, elles s'étaient faites rares, avec toutes ces histoires avec Jimin...

— Kook ?

— Hm ? lâchai-je paresseusement à son interpellation.

— Ce nuage, il ressemble à une loutre.

En disant ces mots, il pointa le ciel que des petits moutons blancs traversaient paresseusement, et je dus froncer les sourcils pour comprendre de quel nuage il parlait. Je le repérais enfin, avec sa forme longiligne et étirée, et je ne pus m'empêcher de me dire que mon ami avait une sacrée imagination.

— Bof, rétorquai-je honnêtement. Il ressemble plus à une bite.

Il pouffa.

— T'as aucun romantisme.

— Bah quoi ? Ose me dire que ça a pas la forme d'un zi-

— Ok ok, si tu veux. Arrête de parler d'appareils génitaux masculins aussi fort maintenant, y a une dame avec son enfant qui nous regarde de travers.

En effet, en tournant la tête, je repérais une petite fille qui jouait avec sa maman un peu plus loin sur la pelouse. Oups. D'un autre côté, cette gamine finirait bien par en entendre parler un jour ou l'autre. Je ne renchéris néanmoins pas sur le sujet, et Namjoon reprit à la place, pointant un autre nuage :

— Et lui ?

— Lui ? Hmm... Il ressemble à l'Europe.

— L'Europe ? s'étonna-t-il en se redressant sur un coude.

— Ouais, tu sais, une grosse tache chelou quoi.

— T'es con.

Il rigola légèrement, avant d'en pointer un nouveau :

— Et lui ?

— Un poisson volant.

— Lui ?

— Une princesse avec une couronne.

— Lui ?

— Notre président qui dîne avec le théorème de Pythagore dans un parc d'attraction.

What the fuck ?

— J'sais pas, il ressemble à rien, alors je tente des trucs.

Il rigola à nouveau. J'aimais bien son rire. Il continua de me pointer des nuages rien que pour le plaisir de m'entendre répondre des phrases avec de moins en moins de sens, et je ne cherchais même plus à coller d'une quelconque manière à ce que je voyais, me contentant de prononcer conneries sur conneries. Il fallut qu'on ait épuisé toutes les formes blanches dans le ciel pour qu'on arrête enfin nos bêtises.

La tête contre l'herbe, notre peau cuisant sous le soleil et la brise fraîche du fleuve Han venant nous rafraîchir et nous permettre de survivre, on regardait le ciel en souriant. C'était agréable. Après ces jours de canicule et de tourments, ce petit vent frais et ce repos me faisaient le plus grand bien. J'étais presque prêt à fermer les yeux et à me laisser aller au sommeil lorsque la voix douce de mon ami s'éleva à nouveau :

— Kook... ?

— Hm ?

— Merci d'être là.

Je ne répondis pas tout de suite, me contentant de tourner la tête pour lui faire face. Son beau sourire et ses jolies fossettes m'accueillirent, illuminant son visage, et je souris à mon tour tandis qu'il rajoutait du bout des lèvres :

— Je suis heureux, avec toi.

Ses mots me firent vraiment plaisir. J'essayais de le cacher, pour ne pas paraître trop niais, et le frappai gentiment sur l'épaule à la place.

— C'est normal, je suis trop parfait.

— Mais oui, pouffa-t-il en levant les yeux au ciel.

— Pourquoi tu ris ?

— Pour rien, pour rien...

— Tu te moques de moi, là ?

— Bien sûr que non.

— Namjoon...

Ce débat sans grande importance continua pendant encore cinq bonnes minutes, nous arrachant des rires bêtes. J'avais envie de lui dire que moi aussi, il me rendait heureux. C'était à moi de le remercier d'être là ; c'était tout de même lui qui m'avait accueilli toute une semaine, et qui avait passé des heures à me réconforter et me à rassurer dans cette situation désagréable dans laquelle j'étais avec Taehyung. Il ne réalisait pas le bien qu'il me faisait : pour la première fois depuis des semaines, je me sentais vraiment détendu.

Il ne se rendait pas compte.

Quand il fut l'heure pour lui de bosser et pour moi de rentrer, c'était comme s'il s'était déroulé à peine quelques dizaines de minutes.

Cette après-midi avait été une véritable bouffée d'air frais.

Mais maintenant, il me fallait me confronter à nouveau à Taehyung, et toute ma hâte et mes angoisses que j'avais réussi à oublier me revenaient, plus insistantes que jamais.

J'inspirais un grand coup, debout devant la façade de mon immeuble.

Aller, Jungkook, m'auto-encourageai-je.

Ça allait bien se passer.



____________



— Tu m'as manqué.

— Tu m'as manqué aussi.

Taehyung me prit finalement dans ses bras après une hésitation gênée, comme s'il craignait que je lui en veuille et que je repousse son geste.

J'en étais de toute manière incapable.

Dès l'instant où mes yeux s'étaient posés sur lui, j'avais oublié toute ma rancune.

Ses mains se rejoignirent dans le bas de mon dos, et instantanément, mes épaules se dénouèrent et mon cœur s'apaisa. Je me laissais aller contre lui, à me blottir contre son torse chaud qui m'avait tant manqué, à sentir son odeur qui m'était si réconfortante. Il nicha sa tête contre mon épaule, et lâcha un petit soupir de soulagement en me serrant dans ses bras.

Il avait l'air fatigué. La façon dont il me donnait son poids et dont son souffle faible s'échouait contre ma nuque était franchement inhabituelle ; généralement, il restait plutôt droit, et gardait une certaine pudeur qui l'empêchait de s'abandonner totalement à quémander de l'affection. Ce soir, ça ne semblait pas être le cas. Ce soir, tout son corps me criait qu'il avait juste envie de se laisser aller à mes bras.

Je glissai une main dans sa nuque, et j'emmêlais mes doigts dans ses ondulations noires que j'aimais tant, caressant doucement ses cheveux. Pendant un moment, aucun de nous deux ne parla : on restait simplement là, l'un contre l'autre, et il n'y avait rien de plus réconfortant.

Puis sa voix finit par s'élever, plus basse que d'habitude, et je me crispai :

— Je suis désolé.

— C'est bon.

— Je...

— C'est bon, je te dis, le coupai-je en raffermissant ma prise sur lui.

Je ne voulais pas parler de cette histoire. Je ne voulais pas me remémorer l'existence de cette femme qui me volait une partie de mon couple. Je ne voulais pas me rappeler de notre conflit.

Tout ce que je souhaitais, c'était au contraire oublier tout ça, et reprendre ma vie comme avant.

Y penser me faisait trop peur.

— Kook...

Il releva la tête pour me faire face, et le regard soucieux qu'il m'envoya fit accélérer désagréablement mon cœur.

— Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on en discute ?

— Pour quoi faire ?

— Je sais pas... On a pas pu s'expliquer correctement, au téléphone, et je ne veux pas que...

— Il n'y a rien à dire.

Je l'avais encore interrompu, mais c'était plus fort que moi. Dans mon corps, je sentais l'angoisse monter vicieusement rien qu'à la mention de tout ça, et le son de mon sang qui battait à mes tempes de plus en plus fort était franchement inconfortable.

— T'as rien fait avec cette actrice, et tu m'aimes, non ?

Il me jaugea un instant du regard, et ce fut l'instant le plus long de toute ma vie, jusqu'à ce qu'il réponde du bout des lèvres sans laisser le silence s'installer :

— ... Oui.

— Alors il n'y a rien à dire.

Je sentis qu'il allait rajouter quelque chose, alors pour le faire taire, je collais mes lèvres aux siennes en m'accrochant à son cou. Il ne répondit pas tout de suite au baiser, surpris. Puis son étreinte sur moi se renforça et il pressa à son tour sa bouche contre la mienne.

Je me laissais aller à ses bras. À son corps. À mon amour. Je le laissai rendre silencieuses toutes mes angoisses, mes peurs, mes terreurs.

Mais ce soir-là, et pour la première fois, notre baiser avait un goût amer.









______oOo______

Coucou tout le monde, voici la suite !! \⁠(⁠・⁠◡⁠・⁠)⁠/

Pardon pour le retard, j'ai voulu rajouter une scène après le retour de bêta-lecture, et ça m'a pris plus de temps que prévu ;-;

Anyway, me revoilà du coup !!

C'est plutôt un chapitre de transition où on voit notamment un peu mieux Namjoon et Jungkook, mais le prochain sera full taekook 👀

J'espère en tout cas que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à laisser votre avis sur l'histoire ou les personnages (⁠ ⁠ꈍ⁠ᴗ⁠ꈍ⁠)

Merci de me lire ♡♡

( Un grand merci à Anevy_de_Girondif et __un_cafe_ pour la correction de ce chapitre ♡ )

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