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0.8

Mon week-end avec Taehyung était arrivé. Je ne savais pas comment il s'était débrouillé, mais il avait tenu sa promesse, et nous étions actuellement en route pour passer trois jours à Daegu. Il y avait loué une chambre dans un petit Airbnb non loin du quartier où il avait grandi, me promettant de me montrer certains endroits de sa jeunesse. Je trépignais d'impatience.

Ça avait beau faire quatre ans que nous étions en couple, jamais il ne m'avait amené dans la ville qui l'avait vu grandir. Là où il avait déjà eu plusieurs fois l'occasion de voir mon père – ma mère, c'était une autre question, les choses étaient un peu plus compliquées –, il avait toujours semblé réticent à l'idée de me présenter à ses parents, prétextant qu'il s'entendait moyennement bien avec eux, et qu'il n'avait pas spécialement envie de les revoir. Je comprenais, et je ne lui en voulais pas. Il m'avait déjà raconté combien son adolescence avait été compliquée, et le soulagement immense qu'il avait ressenti en quittant la maison familiale.

En revanche, j'étais du coup super curieux. Si Daegu n'était pas réputé pour être spécialement une belle ville, le simple fait de savoir que mon copain y avait passé plus de la moitié de sa vie me faisait déborder d'enthousiasme à l'idée d'apprendre à la connaître. Et ça, peu importe combien j'essayais de le cacher, Taehyung l'avait bien remarqué.

— Arrête de tout regarder avec ces grands yeux, s'amusa-t-il face à mon regard pétillant qui détaillait le moindre coin d'immeuble depuis la fenêtre de sa voiture. On est pas encore arrivé, notre hôtel est à l'autre bout de la ville.

— Tu n'allais jamais ici ?

— Très rarement. J'ai dû y mettre les pieds une fois tout au plus.

Immédiatement, les bâtiments grisâtres aux devantures mal entretenues me parurent moins intéressants. Je reportai à la place mon attention sur mon copain, et ne put réfréner un sourire bête en le voyant à côté de moi. Savoir que j'allais passer trois jours non-stop avec lui s'apparentait presque à un rêve. Il bossait tellement ces derniers temps que j'avais oublié ce que ça faisait de l'avoir à mes côtés sans avoir à me préoccuper du temps qui passait.

— Tae ?

— Hm ?

— Je t'aime.

Il haussa un sourcil, me jetant un rapide coup d'œil avant de réorienter son attention sur la route.

— Là, comme ça ?

— T'étais censé répondre « moi aussi mon amour », boudai-je faussement.

— C'était un peu soudain.

Il sourit, taquin, et je le lui rendis sans attendre. Sa main prit place sur ma cuisse, tandis que ma tête se posait doucement contre son épaule. Les dernières minutes de notre voyage se déroulèrent sans que ni l'un ni l'autre ne bouge, et déjà, j'avais plus que hâte de passer ces quelques jours à ses côtés.


__________


Le petit Airbnb que nous avions loué changeait du luxe habituel auquel Taehyung était confronté. Les pièces étaient petites, sans prétention, contenant simplement le simple nécessaire de survie, et la décoration était plus surchargée de choses qui n'avaient aucun rapport les unes avec les autres qu'épurée. Personnellement, je préférais. Cet aspect un peu bordélique et décalé associé au plancher irrégulier et aux tapis sommairement agencés pour camoufler ces imperfections, donnait au logement un aspect chaleureux qui me plaisait bien plus que les grands murs propres et froids de notre appartement. Ça me faisait chaud au cœur.

Néanmoins, vu la tête qu'avait tiré mon copain en découvrant le petit trois pièces qui allait nous accueillir ce week-end, il n'était vraisemblablement pas de mon avis. Tant pis. Ça n'allait pas lui faire du mal de quitter un peu l'univers riche dans lequel il évoluait.

Attablés à la petite table en bois qui se trouvait dans un coin de la cuisine, un plat connu comme étant une spécialité de Daegu acheté dans un restaurant sur la route qui reposait devant nous car nous avions eut la flemme de cuisiner, je l'écoutais se plaindre depuis cinq bonnes minutes avec un sourire attendrit aux lèvres. En fait, j'avais l'impression que rien ne pourrait m'enlever mon sourire, pour le moment. Ses gamineries m'amusaient plus qu'autre chose.

— C'est bon ? demandai-je d'un ton amusé quand il termina un monologue sur les règles d'esthétisme dans l'architecture d'intérieur. T'as fini de râler ?

Il soupira, et éluda la conversation d'un geste de main en prenant une nouvelle bouchée de son plat :

— C'est bon, c'est bon... Tu admettras quand même que ça avait pas la même tête sur les photos.

— Boarf. Ça me convient totalement.

— C'est en bordel, contrecarra Taehyung, qui était également un tantinet maniaque.

— C'est pas en bordel, c'est juste qu'il y a plein de trucs. Et puis, le bordel, c'est la vie.

Il leva les yeux au ciel à ma réponse. Ça, c'était l'excuse que je lui sortais systématiquement quand il râlait parce que je laissais traîner mes affaires n'importe où dans notre appartement. Ce n'était tout de même pas ma faute s'il était trop psychorigide pour voir le positif qu'il pouvait y avoir dans une pièce mal rangée.

Ce petit désaccord ne nous retira néanmoins pas le moins du monde notre bonne humeur. De toute façon, on avait appris à vivre avec. Je portais mes baguettes à mes lèvres, puis lui demandait finalement en changeant de sujet :

— Du coup, c'est quoi le programme pour demain ?

— T'as des envies particulières ?

— Hm, laisse-moi réfléchir...

Mentalement, j'énumérais la liste de tout ce que j'avais envie de faire avec Taehyung. Je me rendis rapidement compte qu'elle était sans fin, alors je répondis à la place :

— J'aimerais bien voir ton collège ! Et ton lycée !

— Ils sont pas incroyables, tu sais, sourit-il doucement.

— Je sais. Mais quand même.

Il me vola un bout de viande dans mon bol parce qu'il avait déjà dévoré toute la sienne, et haussa les épaules en m'envoyant un regard tendre.

— Si monsieur le veut.

— Monsieur aimerait aussi que tu arrêtes de lui voler sa nourriture.

— J'ai faim, répliqua-t-il.

— Moi aussi j'ai faim.

— Oui, mais c'est moi qui ai payé.

— Oh la mauvaise excuse, ricanai-je à sa remarque. Je dois te rappeler qui a un compte bancaire avec un nombre excessif de zéros entre nous deux ?

À nouveau, il fit mine de rien, et il haussa les épaules avec un petit sourire mutin.

— C'est la vie, que veux-tu, répondit-il en me volant un autre bout de viande.

Non mais je rêve. C'était de l'abus de pouvoir, ça ! Ce n'était tout de même pas ma faute si je ne bossais pas et que je ne gagnais pas d'argent – et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Vivement que j'aie mon indépendance économique, non mais oh.

En attendant, s'il voulait la guerre, il allait l'avoir. Alors qu'il s'apprêtait à porter mon bout de viande à la bouche, je l'interceptai en tentant de le récupérer avec mes baguettes, et vu mon adresse, sans surprise, le petit bout termina par tomber, gisant à même le sol.

— Eh, protesta Taehyung. C'est du gaspillage alimentaire, ça.

— T'avais qu'à pas me le voler, répliquai-je en lui tirant la langue. Spèce de voleur va. Approche si tu l'oses.

Il leva un sourcil à mes mots, et répondit d'un air de défi :

— Tu veux jouer à ça ?

— Ouais.

— Tu vas perdre.

— Ça, c'est ce qu'on va voir.

On s'affronta dans un duel de regard durant de longues secondes, puis, ni une ni deux, il ressaisit plus fermement ses baguettes avant de fondre dans mon bol à la recherche d'un autre bout de viande. Immédiatement, je passais en mode Kung-fu Panda, et je bataillais avec mes propres baguettes pour l'empêcher de le prendre.

Ça termina vite en éclats de rire, parce qu'on jouait aux cons.

Puis, immanquablement, parce que c'était évident que ça allait finir comme ça avec nos bêtises et mes deux bras gauches, c'est mon bol tout entier qui termina sur le sol après un mouvement un peu trop énergique.

Je le regardais avec dépit, le reste de mes nouilles gisant sur le sol à côté de quelques précieux morceaux de viande, tandis que mon estomac émettait un gargouillement bruyant pour manifester sa douleur face à cette terrible vision. Taehyung observa cette scène de crime à son tour un instant en silence. Jusqu'à ce que sa voix ne s'élève, simplement :

— La vache, on est trop con.

— Je te le fais pas dire. J'ai encore faim en plus. Passe-moi de tes nouilles.

— Alors là, tu peux toujours rêver.

— Taehyuuuungeuh...

— Tu te contenteras de manger mon amour cette nuit.

— C'est sale.

— J'ai dit mon amour, pas autre chose, jeune dévergondé.

La soirée se termina comme ça, dans un duel verbal qui dura bien dix bonnes minutes. Finalement, il concéda de partager avec moi le reste de son bol, et frôla l'arrêt cardiaque en constatant que la sauce de mes nouilles sur le sol était en train de s'incruster dans le tapis, se scandalisant comme quoi « quelle idée de mettre un tapis ici ! » et répétant en nettoyant frénétiquement le tapis qu'il était « hors de question qu'il paie la caution pour un airbnb aussi pourri ! ».

Moi, je me marrais juste bien, le cœur bien plus léger qu'il ne l'avait été depuis des semaines, et débordant d'amour lorsqu'on passa finalement la nuit dans les bras l'un de l'autre, après s'être câlinés pendant une bonne heure au moins.


__________


Le lendemain arriva rapidement, et nous nous mimes en route dès le matin. La chaleur estivale qui s'installait sur la Corée ses derniers jours était de plus en plus désagréable, alors on tentait de l'esquiver tant bien que mal, quittant notre logement tôt puis passant les heures les plus chaudes confortablement installés dans un café, avant de ressortir uniquement lorsque la nuit pointait le bout de son nez.

C'était ce qui était prévu au programme, du moins.

Dans les faits, il était actuellement 14h30, le Soleil tapait fort contre notre peau, et nous étions encore dehors, assis sur un banc non loin de l'ancien lycée de Taehyung. Une vieille dame qui tenait un des seuls restaurants qui ne ressemblait pas à un fast-food dans le périmètre nous avait vendu deux hotteoks que nous dégustions en guise de repas de midi, et ça avait beau être théoriquement uniquement un goûter ou quelque chose à grignoter, c'était vraiment bon, et mon ventre soupirait de bonheur.

À côté de moi, Taehyung terminait de me raconter comment Yoongi avait fait exprès de se faire virer de son lycée, qui était pourtant un lycée plutôt bien côté et situé dans les beaux quartiers de la ville, juste pour le rejoindre dans le petit lycée miteux à deux rues de là où ils avaient donc terminé leur scolarité ensemble. L'anecdote me fit sourire.

— Il t'aimait vraiment beaucoup, décidément, lançai-je doucement en m'essuyant les doigts, mon hotteok engloutit.

— Et encore, je ne t'ai pas tout raconté. Ça prendrait des semaines.

Ça, je voulais bien le croire. On avait passé la matinée à se balader dans les ruelles à la recherche des lieux clés du passé de Taehyung, et s'il y avait bien une chose que j'avais remarquée, c'est que Yoongi y était partout. Dans tous les souvenirs qu'il me racontait. Dans toutes les anecdotes qu'il sortait au détour d'une ruelle. Dans chaque digression qu'il faisait sans s'en rendre compte. Min Yoongi était son meilleur ami, et je comprenais mieux pourquoi maintenant. Il semblait qu'ils avaient été présents dans la vie l'un de l'autre dès le début.

L'idée qu'ils soient passés du petit parc, où Taehyung m'avait raconté en riant qu'ils se cachaient partout pour effrayer les vielles dames, à là où ils en étaient aujourd'hui, réalisateur et acteur connus qui travaillaient ensemble, me donnait du baume au cœur. Je trouvais ça beau. Garder une amitié ainsi sur de longues années était quelque chose qui n'était pas donné à tout le monde.

Avec regret, je pensais à Jimin, mais m'empressai de faire taire cette pensée.

Aujourd'hui, j'étais avec Taehyung, et j'entendais bien profiter un maximum de lui.

— Ok, c'est quoi la prochaine destination après le lycée ? m'enthousiasmai-je.

— Tu ne veux pas qu'on aille visiter les jolis lieux de Daegu, au lieu de traîner dans ces ruelles fades ? suggéra-t-il.

— Non ! Je veux que tu m'en montres plus sur toi.

— On a déjà tout vu.

— Pas ton collège.

Il leva les yeux au ciel, un petit sourire amusé aux lèvres. Vraisemblablement ma curiosité excessive pour sa vie d'avant le faisait rire. Je crois qu'il était un peu touché, aussi, même s'il ne le montrait pas trop. Mais je voyais dans son regard une lueur tendre et émue qui me confortait dans l'idée que partager ces choses avec moi le rendait aussi heureux que ça me rendait enthousiaste.

— Tu sais, lança-t-il, il ressemble à l'intégralité des bâtiments du coin.

— M'en fiche, je veux voir. J'ai besoin d'une image précise pour m'imaginer un petit Taehyung déclamer ses premières phrases de théâtre dans la cour de récréation.

— T'es bête, sourit-il.

Il ne rajouta rien, et le silence nous enveloppa un instant, doux et apaisant. Les rayons du soleil qui venaient s'échouer sans douceur sur notre peau me donnaient chaud, mais tout compte fait, ça rentrait dans l'ambiance de Daegu, qui était souvent prise de fortes chaleurs durant l'été à cause de sa position géographique, alors j'en étais heureux. Si je fermais les yeux, j'avais l'impression de pouvoir me projeter des années en arrière, comme l'avait été Taehyung avant moi. Lui aussi, il s'était assis sur ce banc sous un soleil tapant. Il avait aussi eu de la nourriture dans les mains – probablement venue d'un des nombreux fast-foods du coin –, et il avait papoté des heures durant avec des amis à lui, tous en uniforme de lycée. Yoongi y était sûrement. Ils avaient parlé de cinéma, d'histoires, s'étaient plains de leurs parents qui voulaient les forcer à suivre une voix toute tracée dont ils ne voulaient pas, de médecin pour l'un, d'avocat pour l'autre. Et puis, sur ce même banc, ils avaient fait leurs devoirs en panique le lendemain, entre deux heures de cours, parce qu'ils étaient toujours en retard sur tout.

Pouvoir m'imaginer tout ça à partir de ce que me racontait mon copain me faisait chaud au cœur. C'était comme si rien que durant cette matinée, j'étais rentré un peu plus dans sa vie, et qu'il m'y avait laissé une place plus grande encore. C'était fou de découvrir encore tant de choses après quatre ans à ses côtés.

Un nuage bienvenu vint alors couvrir le soleil, soulageant la brûlure de nos peaux que la crème solaire peinait à contrer.

Je crevais d'envie de poser ma tête contre l'épaule de Taehyung. Je me sentais si serein, là, à ses côtés, que j'avais presque envie de fermer les yeux et de me laisser aller au sommeil. Voyant qu'il avait bientôt fini son hotteok, je laissais parler mes désirs et me calais doucement contre lui, ma joue reposant contre son épaule. Il me fit un sourire tendre, et demanda :

— Fatigué ?

— Hm. C'est la digestion.

— On peut rentrer se reposer si tu préfères.

Autant que ma position actuelle me le permettait, je secouai négativement la tête, le cœur léger.

— Non. Je veux que tu me montres d'autres endroits.

— Tu insistes, rit-il doucement, sa main venant caresser d'un pouce ma cuisse, d'un geste très délicat.

— Je profite de nos vacances, nuançai-je.

— Il nous reste demain.

— Ouais, mais demain tu voulais qu'on aille voir le musée de Donghwasa. On aura pas le temps si on fait pas ça aujourd'hui.

Il ne répliqua rien face à ça, si ce n'est un tendre sourire qui finit de me réchauffer le cœur.

Une certitude que j'avais bien trop souvent revint me hanter, belle et lumineuse : j'aimais Taehyung.

J'aimais le Taehyung adulte à côté de qui j'étais, qui râlait beaucoup, qui était un peu trop maniaque, un peu trop exigeant, un peu trop absent aussi ; mais qui était plein de tendresse, plein de douceur, bourré de tellement de qualités que les énumérer serait trop long, et qui me faisait me sentir bien chaque jour de ma vie.

J'aimais le Taehyung adolescent que j'avais pu découvrir et imaginer aujourd'hui, et toutes les différences qu'il avait avec celui qu'il était maintenant et qui me faisaient sourire ; ses rebellions, ses sorties improvisées, ses rêves passionnés, ses amitiés qui passaient au-dessus de tout.

J'aimais le Taehyung enfant qui était d'après ses dires une terreur des bacs à sable.

J'aimais Taehyung, tout simplement.

Et j'étais l'homme le plus chanceux du monde de l'avoir près de moi.


__________


— Baisse un peu la tête. Voilà, comme ça. Regarde-moi.

Les deux pupilles noires de Taehyung se posèrent sur moi, et je sentis mon cœur se réchauffer agréablement face à sa beauté et au frémissement qu'elle m'arracha, en même temps que j'appuyais pour prendre la photo.

— Parfait, soufflai-je du bout des lèvres.

Il me fit un petit sourire, et je l'immortalisai à son tour, bien que ce ne soit pas dans le thème que je faisais. Qu'importe, je trierai. Les sourires de Taehyung étaient bien trop beaux pour les laisser filer ainsi.

Nous étions rentrés de notre journée à crapahuter à droite à gauche dans Daegu, et après une bonne douche pour rafraîchir nos corps transpirants – il avait fait vraiment, vraiment, vraiment très chaud –, j'avais demandé à mon copain s'il voulait bien poser pour moi. Un artiste que je suivais sur Instagram avait organisé un concours de photo en imposant un thème, et bien que je savais très bien que je ne lui enverrai jamais ces photos pour la seule raison que Taehyung était dessus et qu'il s'agissait d'une célébrité, j'avais eu envie de le faire pour m'entraîner. Et Taehyung avait accepté.

Depuis, j'avais un fin sourire tenace aux lèvres qui ne me quittait pas. Je me sentais tout léger et particulièrement bien tandis que j'indiquais à mon modèle d'un soit comment se mettre, quoi faire, et j'étais comme sur un petit nuage. Les moments comme ça m'avaient manqué.

Profitant des dernières lueurs du jour qui projetaient une lumière dorée sur Taehyung, je lui intimais de s'approcher de la fenêtre, et il obéit sans discuter. Je le bombardais de photos, quand il demanda avec un léger sourire :

— Ça rend bien ?

— Parle pas, je t'ai dit d'avoir l'air mélancolique.

Il leva les yeux au ciel, amusé.

— Ça fait deux minutes que tu prends des photos dans la même position, Kook. Tu dois en avoir assez.

— On en a jamais assez.

Je râlai pour le principe, mais j'avais bien du mal à camoufler mon propre sourire face à lui. En réalité, quand bien même j'adorais les photos que je prenais où il jouait une émotion – c'est dans ces moments-là que j'étais heureux qu'il soit acteur –, je crois que mes préférées étaient celles où il était lui, tout simplement. Il n'y avait rien de plus précieux que ces brides de lui immortalisés.

— Hyung, au sol, décrétai-je alors.

— Pardon ?

— Le parquet est joli avec la lumière. Allonge-toi.

Il leva les yeux au ciel, vraisemblablement amusé par mon faux côté professionnel, et obéît une nouvelle fois sagement à ma requête. Je me demandais s'il dirait oui si je lui disais de faire le poirier sur la table de la cuisine. C'était tentant d'essayer.

En attendant, la lumière n'allait pas tarder à s'effacer, alors je ne perdis pas plus de temps et vint me poster debout à côté de lui, tandis qu'il haussait un sourcil pour me demander plus d'indications. Je l'observai un instant, le cœur chaud dans ma poitrine, puis lâchai :

— Bouge pas, t'es parfait comme ça.

Et ça, pour être parfait, il l'était. Ses cheveux noirs ondulés qui s'échouaient en auréole autour de sa tête contre le parquet brun laissaient libre place à son visage, faisant ressortir ses deux yeux dans lesquels je pourrais me noyer tous les jours. Il était tout simplement magnifique. Parfois, quand je regardais ses films ou que je regardais des photos de lui, je me disais que ça devrait être illégal d'être aussi photogénique, et qu'il était vraiment né pour les caméras. D'autres fois, je me demandais si je n'étais pas un peu biaisé par mon amour pour lui.

Je ressaisis mon appareil photo, et commençai à le capturer à nouveau avant de l'éloigner de mon visage, râleur.

— Tae, arrête ça.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, nia cet insolent.

— Arrête de faire des grimaces.

Pour toute réponse, il rentra sa tête dans ses épaules pour faire apparaître un double menton tout en faisant les gros yeux, et je pouffai face à cette vision pour le moins inhabituelle. Le pire dans tout ça, c'est que même en faisant cette tête, il était beau. La nature était franchement injuste.

— Arrête, j'ai dit, grognai-je faussement en m'accroupissant à ses côtés pour pouvoir le taper gentiment.

Il y répondit par une autre grimace, pire encore.

— Taehyung.

Puis une troisième, qui failli bien avoir raison du semblant de sérieux que je voulais me donner.

— Mais ça suffit, oui ?

Pour toute réponse, il leva ses bras vers moi, et reprit enfin un visage normal tandis que ses mains glissaient délicatement dans ma nuque pour m'attirer jusqu'à lui. Il m'embrassa chastement, et murmura contre mes lèvres :

— T'as assez de photos de moi, Kook.

Je l'observai, au-dessus de lui, admirant la vision que mon appareil photo avait capturée quelques minutes plus tôt, et sentit tout mon corps s'alléger d'amour face à cette vue. Il était si beau. La manière dont la lumière dorée du soleil s'échouait contre sa peau et brillait dans son regard le rendait tout simplement irréel.

— Tu es beau, murmurai-je.

Il sourit, et m'attira à nouveau à lui pour me voler un autre baiser.

— Pas autant que toi.

J'aurais pu lui répondre, m'offenser parce qu'il disait des bêtises, et parce que clairement, je n'étais pas de taille à même oser prétendre réaliser avec la finesse de son visage, mais je ne le fis pas, me perdant à la place contre ses lèvres en glissant ma main contre son torse.

Ses bras descendirent encercler ma taille, et je me collais à lui tout entier, mon corps au-dessus du sien.

J'avais le cœur qui battait à toute allure dans ma poitrine.


__________


— Putain.

Embêté, je regardais Taehyung, encore à moitié nu de nos précédents ébats, crisper la main autour de mon téléphone, et serrer la mâchoire pour contenir sa colère. Je le connaissais. Je savais qu'il n'avait qu'une envie, celle de s'énerver contre tout et contre rien, juste pour évacuer, laisser passer l'émotion, respirer. Mais il ne le faisait pas, parce que j'étais là. Et puis, de toute manière, ça ne changerait rien.

Je posai une main sur son dos que je caressai d'un geste qui se voulait réconfortant, et tentai doucement :

— C'est pas grave, Tae. Ils ne vont rien dire. De toute façon, pour eux, tu es en couple avec ton amie maintenant...

— Pas grave ? Ils sont pas fichus de nous foutre la paix cinq secondes, et tu voudrais que je fasse comme si de rien était ?

Je soupirai, en même temps que Taehyung posai mon téléphone contre notre lit d'un geste un peu brut.

Il n'avait fallu que quelques heures. Quelques heures pour que des photos de Taehyung et moi en train de nous balader dans Daegu ne fuitent, prises par des paparazzis qu'on n'avait pas vus vraisemblablement. Je me rassurais comme je pouvais en me disant qu'il n'y avait rien de compromettant, qu'on faisait juste marcher côte à côte, mais rien que penser au drame que ça aurait pu créer si ces paparazzis nous avaient pris en photo quand nous étions sur le banc non loin du lycée de Taehyung me faisait déglutir difficilement.

Je suis sûr qu'il pensait à la même chose.

— Ok, admis-je, c'est sûr que c'est pénible. Très pénible, même. Mais ils ont rien sorti qui pourrait faire scandale, c'est déjà ça. On fera attention demain, viens dormir.

Je lui tirai délicatement le bras pour l'inciter à se rallonger, et il se laissa faire dans un grommellement que je ne compris pas. Je savais qu'il n'était pas d'accord avec moi, et qu'il était bien plus énervé que ça, qu'il prenait sur lui.

En réalité, le problème allait plus loin que simplement poster une photo compromettante ou non.

C'était oppressant. Angoissant. Savoir qu'on nous suivait et que chaque jour de nos sorties pouvait se retrouver sur internet était franchement étouffant, et moi aussi, je commençais à en avoir sérieusement marre. Je ne le montrai pas parce que Taehyung était déjà bien assez irrité comme ça, mais ça me gonflait, et je n'en pouvais plus de tous ces paparazzis qui nous tournaient autour comme des vautours à l'affût d'un scandale.

Et je les détestais de venir s'immiscer dans mes vacances avec lui ainsi.






_____oOo_____

Et voilà la suite ! 〜⁠(⁠꒪⁠꒳⁠꒪⁠)⁠〜

Un chapitre full taekook cette fois-ci, où ils s'entendent bien et où ils sont un peu mignons, j'espère qu'ils vous aura plu (⁠ ⁠ꈍ⁠ᴗ⁠ꈍ⁠)

Comme on dit, le calme avant la tempête... :D

Bref, j'espère qu'il vous aura plu, n'hésitez pas à laisser votre avis ou vos idées pour la suite si vous en avez, et je vous dis à bientôt pour la suite ! \⁠(⁠・⁠◡⁠・⁠)⁠/

Merci de me lire ♡♡

( Un grand merci à Anevy_de_Girondif et __un_cafe_ pour la correction de ce chapitre ! )


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