Hello !

C'est ElishaBlue02  :)

Aujourd'hui on se retrouve pour un article très égocentrique étant donné que je vais parler de moi, de moi et, tiens, encore un peu de moi. Enfin, plus que de moi je vais surtout parler de mon écriture et, après tout, on est sur un site dédié à cela donc pourquoi pas.

Déjà ce qu'il faut savoir c'est que je considère mon écriture comme engagée. Néanmoins je fais toujours en sorte que cela soit intégré dans le roman, je ne martèle donc jamais mes messages à grands coups de marteau dans le crâne de mes lecteurs. Certains de mes messages se perdent sans doute à cause de cela, d'autres ne sont peut être compris que par un petit nombre mais qu'importe, je préfère cela plutôt que de gaver mes lecteurs comme des oies avec ma vision des choses.

Je défends dans mes romans plusieurs de mes idées, souvent cela tournent autour de la place de l'artiste dans notre société ou bien autour du dédain que j'éprouve envers le monde dans lequel on vit. Mais nous sommes ici sur un compte LGBT+ alors centrons nous plutôt sur cela.

La communauté LGBT+ est omniprésente dans mon écriture.

Néanmoins je n'ai jamais, et je ne le ferais jamais, participé à des mouvements tels que FreeLGBT ou autre Free-un-truc-ou-un-autre. Pourquoi ? Tout simplement parce que je trouve que l'idée même de ces comptes est assez...hypocrite. Souvent les gens écrivent une nouvelle, placarde un macaron sur leur couverture et se boursoufle de fierté d'avoir agit pour la communauté avant de retourner à leurs romans qui eux ne traite pas de ce sujet. Or pour moi si tu écris une nouvelle, non, tu ne milite pas, tu as justes écrit une nouvelle. De plus si tu tenais tellement à faire quelque chose pour la communauté tu aurais écrit avant même qu'un quelconque compte soit crée pour. Et ensuite j'estime que mettre ainsi la communauté à l'écart, en créant des romans spéciaux pour elle, n'est pas une bonne chose, qu'il faudrait plutôt chercher à l'intégrer dans ses romans disons lambda.

C'est pour ça aussi que je ne supporte pas les auteurs qui appuient sur le fait que leur roman est un boy's love ou un girl's love, allant même parfois jusqu'à le mettre dans le titre de leur roman. Est-ce que vous faites ça pour un couple hétéro ? Non. Alors pourquoi le faire pour un couple non hétéro ? En faisant ça vous appuyez bien sur la différence de votre couple, sur le fait qu'il est à part et je trouve ça insupportable.

Et on arrive donc à la vision que je défends : pour que les gens se rendent compte que les membres de la communauté LGBT+ sont des personnes normales il faudrait peut être les normaliser déjà dans les romans, les BD, les films, les séries, les mangas etc...

Dans la vie de tous les jours on ne s'attarde que sur ce qui est anormal donc pour moi si vous insistez lourdement sur le fait que votre personnage n'est pas hétéro et/ou cis vous le rendez anormal. Au lieu de cela si vous ne vous attardez pas dessus vous normalisez la chose. Il est gay, elle est lesbienne, ok, on va pas en faire tout un plat, on continu l'histoire.

C'est personnellement ce que je fais dans mes romans.

Par exemple prenons mon roman Nouvelle Terre dont voici le résumé :

Nous sommes 100 ans dans le futur et l'Homme vit dans une immense station spatiale du nom de Nouvelle Ère. Là bas un garçon de dix ans du nom d'Europe écoute d'un air émerveillé les histoires de son grand-père et de deux autres personnes âgées: Luna et Chris. A travers leur récit ce dessine leur vie mais aussi celle de la Terre d'avant la fuite des hommes. Jusqu'au jour où une étrange maladie, ne touchant que les personnes âgées, commence à se répandre et à toucher de plus en plus de monde...

Comme vous le voyez cela se passe dans le futur et dans ce futur la communauté LGBT+ est complètement normalisé. Qu'un garçon embrasse un garçon est aussi normal qu'une fille qui embrasse un garçon etc... Comment je traduis cela ? Tout simplement en insistant pas sur les orientations romantiques et sexuelles de mes personnages.

Par exemple par deux fois le héros, Europe, est confronté à des femmes sortant ensemble et il ne fait aucunes réflexions, parce que pour lui voir deux femmes en couples est totalement normale, pas de quoi se poser des questions ni même faire un aparté dans la narration.

J'explore aussi la question de l'identité de genre. Enfin, je vais l'explorer dans la deuxième partie du roman, avec un personnage qui sera gender-fluide. Et là encore Europe ne se posera pas plus de question que ça, car pour lui, et pour la société, c'est totalement normal.

Au lieu de centrer vos romans sur des romances gays/lesbiennes pourquoi ne pas faire un roman policier, une nouvelle fantastique ou bien alors un roman de SF avec une intrigue qui ne se centre pas sur la communauté LGBT+ mais qui l'inclus comme quelque chose de normale ?

Si vous décidez de faire un roman estampillé gay ou lesbienne qui va venir lire ? Les personnes aimant ce genre de roman, donc ceux déjà convaincu que la communauté LGBT+ n'est pas une aberration. Mais si vous glissez des personnages dans un récit qui ne se revendique pas LGBT+ qui va venir lire ? Et bien peut être des gens qui n'en ont rien à foutre de la communauté. Ceux qui ne la déteste pas mais qui ne milite pas pour autant, juste des gens qui n'y prête pas attention et qui peut être aimeront la découvrir dans votre roman.

Pour moi écrire des romans pour la communauté LGBT+ c'est prêcher des convertit et c'est donc totalement inutile.

Alors voilà, ça c'est ma ligne directrice lorsque j'écris sur la communauté LGBT+, maintenant voyons ce que ça donne au cas par cas, je vais vous parler de mes différents romans.

Les hommes naissent chenilles. Et puis un jour alors qu'ils ne sont déjà plus des enfants ils commencent à se construire un cocon. Un fil pour leurs passions, un fils pour les amis, un autres pour les ennemis, un pour le plat favori, un autre pour ce livre qu'on ne peut lâcher. Petit à petit la chrysalide les enveloppe et les dorlote. En son sein les chenilles changent et deviennent ce qu'elles auraient toujours du être: des papillons.

Mon cocon vient à peine de se refermer autour de moi mais je sais déjà que lorsque j'en sortirais je serais parfait.

Plus de chenille, place au papillon.

Plus de jeune fille, place au garçon.

Mon récit le plus personnel, sans aucune doute, puisqu'il s'agit d'une autobiographie dans laquelle je retrace mon parcours depuis l'enfance en cherchant les origines de mon orientation sexuelle et de mon identité de genre.

Ce que j'ai dit au dessus ne s'applique pas à cette histoire car elle n'est pas fictive, ce sont juste mes souvenirs et des réflexions personnelles.

D'ailleurs ce livre n'est pas militant du tout. Je ne l'écris pas pour donner une bonne image de la communauté trans ou gay, je ne cherche pas non plus à y apparaître comme une victime ou bien à vous tirer des larmes en montrant que la vie d'une personne trans n'est pas facile. Non. C'est juste un moyen de faire le point, de vous montrer ce à quoi peut ressembler la vie d'une personne trans et peut être t'aider des gens dans la même situation que moi.

Août 1936, trois ans avant le début de la guerre, Sean arrive à Paris. Il vient d'un petit village anglais et rêve depuis longtemps de la capitale française.

Dans son petit une pièce il écrit à son amant. Ses cours de littérature, ses voisins et sa logeuse, son travail et la vie à la ville, il lui raconte tout.

Mais à travers ses lettres se dessine également d'autres histoires: celles d'une Europe au bord de la guerre et aussi celles de son amant resté en Angleterre.

Dans mes romans j'essaye d'inclure le plus d'identités et d'orientations mais je dois bien avouer que  cela ne ressort pas dans cette histoire  car mes deux personnages sont gays. Néanmoins interviendront par la suite deux personnages bi, alors certes cela reste dans l'acronyme mais ils sont très souvent oubliés dans les romans.

Une fois une personne m'a dit par MP qu'elle adorait les romans gays et que donc elle allait adorer Hymne à nos masques et cela m'a fait mal. Parce que je ne considère pas que ce roman en soit un, je trouve que c'est réducteur de lui coller cette étiquette.

Certes le héros est gay, certes il écrit à son amant. Néanmoins je parle de tellement d'autre chose dans ce roman que le réduire à l'orientation sexuelle de mon héros c'est assez triste.

Comme c'est un roman historique je ne peux malheureusement pas rendre la sexualité de Sean normale aux yeux de la société de l'époque, ça serait une belle incohérence. Mais j'essaye quand même, pas dans chaque lettres mais de temps en temps, de parler de choses pouvant s'appliquer également à notre époque. Par exemple un personnage découvrira la sexualité de Sean et sa réaction peut très bien s'appliquer de nos jours, le comportement de Clayton, l'amant de Sean, est également un comportement qu'on pourrait retrouver de nos jours. Les deux personnages bisexuels dont je parlais plus haut auront également une mentalité très contemporaine.

Donc voilà, je ne peux pas vraiment suivre ma ligne directrice mais j'esquive cela en essayant de construire des ponts jusqu'à notre époque.

Je ne vais pas vous remettre le résumé ni beaucoup blablater, je dirais juste que la SF m'offre une liberté immense. Je parle d'un monde futur et cela me permet de faire ce que je veux avec les normes de la société. Pour inclure la communauté LGBT+ et la rendre normale c'est vraiment le meilleur genre qui soit.

Et puis il y a aussi Europe.

Son âge est important car comme vous le savez les enfants sont très indiscrets. S'ils voient quelques choses qu'ils jugent anormales ou étranges ils posent des questions, même si cela s'avère gênant. De plus Europe est un garçon très curieux donc le fait qu'il n'en pose jamais renforce encore cette impression de normalité.

Et puis il a toutes mes idées.

Dans chacune d'elle se trouvent des personnages faisant partie de la communauté LGBT+. Souvent ils sont gays, parce que je suis plus à l'aise pour écrire avec eux, mais parfois elles sont lesbiennes, bi ou pan. Souvent ils sont cis, mais de temps en temps, une personne trans ou gender-fludie s'incruste tranquillement.

Je ne me force jamais à les intégrer, je ne fais jamais des montagnes ne leurs orientations ou de leurs genres, mais ils sont toujours présent. Alors voilà, c'est ma manière d'écrire pour la communauté. Le faire sans vague, sans grandes déclarations. Discrètement, pas parce que j'en ais honte mais parce que je ne vois pas pourquoi quelque chose de normale devait faire du bruit, peut être trop subtilement parfois.

Mais c'est ma méthode et je rêve qu'un jour ça ne soit plus une exception de voir des personnages LGBT+ dans un roman, que ça soit devenu aussi banal que d'écrire avec une personne cis/hétéro.

Et vous? Écrivez vous avec des personnages LGBT+?  Comment les intégrez vous alors dans vos récits?  Êtes vous d'accord avec ma vision? N'oubliez pas que ce compte est avant tout là pour vous et que les commentaires vous sont grands ouvert si vous voulez réagir.  :)