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Oui mais prof ou pote ?

17 juillet 2023
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Je me suis mis d'accord avec moi-même pour que notre relation reste dans le « prof-élève » plutôt que dans le « pote », à cause des attentes qui vont avec le statut de pote.

Sauf que je me retrouve à lui envoyer une lettre pleine de gratitude, je lui achète un classeur pour ses manuels de lights, je lui pose toujours mille questions, je lui fais toujours des câlins, je laisse ses rares mots gentils me toucher en plein cœur.

Ai-je vraiment envie de défaire tout ça ?
Suis-je vraiment incapable de construire une amitié sans attentes derrière ?

Il faut que je redéfinisse ma définition de l'amitié, juste pour lui. Est-ce que j'ai vraiment envie de dépenser cette énergie là-dedans ? En vaut-il le coup ?

Est-ce que j'ai envie de cette amitié sans sentiments ? Il ne prendra jamais de mes nouvelles. Il ne me dira jamais qu'il m'aime. Il ne m'exprimera jamais son ressenti sur notre relation, à moins que je ne lui demande explicitement. Il ne fera aucune de ces petites choses qui entretiennent une amitié et lui donnent de l'attrait. Il sera toujours simplement là, à offrir du savoir et des observations pratiques, rien d'autre (je sais que c'est déjà énorme, mais pour une amitié selon moi c'est peu, et c'est ça le souci). La chaleur humaine, l'affection, l'attention, je pourrai me les mettre où je pense. Il faudra toujours courir après lui pour le choper, il ne fera jamais un pas vers moi, ça sera à moi d'aller dans sa direction, et ça ne changera jamais parce qu'il est comme ça et qu'il ne veut pas le modifier. Il a cette rigidité de se dire qu'il ne veut pas se changer, à moins qu'il y voie un colossal intérêt. Il faut le prendre comme il est et accepter son relationnel asymétrique.

Il faut accepter ses esquives, son indifférence, son silence, sa froideur. Il faut accepter de toujours rester banal, un parmi des centaines. Il faut accepter qu'il ne réfléchit pas, ne se pose pas de questions, ne se torture jamais l'esprit (« J'en suis capable, mais je ne le fais pas. Pourquoi je le ferais ? »). Il faut accepter qu'il se remettra brièvement en question mais se donnera quasiment toujours raison. Il faut accepter qu'il n'y aura jamais de symétrie dans les sentiments.

Il faut accepter les pleurs le soir, il faut accepter le cœur qui se fissure et tombe en miettes en sachant qu'on n'est rien, il faut accepter les autres qui se prêtent à son jeu sans en souffrir, il faut accepter la place de remplaçant, de bouche-trou, de boulet, de cinquième roue.

Tout ça ne me dérangerait pas si c'était juste un prof de musique. Juste le prof du groupe. Juste ce mec à l'école de musique. Juste Rudy, et pas Pichenette.

Alors est-ce que je mets mon énergie dans l'acceptation de tout ça, ou dans la limite que je veux mettre à notre relation ? Est-ce que je me fais violence pour rester une merde sur le côté de sa vie, ou est-ce que je bloque tout loin de moi, repars en arrière, en septembre quand il n'était personne ?

Ça me plaît d'avoir ces souvenirs de quand il n'était personne, de quand les rôles étaient inversés, que je le regardais à peine et que je l'intriguais. Ça me plaît d'avoir de vagues souvenirs de lui à la première fête de l'école, de ses ordres secs et sa politesse inexistante, de sa froideur et son antipathie – il n'a pas dû me dire bonjour une seule fois ce jour-là. J'aime me souvenir de ce jour où il était affalé dans le canapé à l'école et où il m'a demandé si je voudrais rejoindre le groupe. J'aime avoir le souvenir de cette sensation de « t'es qui, toi ? ». J'aime me souvenir de ma première répète avec le groupe, la distance et la sensation confortable que c'était un humain chiant.

J'aimerais retrouver cette indifférence, moi aussi, celle que j'avais avant qu'il soit la raison pour laquelle je vais faire du son, avant qu'il n'occupe mon cerveau les nuits les plus noires, avant que j'aie une mindmap entière dédiée à lui et notre relation, avant que je passe des soirées à parler de lui avec Zia, avant que ses yeux deviennent si importants.

Ses yeux, punaise, tout se passe dans ses yeux, c'est dingue. Lire dans ses yeux ouvre toutes les portes. Passé le voile d'indifférence, il y a tout ce qui le motive intérieurement, il y a tout ce qui remue en lui, il y a toutes ses pensées, toutes ses émotions.
(Un soir de la tournée, Zia m'a dit d'arrêter de le fixer, et j'ai éclaté de rire en me disant que j'aimerais bien mais que je n'arrivais pas à réfléchir correctement sans le regarder.)

J'aimerais revenir en arrière, mais ce n'est pas possible, alors il faut choisir entre douleur et frustration.
Quelqu'un choisit à ma place, s'il vous plaît ? Pitié T-T

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