Du son
1er septembre 2023
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Ça me frappe d'un coup, violemment, entre un regard de Basile et un larsen. Je n'aurais pas dû venir. Je n'ai pas ma place ici, coincé là. Je ne suis pas capable de grandir, et ce n'est pas le duo Zia-Rudy le problème, au contraire même. Je n'ai pas ma place, planté comme un piquet sans oser toucher la console, incapable de déverrouiller ma créativité ou même juste de faire des trucs basiques. Incapable de faire son taff. On ne peut pas compter sur toi.
Ma place, elle est trente centimètres à gauche, avec les gars du son, à donner un coup de main pour leur tâche invisible. Ma place, elle était dans les allers-retours en courant entre la console et le public pendant la tournée, pour faire la façade quand Rudy désertait. Je le sais, je le sens, je suis censé bidouiller pour faire un linecheck plutôt que balancer du strobe. C'est magnifique, les lumières, c'est extraordinaire, c'est fascinant et c'est sûr que ça donne envie d'en être le chef d'orchestre. Mais ce n'est pas pour moi, dommage ou tant pis. Il me manque un truc pour les lights.
C'est pas grave, le son me va, le son me passionne, le son me fait vibrer, plus que les lumières maintenant que je connais l'envers des deux. Ça me va mieux, aussi, de rester en arrière, invisible, muet, me savoir utile sans que les autres le sachent. N'avoir personne qui vient me voir pour commenter mon travail (bon, y a les reproches sur les larsens et le son trop fort, m'enfin le premier vient du matos et le deuxième d'un ingé son sourd, donc bon).
Ça me rend triste parce que ça m'enlève des moments passés avec Rudy et Zia, si je fais passer les lights au second plan et que je rate quelques festivals. Rudy, ce n'est pas plus mal que je m'éloigne de lui, et Zia, on trouvera d'autres moments, Lüpitch par exemple (guitare en garde alternée).
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